jeudi 31 mars 2011

Février de cette année-là…


S'il s'est passé des choses, c'est dans le journal.

mercredi 30 mars 2011

Iegor Gran ou l'écologie pénitentiaire

« Un voisin durable, c'est un voisin qui trie ses déchets et me surveille pour que j'en fasse autant. Une amitié durable, c'est une amitié où l'on ne met pas en danger l'avenir de la planète, même en paroles. On évite d'aborder les sujets qui fâchent. On gobe le discours moralisateur avec le sourire. On accepte l'opportunisme marchand en ouvrant son portefeuille. On se garde de penser sans gourou, sans nounou. On se retient.
« Ce livre raconte comment je ne me suis pas retenu. »

Tel est le texte imprimé sur la quatrième de couverture du dernier livre d'Iegor Gran, écrivain français d'origine russe dont j'ignorais tout encore avant-hier. Ce livre qui semble être son neuvième – shame on me… – est qualifié de récit et s'intitule L'écologie en bas de chez moi, ce qui est un excellent titre. Comme je l'ai commencé il y a une heure, dans la salle d'attente du bon docteur Gozlan – lequel est depuis une quinzaine d'années mon colmateur de molaires, mon polisseur d'incisives, mon crocheteur de canines attitré –, où je n'étais que peu en avance et lui pile à l'heure, je n'ai pas dépassé la troisième page, ce qui est, convenez-en je vous prie, un peu juste pour vous dire tout le bien que je vais sans doute en penser dans les chapitres à venir. Nous y reviendrons, donc. En attendant, je ne puis résister au plaisir de vous citer la dernière phrase du petit texte que Gran a placé en exergue de son récit. Il provient d'un “test d'écocitoyenneté”, distribué aux visiteurs du salon “Planète mode d'emploi” qui se tint à la porte de Versailles en septembre 2009 :

« Et pensez “déchets” à chaque fois que vous faites vos courses : vous parviendrez sûrement à limiter encore plus le volume de votre poubelle. »

Relisez-la lentement, deux ou trois fois si nécessaire. Jusqu'à ce que vous apparaisse avec une netteté impitoyable la gueule hallucinée de la bobo-ménagère qui, poussant son Caddie dans les allées de son hyper, ne peut plus voir dans les rayonnages que de futurs déchets. Et jusqu'à ce que vous soyez capable d'imaginer votre poubelle s'offrant la fantaisie de rapetisser.

mardi 29 mars 2011

Jean-Luc Mélenchon hante-t-il mes rêves ?


Hier soir, à pas d'heure, je somnolais devant l'écran même pas plat de mon téléviseur, regardant d'un œil torvissime s'agiter les guignols et les gnafrons politiques invités par Yves Calvi pour son émission Mots croisés, sur France 2. Ça ronronnait gentiment en faisant semblant d'être fâché, lorsque, tout soudain, Jean-Luc Mélenchon a réveillé son monde – en tout cas moi –, en déclarant avec fermeté, quasi solennel, que si Dominique Strauss-Kahn était le candidat choisi par les socialistes pour les représenter à l'élection présidentielle, il ne faudrait en aucun cas qu'il compte sur un appel mélenchonnien à voter pour lui au second tour. Je me suis dit que ç'allait nous valoir ce matin des brassées de billets passionnés émanant de la gauchosphère. Ben non… rien de rien…

Au point que, léthargique comme je l'étais, je me demande si je n'ai pas rêvé ce que j'ai cru entendre.

dimanche 27 mars 2011

Finalement, elle a raison, la Céleste…


Dans le blog entièrement consacré aux bouffées délirantes de Modernœud, il y a quelques jours, je me moquais de notre camarade Céleste, parce qu'à propos de la Libye elle soupirait après les Brigades internationales. Mais en fait, c'est elle qui avait raison, comme me l'a fait comprendre une brève remarque de la toujours judicieuse Cassandre. Pourquoi donc dépenser de l'argent, du temps et des vies précieuses à envoyer des soldats français en Libye ? Alors que nous avons sous la main, là, juste devant notre porte, et même parfois déjà dans le vestibule, des bataillons entiers de jeunes gens inoccupés, qui ne manquent jamais une occasion de manifester bruyamment leur solidarité avec leurs frères palestiniens, algériens, et autres peuples sub-méditerranéens, pourquoi ne nous dépêchons-nous pas de former de nouvelles brigades internationales entièrement issues des quartiers dits “sensibles” (c'est-à-dire dangereux, en français ancien) afin de les envoyer, la fleur de jasmin au fusil, combattre gaillardement dans les confins libyens ? Ç'aurait de la gueule, non, de voir partir toute cette belle jeunesse, qui constitue notre avenir, regroupée dans des Brigade Arafat ou des commando Ramadan – voire des colonne Debouzze. Z'auraient qu'à bien se tenir, tous nos petits dictateurs des sables !

Et on ferait, après guerre, de bouleversantes cérémonies à la mémoire de tous les héros qui n'en seraient pas revenus, ça occuperait à plein temps les fanfares et les orphéons. Non, parce que, les brigades internationales, en général, ç'a tendance à dépoter grave, dans le genre viva la muerte.

samedi 26 mars 2011

Mais quel salaud, ce Baudelaire !


Ah on en apprend de belles sur son compte, à l'autre drogué aphasique ! Il nous faut en remercier le Père Fouras de la révolution en marche, qui fait aujourd'hui les gros yeux à ce Baudelaire – et pas seulement à lui, du reste. Tenez :

« On l’oublie : le talentueux Gustave Flaubert (qui occupa tant le Sartre du très 3°âge !) et l’immense romancier social Émile Zola (si courageux dans l’Affaire Dreyfus) furent, entre autres, de pitoyables calomniateurs de la Commune de Paris. Et le magnifique poète Charles Baudelaire aussi ! »

Évidemment, des trois, c'est tout de même Baudelaire le plus coupable, puisqu'il lui a fallu, lui, pour calomnier l'intouchable Commune, sortir de la tombe où il pourrissait gentiment depuis déjà quatre ans. Mais rien d'impossible à cela

Car le tombeau toujours comprendra le poète

vendredi 25 mars 2011

Et si on découvrait l'Amérique pour changer ?

Nous parlions ici même, il y a quelque temps, du changement de sens ayant affecté la locution sauf à…, vous en souvient-il ? Eh bien tant mieux car, étant comme toujours incapable de retrouver quoi que ce soit dans ce putain de blog qui est le mien (à nasiller à la Brel), je vous demanderai de bien vouloir vous contenter de vos souvenirs.

