dimanche 24 février 2013

Un week-end comme je n'en souhaite pas à mon pire ennemi


De fait, le seul de nos hôtes d'hier soir dont nous étions certains de l'endroit où il serait et à quelle heure était le Père Pichard, puisqu'il célébrait la messe en l'église de Fontaine-sous-Jouy à six heures et demie – messe à laquelle Catherine et Rémi ont assisté, le second nommé étant arrivé ici vers six heures moins le quart. (J'en profite pour signaler aux non-hispanisants de mes lecteurs que son nom de blogueur, El Desdichado, se prononce : el dess-di-tcha-do, et fait référence au poème de Nerval qui porte ce titre et commence ainsi : Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé…) 

Bref. Pendant que les deux précités étaient à la messe, les Woland me sont arrivés. En vérité, ils étaient d'abord passés par Fontaine-sous-Jouy, mais l'Amirale était trop malade pour passer une heure dans une église mal chauffée et, du coup, ils se sont rapatriés ici directement, ce qui m'a fourni une excellente excuse pour déboucher la première des deux bouteilles de Pouilly-fuissé qu'Hugues Vassal avait eu la gentillesse de m'envoyer et qui étaient arrivées le matin même.

(Pourquoi l'Amirale était-elle malade ? Eh bien (scoop !), d'après elle, parce qu'elle serait enceinte. Ce qui signifie, si l'information se confirme, que le monde d'ici quelques mois va s'enrichir d'un petit facho supplémentaire, ce qui n'amuse personne : quand va-t-on enfin se décider à couper les couille à tous ces putains d'enculés de nazis ?)

(Là-dessus, question que se posent forcément tous les blogueurs réacs : l'Amirale est-elle un ignoble boudin ou une jeune femme particulièrement bandante ? Ma réponse est : Waouh ! Si on insiste pour que je développe et explicite, je dirais que, la croisant il y a vingt-cinq ans, j'en serais immédiatement tombé amoureux (réflexion stupide : il y a un quart de siècle cette pauvre Amirale avait cinq ans et ne m'aurait dont inspiré que répulsion, ou au moins méfiance). En plus d'être brune, ce qui est un avantage indéniable, elle présente aux yeux mâles un visage d'une grande pureté de lignes, avec des yeux dont la couleur m'échappe à c't'heure, mais surmontés, surlignés par deux sourcils magnifiquement dessinés et prometteurs (les vrais hommes me comprendront), sans parler de son sourire ; l'ensemble faisant dire évidemment que cet abruti d'Amiral ne mérite pas la chance qui lui est échue – margaritas ante porcos.)

Finalement, tout le monde s'est retrouvé à la maison. J'avais acheté le vin blanc et le champagne, Matthieu s'étant chargé du rouge : cette andouille avait jugé bon d'arriver avec six bouteilles, plus une vieille prune dont, à l'heure qu'il est, je suis occupé à savourer les effluves (et pas seulement).

La soirée fut animée, causeuse en diable (si je puis dire puisqu'un prêtre était parmi nous), sympathique et alcoolisée, ainsi qu'on l'a déjà compris. Le père Pichard et l'Amirale se sont découvert des points communs inattendus, mais je ne vous en dirai pas plus, parce que je ne suis pas là pour dénoncer.

Notre Père fut le premier à lâcher la rampe, ce qui est normal puisqu'il avait messe ce matin à Pacy (chacun son boulot). Rémi (Desdichado) tint la rampe un peu plus longtemps, mais c'était triché puisque, devant reprendre sa voiture, il ne buvait pas (enfin, je crois). L'Amiral et moi nous sommes achevés à la vieille prune et je serais bien incapable de dire de quoi nous parlâmes alors.

Ce matin, lorsque mes paupières bouffies consentirent à se séparer l'un de l'autre, tout le monde était déjà levé. Je me présentai à la face du monde (de nos hôtes en tout cas) dans mon jogging avachi, ainsi que je suis tous les matins : c'est l'avantage d'être vieux, on emmerde le monde, on s'habille comme on veut.

Les Woland qui avaient bêtement raté la messe d'hier soir ont eu à cœur d'y aller ce matin ; il l'ont fait. Durant le temps qu'ils étaient absents, Catherine a décidé de finir le champagne d'hier (oui, il en restait, bizarrement) en le mélangeant à du jus d'orange (un truc de Québécois). Pendant ce temps, pour l'accompagner, j'ai replongé dans la bière.

Là-dessus, la fin de la messe nous rend les Woland. M'étant assuré auprès de Marie-Estelle (ah, oui, j'avais oublié de vous la présenter, pardon…) que c'est elle qui conduirait au retour, j'ai proposé un verre à l'Amiral. Bizarrement il n'a pas dit non.

