Le balayage optique des blogs de gauche (je ne dis pas la “lecture”, il ne faut pas exagérer non plus la bonne volonté des uns et des autres) est souvent riche d'enseignements. Notamment les jours où se fait jour (“les nuits où se fait nuit” marche moins bien), chez eux, la propension à se ruer tous ensemble dans la même direction, jouissant de leur martèlement lourd et synchrone, tels les rhinocéros immortalisés par Ionesco. Il suffit de leur jeter un os en pâture, avec si possible un peu de chair autour.
Ainsi, ces derniers jours, c'est Nadine Morano qui fait l'os. Quinze ou vingt blogueurs, d'un même élan, ont écrit exactement le même billet, quasiment à la même heure, avec la même indignation de commande, se recopiant les uns les autres, comme de vulgaires journalistes du Monde et de Libération. Non, en réalité, je suis encore trop optimiste à leur sujet : leur pensée est tellement formatée, leurs indignations si pavloviennes qu'ils n'ont même plus besoin de se lire pour écrire exactement les mêmes sottises, reproduire à l'identique les mêmes contre-vérités : les blogueurs sont presque tous des Pierre Ménard qui s'ignorent, comme ils ignorent tout le reste.
Donc, cette fois,, c'est la Morano qui fait fonction de bouc émissaire. Peu importe que, comme l'a très bien montré L'Hérétique, elle n'ait pas du tout dit ce qu'on lui reproche : eût-elle déclaré exactement l'inverse que cela n'aurait pas eu davantage d'importance. Le principal, le jouissif, c'est de pouvoir lapider en cercle et rien d'autre.
(Je précise non seulement que je n'aime pas du tout cette quintessence de la vulgarité modernante déguisée en femme qu'est Mme Morano, mais qu'en plus je ne parviens pas à comprendre pourquoi les left blogueurs ne lui érigent pas une statue en pain d'épices : elle leur ressemble tellement...)
Dans deux jours d'ici, plus personne ne sera capable de dire pourquoi il était si urgent de tomber sur le dos de cette pauvre insignifiante à coups de chaîne de vélo. Pas grave : on aura bien cogné, tous ensemble, non ? Allez, c'est ma tournée, tiens !
Il arrive régulièrement que l'on me conchie publiquement, parce que je me suis mêlé de souffleter tel ou telle. Si l'on ne me conchie pas, on me morigène, ou on tente de me prendre par la douceur – on est parfois à deux doigts de me rééduquer. Je suppose que l'intention est louable. Je vous ferai tout de même observer que, dans ces cas où la bête immonde exhibe ses chicots, elle le fait – comme on disait quand j'étais enfant – “à un contre un”. Jamais en cercle, jamais en un autre nom que le mien propre. – Je suis celui qui lapide en solitaire.
PS : j'offre un livre à qui trouve le pourquoi de l'illustration...
Ainsi, ces derniers jours, c'est Nadine Morano qui fait l'os. Quinze ou vingt blogueurs, d'un même élan, ont écrit exactement le même billet, quasiment à la même heure, avec la même indignation de commande, se recopiant les uns les autres, comme de vulgaires journalistes du Monde et de Libération. Non, en réalité, je suis encore trop optimiste à leur sujet : leur pensée est tellement formatée, leurs indignations si pavloviennes qu'ils n'ont même plus besoin de se lire pour écrire exactement les mêmes sottises, reproduire à l'identique les mêmes contre-vérités : les blogueurs sont presque tous des Pierre Ménard qui s'ignorent, comme ils ignorent tout le reste.
Donc, cette fois,, c'est la Morano qui fait fonction de bouc émissaire. Peu importe que, comme l'a très bien montré L'Hérétique, elle n'ait pas du tout dit ce qu'on lui reproche : eût-elle déclaré exactement l'inverse que cela n'aurait pas eu davantage d'importance. Le principal, le jouissif, c'est de pouvoir lapider en cercle et rien d'autre.
(Je précise non seulement que je n'aime pas du tout cette quintessence de la vulgarité modernante déguisée en femme qu'est Mme Morano, mais qu'en plus je ne parviens pas à comprendre pourquoi les left blogueurs ne lui érigent pas une statue en pain d'épices : elle leur ressemble tellement...)
Dans deux jours d'ici, plus personne ne sera capable de dire pourquoi il était si urgent de tomber sur le dos de cette pauvre insignifiante à coups de chaîne de vélo. Pas grave : on aura bien cogné, tous ensemble, non ? Allez, c'est ma tournée, tiens !