[Rajout de huit heures vingt : merci à Paul ! ]

Toujours est-il que j'ai eu la surprise, il y a une petite heure, de découvrir un auteur qui, en 1986, utilisait encore l'expression concernée dans son sens ancien. Voici la pièce à conviction :

« Jusqu'alors, les colons cherchaient à amasser de l'or, sauf à vivre d'échanges avec les indigènes, à cueillir des fruits sauvages et à chasser le gibier. Smith découvre que pour survivre il faut travailler et que les colons ne peuvent pas se contenter d'être des prédateurs. »

Moyennant quoi, pour faire plaisir à John Smith, nos colons un peu feignasses sur les bords vont finalement se décider à bâtir les États-Unis d'Amérique. Les deux phrases que je viens de citer se trouvent en effet à la page 12 – premier volume de l'édition Points-Seuil – de l'histoire de ce pays qu'a écrite André Kaspi sous le sobre titre de Les Américains. Livre dont nous aurons probablement l'occasion de reparler, notamment lorsque l'auteur abordera les fameuses guerres-pour-du-beurre auxquelles se livraient en toute innocence les gentils Indiens avant l'arrivée des ignobles blancs, qui leur ont piqué leurs flèches en caoutchouc pour en leur en refiler des vraies-qui-piquent à la place : comme c'est Dame Clomani qui le dit, ce doit être vrai. Je vous tiens au courant.

Ces petits métiers qui disparaissent – ou pas

Ce matin, traversant Neuilly par le quai de Seine qui tapis-roule jusqu'à Levallois, je me suis retrouvé derrière un camion d'entreprise qui avait eu à cœur d'informer ses éventuels suiveurs qu'il était partenaire de façadiers. Vous imaginez ?

« Et sinon, vous faites quoi ? Dans la vie, j'veux dire…

– Je suis partenaire de façadiers, Monsieur !

– Ah ouais, quand même… »

Une minute plus tard, je roulais au train d'un autre camion qui, par voie d'affichette culière, a exigé de savoir ce que, moi, je faisais pour la planète. Je lui ai mentalement adressé un doigt d'honneur et j'ai tourné à droite sans mettre mon clignotant.

jeudi 24 mars 2011

Petit exercice d'auto-satisfaction

J'aime bien ce blog. Non, non, ne cherchez pas le lien pour ailleurs, je parle bien de ce blog-ci, où vous êtes : j'aime bien mon blog. Vous aussi, évidemment, puisque vous êtes là. À moins que, par extraordinaire, vous y soyez arrivé pour la première fois et par hasard. Sinon, ça veut dire que, tout comme moi, vous aimez bien ce blog. Car quand on lit régulièrement un blog, c'est qu'on l'aime, pas à tortiller. Même si on en déteste le taulier. Même si on abomine ce qui tente de s'y dire. Et qu'on en crucifie mentalement les plus fidèles séides. Ainsi, moi avec mes ruminants, par exemple. Et eux avec moi. On se déteste avec ferveur, méprise avec respect, déconsidère avec cérémonie : on s'aime.

Donc, j'aime bien mon blog. Je l'examine avec toute l'objectivité possible, le contemple du dehors, en admire les courbes, les pleins et les déliés, comme si nous n'avions jamais été présentés encore ; je tente un moment une lucidité acerbe, mais rien à faire : ce blog emporte pleinement mon adhésion.

D'abord il est bien équilibré (s'il était un homme destiné à déclencher certaines moiteurs féminines, et que j'avais été moi-même un écrivain en bâtiment des fifties, j'aurais écrit : bien balancé) : on y parle de moi – mais pas toujours et avec une adorable et piquante distanciation – et du monde – mais pas toujours non plus et avec une non moins piquante distanciation. Ce blog est très distancié, mais on ne sait pas trop de quoi ni exactement à quelle distance. Il y a des billets powétiques, et ça c'est rare dans la blogosphère. Qu'est-ce qu'un billet powétique ? Quelques lignes, ne signifiant à peu près rien, avec des mots qu'on n'utilise pas tous les jours et des tournures de phrases un peu prout-ma-chère. Il faut aussi, et surtout, que ç'ait l'air powétique. Que le blogo-visiteur passant par là puisse se dire : « Oh, p'tain, je viens de lire de la powésie et j'en ai inondé mes braies ! Chuis trop brillant, comme gars powéteux. » Exemple de billet powétique.

Il a aussi des billets politiques. Vous ne pouvez pas les rater : c'est ceux qui font du bruit et qui puent. Sur les blogs de gauche, les billets politiques exhalent des parfums de rose et des soupirs de vierge chlorotique du XIXe siècle – mais ici, ça braille et ça schlingue.

Ah, et puis il y a les billets vie quotidienne. Ceux que le taulier balance quand il lui semble avoir un peu exagéré son côté nazi. Par exemple, quand ce boulledogue goebbelsien s'avise qu'il vient de passer trois jours à cogner sur les nègres envahisseurs, les bougnouls musulmans et les niacoués fourbissimes, et qu'il trouve malin, histoire de rafraichir la nauséabonditude de l'atmosphère, de vous balancer un petit billet sur sa tondeuse à gazon. Ou sur la mangeoire des piafs. Parce que, évidemment, ce porc sournois vous a fait croire qu'il nourrissait les oiseaux tous les hivers, alors que… Et puis non, laissez, c'est trop horrible.

Et, naturellement, il y a les brames cul-cultureux. Les billets-sur-livres, si on peut dire. Car le taulier achète des livres ou le fait dire. Il recopie intelligemment les quatrièmes de couverture en changeant trois ou quatre mots (c'est son métier) et hop ! un billet.

Tout cela vous donne un blog riche, aéré, à la fois de bon ton et légèrement canaille. On ne s'y ennuie jamais – en tout cas moi. Et c'est bien le principal.

Un nouveau mot, entièrement libre de droits


Les nouveaux électeurs “décomplexés” du Front national ?

Des néoséabonds.


mercredi 23 mars 2011

Compissons allègrement les vieilles haridelles communistes !

C'est bien à tort, et du fait de notre anticommunisme primaire, que nous avons conservé de Joseph Staline l'image d'un très méchant dictateur. En réalité, ce n'était rien de plus qu'un brave zig juste un peu trop influençable. Et si le vilain Adolf n'avait pas été là pour lui souffler ses horribles idées nauséabondes, on peut tenir pour assuré que le petit Iossip nous aurait barbouillé des avenirs si lumineux qu'on aurait dû greffer des lunettes noires à tous les nouveaux-nés. C'est en tout cas la thèse décoiffante de Papy Rémy (C'est moi qui souligne) :

« Le but idéal de l’extrême droite est un État Dictatorial, antidémocratique par essence. Tel qu’il fut réalisé par Mussolini et, pire, Hitler. Avec les conséquences que l’on sait. Ce modèle n’est pas mort en 1945 : son poison avait contaminé Staline dès le début des années 30, puis contamina pas mal de dictatures - de la Grèce des colonels aux régimes d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie (Chine, Birmanie, Corée du Nord…), avec la complicité active du grand Capital… »

Eh oui ! Si Staline a éliminé Zinoviev, Kamenev, Trotski et quelques dizaines de millions d'autres, s'il a multiplié les camps d'extermination par le froid et instauré la délation généralisée, c'est parce qu'il a été contaminé par les idées de Hitler, avant même que celui ait commencé de les mettre en œuvre ! Trop forts, ces ivrognes communistes, comme dirait mon ami XP. Et pas repentants pour deux ronds, hein, vous remarquerez. Crapule je fus, crapule je reste, droit dans mes chaussettes russes ! Ils portent au revers la petite main rouge et dégouttante de sang : Touche pas à mon Pol Pot ! Et après ça, ils osent encore distribuer à tous les coins de rue leurs brevets de nauséabonderie. Vivement qu'ils crèvent, nom de d'la, vivement !