Is sont repartis vers quatre heures et demie, en direction de leur putain de région parisienne. Dès leur départ, Catherine et moi nous sommes royalement endormis, comme les deux vieux que nous sommes le font généralement dès qu'ils renouent avec un semblant de vie sociale.

Quand on s'est réveillé, il faisait nuit. Catherine est allée nourrir les chiens, j'ai repris une bière. – On en est là.

Et l'idée de travailler demain ne m'enchante pas plus que ça.

23 commentaires:

  1. Je ne comprendrais jamais les gens qui boivent.

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  2. Eh bien dites-moi !
    Il paraît que "le Malin rôde au Vatican", mais il a l'air de rôder par chez vous aussi !

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  3. Quelle horreur ! Rémi, l'Amiral, l'Amirale, un curé et de l'alcool par dessus tout ça ! Je comprends et partage votre souffrance !

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  4. C'est dégueulasse d'envoyer les glands à la Gaule pour rester peinard entre gens bien (on n'a pas besoin d'allogènes). Je trouve bien là votre individualisme forcené

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  5. Vous n'avez pas mangé que liquide quand même!

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  6. Ca ne vous enchante pas de reprendre le boulot, mais demain c'est aujourd'hui.
    Bon début de semaine.

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  7. Puis qu'un curé était parmi vous, quels sont les pronostics pour le prochain conclave?

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  8. Quel joli récit! Félicitation pour Madame l'Amirale!

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  9. Vous avez dû beaucoup souffrir. Notre compassion vous est acquise.
    Mais quand même, je serais l'Amiral je me méfierais et, la prochaine fois, je viendrais sans madame. On ne sait jamais (et puis de toutes façons qu'est-ce que c'est que ces ménages réacs où les femmes sont autorisées à rester lorsque les hommes discutent, hein, je vous le demande?)

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  10. "" lorsque mes paupières bouffies consentirent à se séparer ""
    Pour y voir plus clair, il y a le phare à paupières .

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  11. Robert Marchenoir25 février 2013 à 14:10

    Boire est un travail épuisant.

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    1. Parce que vous croyez que ne pas boire, c'est plus facile ? Aux alentours de minuit, je me suis retrouvé seul et (presque) sobre avec les deux autres ivrognes. Ben avoir un débat littéraire avec Didier lorsqu'il s'exprime par lambeaux de phrases ponctués de grognements, c'est pas une sinécure. Je dois à la vérité de préciser que Woland a mieux tenu le choc, au moins jusqu'à mon départ.

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    2. Ben c'te blague : il a 25 ans de moins que moi !

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    3. Merci Mat de rétablir la vérité vraie.

      Didier, non seulement j'ai 25 ans de moins mais en plus je suis tout en muscle donc je brûle l'alcool plus vite toussa.

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  12. "quand va-t-on enfin se décider à couper les couille à tous ces putains d'enculés de nazis ?"
    sauf s'il en a une seule(couille) il faut un s.

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  13. Votre épouse est bien gentille, Didier : moi à sa place je ferais ma jalouse et le prochain apéro ce serait à coup de bouteille sur la tête pour vous apprendre !

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  14. Journée merdique, finalement, en dehors du fait que je ne suis pas allé travaillé (parce qu'il neigeait) : non seulement L'Amirale, qui n'est point en cloque le moins du monde, a dû refiler son virus à Catherine, non seulement j'étais moi-même assez solidement gueule-de-boisé, mais en plus la chaudière a jugé opportun de déclarer forfait dès les premières heures du jour et on s'est caillé velu jusqu'à au moins six heures du soir.

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    1. Et vous avez attrapé la maladie de l'orthographe du blogueur de gauche.

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  15. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de margaritas qu'on donne au cochon? Tout le monde sait bien qu'ils ne boivent que des daïquiris.

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  16. "J'en profite pour signaler aux non-hispanisants de mes lecteurs que son nom de blogueur, El Desdichado, se prononce : el dess-di-tcha-do, et fait référence au poème de Nerval qui porte ce titre et commence ainsi : Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé…) "

    On avait compris depuis le début !
    Reprenez les commentaires chez l'Amiral et vous verrez. Mais ça doit dater de mai ou juin 2012, ou un peu avant, quand El Desdichado a décidé d'ouvrir Sécession intérieure. J'avais fait une allusion à ce poème, que personne n'avait relevée, d'ailleurs. Même pas vous…

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  17. Vous devriez regarder là, si vous avez une minute, chez l'Amiral :

    Rowan Williams et le terrorisme islamiste
    Publié le 23 mars 2012 | 30 commentaires

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.