Il arrive régulièrement que l'on me conchie publiquement, parce que je me suis mêlé de souffleter tel ou telle. Si l'on ne me conchie pas, on me morigène, ou on tente de me prendre par la douceur – on est parfois à deux doigts de me rééduquer. Je suppose que l'intention est louable. Je vous ferai tout de même observer que, dans ces cas où la bête immonde exhibe ses chicots, elle le fait – comme on disait quand j'étais enfant – “à un contre un”. Jamais en cercle, jamais en un autre nom que le mien propre. – Je suis celui qui lapide en solitaire.
PS : j'offre un livre à qui trouve le pourquoi de l'illustration...
« Je suis celui qui lapide en solitaire. »
RépondreSupprimerEt en affichant votre vrai nom, ce qui n'est pas le cas de tous ces pleutres anonymes, qui croient sérieusement leur vie menacée s'ils critiquent Sarkozy ou George Bush.
On ne peut pas lapider en solitaire. La lapidation est collective, et c'est une peine de mort bien pratique: on ne sait pas qui a jeté la pierre qui tue.
RépondreSupprimerah oui effectivement, cher Didier, nos esprits se sont rencontrés.
RépondreSupprimerCher Didier,
RépondreSupprimerJ'aime tellement cette note, son esprit et son style, que je me vois obligé de dénicher n'importe quel prétexte pour le dire l'air de rien, comme ça, en passant. Je remercie donc les deux virgules consécutives de l'entrée du troisième paragraphe de me le procurer.
PS : j'offre un livre à qui trouve le pourquoi de l'illustration...
Pour leur apprendre le contrepoint, à tous ces harmonieux ?
Morano est con.
RépondreSupprimerC'est tout.. La voixvoix de son maimaitre..
Ah bon ??? La lapidation est de gauche ??? Qu'est-ce qui est de droite alors ?
Ah oui, je sais. La calomnie..
Tiens ça me donne envie d'aller chanter l'air de la calomnie de Rossini... C'est d'abord rumeur légè-e-re... lalallalala...
Tcheni, très joli... Le consistoire accusait aussi Bach de profiter des sermons pour s'éclipser et descendre à la cave vider quelques fioles.
RépondreSupprimerC'est vrai mais d'un autre côté, vous aussi vous parlez de Nadine Murano... Vous êtes le left blog n + 1 !
Je ne vous félicite pas de votre commentaire monstrueux de ce jour. Vous êtes infréquentable.
mtislav,
RépondreSupprimerMerci, mais je ne suis pas persuadé que ce soit la bonne réponse. Je vais donc tenter à nouveau :
Pour le plaisir de dissoner baroque ?
Suites pour violoncelle seul ?
RépondreSupprimerSuzanne,
RépondreSupprimerEn vrai, c'est à cause du violoncelliste ici représenté : Luigi Boccherini. Bouc & Rhino.
Etrange instrument que ce violoncelle baroque. Il n'a pas de pique, il semble qu'il se joue bloqué entre le jambes. Ça devait forcément affecter la sonorité.
RépondreSupprimerTcheni, merci ! J'en étais loin...
RépondreSupprimerBen moi j'veux pas du livre, y a peu de chances qu'y me plaise mais je sais le pourquoi de l'illustration, c'est à cause de la perruque ! ben ouais, c'est parce que Nadine, pendant ses heures de boulot, elle "perruque" comme on dit et que j'en vois beaucoup qui font pareil chez les bloggeurs de tous bords, ils passent leurs temps à bosser au noir dans le dos de leur boss. La Nadine, elle pique le boulot à son patron et c'est pas joli joli de faire son beur au black !
RépondreSupprimerQui puis-je lapider ? Ça me démange tout d'un coup.
RépondreSupprimerces sujets si à "gauche"... ces sujets si... tentants. Car, cher Didier, je suis sûre que nombreux des thèmes débattus à gauche ne te font ni chaud ni froid, ce ne sont que certains sujets, ceux qui, finalement, te démangent un peu... qui te semblent si... left de gauche... Comme je te l'ai souvent dit, je te crois plus de gauche que nombreux de ces gens-là... mais ta gauche à toi est un peu maladroite... quelquefois. Ou, trop à gauche pour ces gens-là. On en reparlera.
RépondreSupprimerEssayons de répondre à la question posée.
RépondreSupprimerCe monsieur ne serait-il pas de la main de Pietro Longhi qui signa naguère un rhinocéros amené à Venise.
http://www.andrewgrahamdixon.com/article_images/Exhibition%20of%20a%20Rhinoceros,%20by%20Pietro%20Longhi.jpg
P/Z
Bien vu, Suzanne (lapidation efficace et effective si elle est collective)...
RépondreSupprimerQuant à Morano, "cette pauvre insignifiante", comme vous le dites si bien, elle n'est pas la dernière à taper en coeur sur les gibiers ciblés par son maître, elle joue le pitbull puis le bulldozer, puis dose ses pitreries pour tenter de faire rire aux dépens de qui lui a été désigné comme chair à dévorer.