Comme il arrive que nos deux grands esprits se rencontrent, ce matin, alors que je mijotais silencieusement ce que vous venez de lire, XP dégoupillait dans son coin la grenade défensive suivante :

« Devient-on un porc quand on est communiste ou, tout au contraire, se fait-on communiste quand on est un porc ?

Si les communistes ont fait mourir cent millions de personnes dans des camps de concentration, ça prouve que ça n’a pas marché, le communisme, ou tout au contraire que les choses ont rigoureusement fonctionné comme ils l’ont voulu ?

Quand on est toujours communiste en dépit des cent millions de morts et des camps de concentration, c’est parce qu’on pense que ça ne se reproduirait plus si l’on tentait de nouveau l’expérience, ou tout au contraire parce qu’on en veut encore, des morts et des camps de concentration ?

Pour qui sait les lire, la réponse à ces questions métaphysiques peut se trouver tout entière dans les faits divers, comme d’habitude : (La suite est ici) »


Il y aurait encore beaucoup à dire et à gloser, quelques blogo-mandales à distribuer de-ci, de-là, mais j'ai pas le temps : il faut que j'aie enterré Liz Taylor avant la tombée de la nuit.

Le Conseil d'État donne un p'tit coup d'pouce à Marine Le Pen


Trouvant probablement que le Front national n'est pas encore au top du top et qu'il devrait pouvoir faire mieux dimanche, le Conseil d'État a décidé de lui venir en aide entre les deux tours. En prescrivant que, désormais, les immigrés clandestins en passe d'être expulsés en soient avertis une semaine à l'avance, pour leur permettre de rentrer sagement chez eux par leurs propres moyens, et en refermant soigneusement la porte derrière eux. C'est expliqué très clairement ici.

Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi on devrait limiter cette mesure aux seuls clandestins. Il est d'une timidité, ce Conseil ! Et discriminant avec ça ! Ç'aurait pourtant de la gueule d'entendre un juge déclarer en plein tribunal : « Monsieur Machin, vous êtes condamné à vingt-huit ans de prison pour le viol, le meurtre et le dépeçage suivant les pointillés de Ginette Lacaze, votre voisine de palier. Par conséquent vous disposerez, à compter de ce jour, de trois semaines pour vous présenter à la centrale de Saint-Modernœud-le-Haut, dans le but de vous y faire incarcérer. N'hésitez pas à sonner plusieurs fois, le gardien est un peu dur d'oreille. »

lundi 21 mars 2011

My name is Bond ; Nausea Bond.


La France qu'on espère ou redoute, que l'on ne voit pas advenir ou que l'on sent dans son dos – mais qui de toute façon nous attendait au tournant du siècle avec des vacarmes prometteurs. Il y a déjà quelque temps que je n'arpente plus les rues des villes, vieil animal lucifuge et humanophobe que je me sens devenir. Je me dirige vers le même terminus que vous, mais j'essaie encore un peu de marcher moins vite. J'aimerais pouvoir m'égarer, mais il y a le repère immanquable de vos ballons multicolores.

dimanche 20 mars 2011

A voté ! (Le suspense est à son acmé.)


C'était bien, il n'y avait personne. Juste le maire et ses deux assesseurs – si toutefois c'est bien ainsi qu'on appelle les deux larrons encadrant l'édile. L'Irremplaçable a commencé par faire sévèrement la leçon à celui de droite, chargé de vérifier nos cartes d'électeur, leçon qu'il a acceptée avec une certaine humilité, ce qui est normal : il s'agissait de l'électricien du coin, qui devait venir travailler chez nous la semaine dernière et qui, bien entendu, en bon artisan qui se respecte, ne s'est point montré. Après quoi on est passé chacun dans un isoloir. Ça tombe bien, il y en avait deux.

Quand on est ressorti de la mairie, et tandis qu'on déambulait sous le soleil entre les sépultures récentes et anciennes du cimetière jouxtant l'église, Catherine m'a avoué qu'elle n'avait finalement pas pu résister au plaisir de glisser un bulletin dans l'enveloppe. Et je lui ai confessé avoir fait la même chose.

Parce que, finalement, le vote blanc c'est trop nase.


[Pour la photo, ne vous mettez pas la rate au court-bouillon à en chercher le pourquoi : c'est simplement que j'aime beaucoup Sarah Palin, notamment pour sa faculté à rendre Modernœud écumant de rage sitôt qu'on prononce son nom.]

Revenir de croisade chauve et sans griffes


Lorsque Philippe II dit Auguste meurt, le 14 juillet (eh oui…) 1223, son petit-fils, le futur Louis IX, et encore plus futur Saint Louis, a 9 ans. Il sera le premier roi de France, nous dit-on, à avoir connu son grand-père, et à l'avoir connu suffisamment pour en recueillir et conserver des préceptes de vie et de gouvernement (comment prendre Château-Gaillard en 12 leçons, Bouvines pour les Nuls, etc.). Il monte à son tour sur le trône trois ans plus tard, à la mort de son père, Louis VIII, qui a préféré ne pas s'attarder.

Le grand-père et le petit-fils auront eu au moins un point commun, celui d'être des rois croisés. Philippe Auguste participe au début de la troisième croisade, en 1190-1191 ; période durant laquelle, sous les murailles de Saint-Jean-d'Acre qui refuse de se laisser prendre, le roi de France passera plus de temps à se crêper le chignon avec Richard d'Angleterre dit Cœur de Lion qu'à massacrer du Sarrasin.

[On notera la fabuleuse virtuosité humoristique de Didier Goux qui, dans une même et courte phrase, parvient à placer crêper et sarrasin : ne lui manquent que les œufs et la poêle.]

Se crêper le chignon est d'ailleurs une expression malencontreuse car, peu de temps après leur arrivée en terre sainte, les deux rois seront frappés d'alopécie et perdront conséquemment leurs cheveux et leurs ongles.

Quant à Saint Louis, il se croisera deux fois : la première en 1249, et il sera fait prisonnier comme un glandu quelconque ; la seconde en 1270, et il en mourra sans faire d'histoire – ou plutôt en en faisant une, superbe : la nôtre.

