Si jamais les aléas de votre misérable existence vous conduisent un jour à Bouillon, Belgique, vous pourrez sans crainte aller déjeuner ou dîner ici. Si vous avez un ami SDF vivant dans le coin, pensez à l'emmener avec vous : le SDF belge est idéal pour les conversations amicales et intelligentes. En plus, il aime le chablis, ce qui n'est pas un mince atout.
Le SDF belge est du reste un curieux oiseau, dans la mesure où, contrairement à son homologue français, il est logé tout à fait convenablement : son toit ne fuit pas, l'appartement est chauffé – il y a même la wi-fi et du café (mais plus de filtres : il faut descendre en chercher à la supérette qui est à trente mètres). De plus, il n'hésite pas à montrer sa gratitude lorsqu'on lui apporte un camembert au lait cru et moulé à la louche direct de Normandie.
Si vous vous rendez à Bouillon, il est fort probable que votre GPS vous fera passer par Rethel, petite ville située à peu près à mi-chemin entre Reims (où vous vous serez arrêté pour revoir la cathédrale) et Charleville-Mézières (où vous ne manquerez pas d'aller admirer la place Ducale et de visiter le musée Rimbaud s'il vous reste un peu de temps). Mais avant cela, vous aurez poussé la porte de cette boutique, afin d'y acheter moult boudins blancs ; car le boudin blanc du cru n'a rigoureusement rien à voir avec les espèces de bites molles, insipides et spongieuses que l'on vous sert habituellement dans les autres charcuteries du royaume. Si vous vous apercevez que vous avez égaré l'adresse de ce temple, téléphonez à Nicolas J. qui se fera un plaisir de vous remettre sur le droit chemin.
Si vous avez un lien de parenté quelconque avec Christiane et Daniel Goux, vous pourrez aussi vous arrêter chez eux et vous y faire servir une salade au lard accompagnée par un gewurtztraminer à se rouler par terre en couinant de bonheur. Mais bon : il faut être parent très proche, tout de même…
Au retour, vous déciderez de faire escale à Laon pour y visiter la vieille ville. Mais, comme chaque fois que vous prenez cette décision-là, il se mettra à tomber des cordes juste pour votre arrivée, et le ciel redeviendra serein dès que vous aurez renoncé à la visite. Du coup, vous rentrerez directement chez vous, où vous ne manquerez pas, après avoir récupéré vos chiens au chenil de Chaignes, de vous octroyer un généreux apéritif de fin de voyage. Vous tenterez ensuite d'éponger l'alcool ingéré en dévorant l'un des boudins blancs rapportés, mais n'y réussissant pas vous irez vous coucher – en choisissant de le faire dans votre seconde maison, afin de ne pas importuner votre Irremplaçable par vos barrissements de dormeur ivre.
Un bien beau voyage, cher M. Goux ! Ça donne envie même à ceux qui, sans trop savoir pourquoi, ont tendance à se cantonner au côté ouest du Septentrion.
RépondreSupprimerUne question cependant : l'érudition charcutière de Nicolas se borne-t-elle à l'Est de la France ou est-elle universelle ?
Elle est non seulement universelle mais infinie : demandez lui quelle était le meilleur charcuitier de Basse-Alsace en 1380 et il vous fournira la réponse.
RépondreSupprimerOn trouve d'excellents boudins blancs dans les échoppes à l'entour de la Marktplatz , à Munich. Certes, ces weisswurst sont boches, et de surcroît servies avec une sauce sucrée dégueulasse, ce qui pourrait déplaire aux va-t-en-guerre.
RépondreSupprimerJe me demande si Hitler en a fait servir à Daladier par cette belle journée de septembre 1938.
Les boudins blancs de Demoizet n'ont bien sur rien à voir avec les godes froids de Bouillon
RépondreSupprimerJustement à midi Fidel et moi avons parlé (en bien) de votre camembert. J'espère que vous êtes flatté.
RépondreSupprimerFrédéric – J’ignore si Adolf a fait servir des weisswurst à Edouard, mais ci ce fut le cas, c’était sûrement par simple routine. Car l’Allemand ne "mange" pas, il "s’alimente" (ce qui n’est pas son moindre défaut) Donc, il ne peut pas envisager l’incidence de la table sur le caractère des convives (seulement l’incidence du breuvage…) De même, ce qu’Angela sert aujourd’hui à Nicolas est sans importance vu le manque de culture gastronomique (et historique) de ce dernier…
RépondreSupprimerCeci-dit, Didier… Ah ! Y a du boudin pour les Lorrains !
Frédéric : oh mais j'ai d'excellents souvenirs de la charcuterie allemande, et notamment de leurs saucisses, ayant passé six ans de mon enfance à Lahr !
