Soudain, l'Irremplaçable s'est dit que ça ne pouvait pas continuer comme ça, que c'était à chacun de nous d'agir à son niveau, de faire preuve d'une conscience citoyenne en béton pré-contraint, de développer ses facultés d'abnégation, ses capacités de sacrifice. Bref, pendant que les forces d'avenir étaient au bord de l'étripage, entre partisans de la pintade poitevine et sectataires de la grosse poule artésienne, nous autres on a décidé qu'on allait redresser l'économie partie en vrille - et on a filé aux Portes ouvertes de Madame Renault, à Évreux.
Pour la première fois de notre vie du monde, on était décidé à acheter une voiture neuve, oui Monsieur. Une tout bien, avec boîte automatique, kiosque à musique intégré, le machin qui te surveilles ta vitesse quand tu somnoles sur l'autoroute, et tout le reste que j'ai oublié. Déjà, sur le trajet, je sentais la Carte Bleue dorée commencer à vibrer doucement dans ma poche : ça sentait bon la dépense absurde.
L'affaire a démarré sous les meilleurs auspices puisque quand on est arrivé chez Renault, on était dans la journée et les portes étaient ouvertes. Mais, juste après, tout s'est mis à se barrer en sucette, pour aboutir au résultat le plus surréaliste qui soit : malgré tous nos efforts et une grande aptitude à la conciliation, il n'y a jamais eu moyen d'acheter une voiture dans cette taule.
D'abord, on nous a signifié que, dans la gamme qui avait notre préférence, la version break ne sortirait qu'en 2009. Bon, qu'à cela tienne, on va changer de modèle. Tenez, celle-ci, elle est ridicule d'aspect, mais elle a l'air très bien tout de même : on va vous en prendre un exemplaire, d'accord ? Ah ! non, pas de bol : sur celle-là, on n'a plus de boîtes de vitesses automatique ; mais alors plus du tout, hein !
Bon, bon, pas grave : on va revenir au premier modèle envisagé, mais dans sa version berline, et les deux chiens n'auront qu'à se tasser un peu dans le coffre ou bien à courir derrière en se fiant au pot d'échappement : on ne va pas se laisser arrêter par deux clébards à la gland, c'est qu'on tient à dépenser de l'argent, nous, ici et maintenant, here and now, hic et nunc, la France compte sur nous !
Quand le "commercial", tout sourire mais des éclairs de sadisme dans son beau regard bovin, nous a appris qu'il faudrait attendre au minimum le mois de mars pour obtenir la version avec boîte automatique, on a finalement baissé les bras, rangé la carte dorée ; et on est rentré à la maison, silencieux, assis bien droit dans notre poubelle à quatre roues, essayant d'admettre l'idée qu'on ne parviendrait pas à aller se coucher ce soir avec la douce certitude de l'endettement stupide. Heureusement qu'on a des somnifères.
(La carcasse qui illustre ce billet consternant est celle d'une 4 CV, première voiture de mes parents, dont ma mère signa l'arrêt de mort un beau jour de 1962 ou 63, en faisant trois tonneaux à son volant, quelque part entre Strasbourg et Sedan, avec mon frère Philippe et moi à l'arrière. Très festive, Maman Goux, dans sa jeunesse.)
Pour la première fois de notre vie du monde, on était décidé à acheter une voiture neuve, oui Monsieur. Une tout bien, avec boîte automatique, kiosque à musique intégré, le machin qui te surveilles ta vitesse quand tu somnoles sur l'autoroute, et tout le reste que j'ai oublié. Déjà, sur le trajet, je sentais la Carte Bleue dorée commencer à vibrer doucement dans ma poche : ça sentait bon la dépense absurde.
L'affaire a démarré sous les meilleurs auspices puisque quand on est arrivé chez Renault, on était dans la journée et les portes étaient ouvertes. Mais, juste après, tout s'est mis à se barrer en sucette, pour aboutir au résultat le plus surréaliste qui soit : malgré tous nos efforts et une grande aptitude à la conciliation, il n'y a jamais eu moyen d'acheter une voiture dans cette taule.
D'abord, on nous a signifié que, dans la gamme qui avait notre préférence, la version break ne sortirait qu'en 2009. Bon, qu'à cela tienne, on va changer de modèle. Tenez, celle-ci, elle est ridicule d'aspect, mais elle a l'air très bien tout de même : on va vous en prendre un exemplaire, d'accord ? Ah ! non, pas de bol : sur celle-là, on n'a plus de boîtes de vitesses automatique ; mais alors plus du tout, hein !
Bon, bon, pas grave : on va revenir au premier modèle envisagé, mais dans sa version berline, et les deux chiens n'auront qu'à se tasser un peu dans le coffre ou bien à courir derrière en se fiant au pot d'échappement : on ne va pas se laisser arrêter par deux clébards à la gland, c'est qu'on tient à dépenser de l'argent, nous, ici et maintenant, here and now, hic et nunc, la France compte sur nous !
Quand le "commercial", tout sourire mais des éclairs de sadisme dans son beau regard bovin, nous a appris qu'il faudrait attendre au minimum le mois de mars pour obtenir la version avec boîte automatique, on a finalement baissé les bras, rangé la carte dorée ; et on est rentré à la maison, silencieux, assis bien droit dans notre poubelle à quatre roues, essayant d'admettre l'idée qu'on ne parviendrait pas à aller se coucher ce soir avec la douce certitude de l'endettement stupide. Heureusement qu'on a des somnifères.