Une autre particularité de ces deux grands rois très-chrestiens est qu'ils connaissaient fort bien les abords de l'autoroute A 13 – Louis parce qu'il était né à Poissy et Philippe en raison de sa mort à Mantes. Et l'on se prend à rêver que ces deux splendides voyageurs d'Orient, s'ils avaient vécu à nos époques, auraient pu tout aussi bien pourfendre du Sarrasin sans quasiment sortir de leur jardin. Mais le pape ne les aurait probablement pas laissés faire – et la Halde non plus, lanturlu.

vendredi 18 mars 2011

Il faut en finir avec le colonialisme français !


Qu'attend-on pour rendre Marseille à l'Algérie ? Ou bien pour accorder leur indépendance aux Bouches-du-Rhône ? C'est inique, à la fin, de maintenir ce territoire sous dépendance française, à l'heure où les peuples arabes se libèrent comme des bêtes un peu partout ! Je le clame bien haut :

La tutelle coloniale qui pèse sur le magnifique peuple bucco-rhodanien doit cesser !


Bon, avant, tout de même, il faudra penser à mettre en place un convoi de rapatriement (avec sas de décontamination à l'arrivée en terre française) pour Emma et Pluton. Et peut-être aussi pour le Guérini socialo, qui occupe très bien Arnaud Montebourg…

jeudi 17 mars 2011

Les gamineries d'Asnières-Gennevilliers

Comment faire lorsqu'il se passe quelque chose quelque part et que vous ne voulez surtout pas que l'on comprenne quoi ? La meilleure recette consiste à vous la faire expliquer par un sociologue, puis à faire enrober ses considérations par un spécialiste du non-dit, ou plus précisément du dit-autre-chose, et à servir frais dans un de ces journaux où règne Modernœud, par exemple Politis. Le résultat obtenu est stupéfiant, je vous invite à le vérifier, à propos des émeutes et autres batailles au couteau ayant eu lieu récemment entre divers d'Asnières et divers de Gennevilliers. D'abord, notre sociologue, que nous appellerons Marwan Mohammed tout en nous demandant bien pourquoi on est allé chercher précisément celui-là. Voilà ce qu'il bavoche, notre Marwan :

« Le problème est que dans certaines villes, il n’y a pas de diplomatie informelle. Il manque des acteurs intermédiaires suffisamment légitimes pour agir rapidement en période de crise. On envoie la police comme un aveu d’impuissance qui en dit long sur la régulation sociale dans certains quartiers. Ce n’est pas le cas dans toutes les villes, mais il y a trop souvent un vide, les acteurs locaux ont du mal à se maintenir… à se financer. Ils ont besoin d’être reconnus par le pouvoir comme des partenaires, mais pas instrumentalisés comme c’est souvent le cas dans des villes qui sont dans une logique de contrôle. Les acteurs de terrain ont besoin d’autonomie et de liberté pour être légitimes dans la rue. Dans le même temps, on fragilise l’action sociale en déversant tous les moyens dans la gestion des "risques", la "prévention situationnelle", en déployant par exemple de la vidéosurveillance. »
Relisez ce jargon calmement et vous comprendrez ce qui est exigé pour nos jungles urbaines : dehors la police, filez-nous du pognon et laissez les grands frères – rebaptisés éducateurs ou médiateurs, ou je ne sais quoi d'encore plus fleuri – prendre le quartier en main. Et, surtout, que le fric coule à flot continu et qu'on ne nous en demande jamais compte, sinon j'réponds plus de rien, bouffon.

Ensuite, quand Marwan a parlé, vous chargez un quelconque Manac'h de barbouiller tous les orifices de vaseline anesthésiante, pour faire passer. Et Manac'h va vous parler comme il se doit de jeunes et d'adolescents. Comme ça semble ne plus suffire et que la terminologie commence à faire marrer tout le monde, le gars Manac'h va franchir une étape de plus et faire de ces bandes de sauvages d'authentiques enfants. Pas encore des bébés, mais on est sur le bon chemin. Ce qui justifie qu'il parle alors d'une Guerre des boutons. Ensuite, bien entendu, il lui est facile de sourire de pitié envers ces pauvres autorités qui perdent décidément leurs nerfs pour un rien et décrètent des couvre-feu pour deux ou trois malheureux poignardés lors d'une simple guerre des boutons – laquelle avait d'ailleurs commencé, en début d'article, par être une guerre de clochers (mais les Manac'h en mission commando ne sont pas tenus à une quelconque cohérence), ce qui fleurait bon le terroir, la France villageoise d'avant. Et puis, c'est quand même plus attrayant que carnage tribal ou sulfatage ethnique.

De toute façon, tout cela n'est pas bien grave puisqu'il ne s'agit après tout que du Nième épisode d'un “vieux contentieux entre les deux villes”, toujours selon l'insubmersible Marwan Mohammed. Lequel, étrangement, est le seul protagoniste de cette histoire à avoir un nom. Et un nom qui ne fleure pas tellement la querelle de clochers ni la guerre des boutons. À la fin la question demeure : pourquoi donc est-on allé chercher précisément celui-là pour nous parler d'une simple escarmouche entre garnements de deux villages voisins de la France des culottes courtes ?

Nucléaire : crash test japonais réussi


« Je viens de comprendre pourquoi, à la suite du tremblement de terre au Japon et des menaces de catastrophe nucléaire qu’il implique, les écologistes exigent que l’on ait un débat à chaud sur le sujet : le Japon, c’est le lopin de terre où il est le plus dangereux de construire des centrales nucléaires, il en est pourtant truffé, il vient d’être ravagé par l’un des plus violents tremblements de terre de l’histoire du globe et un tsunami gigantesque, les centrales ont été submergées par les flots, et nous nous acheminons peut-être vers un bilan de… zéro mort. Sans compter, naturellement, que nous en sommes à la préhistoire en matière de sécurisation des centrales, et que la sueur froide que se font ces jours-ci les Japonais va faire faire des bonds de géant à la discipline. Pour le dire autrement, les écologistes ont tout intérêt à se faire entendre, puisqu’ils n’auront bientôt plus rien à dire et devront renoncer à leur fantasme sur le nucléaire, sous peine de se faire renvoyer au crash test grandeur nature constitué par le tremblement de terre japonais de l’an 2011. (…) »


La suite de l'article d'XP est à l'endroit habituel.

mercredi 16 mars 2011

Nous restions trois, quand par un brutal abandon…


C'est moi qui avais eu la curiosité de faire ce compte, juste après la dernière “charrette”, il y a environ deux ans : combien de personnes étaient déjà à France Dimanche lorsque j'y suis moi-même entré, en octobre 1982 ? Le compte avait été vite fait : deux. Dominique et Olivier : un gars, une fille. Et encore, arrivés au journal une couple de mois plus tôt, pas davantage. On pouvait donc dire que nous restions trois, de ces temps qui n'eurent rien d'héroïque, mais que notre jeunesse enfuie, etc. – le pathos habituel, vous remplirez les blancs.

