jeudi 16 janvier 2014

Les klaxons aphones de Karachi


S'il est une évocation qui, durant des mois et des années, a suffi à congestionner les pénis des journalistes et blogueurs de gauche, plus généralement de tous les antisarkozystes pathologiques, c'est bien celle de Julie Gayet l'affaire Karachi. On allait voir ce qu'on allait voir : les juges capes au vent et juchés sur Tornado allaient promptement enfermer l'ex-président dans un sac en toile goudronnée et le précipiter sous les acclamations du e-peuple du haut de la roche tarpéienne ; laquelle, nul Toulousain ne l'ignore, se situe à deux stations de métro du Capitole. Je ne reviendrai pas sur ce mic-mac exotique lui-même : ne m'y étant jamais intéressé une seconde, je serais incapable de dire de quoi il peut bien retourner.

En revanche, ce qui m'a fait dresser une oreille curieuse, hier et avant-hier, c'est l'annonce que ces mêmes juges, que l'on avait appelés sans relâche à la plus grande sévérité, venaient de blanchir totalement Nicolas Sarkozy dans cet imbroglio karachien. Je courbais déjà les épaules, pressentant une déferlante tsunamique de billets chez mes amis progresseux… et puis non, rien ; pas un mot, pas un bruit, on se serait cru dans la bulle de Suzanne : un silence comme seule la blogosphère est capable d'en produire un, lorsque le réel la froisse et qu'elle décide tout uniment d'aller s'indigner plus loin. Un silence que seuls troublaient un peu, si l'on tendait bien le pavillon, les chuchotis d'un micro-président, accroché à sa tribunette, et qu'on aurait dit enfoncé jusqu'aux rotules dans la moquette élyséenne. 

Dans les atlas, autour des globes et sur les mappemondes, Karachi et ses klaxons aphones venaient de disparaître.

18 commentaires:

  1. Jolie révérence à Dame Suzanne.
    Ses mots trouvent un formidable écho à travers ses longs silences.
    Plus elle observe le silence, plus les propos de ses billets raisonnent sur le cadre de mon minitel.
    Tiens, "minitel" n'est pas répertorié dans mon ordinateur.

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  2. Didier, il y a quelques jours, j'ai fait un billet sur ce sujet et le silence étonnant de nos gauchistes sur ce "blanchiment" de Sarkozy. J'ai même au préalable été fouillé dans les archives de ceux, bien connus, qui accusèrent sans vergogne de tous les maux, voire de crime (si, si) Sarkozy dans cette affaire Karachi ( nous passerons sur les autres affaires où il fut accusé de tout mais jamais de rien); cette fouille se révéla aussi drôle qu'affligeante.
    Je m'attendais à lire quelques billets d’excuses, de contritions, de mea culpa et bien, incroyable rien ! nibe ! queue-de-chie, c'est dingue, non ?

    Il est à noter que cette information de totale disculpation de Sarkozy ,'a eu quelques échos que grâce à 4 lignes dans un article du journal Le Monde, article consacré à l’éventuelle saisine par la CJR de Balladur et de Longuet.

    http://corto74.blogspot.fr/2014/01/note-aux-blogueurs-de-gouvernement-et.html

    Bien cordialement

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    1. Vous ne pensiez pas sérieusement lire des excuses, je ne vous crois pas !

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    2. Si. Il y croyait. On va maintenant voir s'il a présenté des excuses pour les mensonges et âneries qu'il sort sur la gauche...

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    3. @Didier Goux: Et vous avez bien raison de ne pas me croire.

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  3. Réponse sérieuse : je n'ai pas eu l'information.

    Réponse moins sérieuse : on n'a jamais cru à l'implication de Sarko dans cette histoire mais à celle de Balladur. Mais bloguer sans faire de bruit serait-il utile ?

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    1. Dans ta face, l'affaire Karachoc !

      (Et, oui, je suis encore devant l'écran à minuit !)

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  4. Je ne peux pas lire le mot "karachi" sur l'écran sans penser au Coucou. il avait fait de cette affaire un de ses principaux chevaux de combat, je me demande ce qu'il penserait des conclusions de l'enquête s'il vivait encore. Je crois que ceux qui se taisent ne croient pas à l'innocence de Sarkozy . Coupable, forcément coupable, comme dirait Duras.

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    1. Ou alors ils vont dire qu'il ne l'ont jamais soupçonné de rien (suivez mon regard…)…

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  5. Je ne crois pas que ce soit encore terminé. il ne faut pas oublier les 2 juges qui se sont accrochés à ses jambes sur l'accusation d'intervention sur le dossier lui-même (enfin, le fait de révéler ce que tout journaliste peut faire en demandant à lire ce qui est sous le secret d'instruction).

    Un bouc émissaire qui se dit innocent ! Ah, Sarkozy et ses oxymores....
    Amike



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  6. Dans cette affaire de gros sous, il faut que les inculpés de l'affaire Karachi raquent...

    Désolé et ruiné
    Duga

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  7. avec l'intitulé, je croyais bêtement que c'était le titre du prochain de villiers non payé, sans le "aphones", "les klaxons de Karachi". c'est bien ça.

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  8. Les klaxons aphones de Karachi : ça illustre bien le silence des médias mais vous terminez votre billet par "Karachi et ses klaxons aphones venaient de disparaître." Du coup j'ai un doute sur le sens que vous avez voulu donner à votre titre, car pour moi les klaxons sont bel et bien toujours aphones. Me trompe-je ?

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  9. Ca veut dire qu'on se le retaper pendant longtemps ?

    Merde...

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  10. On peut tout de même comprendre les journalistes et les blogueurs : entre les quenelles qui continuent à mijoter, les croissants du petit déjeuner pour Julie et François (subventionnés par la mafia corse, si j'ai bien suivi...) et la santé flageolante de la first lady, immobilisée depuis une semaine sur son lit de douleur, ils ont eu ces derniers temps beaucoup de pain sur la planche (et je ne vous dis rien des contreparties qu'il faut continuer à observer !).

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  11. Faisons confiance à notre président bien aimé pour trouver quelques casseroles à accrocher dans le dos de prédécesseur dès qu'il aura réglé son problème de braguette, nous aurons le droit aux hululements sauvages de bloggers de gauche pour l' hallali du méchant Sarkozy..

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  12. Personnellement, je me fous de Sarkosy, c'est un homme du passé et du passif

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.