vendredi 28 mars 2008

Message désagréable, incorrect et tombant probablement sous le coup des lois

Il va de soi que tout le monde se fout que j'aie mis près de deux heures pour rallier Le Plessis-Hébert, partant de Levallois. Je vous comprends : vos petits problèmes personnels, je m'en contre-pignole tout autant. Néanmoins, dans mes pérégrinations circum-autoroutières, j'ai vécu des expériences intéressantes - au moins une : je sais où se trouve l'enfer, pour l'avoir traversé (et en être ressorti, ce qui n'est pas donné à tout le monde).

Cela s'appelle Les Mureaux. C'est situé entre nulle part et ma réserve à vin, mais plus près de nulle part. Ça se présente comme suit : cinq barres de HLM pourries, un centre commercial, sept barres de HLM pourries, une pizzeria éclairée aux néons et déserte, huit barres de HLM, un garage, neuf bar... etc.

Comme pour franchir le feu tricolore dont deux cents mètres vous séparent vous le voyez passer onze fois au vert (et autant au rouge, forcément), vous avez tout le temps d'observer la population de l'endroit. C'est très simple : pas un Français (je veux dire un blanc : je vous avais prévenu qu'on allait être désagréable) ; ou alors, ils sont planqués je ne sais où. Mais pas un, franchement, j'ai bien observé, et sans idée préconçue.

Les Mureaux, c'est le croisement de la Casbah d'Alger, sans le charme ni les parfums, avec un village africain privé des cases et des vieux sages ridés qui palabrent (déblatèrent des conneries, en français de France) autour de l'arbre multicentenaire - d'ailleurs, il n'y a aucun arbre. Il n'y a pas de vieux nègres non plus, du reste, en tout cas pas à huit heures du soir. Pas davantage de chèvres dans les rues, et les jeunes enfants, quand on en croise un, n'ont même pas de mouches dans les yeux, ce qui est un comble : l'éventuel touriste est frustré.

On n'est nulle part, c'est-à-dire, précisément, en enfer. Enfer pour eux, enfer pour nous, enfer pour tout le monde : le monde de demain, celui que nos braves élites appellent de leur voeux. Ils n'ont d'ailleurs pas besoin de l'appeler, il est déjà là : il vous suffit d'y aller voir.


Par chance, il restait une bouteille de chablis au Plessis, et un peu de terrine de sanglier : clin d'oeil de l'ancienne France.

9 commentaires:

  1. Sans être franchement le paradis, je me demande si enfer est vraiment le mot ?

    Aviez vous si soif ?

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  2. Didier : Rassurez-vous, j'ai eu aussi cette expérience infernale des Mureaux (bouchon même pas bouchonné ni de-viné sur l'A13) qui m'a fait dévier dans cet "autre monde"
    Pourtant, j'ai habité un temps aux limites du Val-Fourré à Mantes (de plus en plus jolie, d'ailleurs - Mantes, pas le Val)
    J'ai ainsi appris (sur le tard) que de tels lieux pouvaient exister sur Terre et que surtout, que des gens (censés être des êtres humains sensés - selon le Larousse, pour le moins - qu'importe l'édition) pouvaient y rester plus d'une minute sans se suicider ou génocider leurs prochains de toutes marques ou poils. Il y en a même qui y vivent toute leur vie ! Si, si c'est vrai, je vous le dis.
    Les cafards et les scorpions trisomiques sont vraiment des enfants de choeurs nullissimes à côté !
    J'aime bien cependant le verbe "contre-pignoler" (on survit comme on peut hein !)

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  3. La cité ouvrière où mon oncle et ma tante ont vécu et élevé leurs 6 enfants n'était pas le paradis non plus. Or, les temps étaient autres, et la cuisine de ma tante ne désemplissait pas, visites de voisines, et la cafetière ne chômait pas - et en plus de ses 6 gamins ma tante gardait volontiers ceux des autres, quand elle n'assurait pas les cours de catéchisme. Mon oncle, qui ne mangeait pas à l'usine, n'avait que 20 mn pour prendre son repas de midi, et il criait toujours le soir après ses garçons : " C'est l'anarchie, ici !" et on riait sous le coude.
    Ce n'était pas l'enfer, pas une barre de béton. J'aurais du mal à dire quelle étiquette figurait sur la bouteille de vin.

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  4. Monsieur Didier, vous manquez de tenue, qu'alliez vous faire dans la treizième avenue (des mureaux)

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  5. J'ignorais que "français" ça voulait dire "blanc" !
    Etiez-vous donc si peu assidu en cours d'histoire ?
    :-)

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  6. Monsieur Poireau : mes quelques connaissances en histoires me conduisent en effet à penser que, durant cinq ou six mille ans, cette partie du monde a été peuplée par des hommes blancs (je n'en tire d'ailleurs aucune conclusion définitive). si vous possédez des manuels expliquant le contraire, je serais très curieux de les lire, ils doivent être assez divertissants...

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  7. Monsieur Goux : m'en voudriez vous de vous rappeler qu'il y a à peu près huit cent mille ans (ou à peu près) ce sont des hommes d'Afrique qui sont venus immigrer par ici pour peupler ces terres vierges ?
    La notion de français, c'est un tant soit peu relatif ! :-))

    [pour les cours d'histoire, je pensais aux engagés dans l'armée française à différents moments de l'Histoire !].

    :-)))

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  8. Monsieur Poireau, vousrecontez n'importe quoi et le savez. Bien entendu qu'il n'y avait pas de "Français" il y a huit cent mille ans. Mais il y a mille ans ans, oui. J'aimerais savoir pourquoi vous tenez à ce point à ne plus être vous-mêmes ? Pourquoi vous vous voulez à ce point devenir musulman (et, là, vous allez cmprendre que la laïcité n'est pas mise e péril par BenoÎt XVI, mais par d'autres gens bien plus dangereux...).

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  9. Moi même, je dois avouer que je suis révolté lorsqu'il m'arrive de me trouver du côté de Montparnasse, de ne voir que des Bretons à perte de vue, l'oeil pissant le chouchenn et la crêpe baveuse dégoulinant sur les sabots.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.