Un coup de fil de Brice vient de m'apprendre que nous ne sommes plus que deux : Olivier, la nuit dernière, n'a pas cru bon de tenir tête à la crise cardiaque qui s'est présentée à lui. Il a manqué de cœur à l'ouvrage, pourrait-on dire – et ce n'est qu'une demi-surprise au fond. Nous n'avons jamais été amis, lui et moi, mais nous nous faisions rire l'un l'autre, et les couteaux de la saine émulation sont toujours restés dans les étuis ; ce qui est déjà beaucoup. On aurait pu fêter à trois nos trente ans de non-amitié l'année prochaine : raté. On restera à deux, Dominique et moi ; deux à se tenir les coudes et à serrer les miches. Déjà bien heureux d'avoir encore des coudes et des miches.


(Photo d'Irrempe.)


Les trois grandes religions monothéistes, “croquées” par Robert Marchenoir



Le christianisme est une religion qui se tient à l'écart des idéologies politiques.

L'islam est une idéologie politique qui s'avance masquée sous les oripeaux d'une religion.

Le gauchisme est une religion qui s'avance masquée sous les oripeaux d'une idéologie politique.

mardi 15 mars 2011

Pour moi ce sera deux tournées de blanc

Notre canton porte le dossard numéro 26 : celui, complètement à droite (ça tombe bien…), qui menace tout le temps de verser dans les Yvelines. Bien entendu, forts de nos cartes d'électeur toutes neuves – l'encre est à peine sèche – l'Irremplaçable et moi sommes fermement décidés à aller voter lors des deux tours de ces élections cantonales : elle parce qu'elle ne sait pas comment se déroule un vote en France ; et moi parce que, depuis avril et mai 1981, j'ai eu tout le temps d'oublier les détails de cette bouleversante cérémonie citoyenne. On imagine donc notre surexcitation, ce matin, lorsque dans deux enveloppes à nos noms nous avons reçu les professions de foi de nos candidats. Enfin on allait savoir pour qui voter…

Eh bien, pour moi, ce sera “blanc”, même si je suis cruellement déçu d'avoir à le dire. Enfin, au premier tour, en tout cas, je suis sûr. Bon, d'abord, l'absence de candidature écologiste m'a évité d'avoir à me demander si par hasard je ne leur accorderais pas mon suffrage : on se doute qu'après l'obscénité antinucléaire dont ils font preuve depuis les successives catastrophes japonaises de ces derniers jours j'étais pourtant très tenté…

J'espère que Carole ne m'en voudra pas mais, étant un garçon à principes, il est hors de question que je puisse accorder ma voix à une candidate “présentée par le parti communiste français” – donc, poubelle. Restait les trois autres.

Le maire de Pacy-sur-Eure, conseiller général sortant, fait partie de l'UMP. Sauf que, à lire son tractounet, on a l'impression nette qu'il n'a pas les couilles de l'avouer, puisqu'aucun sigle de parti politique ne figure nulle part. Par conséquent, s'il a lui-même honte de s'afficher UMP, qu'il ne compte pas sur moi pour le décomplexer.

Ensuite vient le parti socialiste. Eux ils osent s'afficher tels. Le candidat n'a pas une mauvaise tête et, pas plus tard que la semaine dernière, Catherine et moi avons mangé des crêpes avec sa suppléante, ce qui crée des liens, forcément. Seulement voilà : ces gens veulent “défendre les intérêts et les valeurs du canton avec un nouveau souffle solidaire”. Déjà je ne savais pas qu'un canton pouvait s'enorgueillir de valeurs, de valeurs particulières, et ensuite pas davantage qu'un conseiller général puisse avoir le souffle solidaire. Bref, leur jargon m'a fait rejeter loin de moi la tentation socialiste – d'autant plus facilement qu'ils parlent entre autres de construire des logements sociaux dans les centres-villes et les centres-bourgs, et qu'on sait parfaitement à quel type de populations sont attribués, quasi exclusivement désormais, ces logements dits sociaux. Un petit couplet nauséabond qui m'amène à passer à la dernière liste.

Il s'agit bien entendu du Front national, représenté ici par Lydie Braconnier (dans une région de chasseurs : bonjour la bourde…). Souriante et plutôt accorte, Lydie. Seulement, elle ne dit pas un mot, ni d'elle-même ni de ses projets pour le canton, se contentant de reproduire, au dos de son tract, un petit mot passe-partout de Marine Le Pen, et des propositions tellement “génériques” qu'elles pourraient tout aussi bien convenir à n'importe quel département de France plutôt qu'au nôtre. Donc, poubelle aussi. Si c'est comme ça qu'ils veulent s'enraciner, les pourfendeurs d'allogènes, c'est mal parti pour eux.

Après ce rapide et dévastateur tour d'horizon, il me restait donc le choix entre l'abstention et le vote blanc. Ma flemme naturelle me poussait bien sûr vers la première option, lorsque Catherine m'a fait fermement savoir qu'il n'était pas question que je la laisse aller faire toute seule la guignolette citoyenne à la mairie, dimanche prochain.

Ce sera donc un coup de blanc.

lundi 14 mars 2011

Tout et son contraire : c'est ça, la qualité Mediapart !



Aujourd'hui, à 13 h 10, Jordan Pouille (mouarf !) nous informait qu'à Tokyo, c'était la vie de tous les jours, ou presque. Bien. Seulement, quatorze minutes plus tard, au même endroit, Ellen Salvi tirait la sonnette d'alarme : Le Japon est entièrement paralysé !

On en déduira soit que la paralysie complète est l'état normal et quotidien du Japon, soit que les “journalistes” de Mediapart sont des jean-foutre. En ce qui me concerne, l'hésitation fut brève.

Lectures pour tous et notamment pour moi

J'ai l'impression de n'avoir pas parlé de livres depuis des éternités. Sans trop savoir pourquoi, d'ailleurs. N'ai-je vraiment rien à dire du Choc des civilisations d'Huntington ? Rien qui n'ai déjà été écrit et rescrit cent fois, et sans doute plus intelligemment que je ne saurais le faire – donc autant la fermer. Encore pis pour ce qui concerne La Fin de l'histoire de Fukuyama que j'ai, par ennui, refermé peu avant la centième page.

En revanche, je me promets beaucoup de bonheur du Frédéric de Hohenstaufen de Jacques Benoist-Méchin, commencé hier matin, notamment parce que je vais pouvoir établir des comparaisons avec la biographie du même empereur par Kantorowicz. Et puis, il y a le plaisir de lire un historien infréquentable (songez : collaborateur au point d'avoir été condamné à mort à la Libération, c'est du brutal…) et, ce faisant, de renforcer l'opinion que les cons ont de moi – plaisir raffiné s'il en est. Enfin, la joie de constater que cet historien est aussi un écrivain. Qu'on en juge (c'est moi qui souligne) :

« (…) Aussi Innocent III trouva-t-il plus sage de se réconcilier avec Gaultier de Pagliara. Mettant un terme à sa disgrâce, il l'invita à reprendre sa place de chancelier. Gaultier ne se le fit pas dire deux fois : il rentra aussitôt à Palerme, dans un grand branlebas d'évêques et de chanoines. »

Ce réjouissant et savoureux branlebas d'ecclésiastiques, à lui seul, méritait bien la grâce qu'accorda Vincent Auriol à notre historien en 1947.

dimanche 13 mars 2011

Pour se remettre de la séance de rap…

Le rap c'est l'avenir, là dis donc !


