Tolstoï, dans ses romans, a décidément l'art de gâcher sa marchandise,
ou, en tout cas, de la rendre moins attrayante que ce qu'elle aurait pu
être, eu égard à ses exceptionnelles qualités. Ce sont les tartines historico-philosophiques de Guerre et Paix et les considérations sur les progrès nécessaires de l'agriculture russe dans Anna Karénine.
En outre, dans ce dernier roman, toute la partie huitième et ultime, venant après
le suicide de l'héroïne (60 pages de Pléiade, tout de même), me semble
totalement superflue, le lecteur n'en ayant à peu près rien à faire que
Lévine – auquel il ne s'est déjà pas beaucoup intéressé tout au long du
livre – retrouve le chemin menant à Dieu ou simplement celui qui conduit
à sa maison et à sa fadasse épouse. Je crois que, après une dernière
tentative avec Ivan Illitch, racheté la semaine dernière, on ne me reprendra pas de longtemps à lire Léon. De toute façon, Fédor me réclame.
Il faut lire ses nouvelles, elles sont très belles. Notamment celle-ci :
RépondreSupprimerhttp://fr.wikisource.org/wiki/Qu’il_faut_peu_de_place_sur_terre_à_l’homme
Je n'ose vous recommander la lecture de Résurrection, son troisième grand roman. Les digressions sur l'injustice du système pénal russe risquent de vous irriter. Pourtant il y a une belle histoire d'amour.
Résurrection est dans le même volume de La Pléiade que la Karénine : je le lirai peut-être un de ces jours. Mais, là, je dois me remettre à Crime et Châtiment…
SupprimerJ'envie votre sûreté de jugement et votre confiance en vous qui vous permettent de réécrire Anna Karénine.
SupprimerAu sujet de Crime et châtiment, laissez tomber. Les aventures de cette petite racaille qui défonce le crâne d'une vieille femme pour lui piquer ses sous ne cassent pas trois pattes à un canard.
Et la "Critique de la raison pure", c'est pour quand ? A votre âge, il est temps de passer aux choses sérieuses.
RépondreSupprimerJe suis totalement hermétique au jargon des philosophes allemands, désolé…
SupprimerDe toutes les façons il faut se méfier à priori de tous ceux qui s'ppellent Léon !
RépondreSupprimerC'est l'évidence même ! Léon Trotski, Léon Hitler, Léon Mahomet, et j'en passe…
SupprimerSauf Tine Price, peut-être…
SupprimerDites ça au paon du jardin, vous verrez ce qu'il vous répondra...
SupprimerAh, vous le connaissez aussi ?
SupprimerBonjour Monsieur Goux
RépondreSupprimerCe qui me dérange dans Anna Karénine ce ne sont pas tant les longueurs mais surtout le fait qu'elle tombe amoureuse d'un sacré connard, d'un prétentieux, le comte Vronsky pour faire bref. Je sais que je dois être plus respectueuse envers ce chef-d'oeuvre, mais c'est comme ça.
A part ça Dostoievski c'est surtout "Souvenir de la maison des morts", pour la valeur de la vie, envers et contre tout, même dans les pires moments.
PS :Puisque vous êtes dans votre période russe je me permets de vous mette en lien le blog d'un sympathique réac qui vit depuis trois ans en Russie. Exilé non pas à Moscou (pourquoi faire facile) mais sur les bords de la Volga, dans une ville qui porte le nom d'un ancien chef du parti communiste italien, Togliatti.
http://leblogdegrog.blogspot.fr
Là j'ai envie de baisser le bras, quoi, j'ai envie d'dire !
RépondreSupprimerPeut être justement a-t-il écrit ces passages non pour le lecteur lambda mais pour lui même et pour le lecteur qui lui ressemble ?
RépondreSupprimerComment ça on s'attache pas au personnage de Levine ?? Moi c'est le seul qui m'ait intéressé, c'est un homme de bonne volonté et simple, c'est ce qui vous le rend insipide.
RépondreSupprimerAnna Karénine cette espèce de pétasse féministe avant l'heure est juste insupportable, et son hipster d'amant Vronsky n'est pas mieux.
Sur le fond (comme on dit), je reste tout de même très étonné. Je donnerais volontiers tout Dostoïevski pour un Tolstoï. J'écoutais récemment à la radio des extraits de Guerre et Paix, et j'étais absolument fasciné par l'efficacité et la sobriété extraordinaire de cette langue.
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