Dans l'existence d'un être humain ordinaire surviennent mille petits désagréments, dont on se remet très facilement, mais qui, sur le moment, sont tout de même très irritants. Les accidents sur l'autoroute en font indubitablement partie.
Prenons un exemple, choisi parfaitement au hasard. Vous venez d'abattre à bout portant une journée de travail, montez dans votre automobile, vous réjouissant de n'avoir qu'une heure de route avant de retrouver votre chaud domicile conjugal de... disons du Plessis-Hébert, nom ridicule pris au hasard sur la carte. Bon. Et, là, paf !...
Accident sur l'autoroute A 13. Vous voici contraint de parcourir cinq ou six kilomètres, parfois davantage, à vingt ou même quinze à l'heure, sous prétexte que deux abrutis qui n'auraient même pas dû naître se sont emplâtrés, à force de zizgaguer sans visibilité entre les trois files du ruban d'asphalte susnommé. Vous faisant perdre une bonne quarantaine de minutes, cependant que, chez vous, les glaçons imprudemment sortis du congélateur par une attentive Irremplaçable sont en train de fondre irrémédiablement.
La moindre des choses, chacun en conviendra, serait qu'au moins un des deux conducteurs soit mort, lorsque vous parvenez enfin à la hauteur de l'accident en question. Ou, à défaut, grièvement blessé, se tordant de souffance sur la bande d'arrêt d'urgence, l'humérus jaillissant de la viande, la jambe à angle droit, à défaut une gentille petite éventration, bref : un truc qui, en passant, vous console de vos presque trois quarts d'heure d'énervement.
Quand le bouchon est vraiment énorme, on se prend à rêver des trucs pas racontables. Que le fils unique de l'abruti zigzaguant, assis à l'arrière, est mort sur le coup ; que la mère, par conséquent, va quitter le père, devenir folle de douleur, terminer à l'asile de Mantes-la-Jolie (je ne sais pas s'il y en a un, mais c'est là qu'a eu lieu l'accident) ; et, pour finir, rongé par le remords, le chauffard va crever dans les deux ans, bouffé par le cancer de son choix.
Ce sont des pensées réconfortantes, inutile de le nier, mais, malheureusement, on ne peut jamais être sûr, bien entendu. S'il se trouve, ce sera juste quelques tôles froissées. Éventuellement, si Dieu est de notre côté, une petite tétraplégie robotavive. Mais comment savoir ? Pas mèche ! Alors, on continue à s'énerver au volant, fatigué de passer du point mort en première, et retour.
Le pire de tout est que, souvent, quand on arrive enfin au lieu de l'accident, les pompiers, les flics, les ambulances et les dépanneuses ont déjà eu le temps d'escamoter le décor de la fugitive tragédie, et il ne vous reste plus que les panneaux peints de la comédie quotidienne - qui ne vous consolent de rien, que vous ne voyez même plus.
Et personne, même, ne songe à applaudir les acteurs disparus.
Quand vous arrivez à bon port, les glaçons, eux, sont complètement fondus - et, de toute façon, l'heure de l'apéro est passée depuis longtemps.
Prenons un exemple, choisi parfaitement au hasard. Vous venez d'abattre à bout portant une journée de travail, montez dans votre automobile, vous réjouissant de n'avoir qu'une heure de route avant de retrouver votre chaud domicile conjugal de... disons du Plessis-Hébert, nom ridicule pris au hasard sur la carte. Bon. Et, là, paf !...
Accident sur l'autoroute A 13. Vous voici contraint de parcourir cinq ou six kilomètres, parfois davantage, à vingt ou même quinze à l'heure, sous prétexte que deux abrutis qui n'auraient même pas dû naître se sont emplâtrés, à force de zizgaguer sans visibilité entre les trois files du ruban d'asphalte susnommé. Vous faisant perdre une bonne quarantaine de minutes, cependant que, chez vous, les glaçons imprudemment sortis du congélateur par une attentive Irremplaçable sont en train de fondre irrémédiablement.
La moindre des choses, chacun en conviendra, serait qu'au moins un des deux conducteurs soit mort, lorsque vous parvenez enfin à la hauteur de l'accident en question. Ou, à défaut, grièvement blessé, se tordant de souffance sur la bande d'arrêt d'urgence, l'humérus jaillissant de la viande, la jambe à angle droit, à défaut une gentille petite éventration, bref : un truc qui, en passant, vous console de vos presque trois quarts d'heure d'énervement.
Quand le bouchon est vraiment énorme, on se prend à rêver des trucs pas racontables. Que le fils unique de l'abruti zigzaguant, assis à l'arrière, est mort sur le coup ; que la mère, par conséquent, va quitter le père, devenir folle de douleur, terminer à l'asile de Mantes-la-Jolie (je ne sais pas s'il y en a un, mais c'est là qu'a eu lieu l'accident) ; et, pour finir, rongé par le remords, le chauffard va crever dans les deux ans, bouffé par le cancer de son choix.
Ce sont des pensées réconfortantes, inutile de le nier, mais, malheureusement, on ne peut jamais être sûr, bien entendu. S'il se trouve, ce sera juste quelques tôles froissées. Éventuellement, si Dieu est de notre côté, une petite tétraplégie robotavive. Mais comment savoir ? Pas mèche ! Alors, on continue à s'énerver au volant, fatigué de passer du point mort en première, et retour.
Le pire de tout est que, souvent, quand on arrive enfin au lieu de l'accident, les pompiers, les flics, les ambulances et les dépanneuses ont déjà eu le temps d'escamoter le décor de la fugitive tragédie, et il ne vous reste plus que les panneaux peints de la comédie quotidienne - qui ne vous consolent de rien, que vous ne voyez même plus.
Et personne, même, ne songe à applaudir les acteurs disparus.
Quand vous arrivez à bon port, les glaçons, eux, sont complètement fondus - et, de toute façon, l'heure de l'apéro est passée depuis longtemps.
Franchement la rubrique des chiens écrasés vous irait comme un gant !
RépondreSupprimerDéjà, commencez par acheter une voiture à boite de vitesse automatique, ce sera moins désagéable ( avec vos nouveaux revenus ça devrait être possible ou alors en vous fendant d'une belle bafouille au Pére Noël).
RépondreSupprimerVous pouvez aussi écouter la radio, ça peut détourner des pensées macabres.
berk !
RépondreSupprimer