Diallo, rappeur du 19eme (Paris) par rCk-

Vidéo trouvé sur cet excellent blog, que je m'empresse par ailleurs de mettre en lien dans la colonne de gauche.

samedi 12 mars 2011

L'islam est l'islam est l'islam : y a pas d'débat !

Ils sont drôles, nos amis musulmans, à s'égosiller d'indignation à propos d'un débat – inutile, certes – qui n'a même pas commencé d'être ; à pratiquer, tel celui-ci, le hurlement préventif à la stigmatisation. Si j'avais mauvais esprit, je me dirais sans doute qu'ils doivent avoir de sérieux trucs à se reprocher, pour être à ce point certains de l'issue de discussions les concernant. Mais pas du tout ! me répondrait alors Modernœud, la main droite sur son petit cœur qui ne cesse jamais de battre pour tous les damnés du monde. C'est parce qu'ils ne connaissent que trop bien notre racisme viscéral de franchouillards frileux et repliés sur eux-mêmes qu'ils savent à l'avance dans quelle huile bouillante nous avons le projet de les frire !

C'est reposant, un monde où l'on peut faire tout seul les questions et les réponses, sans même bouger de son fauteuil.

vendredi 11 mars 2011

Jacqueline Fihey, Ébroïcienne de garde et contorsionniste à ses heures

J'ignorais tout de Jacqueline Fihey jusqu'à ce matin et m'en portais fort bien – comme vous, je suppose. Jacqueline Fihey a installé ses pénates à la section d'Évreux de la Ligue des droits de l'homme, ce cloaque idéologique. Elle y est chargée, apparemment, de la promotion du musulman de base et de son installation en tête de gondole. Elle le fait en une langue merveilleuse, ce qui lui vaut les honneurs de ce blog. Par exemple, Jacqueline peut écrire sans éclater de rire :

La laïcité est aussi la construction d'un espace commun qui dépasse les différences tout en assumant la diversité.

Il est vrai que, quelques lignes plus haut, elle avait évoqué avec le même sérieux un ressenti d'inopportunité du prêt de la salle : ça vous blinde un caractère et vous fortifie une syntaxe.

Ensuite, Jacqueline pleurniche, comme il est de son rôle de le faire, tout en ânonnant les mantras habituels. C'est ici.

Je crois que je fais très bien, en allant à Évreux le moins souvent possible.

jeudi 10 mars 2011

Tu aimes les crétins totalitaires ? tu vas adorer Fred Quillet !

« On ne peut pas et on ne doit pas permettre à un peuple de manifester sa haine de l'étranger par un vote légal et représentatif dans le paysage politique. Une démocratie, ce n'est pas un système qui permet de faire tout et n'importe quoi. Les lois régissent la vie en communauté des citoyens et il doit y avoir aussi une loi interdisant les partis politiques qui font de la haine de l'étranger un gagne-pain électoral.

« Nous savons que ce parti est un mouvement qui utilise la haine de l'autre, le refus de l'étranger sur le sol. Nous savons que ce parti est composé de mouvances fascistes, monarchistes, identitaires et que sais-je encore de plus infame ? et nous connaissons le fonctionnement quotidien des militants actifs qui consite à mentir et à raconter n'importe quoi sur la situation des étrangers. Nous savons aussi que le FN a des connexions internationales avec d'autres mouvements d'extrème droite et que cette organisation gagne du terrain un peu partout en Europe.

« Le front national est un parti dangereux. Les thèses qui y sont développées sensibilisent de plus en plus de gens dégoutés par ce système politique. "Achtung, achtung" ils ne faut pas qu'ils reviennent !

« Nous devons nous organiser et nous mobiliser pour contrecarrer le plan du clan Le Pen et de ses sbires. Il n'y a pas de fatalité ! mobilisons-nous. Et soyez-en certains, ce n'est pas notre haine de l'autre qui réglera les problèmes politiques. C'est en nous mobilisant contre cette haine de l'autre que nous construirons une société plus juste et plus sereine. »

Fred Quillet


La grande quinzaine antifasciste est lancée, elle menace de durer un an. Et le pis est que cet âne rouge m'a tout l'air d'être normand…

mercredi 9 mars 2011

Comme elle doit être contente, Madame Olympe !


J'ai beaucoup pensé à elle, hier, et avec quelle émotion ! Comme elle a dû être fière et heureuse, mon amie Olympe, de pouvoir célébrer cette nouvelle Journée de la femme, par une victoire aussi éclatante ! Songez : pour la première fois depuis le début de cette satanée invention, le suffrage universel, une femme arrive en tête des intentions de vote pour le premier tour d'une élection présidentielle française. De quoi rétracter les coucougnettes des machos de tous bords – belle réjouissance en perspective. Du coup, tentant maladroitement de masquer leur indécrottable féminophobie, mais prêts à tout pour briser le bel élan de la dame, certains n'hésitent pas à brandir l'oriflamme mitée et fourbue de l'antifascisme de grand-papa. Quelle pitié ! La révolution ovarienne est en marche, et rien n'arrêtera nos sœurs – toutes derrière une – dans leur conquête du pouvoir, qu'on se le dise, qu'on le sache et qu'on fasse passer ! Que les candidats mâles aient ce dernier courage de se désister en masse, et que le parti socialiste rappelle Ségolène toutes affaires cessantes, s'il veut conserver une chance de rester dans la course. Après tout, si l'islam doit être au centre des prochains débats, qui pourrait mieux s'occuper des problèmes de voiles que la Marine et la Royal ?

Les vieilles traditions de l'aube


Ce matin j'ai renoué avec le plaisir de se lever avant le jour, que je pratiquais couramment il y a quelques années de cela. Les chiens en ont d'ailleurs été tout déconcertés et il a fallu le bruit de sa gamelle contre le carrelage pour qu'Elstir daigne enfin bouger son arrière-train, déclenchant du même coup l'agitation des deux autres, dormant dans la pièce voisine. Puis, ayant rapidement effectué un tour de jardin à demi symbolique, ils se sont empressés de réintégrer leurs paniers respectifs, non sans m'adresser au passage un regard de lourde incompréhension pour ce réveil intempestif.

Quant à moi, après avoir lancé la cafetière – j'ai un faible marqué pour cette expression incongrue –, je me suis installé dans mon fauteuil habituel pour la plus agréable heure de lecture que l'on puisse, à mon sens, s'accorder dans une journée : celle que l'on prend seul, dans une maison endormie, tandis que les formes du monde apparaissent lentement de l'autre côté des baies. On est averti du lever de rideau par les coups de clairon du merle qui, de même qu'il s'arroge chaque soir le monopole de l'extinction des feux, décide unilatéralement tous les matins du moment où il convient de quitter les branches nocturnes pour la cabane à graines – et tout le monde obéit, c'est une merveille.