RépondreSupprimerFidel et Mère Castor : on vous en fera passer un ou deux lors de notre prochaine rencontre ! Quoique, côté fromage, votre villégiature auvergnate n'ait rien à nous envier…
Le Plouc : si d'aventure M. Sarkozy s'invitait à déjeuner chez nous, il aurait droit à un Bridel pasteurisé, et caltez volaille !
Rethel est aussi la capitale du roller hockey, où ils dominent outrageusement la compétition.
RépondreSupprimerRomain,
RépondreSupprimerTu sais à qui tu t'adresses, là ?
C'est vrai, ça : vous savez à qui tu t'adresses ?
RépondreSupprimerCar l’Allemand ne "mange" pas, il "s’alimente"…
RépondreSupprimerJe proteste : Le plouc-émmisaire fait de la germanophobie…
Pour ce qui concerne la gastronomie allemande, nous n'aurons bientôt plus rien à leur envier vu que 60% des restaurants français servent des plats surgelés réchauffés au micro ondes et que nos "d'jeuns" ne savent même pas préparer leur Mac Do ou leur Kebab tout seul…
Je me fiche du boudin blanc, bien que l'heure de l'apéro ne soit pas loin.
RépondreSupprimerEn revanche, j'aimerais bien que Nicolas Jégou m'explique à moi aussi à qui je m'adresse.
Coralie : je pense que Nicolas voulait dire : à un gros réactionnaire passéiste que la simple idée d'une compétition de rollers hockey devrait suffire à amener au bord du coma.
RépondreSupprimerMais Nicolas exagère toujours…
Didier : j'en déduis immédiatement que vous n'aimez pas la street dance (perspicace, non ?)
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerJe parle de vous dans mon blog geek d'où la question de la dame. Elle m'a posé la question dans twitter, j'ai répondu un truc du genre : un gros con nazi.
Coralie,
Didier Goux est 50% de Michel Brice. Ça ira comme explication ?
Mais il ne sait pas ce que c'est, Coralie.
RépondreSupprimerCoralie : j'allais effectivement vous faire la réponse prévue par Nicolas.
RépondreSupprimerNicolas : au lieu de me diffamer dans des trucs pour progressistes décérébrés, du genre twitter, vous feriez mieux de prévoir une petite escale normande, afin de goûter au boudin blanc de Rethel (et de vider quelques flacons de chablis de chez Fourchaume par la même occasion).
Didier,
RépondreSupprimerEn fait vous chercher à me faire venir pour dire à Catherine que vous êtes obligé de vous soûler la gueule.
(c'est noté)
Collez un petit "le boudin tranquille" sur la photo et tout sera parfait.
RépondreSupprimerSi on suit le raisonnement de M. Jégou, vous feriez mieux de m'inviter : le vin ordinaire me suffit et pour vous souler la gueule, comme il le dit si élégamment, je constitue une excellente excuse (références sur demande).
RépondreSupprimerPlus sérieusement, si Catherine pouvait m'accepter sur son blog, ce serait bien, vu qu'il m'amène des visites sans que je puisse y accéder.
C'est réservé à l'elite, pas aux buveurs de vin ordinaire. (smiley, hein). (l'élite de rouge, d'ailleurs)
RépondreSupprimerPersonnellement, j'ai toujours eu une nette préférence pour le boudin noir, même si je commence à apprécier le blanc. Je me demande si ce n'est pas un de ces goûts qui évoluent avec le temps, comme pour les endives qu'on n'aime pas trop quand on est jeune, ou le vin blanc qu'on préfère au rouge quand on n'est pas très habitué à en bore.
RépondreSupprimerCes gens qui passent leur temps à si mal traiter les SDF sont toujours trop pressés. Ils ignorent par exemple qu'il n'est de bon boudin qu'en Gaume (boudin noir, avec véritables morceaux dedans, oignons rouges, etc.). Ne disons rien des saucissons islamophobes (c-à-d purs porc) du genre collier, à préférer bien secs. Et le fameux pâté gaumais, qui est une tourte à la viande (de porc évidemment), fruit d'une collaboration (nauséabonde) entre le boucher et le boulanger, à consommer chaud avec pour accompagnement une salade de pissenlit fortement aillée.
RépondreSupprimerNotons pour ceux qui auraient oublié qui est le véritable M. Goux, que nous ne fûmes pas à Bouillon par hasard : en effet, Bouillon n'est rien moins que la ville de naissance de ce cher Léon Degrelle. On ne se sent bien que chez soi.
@ Mat,
RépondreSupprimerJe préfère le vin blanc au rouge avec un faible pour les liquoreux et surtout les vins de glace et pourtant je ne bois pas que de l'eau.
Pour le boudin, je préfère le noir, peut être suis je toujours tombé sur du blanc de mauvaise qualité, va savoir Charles!