(La carcasse qui illustre ce billet consternant est celle d'une 4 CV, première voiture de mes parents, dont ma mère signa l'arrêt de mort un beau jour de 1962 ou 63, en faisant trois tonneaux à son volant, quelque part entre Strasbourg et Sedan, avec mon frère Philippe et moi à l'arrière. Très festive, Maman Goux, dans sa jeunesse.)
D'abord, le commercial n'avait pas les yeux bovins, espèce de jaloux ! Il était très beau.
RépondreSupprimerEt Maman Goux a eu beaucoup de chance ! Rappelez-vous, à cette époque il n'y avait pas de ceinture de sécurité !
Et chez Peugeot, histoire de perpétuer la lignée?
RépondreSupprimerelle me plaisait bien l'ancienne moi, qu'est-ce que vus avez à lui reprocher?
Ah ! Vous tenez de votre mère ?
RépondreSupprimer3 tonneaux avec une 4 cv !!
RépondreSupprimerJe m'explique mieux maintenant l'origine de vos délires bloguesques : d'irréparables séquelles.
Je ferais bien une blague avec allusion aux tonneaux en voiture qui vous amènent directement chez les casques bleus mais on va encore dire que je me moque !
RépondreSupprimer:-)
[C'est fou cette interdiction de consommer librement, tout de même !].
Une voiture robuste, bon marché et élégante (par dessus le marché !) :
RépondreSupprimerhttp://www.leblogauto.com/2006/09/mondial-de-lauto-logan-break-enfin.html
Ou alors, à cause des chiens, ça :
RépondreSupprimerhttp://membres.lycos.fr/autoshorsserie/dossier_Citroen_C15/Citroen_C15_Teilhol_betaillere.jpg
Mélina : rien à lui reprocher. C'est juste que, chez nous, l'équipe du garage Renault est courtoise, bien organisée, efficace, alors que les Pigeots sont des branquignols.
RépondreSupprimerNicolas : pour les tonneaux seulement.
Sniper : d'autant que j'avais déjà été, avant cela, bercé trop près du mur.
Poireau Trop tard !
sk†ns : Pas assez chère, mon fils...
Sniper : et puis quoi, encore ?
J'ai définitivement abandonné Renault vu leur absence totale de professionnalisme, du moins à Marseille. Et pour cause : je téléphone un jour à Renault minute pour réparer une bricole, réponse m'est faite avec accent marseillais appuyé à la con : "pas de problème, on peut vous prendre dans 15 jours..." . Les minutes sont longues chez Renault...
RépondreSupprimerDepuis je roule en Jap.
Pluton : ici, à Pacy, c'est la même chose... mais chez Pigeot. C'est pourquoi je reviens chez Renault, parfaitement pro.
RépondreSupprimer(Et c'est pour le coup qu'on a une vraie conversation de beaufs !)
Je le crois aussi...
RépondreSupprimerJ'ai le même problème ici. Chez Ferrari, c'est de cons, et chez Lamborghini, acueil nickel, mais il ne peuvent pas fournir.
RépondreSupprimerJe vais encore finir chez Aston comme le mois dernier !
J'ai moi-z-aussi eu des problèmes avec la concession locale de Bigeot, ces porcs!
RépondreSupprimerDonc plus jamais par St Hubert!
A part que mon conjoint m'avait aimablement signalé que, vu mon âge, ce serait ma dernière voiture.
Merci, rien de tel qu'un mari pour vous remonter le moral!
Essayez une Panhard peut-être, ou une Simca, une DAF, une NSU, une Triumph, une Sunbeam, une Hillman, une Morris, ou que sais-je encore, moi. Ils font parfois des prix dans les casses.
RépondreSupprimerMagnifique la 4 CV. Ça c'était du char, Môssieu.
Y. Yanka, docteur ès voitures des années 50/60
Vous auriez été chez Mercedes, vous l'auriez votre breack boite auto...
RépondreSupprimer... reconnaissez que vous avez cherché la difficulté
Yanka : ce qui est amusant, c'est que lorsque ma mère a plié la 4 CV, mes parents ont ensuite acheté une Panhard (PL 17)
RépondreSupprimerOlivier : vous me prenez pour un bourge de droite ou quoi ?
Quoi? "tasser un peu les chiens dans le coffre"?
RépondreSupprimerJai envie de vous dénoncer à la Halde!
Mais pourquoi vous être arrêtés à Renault??? Il existe plein d'autres races de chiens... heu, non, voitures! On a décidé de faire français jusqu'au bout alors? Raciste va!
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerpas pour un bourge de droite, mais pour un homme de goux
perso je conceillerais la voiture d'occasion, qui presuqe neuve coûte déjà 30% de moins que la neuve (au bout de six mois) et qui est disponible vu qu'on est en train de l'essayer là tout de suite..;=))
RépondreSupprimergeargies
Orage : ce ne sont pas des nègres mais juste des chiens, que je vais tasser dans le coffre : la HALDE s'en fout.
RépondreSupprimerOlivier : avoir une mercedes a toujours été le rêve de mon père, qui n'en a jamais eu les moyens. Par conséquent et par solidarité de classe, je renonce moi aussi aux merdes SS...
Mlle Ciguë : parce que j'ai mes habitudes au garage Renault de chez moi.
Geargies : oui, c'est ce qu'on faisait jusqu'à maintenant... et qu'on va peut-être refaire, si ça se trouve.