Le lecteur, lui, poursuit sa route à travers la Fin de l'histoire de M. Fukuyama, en se disant qu'il aurait pu tout de même se choisir quelque chose d'un peu plus glamour pour renouer ainsi avec les vieilles traditions de l'aube.

lundi 7 mars 2011

L'amusant fabliau des cocus de l'athéisme

Au fond, j'éprouve une espèce de tendresse, fortement teintée d'amusement, pour tous ces athées que la religion rend littéralement amok. Même pas la religion, d'ailleurs, mais simplement les mots qui se rattachent à elle. Vous prenez un garçon qui, dans les circonstances habituelles de l'existence, fait montre de réactions à peu près normales, et vous lui glissez à l'oreille Dieu ou église, ou péché, ou prêtre ou n'importe quel autre vocable courant ressortissant à ce domaine particulier ; aussitôt, vous allez voir sa figure virer au violacé, ses tempes ruisseler d'une sueur aigre, sa bouche se tordre, la bave lui venir aux lèvres, des propos sans suite et d'une insigne bêtise jaillir de sa gorge, etc. : il est devenu fou. Comme ça, d'une seconde sur l'autre, simplement parce que vous avez actionné son ressort secret : la religion. La religion catholique, naturellement. Car, les gens atteints de cette pathologie étant très majoritairement de gauche, il va sans dire qu'ils sont tout mansuétude et indulgence pour l'islam, le bouddhisme, l'hindouisme, etc.

Peut-être faut-il chercher le secret de cette haine toujours prête à se dégueuler elle-même dans la conscience plus ou moins nette que ces amusants personnages ont de leur incurable infériorité par rapport à ces croyants qu'ils espèrent en vain atteindre (aussi en vain que Goudurix frappant sur le crâne du chef dans Astérix et les Normands) et qui se moquent bien de leurs prévisibles éructances. Penser que jamais ils ne pourront démontrer que ce sont eux qui ont raison, se dire que personne ne pourra, chez le catho d'en face, infirmer cette foi qui les fait trépigner de fureur, on comprend bien que cela doit leur être insupportable. Et c'est pourtant ainsi : si Dieu existe, les athées militants auront l'air de cons au moment de leur mort ; et s'il n'existe pas, nul n'en saura rien et personne ne viendra détromper le croyant, qui raflera donc la mise. Pour de petits jeunes gens qui, comme Modernœud, sont habitués à avoir toujours raison simplement parce qu'ils l'ont décrété, il y a là quelque chose de fort douloureux, pour ne pas dire d'inacceptable.

Se retrouver cocu devant l'éternité quand on l'est déjà politiquement avec une si belle régularité, vous avouerez…

Le N°1 des blogueurs de gauche appelle à voter Marine Le Pen !


Dans sa version névrotique, l'antisarkozysme commence à produire de réjouissants dégâts collatéraux. C'est ainsi que, ce matin, Nicolas “Number One” Jegoun appelle solennellement à voter Marine pour faire barrage à Nicolas. Vous ne le croyez pas ? Vous avez tort.

samedi 5 mars 2011

France 2 ou les charmes désuets de la télévision soviétique

Il y avait longtemps déjà que je ne m'infligeais plus le supplice de regarder et surtout d'écouter aucun journal télévisé. Allez donc savoir pourquoi j'ai renoué avec celui de France 2, depuis quelques jours ? Quoi qu'il en soit j'ai pu constater hier que le mal avait encore fait des progrès, mais que la virtuosité progressait en même temps que lui.

Le mal est cette interdiction absolue que se fait la télé à elle-même de ne jamais dire les choses telles qu'elles sont. La virtuosité, elle, est double. Il y a d'abord celle du journaliste qui, juxtaposant deux informations apparemment sans rapport l'une avec l'autre, permet l'émergence d'une troisième, qui est celle qui compte, celle qui éclaire mais que l'on n'a justement pas le droit de dire. L'autre virtuosité, c'est celle du brave téléspectateur qui, chaque jour davantage, réussit à entrevoir des lambeaux de vérité dans ces méandres – à se faire gymnaste, chaque soir plus souplement acrobate.

Ainsi, hier soir, la pitoyable Marie Drucker lançait un reportage en mode dramatique (on ne sourit plus) : à Pierrefitte-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, on commençait à manquer dramatiquement de médecins, parce que, par dizaines, tous quittaient la commune dès que l'occasion leur en était donnée, las qu'ils étaient de subir de régulières agressions et de devoir transformer leurs cabinets en annexes de Fort Knox. Qui les agressait ? Pourquoi les agressait-on ? Quand ce phénomène avait-il commencé ? Que faisait la police ? Les questions ne furent jamais posées par le reporter, elles ne furent pas non plus abordées par les médecins interrogés, si bien qu'il planait sur tout cela un étrange climat de fatalité tragique, voire de malédiction divine.

Mais, dans les dernières secondes du reportage, le journaliste en voix off attirait notre attention sur le fait suivant : il était particulièrement dramatique que Pierrefitte en vienne à manquer de médecins, et notamment de pédiatres et de gynécologues dans la mesure où elle est la ville de France où le taux de fécondité est le plus élevé.

Et, là, comme par miracle, le téléspectateur soviétisé pouvait remettre dans le bon ordre toutes les informations qu'on venait de lui donner, aussi celles qu'on ne lui avait pas données, les faire se mirer les unes dans les autres – et s'apercevoir, ébloui de lui-même, qu'il comprenait parfaitement ce qui se jouait à Pierrefitte-sur-Seine.

À la fin, il lui restait toutefois une question en suspens : le journaliste ayant cru bon de parler de ce taux de fécondité miraculeusement élevé, alors que rien ne l'y obligeait, l'avait-il fait par bêtise modernodale ou au contraire dans un certain esprit de résistance ?

vendredi 4 mars 2011

Brain dead ou une journée de réflexion socialiste

On ne se rend pas compte, nous autres les gens normaux, mais une journée de réflexion impose le plus souvent à un cerveau socialiste ou assimilé des tensions auxquelles il survit rarement – ou alors dans un état tel qu'à part ouvrir un blog on ne voit pas bien à quoi il pourrait encore servir. Et vous-même, comment voudriez-vous sauvegarder votre intégrité intellectuelle dès lors que vous êtes plus ou moins contraint :

– le matin, de vous alarmer à grands cris de la montée inexorable des intentions de vote en faveur du Front national ;

– l'après-midi, de vous scandaliser des efforts faits par Nicolas Sarkozy pour détourner quelques milliers d'électeurs de ce même Front National ?

On imploserait du cortex pour moins que ça, non ? Il est vrai que nul n'ayant jamais exigé la moindre cohérence de ces gens-là (« Indignez-vous ! on s'occupe du reste… »), ils peuvent se permettre d'oublier à l'heure du goûter ce qu'ils ont dit pendant le brunch : pour la détente neuronale, ça aide.

