Ça couvait depuis un petit bout de temps, mais il se trouve que cela s'est produit ce soir. En raison du retour inopiné de Ludovic ? Non, je ne crois vraiment pas. À cause des bières que nous avons bues ensemble (et avec l'Irremplaçable), entre son arrivée et le repas du soir ? Pas davantage : ma résolution a été prise, et clairement annoncée, alors que nous n'en étions qu'à notre premier verre. De toute façon, peu importe. Soudain, évidence aveuglante, il m'est apparu ceci, que j'ai aussitôt formulé à claire et intelligible voix, sous forme de serment solennel :
Je m'engage, ce soir, et définitivement, à ne plus jamais tenter d'arrêter de fumer ni de boire.
Ma décision, à laquelle j'ai tenté de donner un maximum de solennité, a été, je dois le dire, accueillie avec beaucoup de sérénité et très peu d'étonnement. J'aurais très bien pu me fâcher, dans le genre : « Oui, oui, je vois bien que vous ne me croyez pas ! »
Si, visiblement, au contraire, ils me croyaient parfaitement. On sentait même que je venais de mettre mes paroles en accord avec ce qu'ils avaient toujours su confusément de moi – et peut-être d'eux-mêmes.
Il n'empêche que j'ai l'intention de rester ferme sur cette position. Une fois pour toutes, la mort fera ce qu'elle voudra avec moi, au moment qu'il lui plaira de le faire. Mais je considère que me pourrir, m'amoindrir la vie, serait une manière de révérence que je lui ferais ; et je n'ai nulle envie de me courber devant elle, d'autant que je ne rajeunis pas et que certains mouvements commencent à devenir pénibles.
De toute façon, je passe mon temps à plastronner de ma disparition prochaine et à me vanter de la chance qui est la mienne de ne pas voir ce que je vois poindre de plus en plus nettement. Il y a bien un moment où il convient de se mettre en accord avec ses rodomontades, non ?
Je m'engage, ce soir, et définitivement, à ne plus jamais tenter d'arrêter de fumer ni de boire.
Ma décision, à laquelle j'ai tenté de donner un maximum de solennité, a été, je dois le dire, accueillie avec beaucoup de sérénité et très peu d'étonnement. J'aurais très bien pu me fâcher, dans le genre : « Oui, oui, je vois bien que vous ne me croyez pas ! »
Si, visiblement, au contraire, ils me croyaient parfaitement. On sentait même que je venais de mettre mes paroles en accord avec ce qu'ils avaient toujours su confusément de moi – et peut-être d'eux-mêmes.
Il n'empêche que j'ai l'intention de rester ferme sur cette position. Une fois pour toutes, la mort fera ce qu'elle voudra avec moi, au moment qu'il lui plaira de le faire. Mais je considère que me pourrir, m'amoindrir la vie, serait une manière de révérence que je lui ferais ; et je n'ai nulle envie de me courber devant elle, d'autant que je ne rajeunis pas et que certains mouvements commencent à devenir pénibles.
De toute façon, je passe mon temps à plastronner de ma disparition prochaine et à me vanter de la chance qui est la mienne de ne pas voir ce que je vois poindre de plus en plus nettement. Il y a bien un moment où il convient de se mettre en accord avec ses rodomontades, non ?
Comme je vous comprends Didier... Et je ne suis pas étonné !
RépondreSupprimerQuel courage !
RépondreSupprimerCa s'arrose.
C'est pourtant une des dernières vraies aventures humaines, de se débarasser de ses addictions.
RépondreSupprimerDommage de s'en priver.
Audine : tu parles d'une aventure ! Ça revient à faire ce qu'on nous enjoint de faire...
RépondreSupprimerJe prends le même engagement que toi. A fond !
RépondreSupprimersage et courageuse décision
RépondreSupprimerNe pas faire ce qu'on nous enjoint de faire parce qu'on nous enjoint de faire, c'est un peu se comporter comme un gamin de 3 ans, non ?
