Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle.
Femme impure, l'ennui rend ton âme cruelle.
Pour exercer tes dents à ce jeu singulier,
Il te faut chaque jour un coeur au râtelier.
Tes yeux illuminés ainsi que des boutiques,
Ou des ifs flamboyants dans les fêtes publiques,
Usent insolemment d'un pouvoir emprunté,
Sans connaître jamais la loi de leur beauté.
Machine aveugle et sourde, en cruauté féconde,
Salutaire instrument, buveur du sang du monde,
Comment n'as-tu pas honte et comment n'as-tu pas,
Devant tous les miroirs, vu pâlir tes appâts ?
La grandeur de ce mal, où tu te crois savante,
Ne t'a donc jamais fait reculer d'épouvante,
Quand la nature, grande en ses desseins cachés,
De toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
De toi, vil animal, pour pétrir un génie,
Ô fangeuse grandeur, sublime ignominie ?
Charles Baudelaire
Femme impure, l'ennui rend ton âme cruelle.
Pour exercer tes dents à ce jeu singulier,
Il te faut chaque jour un coeur au râtelier.
Tes yeux illuminés ainsi que des boutiques,
Ou des ifs flamboyants dans les fêtes publiques,
Usent insolemment d'un pouvoir emprunté,
Sans connaître jamais la loi de leur beauté.
Machine aveugle et sourde, en cruauté féconde,
Salutaire instrument, buveur du sang du monde,
Comment n'as-tu pas honte et comment n'as-tu pas,
Devant tous les miroirs, vu pâlir tes appâts ?
La grandeur de ce mal, où tu te crois savante,
Ne t'a donc jamais fait reculer d'épouvante,
Quand la nature, grande en ses desseins cachés,
De toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
De toi, vil animal, pour pétrir un génie,
Ô fangeuse grandeur, sublime ignominie ?
Charles Baudelaire
Comme j'ai eu la flemme d'aller consulter le texte sur Goux gueule, ma ponctuation est probablement très fautive : que les Mânes du Grand Charles n'en prennent point ombrage...
Rajout d'onze heures vingt : je viens d'aller lire le poème : effectivement, je me suis copieusement vautré sur la ponctuation ! Tant pis, je laisse comme c'est.
Rajout d'onze heures vingt : je viens d'aller lire le poème : effectivement, je me suis copieusement vautré sur la ponctuation ! Tant pis, je laisse comme c'est.
Et tu pensais à qui en écrivant ça ?
RépondreSupprimerJe ne pense jamais avant dix heures du matin (et très peu après) ! En réalité, descendu boire un café aux Fontaines, je me suis surpris à me réciter ce poème. du coup, en remontant, je l'ai mis.
RépondreSupprimerLa grandeur de ce cul, où tu te crois savante
RépondreSupprimerNe t'as donc jamais fait reculer d'épouvante ?
C'était la version dont je me souvenais mais je n'ai pas une aussi bonne mémoire que vous ...
iPidiblue fleurdumal
Pierre, vous ne respectez donc rien !
RépondreSupprimeriPidigoux prude rosière
"fangeuse grandeur, sublime ignominie", je ne trouve pas ça vraiment misogyne ?
RépondreSupprimerCorrection mes Loulous :
RépondreSupprimerPour exercer tes dents à ce jeu singulier,
Il te faut chaque jour un con au râtelier.
iPidiblue basdecasse
Magnifique, et quelle mémoire.
RépondreSupprimerDu coup, je vais les lire ces Fleurs du Mal, avec plus de recueillement qu'autrefois...
Dans "Spleen et Idéal" j'ai retrouvé le poème « La chevelure » où est lové l'extrait que vous nous avez offert. Aurais-je senti aussi nettement sa beauté à la lecture spontannée, que maintenant après l'avoir lu ainsi, plof le matin, sans préparation ?!
En tout cas, merci, c'est un début de journée qui me plaît.
Emma : ravi d'avoir pu accompagner votre matinée.
RépondreSupprimeriPidiblue : j'vous cause pu...
Franssoit : c'est la misogynie du petit homme, écrasé par la femme toute-puissante et inaccessible...
Didier, je suis obscène mais je ne suis pas vulgaire, vous pouvez continuer à me causer !
RépondreSupprimeriPidiblue graveleux mais pas grossier
Misogyne dès le matin avec Baudelaire comme alibi ? Aha !
RépondreSupprimerJe ne le trouve pas misogyne ce poème, pas du tout. Aussi peu que, par exemple, Léo Ferré quand il chante
Ton style c'est ton cul, Ton style c'est ma loi quand tu t'y plies, salope.
C'est tout le contraire.
Bon, ben... si ce sont les femmes qui se mettent à défendre Baudelaire, je ne dis plus rien.
RépondreSupprimeriPidiblue : qui a jamais prétendu que vous fussiez vulgaire ? Que je le bastonne d'importance.
RépondreSupprimerDidier Goux a dit : je ne dis plus rien...
RépondreSupprimerMême pas cap' !
Avec des images ce serait mieux Bénédicte !
RépondreSupprimeriPidiblue illustrateur en chambre
Emma : jetez donc un oeil sur ceci
RépondreSupprimerQuitte a poster un poème, pourquoi ne pas diffuser celui ci ?
RépondreSupprimerBenji : est-ce bien raisonnable ?
RépondreSupprimerDidier : l'albatros de Baudelaire : c'est Georges.
RépondreSupprimer« Ses ailes de géant l'empêchent de marcher... »
D'accord un peu, beaucoup, pas du tout ?
A.R.
Emma : parlez moins fort ou vous allez réveiller Fafner...
RépondreSupprimerNon, c'est Louis Leprince-Ringuet, et ce ne sont pas des ailes, mais des oreilles.
RépondreSupprimerTsss! Tsss ! eh ben voilà, vous avez déjà réveillé le serpent ...
RépondreSupprimeriPidiblue Jörmungand dit le serpent de Midgard
Didier: bah oui, non ?
RépondreSupprimerExcusez-moi si je vous semble d'une ignorance crasse, mais qui est donc Fafner ?
RépondreSupprimerAh, je vous ai reconnu Emma ;)
RépondreSupprimerEmma, cliquez là
RépondreSupprimerEmma, le rôle de Brünnhilde est vacant...
RépondreSupprimerVotre dévoué Siegfried ; ))
@Ali : comme je me demandais pourquoi vous m'aviez "reconnue", je suis allée lire le billet de Miss S de ce jour et dans les commentaires j'ai trouvé une "Madame", du genre agressif, mais ce n'est pas moi.
RépondreSupprimerDepuis que Didier en avait parlé du blog de votre amie, je ne pensais pas à aller lire sa prose, et si je l'avais fait et avais laissé un commentaire, pourquoi aurais-je changé mon pseudo ? D'ailleurs mon vrai nom est : Anna Ruperti.
Quand je pense que je trouve les pseudo tartes, c'est bien ma chance...
Alors désolé,je me suis cru malin pendant quelques minutes...
RépondreSupprimerEmma & Ali : débrouillez-vous entre vous.
RépondreSupprimerPluton : on va boire un verre pendant ce temps ?
Mais c'est qu'il est mignon ce Siegfried !
RépondreSupprimerAvec plaisir Didier ! ici peut-être ?
RépondreSupprimerLà, vous le prenez par les sentiments !
RépondreSupprimerPluton : l'abbaye me va très bien !
RépondreSupprimerQuel moinillon ce Didier !
RépondreSupprimeriPidiblue au nom de la rose