Les grands bonshommes verts auront ma peau (billet raciste)

Voilà déjà plus d'un trimestre que j'ai quitté Thierry Le Luron pour Anatole France, ne faisant en cela que suivre mes petits camarades de chaîne, tel le bon salarié grégaire que j'ai toujours été, au fond. Sur le plan du lustre, on y gagne plutôt : même aussi dévalué que ce pauvre Anatole, un écrivain vaudra toujours cent fois le plus illustre des clowns lucarneux. Seulement, il y a le géant vert.

Le bureau où je somnole en attendant ma tâche a des fenêtres qui donnent sur cette petite place située à l'embouchure du pont de Levallois et dévolue au maréchal Juin. Juste en face se trouve le bâtiment tout en vitres réfléchissantes occupé par l'organisme de crédit Cétélem. Lequel, par une aberration mentale que j'ai du mal à m'expliquer, a un jour décidé que la plus belle représentation qu'il pouvait donner de lui-même était ce bonhomme feuillu, à la bouille ronde et au sourire figé, faisant vaguement penser à un François Hollande végétal. Ensuite, portés par une espèce d'enthousiasme bizarre et un peu inquiétant, ses concepteurs en ont fait peindre un sur la façade.

Hilare.

L'index gauche tendu vers la porte de Champerret.

D'une hauteur de cinq étages.

Juste en face de mes yeux torves.

Depuis trois mois.

Parfois je me sens las…

mercredi 2 mars 2011

Galliano est-il antisémite ? On s'en tape !

Depuis deux jours, je me dis qu'il faudrait bien écrire quelques lignes à propos de ce qui est en train d'arriver à ce clown grotesque et boursouflé de l'ego. Non que sa personne me soucie le moins du monde, mais il y avait moyen de suspendre quelques jolis costards à cette patère-là. Et puis, il y a dix minutes, je suis tombé sur un long commentaire de mon ami XP, avec lequel je me sens en accord quasi parfait. Donc, pourquoi me fatiguer ? Voici ce texte :

Ça ne me gêne pas du tout que les gens soient antisémites, ou contre les pédés, les Arabes, les muz, les chrétiens, les blancs. Mieux, je considère que c’est leur droit de le dire.

Dans un monde normal, la question qu’on se poserait est la suivante : les sorties de Galliano font-elles courir le moindre risque à un seul Juif?

La réponse est bien évidemment non. La notion d’«incitation à la haine raciale» est une connerie sans nom.

Et puis, Hitler étant le tabou absolu, il est bien normal que des provocateurs et des excentriques s’amusent à franchir le pas, en état d’alcoolémie avancée. En général, ça passe avec l’acné. À 50 balais, c’est plus inquiétant pour l’auteur de la provoc, mais ça, c’est le problème de Galliano, pas celui des juifs.

Moi, ça ne me dérange pas que les Indigènes de la République soient des racistes anti-blancs, ou que Mélenchon soit un nostalgique des camps socialistes… C’est leur droit. Ce qui est gênant, c’est l’absence de liberté d’expression qui interdit de leur répondre ou de ne pas débattre avec eux en expliquant pourquoi. Ils ne bénéficient pas de la liberté d’expression, mais au contraire de l’absence de liberté d’expression. S'il y avait un premier amendement en France, Mélenchon et Besancenot feraient 0,2%, parce qu’ils ne pourraient pas ouvrir la bouche sans qu’on leur réponde « goulag ». Ils feraient le score du parti communiste américain.

Raison supplémentaire de détester les gens qui adhèrent à ce genre de mouvements ; ils savent plus ou moins inconsciemment que leur liberté d’expression implique que la nôtre soit réduite.

Je ne crois une seconde à la sincérité d’un juif qui se prétendrait blessé par une simple phrase balancée à la terrasse d’un café quand, dix kilomètres plus loin, le port de la Kippa est tout simplement interdit dans des quartiers entiers, voire des villes entières.

Qu’est-ce que ça peut faire à un juif qu’un type regrette qu’Hitler n’ait pas fini le boulot ? Lui foutre les boules cinq minutes, lui faire de la peine… C’est moins grave qu’une jambe cassée… De même, qui ça empêche de dormir ici que la fille des Indigènes de la République nous déteste ? Ils voudraient être aimés par elle, qu’on la force à nous faire des bisous, qu’on la rééduque pour qu’elle ait envie de nous faire des bisous ? Non, ce qui est embêtant, c’est qu’on ne puisse pas répondre à un soldat du camp du bien bon teint qui dit la même chose de façon moins cash.

mardi 1 mars 2011

La musique qu'on mérite


Le 20 novembre 1856, à Saint-Gall, chef-lieu du canton helvétique portant le même nom, a lieu un concert en deux parties. Lors de la première, Franz Liszt dirige l'orchestre pour deux de ses propres poèmes symphoniques, Orphée et Les Préludes. Après l'entracte, les spectateurs pourront entendre la troisième symphonie de Beethoven, encore appelée Héroïque, donnée par Richard Wagner.

Sinon, le XXIe siècle peut vous proposer la troupe des Enfoirés exécutant des numéros en costumes au profit des gargotes coronariennes : c'est bien aussi.

Stéphane & George – le bègue et le gaga


Tel est à peu près le titre (amélioré par mes soins, restons modeste…) d'un article publié par un tout nouveau journal en ligne, qui s'appelle Atlantico et présente la très rare particularité de n'être pas de gauche. Gage de sérieux et d'intérêt, il a d'ores et déjà publié une interview de mon boss vénéré, à propos des soulèvements en Afrique du Nord et du rôle piteux de la France dans cette région pourrie du globe. Pour vous mettre en appétit, voici le “chapeau” du billet consacré au bègue et au gaga :


« En ce début d’année 2011, la France et l’Angleterre se sont chacune offert leur succès populaire. Indignez-vous, de Stéphane Hessel, reste en tête des ventes et dépasse le million d’exemplaires vendus, tandis que, de l’autre côté de la Manche, le film The King’s Speech ("Le Discours d'un roi", en VF), retraçant le combat de George VI contre son bégaiement, bat les records du box office. Les lecteurs français se sentent héroïques à moindre coût (trois euros). Les spectateurs anglais, aux côtés desquels j’ai eu le privilège de regarder The King’s Speech, se mouchent à chaque fois qu’un acteur prononce les mots « Your Majesty ». Résultat, tout le monde est enthousiaste. La presse est unanime. Difficile en effet de critiquer ces deux chef-d’œuvres : en France, on ne touche pas à un héros de la Résistance, qui plus est ambassadeur. En Angleterre, on ne plaisante pas avec le père de l’actuelle souveraine, Elizabeth II.

« Et pourtant, ces deux succès sont deux navets, qui en disent long sur la déroute morale des peuples européens, partagés entre mièvrerie sentimentale et nostalgie narcissique. » (…)