Que sa grande gueule de maquerelle fatiguée la fasse déraper, pas étonnant, pourquoi ne serait-elle pas à son tour un peu déchiquetée par la meute (qui existe à gauche et à droite, pas de jaloux)?
Elle cherche la bagarre, elle a la guéguerre...
z'allez pas nous faire pleurer sur elle, en plus?
Que c'est pauvre toutes ces personnes qui parlent, jurent et promettent sur leur vie, leur passé, leur qualité ou encore leur souvenir... Je les trouve bien pathétique ces petites ordures sans style, sans combat d'ailleurs, sans classe. Ne serait-ce que le verbe...
RépondreSupprimerFranchement, qu'une conne s'affiche dans un discours prétentieux et inutile et que des cons répliquent sur leur papier : "oh la salope !!", est-il encore, à notre magnifique époque d'amour intense, important de les prendre en compte ? Je ne crois pas. Même railler est inutile, ils pigeront pas. Je pense plutôt qu'il faudrait laisser faire, jusqu'au bout... tout au bout... dans le trou du trou de leur cul ! et comme des grands spectateurs qui ne perdent rien à leurs débats animaliers (comme sur arte), je mangerais des chips en regardant se trémousser la belle blonde devant moi avec ses gros seins... et après mes dix bières, j'irais pisser, roter et péter dans les chiottes publics... juste pour m'indigner de la cruauté de la vie... Na.
Je ne suis pas vénale, donc le livre, si la réponse, par hasard, jouait les chaudières, offrez-le au premier lecteur de la rue qui se meurt de froid près de votre boulot, à Levallois (si c'est bien Levallois?), même sous la neige, une lecture qui chaudifie, ça peut servir.
RépondreSupprimerJ'imagine que la très terre à terre réponse "cette info et le barouf autour vous font pisser dans un violoncelle", serait trop simple, mais c'est la seule qui correspondrait à l'état d'esprit désabusé du billet...
Passante
Sinon... je n'ose pas imaginer que la corne de bandance pourrait rimer avec la corne d'abondance...
RépondreSupprimerCorne de bouc!
S'il fallait réduire l'une en poudre pour que l'autre s'érigeât, je dirais que vos analogies tiennent moins du viatique que du viagra...
Passante (dans la brume)
Youpie ! Je me suis changé. La nouvelle ville n'est plus. Bien fait ! Revenons-en au début...
RépondreSupprimerOOOPS....je n'avais pas vu que la bonne réponse avait été donnée. Mais vous pouvez toujours m'envoyer un livre...
RépondreSupprimerOuais, bon, Morano, Hortefeux, même combat, deux beaufs...
RépondreSupprimerVous avez une vie bizarre, en fait. Lire d'un côté Muray et de l'autre une flopée de blogs de gauche, je comprends que ça vous rende un peu chafouin ! Je me demande toujours, si vous n'aimez pas un peu trop souffrir !
RépondreSupprimer:-))
Est ce que je lis des blogs réactionnaires, moi ?
Ah bin si, un peu quand même !
:-))
[C'est un peu comme la presse people : ils ont tous des infos exclusives sur la même "star" la même semaine et en sont tous très fiers ! :-)) ].
En fait, ça ressemble fort à une viole de gambe, votre "violoncelle sans pique". C'est une viole de gambe. A cause de ses gambettes?
RépondreSupprimerParce que lui aussi, il montre ses jambes à la télé ?
RépondreSupprimerCriticus : ça me paraît être le minimum, en effet.
RépondreSupprimerSuzanne : si, justement, moi, je peux ! Et toc...
Pierre : on va nous accuser d'avoir copié, vous allez voir !
Tcheni : c'est vous le gagnant de notre grand concours ! Envoyez-moi votre adresse par mail privé (et dites-moi que genre de livres vous aimez lire) et je m'efforcerai de vous faire plaisir.
Emanu : la lapidation est au-dessus des clivages politiques. Mais EN CE MOMENT elle me semble assez nettement à gauche (quoique partagée, parachevée, par les idiots utiles de la droite).
Mtislav : mais, non, je ne parle pas de Morano ! Elle n'est là que comme prétexte, comme "déclencheur".
Sniper : faut toujours que vous posiez les questions dont je n'ai pas les réponses !
Stephan : perdu !
Ygor : le problème de la lapidation en solitaire, c'est que ça devient vite fatiguant. A moins d'être ambidextre, et encore.
Lucia Mel : depuis que je sais que mon nouveau chien a des ascendants portugais, je n'ose plus vous contredire...
Pascal Z. : volontiers (pour le livre) ! d'autant que j'ai déjà votre adresse, à vous. Mais que choisir, mon Dieu, que choisir ?
Passante : je ne pleure pas sur Morano : j'ironise sur la meute des moutons enragés.