A propos de Degrelle, si les Nazis(national-SOCIALISTE) avaient gagné la guere, ce dernier voulait récréer la Lotharingie (voir le livre, Léon Degrelle persiste et signe) avec pour armoiries celle de la Bourgogne vieille: " d'azur, à deux estocs ou bâtons noueux d'or en croix.".
A propos de Bourgogne, c'est le seul vin rouge que j'apprécie moins de tanin que le Bordeaux.
Me faire parler de boudins (noir ou blanc), de pinard et de salade à l'ail dès le saut du lit, franchement vous êtes durs…
RépondreSupprimerJacques Étienne, je ne comprends pas ! Mon blog est ouvert à tous.
RépondreSupprimerSDF, vous avez la recette du pâté de Gaume ?
Pour le pâté gaumais, produit labellisé, tout est à l'adresse ci-dessous, dame Catherine :
RépondreSupprimerhttp://www.promelux.be/pategaumais.html#test
Enjoy !
Fichtre ! j'en veux un dans mon assiette !
RépondreSupprimerMerci cher SDF, ça m'a l'air bien bon ! Petit clin d'œil chez moi ; )
RépondreSupprimerDidier, je songe à essayer cette recette en fin de semaine.
Je ne puis que vous conseiller de faire un léger crochet en direction de Florenville la prochaine fois que vous irez à Bouillon par les Ardennes (08 en force).
RépondreSupprimerVous pourrez de la sorte visiter l'abbaye d'Orval. Si vous êtes amateur de la boisson des dieux comme mezig -bien qu'a priori votre préférence semble aller au vin-, vous y ferez le plein de la bien-nommée Orval, une des meilleures bières de Belgique. La Belgique étant, comme chacun sait, la terre où la bière est synonyme de nectar.
Non seulement je connais la bière d'Orval (tu parles !), mais j'ai déjà également visité l'abbaye. Cela dit, c'était il y a environ 30 ans et je n'étais guère net en en repartant – d'autant que, juste avant, on avait “visité” Maredsous…
RépondreSupprimerEn plus, la bouteille d'Orval est de toute beauté.
RépondreSupprimerEt il n'y a même pas eu besoin d'une agence de design pour ça (bien évidemment je n'en sais rien, mais je ne prends pas grand'risque en affirmant cela...).
Michel barbarossa,
RépondreSupprimerVous oubliez la Bush de la brasserie Dubuisson à Pipaix:
http://www.br-dubuisson.com/
La Vapeur cochonne:
http://www.vapeur.com/vap03e.htm
La Chouffe:
http://www.achouffe.be/fr,
Je vous conseillerais de passer par Pipaix, la taverne est excellent et les plats roboratifs, essayez le jambonneau, une merveille! Pour faire descendre une cuvée des trolls.
« En plus, la bouteille d'Orval est de toute beauté. »
RépondreSupprimerLe verre aussi.
L'Orval est une des dernières vraies trappistes de Belgique et l'idéal est de la goûter sur place, à l'abbaye, avec le fromage de la même abbaye.
Savez-vous que l'on recommande aux gens qui ont des problèmes de décalcification de boire la lie de l'Orval, et la lie seulement ?
Je pense avec ça que Catherine serait pas mal contente de visiter l'abbaye. Au retour par Florenville, à moins de 5 km, il suffirait de s'arrêter à la boucherie Blaise pour faire l'acquisition du fameux pâté gaumais labellisé. Et pour le panorama, un petit arrêt sur les hauteurs de Chassepierre et son splendide belvédère.
Je pense que le copain SDF des Goux devrait pouvoir leur servir de guide.
PS - Ici, on souligne la noblesse de l'Orval en disant un et non une Orval. La bière d'Orval, mais "Garçon, UN Orval, svp !" C'est à cela qu'on reconnaît le GDS (Gaumais de Souche).
Mon Dieu, ça va me rendre malade.
RépondreSupprimerBoudin blanc, camembert au lait cru, salade au lard, gewurtztraminer, puis boudin noir, chablis, Orval ou encore Maredsous... Autant d'évocations depuis deux jours qui rendent brusquement mon statut d'expatrié difficile à supporter!
On mange -et on boit- pourtant bien par ici. Mais je crois qu'il est temps que je passe la frontière pour me réapprovisionner...
Juste un mot (ou à peine plus) pour dire que je me marre à lire vos billets. Merci.
RépondreSupprimerUn austère.
Grandpas,
RépondreSupprimerje connais déjà -que trop bien, devrais-je dire- les fameuses Chouffe & Cuvée des Trolls, ainsi que la puissante Bush. Quant à la Vapeur cochonne, je ne manquerai pas d'y goûter dès que l'occasion se présentera. Dans le palmarès figurent également les Duvel, Chimay, Triple Carmélite & autre Trappe -néerlandaise celle-ci.