Alors, voilà. J'ai vécu ici, dans cette photo, quelque part dans cette photo. Si on pouvait zoomer, et si la photo avait été prise en 1969 ou 1970, on verrait peut-être Marie-Paule sur la plage, dans son petit maillot de bain jaune. Dans ma mémoire (j'en ai déjà parlé, il me semble), Marie-Paule n'a jamais eu autre chose qu'un petit maillot de bain jaune.
Pas bleu, pas rouge, pas rien : jaune. Ne me demandez pas pourquoi, il était jaune. Dégoulinant de mille gouttelettes d'eau de mer, avec ce merveilleux renflement pubien n'est-ce pas...
On jouait. Les garçons prenaient les filles sous les bras et sous les cuisses, puis les balançaient cul par-dessus tête dans l'eau tiède et bleue. Elles adoraient ça. Nous, nous bandions dans les slips de bain comme il n'est pas permis – quinze ans, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qu'on bandait, Dieu du Ciel, qu'est-ce qu'on bandait !
Et on les balançait dans l'eau, et elle riaient (Mon Dieu, comme elles riaient...), et comme Marie-Paule était belle, dans son petit maillot jaune. Et comme je suis malheureux de mon âge. Et Marie-Paule, enfin...
Pas bleu, pas rouge, pas rien : jaune. Ne me demandez pas pourquoi, il était jaune. Dégoulinant de mille gouttelettes d'eau de mer, avec ce merveilleux renflement pubien n'est-ce pas...
On jouait. Les garçons prenaient les filles sous les bras et sous les cuisses, puis les balançaient cul par-dessus tête dans l'eau tiède et bleue. Elles adoraient ça. Nous, nous bandions dans les slips de bain comme il n'est pas permis – quinze ans, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qu'on bandait, Dieu du Ciel, qu'est-ce qu'on bandait !
Et on les balançait dans l'eau, et elle riaient (Mon Dieu, comme elles riaient...), et comme Marie-Paule était belle, dans son petit maillot jaune. Et comme je suis malheureux de mon âge. Et Marie-Paule, enfin...
On dirait du Sollers analytique et soporifique... Mais c'est bien Sollers, si, si...
RépondreSupprimerCher "Brigadier mondain" (comme dit joliment et justement Ygor Yanka), je dois moi aussi mon souvenir de "bandage" - on dit comme ça ? - à un autre souvenir, celui de l'eau, salée, certes, mais de l'eau quand même...
RépondreSupprimer(Je suis d'accord avec vous Newtown. Du reste, d'après le Sérénissime, on peut également bander après un très grand bordeaux ou un bon whisky. Enfin bref.)
... mon "premier" souvenir...
RépondreSupprimer(Pardon.)
Il y a si longtemps que ça ? Pov' Catherine
RépondreSupprimerAh les jolies vacances...
RépondreSupprimerUne manie de vieux garçon
RépondreSupprimerMoi j'ai pris l'habitude
D'agrémenter ma solitude
Aux accents de cette chanson
Quand je pense à Fernande
Je bande, je bande
Quand je pense à Felicie
Je bande aussi
Quand je pense à Léonore
Mon dieu je bande encore
Mais quand je pense à Lulu
Là je ne bande plus
La bandaison papa
Ça ne se commande pas.
C'est une mâle ritournelle
Cette ancienne virile
Qui retentit dans la guérite
De la vaillance éternelle.
Quand je pense à Fernande
Je bande, je bande
Quand je pense à Felicie
Je bande aussi
Quand je pense à Léonore
Mon dieu je bande encore
Mais quand je pense à Lulu
Là je ne bande plus
La bandaison papa
Ça ne se commande pas.
Afin de tromper son cafard
De voir la vie moins terne
Tout en veillant sur sa lanterne
Chante ainsi le gardien de phare
Quand je pense à Fernande
Je bande, je bande
Quand je pense à Felicie
Je bande aussi
Quand je pense à Léonore
Mon dieu je bande encore
Mais quand je pense à Lulu
Là je ne bande plus
La bandaison papa
Ça ne se commande pas.
Après la prière du soir
Comme il est un peu triste
Chante ainsi le séminariste
A genoux sur son reposoire.
Quand je pense à Fernande
Je bande, je bande
Quand je pense à Felicie
Je bande aussi
Quand je pense à Léonore
Mon dieu je bande encore
Mais quand je pense à Lulu
Là je ne bande plus
La bandaison papa
Ça ne se commande pas.
A l'Étoile où j'étais venu
Pour ranimer la flamme
J'entendis émus jusqu'au larmes
La voix du soldat inconnu.
Quand je pense à Fernande
Je bande, je bande
Quand je pense à Felicie
Je bande aussi
Quand je pense à Léonore
Mon dieu je bande encore
Mais quand je pense à Lulu
Là je ne bande plus
La bandaison papa
Ça ne se commande pas.