Clotaire Lothaire : donc, si je suis bien, vous êtes Newtown, c'est ça ?
Dorham : qu'est-ce qu'Hortefeux vient faire là ? Ah, oui, comme bouc émissaire, il est bien aussi, faut reconnaître !
Poireau : mais c'est précisément la méthode Muray pour "interroger l'époque" : lire assidument les journaux les plus gangrenés de modernité répressives (Le Monde, Libé, les Inrocks, etc.). Sauf que lui en tirait quelque chose et moi à peu près rien...
Marine : une viole de gambe ! Je cherchais le nom avant de répondre à Sniper et ne l'ai point retrouvé ! Heureusement que vous êtes là, tiens...
Bonjour Didier,
RépondreSupprimerJe vous écris de suite. Un livre gratuit, pensez, c'est inédit ! (Plus sérieusement, je suis à peu près certain, soupçonnant un début de votre bibliothèque, qu'il vous sera très facile de me faire très plaisir ; piocher au hasard n'étant pas forcément la moins bonne idée.)
Sinon, si je peux me permettre de pontifier un brin... Ce n'est pas une viole de gambe mais bien un violoncelle baroque. La viole a le plus souvent six cordes (très rarement cinq et parfois sept), un manche large, plus court que le corps, qui s'évase depuis les clés et surtout, une touche à frettes.
BiBi n'est pas Left-bloggeur. BiBi n'est pas "solitaire" mais tâche d'être singulier. Il ne lapide pas. Il tente d'argumenter contre les Puissants.
RépondreSupprimerSur Morano, il sait faire de l'Humour (de gauche) :
" Morano n'aime pas la casquette à l'envers. Mais le BiBi à l'endroit, elle aime ?"
Tcheni : d'accord, ce sera à l'inspiration...
RépondreSupprimerBibi : lapider n'était qu'une image : en réalité, je suis plus porté sur le ricanement. Voire la paire de baffes virtuelles dans les cas extrêmes.
Je n'aime pas l'humour (de gauche).
RépondreSupprimerCharmes, dans les Vosges, c'est la petite ville où l'inénarrable Maurice Barrès est né, où l'immaculée Ségolène Royal a passé une partie de son enfance, et où Morano vient de tenir des propos dignes d'une atrophiée du bulbe.
RépondreSupprimerBref, c'est une ville de con(ne)s.
Nicolas : qu'est-ce que c'est que ça, l'humour de gauche ?
RépondreSupprimerChristophe : il y a longtemps que vous n'avez pas lu Barrès ? Il y a des choses très bien, vous savez (et d'autres très chiantes, je vous le concède volontiers)...
Je ne sais pas. C'est Bibi qui en parle.
RépondreSupprimerPour savoir, RDV sur le blog de BiBi.
RépondreSupprimerBiBi savait depuis longtemps que Nicolas préfèrait... l'Humour de "gauche".
Ah ! J'oubliais que Bibi était la vraie gauche et que les leftblogs sont tous à droite.
RépondreSupprimerDidier, oui, il y a longtemps que je n'ai pas parcouru Barrès, même si je me souviens fort bien de ce qu'il a pu écrire et de ce que j'ai pu lire.
RépondreSupprimerSimplement, aux "racines chloroformées" du Lorrain, je préfère cent mille fois le "cosmopolitisme déglingué" du Docteur Céline.
(Ou bien, quand Barrès fait souffler l'esprit, Céline fait tourner la chair - l'Incarnation décidément...)
Non, Nicolas, les Left-blogs ne sont pas à droite ( Qui a dit ça ? surement pas BiBi). Les Left-bloggeurs ( du moins certains) sont... à "gauche".
RépondreSupprimerC'est pourtant pas difficile à comprendre l'Humour-BiBi...
Didier,
RépondreSupprimerC'est fort aimable à vous mais j'ai perdu et doit en accepter les conséquences. Et comme le disent si bien nos amis sportifs : je ferais mieux la prochaine fois.
P/Z
Excusez-moi, je ne fais que passer... Cependant j'ai cru comprendre que vous preniez le violoncelle de Boccherini pour une basse de viole. Il s'agit bien d'un violoncelle (corps de l'instrument plus grand et plus plat, quatre clefs et quatre cordes, pas de tête sculptée, pas de frettes sur le manche et archet tenu par le bois et non par le crin...). Et puis Boccherini, c'est tout de même le virtuose du violoncelle... Simplement, à l'époque baroque et classique, on tenait le violoncelle entre les jambes, comme la viole. La pique n'est apparue qu'au XIXème siècle. Je ne suis pas sûr que la pique change le son par elle-même. En revanche, elle change la position de l'instrument (plus incliné) et donc le jeu, ce qui va changer le son...
RépondreSupprimerSainte-Colombe : merci pour ces explications, que je suppose définitives...
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