RépondreSupprimerEnfin ceci dit, chacun fait ce qu'il veut de sa vie.
Je n'ai pas envie de faire de la morale à la noix.
Moi je dis ça parce qu'arrêter de fumer, j'ai trouvé ça assez exaltant, tout compte fait, oui, comme une sorte d'aventure.
C'est bien aussi d'avoir au fond de soi un peu d'estime pour soi.
Ce qui me faisait flipper, c'est de pourrir avant de mourir.
C'est tout con.
Et quand arrêter de fumer vous fait autant flipper que continuer, on fait comment ?
RépondreSupprimerBen tu sais, j'ai mis 25 ans à arrêter ...
RépondreSupprimerSur la feuille, dans la colonne cigarette, j'avais l'angoisse de mort, dans la colonne arrêt, j'avais estime de soi, défi (l'aventure ...), économie, cure de rajeunissement gratuite, apprendre à s'aimer, réfléchir pourquoi des béquilles et tout ça tout ça ...
Le médecin m'a dit : le sevrage réel, c'est 2 ou 3 mois.
2 ou 3 mois, c'est vraiment rien dans une vie.
Mais tout ça, c'est très personnel.
En tout cas, je n'ai pas envie de taper dans le dos de Didier en lui disant "bravo" et en ricanant de conserve avec lui.
Juste envie de dire "dommage".
Oh !
RépondreSupprimerPour éviter l'ire implacable, j'ai aussi dû m'engager à vider les cendriers et virer les cadavres de verre, vous ferez moins le malin quand vous devrez le faire aussi:)
RépondreSupprimerDidier, tant que vous n'avez pas d'artérite, c'est bon.
RépondreSupprimerSi vous en avez une un jour, contactez Pluton, ou même moi qui sors de l'hôpital et je vous raconterai...
Je précise que je continue quand même à fumer, je tiens à vivre jusqu'à ma mort, en dépit des envieux!
Audine a raison, mais M Goux également.
RépondreSupprimerL'arrêt du tabac ce n'est pas une bonne résolution mais plutôt le désir de suivre un chemin différent, et entre autre, accepter ce qu'on est, ses angoisses...
Vouloir vivre comme on l'entend, c'est bien.
RépondreSupprimerSe suicider comme on l'entend, c'est bien aussi.
Du moment qu'on ne se fout pas sous les rails à un heure où ça emmerde tout le monde qui rentre chez soi...
Bravo Didier,
RépondreSupprimerLes forces sont à présent équilibrées, vous avez trouvé la voie.
hé tonton, ça tombe bien ! là j'serais pas contre une clope et une bonne trappiste. Tu m'envoies ça s'il te plaît (surtout la trappiste) ? (ou je bute un gniard)
RépondreSupprimerCela dit (là,j'ai honte de mon cynisme), je voudrais bien que vous viviez et le plus longtemps possible. Nous avons besoin de gens comme vous en général et de vous en particulier.
RépondreSupprimerAlors si l'Islam fondamentaliste se renforce et s'expand à toute vitesse, il vous reste environ... allez, dix ans, soyons optimiste, pour cirrhoser votre foie avant qu'il n'y ait plus une goutte d'alcool sur la planète.
RépondreSupprimerEt qui sera bien attrapé ?
(Allah Akbar)
(allons au bar)
RépondreSupprimer(au bar Mitza, bien sûr)
RépondreSupprimer"Cela dit (là, j'ai honte de mon cynisme)"
RépondreSupprimerVoilà, c'est dit, pas la peine d'en dire plus !
Sinon, j'ai des adresses de grotte à vous fournir...
En vérité je vous le dis : Vous irez tout droit au paradis dans un train d'enfer comme disait Gainsbourg, sans meme avoir besoin de Harley Davidson.
RépondreSupprimer@ Dorham:
RépondreSupprimeroui et?
Vous tronquez une phrase et la sortez du contexte, pour me faire dire que je suis cynique et que j'ai honte?
Ou est-ce de l'humour?