Et je vais mettre un point final
A ce chant salutaire
En suggérant au solitaire
D'en faire un hymne national.
Quand je pense à Fernande
Je bande, je bande
Quand je pense à Felicie
Je bande aussi
Quand je pense à Léonore
Mon dieu je bande encore
Mais quand je pense à Lulu
Là je ne bande plus
La bandaison papa
Ça ne se commande pas.
Nous sommes sans nouvelles de Marie-Paule... Manque un couplet.
PS - Le petit maillot de bain jaune, c'est un clin d'œil à Proust et au pan de mur jaune de Vermeer ?
Si je comprends bien, la petite Marie-Paule ne vous mettait pas que l'eau à la bouche...
RépondreSupprimer@Passante
RépondreSupprimerDans ma famille on dit les tantes Jeanne pour désigner les nombreuses conquêtes féminines de mon oncle, le vilain canard.
@Yanka
Ça ne serait pas plutôt "cette antienne virile"?
Merci Orage, c'est pour cela que je l'ai mise chez DG: c'est le jeune Goux qui jouait ici l'"oncle" aux aventures érotiques période jaune (et période jeune). Avec M-P en tante Jeanne...
RépondreSupprimer(euh, vous savez, Orage, entourée d'oncles jeunes, dont un très très déluré et très très obsédé, de cousins naturistes et de frères, à 3 ou 4 ans, du genre curieux, j'avais deviné les dessous des sucettes à l'anis, alors, les tantes Jeanne... Mais merci de la précision, la pédagogie est toujours bienvenue, et le clin d'oeil de Bécaud revigoré)</i
Passante
J’ai des souvenirs similaires de jeune adolescent gauche (déjà !), n’osant plus sortir de l’eau de peur que son désir ne se remarque… Jolis mots monsieur Goux, idéals pour commencer un dimanche.
RépondreSupprimer« Ça ne serait pas plutôt "cette antienne virile"? »
RépondreSupprimerCertes. J'ai copié-collé comme tel, sans relire.
Cette « ancienne virile », ça fait un peu vieille femme à barbe, genre peu gouté, je pense, par l'ami Georges.
La mienne s'appelait Carole mais je lui avais enlevé le maillot. La mer, ça crée des vague et c'est salé !!!
RépondreSupprimer:-))
Chic alors! ben, vous nous en racontez de chouettes salades: en quelque sorte, M. Poireau avait dégoté sa Scarole! à qui il avait bien sûr "chiqué" le maillot(naise)...
RépondreSupprimerDe bon matin, tout ça donne faim...
(sans sous-entendu coquin bien entendu)
Passante : La scarole, ou chicorée scarole est une salade à grandes feuilles frisées et croquantes couramment cultivée. Les feuilles intérieures sont plus pâles et beaucoup moins amères que les feuilles extérieures
RépondreSupprimerSans sous entendus, bien sûr !
Je vais me refaire un café rêveusement moi !
:-))
[Merci !]
Bon appétit, si ce n'est par la grâce de cerneaux en salade (un délice), du moins par le dessert hors saison du "carmin des cerises" (de la sa(la)ison des souvenirs?)...
RépondreSupprimerBienheureuse journée
Marie-Paule (belle)...
RépondreSupprimerVraiment Didier, vous n'en ratez pas une.
Quand un homme évoque ses souvenirs de bandaison, il le fait gaillardement, fièrement. D'autres hommes viennent aussi dire qu'ils bandent, qu'ils ont bandé. Les femmes écrivent des mots souriants, des petits mots tendres et complices. Jamais je n'ai vu, sur un blog de femme, un billet écrit d'une façon semblable, qui donnerait:
RépondreSupprimerOn jouait. Les garçons prenaient les filles sous les bras et sous les cuisses, puis les balançaient cul par-dessus tête dans l'eau tiède et bleue. Nous adorions ça. On mouillait dans nos bikinis comme il n'est pas permis – quinze ans, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qu'on mouillait, Dieu du Ciel, qu'est-ce qu'on mouillait !
Longtemps j'ai bandé de bonne heure..
RépondreSupprimerVous vous finissiez entre garçons ?
RépondreSupprimerJ'ai eu un instant de confusion mentale, j'ai cru que j'étais arrivée chez Jegoun
RépondreSupprimerL'âge ou la migration des raideurs matinales, un thème inépuisable...
RépondreSupprimerSuzanne : elles mouillaient, j'en suis certain, elles adoraient le contact de nos mains sur elles, bien entendu ! Merci de l'avoir compris.
RépondreSupprimerMarie Paule était Belle, y'a une blagounette là ? ou bien ?
RépondreSupprimerGeargies