dimanche 14 mai 2017

Propos de bistrot au centre de Lima


Au détour d'une page de Conversation à La Catedral, Mario Vargas Llosa fait prononcer à l'un de ses personnages cette sentence : « Le journalisme, ce n'est pas une vocation, c'est une frustration. » On comprendra que la phrase m'ait laissé un assez long moment rêveur…

Sinon, c'est un extraordinaire roman que cette Conversation, dont j'ai, depuis avant-hier, lu environ 400 pages sur les 600 qu'il comporte : foisonnant, inventif, fiévreux, étrange, et en même temps profondément enraciné dans le Pérou des années cinquante (le roman est paru en 1969), alors sous le joug de l'une de ces dictatures militaires stupides et violentes dont l'Amérique latine s'était fait, à l'époque, une spécialité. Je tâcherai d'y revenir plus longuement quand il aura été (re)lu au complet, mais rien n'est certain puisque Catherine et moi partons en excursion (on peut difficilement parler de vacances quand on s'absente trois ou quatre jours) mardi matin. Si la paresse venait à l'emporter sur le devoir, on pourrait toujours se reporter à mon journal de mai, où j'en parle assez longuement ; en tout cas plus longuement que ce que vous venez de lire.

13 commentaires:

  1. Ce n'est peut-être pas vrai pour vous, mais, en ce qui me concerne, j'ai toujours considéré que le bloguisme est une frustration.

    Le journalisme ? Non, je ne crois pas, lorsque c'est du vrai journalisme : vérifier l'authenticité des informations, et les mettre en perspective.

    Par contre, on peut se demander si la littérature ( la vraie) n'est pas une frustration: choisir de se créer un monde parce que le monde réel ne vous plaîtpas...

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  2. @ Elie

    Si on s'en tient aux conversations de comptoir, c'est le monde qui n'est pas à la hauteur de la littérature.

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  3. Air connu : Quand un eli rencontre un autre Elie, qu'est-ce qu'ils s'racontent...?

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    1. Zut, j'ai encore écrit un commentaire qui ne plaît pas à Mildred! Pourtant, je fais attention...

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    2. Au comptoir, il convient d'offrir galamment une coupe aux dames et c'est alors que le monde commence à se raconter...

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  4. Etes-vous sûr de l'orthographe du titre du roman ?

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    1. Voui Monsieur ! La Catedral est en fait, ici, le nom d'un bistrot (d'où mon propre titre). À ce propos, et en avant-première mondiale, voici ce que je notais hier soir dans mon journal :

      « Tout de même, une dernière remarque : il est tout à fait possible que la nouvelle traduction, dans laquelle je relis le roman, soit meilleure que l'ancienne, dans laquelle je l'avais découvert il y a quarante ans. Mais je suis au moins certain d'une chose, c'est que changer Conversation à La Cathédrale en : Conversation à La Catedral est une ânerie. Le titre original est : Conversacìon en La Catedral. Il est donc évident que Vargas Llosa a joué sur l'ambiguïté du mot, laquelle était à peu près rendu par la première traduction. Je comprends que le scrupule des nouveaux traducteurs les ait poussé à respecter l'orthographe espagnole de tous les noms propres, y compris celui du boui-boui en question. Mais, en l'occurrence, il aurait pu mettre un bémol à cette fidélité-là, ce qui leur aurait évité une infidélité bien plus grande, aux intentions de l'auteur, et accessoirement ce titre qui sonne comme une incongruité, une double faute de français qu'un éditeur négligent aurait incompréhensiblement laissée passer. »

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    2. Et bien c'est compliqué, la traduction de ce titre...Si ce bistrot était situé en France, il s’appellerait "La Cathédrale" , et si le roman était français et s'y déroulait, son titre ne pourrait être que " Conversation à la Cathédrale".

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    3. C'est bien ainsi qu'il s'appelait dans sa première traduction.

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    4. En fait, le problème est entre "" Conversation à la Cathédrale" ou " Conversation à La Cathédrale"

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    5. Même pas ! La cathédrale, en tant qu'édifice religieux ne réclame pas la majuscule initiale. Donc, le choix serait plutôt entre Conversation à La Cathédrale et Conversation à la cathédrale.

      Toute cette discussion n'aurait pas eu lieu d'être si ce grand con de Péruvien de mes deux avait eu la bonne idée d'appeler son roman Brèves de comptoir.

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    6. " La cathédrale, en tant qu'édifice religieux ne réclame pas la majuscule initiale : certes, mais elle en réclame une en tant que bistrot ou brasserie : on écrit La Rotonde, La Coupole, etc.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.