C'est une catégorie qui existe, dans la blogosphère, je suppose que je ne suis pas le premier à l'avoir remarquée. Des blogueurs de gauche (croient-ils) qui se sont regroupés sous cette flamboyante bannière :
LES BLOGUEURS VIGILANTS
Contre quoi sont-ils vigilants ? Contre ce qui nous menace tous : le fascisme (en français moderne : Nicolas Sarkozy). Je les fréquente pas mal, depuis quelque temps. Certains sont intelligents et drôles, d'autres intelligents et moins drôles, d'autres effrayants de sottise, plus la cohorte de pleurnichards compassionnels inévitables. Bref, ils ressemblent comme des frères à leur pire ennemi : les blogs de droite, chez qui on rencontre à peu près les mêmes catégories. Ils sont des reflets dans le miroir, ils se voient, se reconnaissent, le refusent, se haïssent - c'est très divertissant.
Laissons les blogs de droite de côté pour l'instant et penchons-nous sur nos blogs vigilants. Ils ont ont un point commun, une référence absolu, un totem, un maître qui les gouverne malgré eux (et néanmoins avec leur assentiment transi d'amour) : Nicolas Sarkozy. Ils lui lancent des appels désespérés tous les jours : "S'il vous plaît, Maître tout-puissant, idole vénérée et détestée, remplacez vite notre précédente idole détestée et vénérée, prenez la place de ce bon Jean-Marie, nous en avons un besoin vital !"
Leurt amour-haine atteint parfois à des délires réjouissants, certains n'hésitant pas à se comparer à L'Armée des ombres, ce qui devrait faire pouffer Melville, si Melville avait été du genre à pouffer. On les sent, transpirant d'angoisse, occupés à rédiger des tracts clandestins dans des caves non sécurisées, tandis que, par l'unique soupirail, on voit passer les bottes impeccablement cirées des milices sarkoziennes (probablement entraînées à Guantanamo - je ne vois pas autre chose).
Ne nous moquons cependant pas trop : leurs tracts sont en effet de la dynamite. On ose y aborder des sujets proprement nucléaires comme Carla Bruni, la baisse de 35 € du pouvoir d'achat des fonctionnaires, ou même les prochaines élections du cantonnier, à Trégasoil ou à Ploumazout. De quoi faire sauter le régime et déposer le pays, exultant de fierté retrouvée, dans la jolie main manucurée du petit facteur neuilléen.
Avec, au-dessus de ces humbles, de ces sans-nom, de ces sacrifiés de la liberté, de ce peuple de clochards dont parlait Malraux, la figure lumineuse, tutélaire et légèrement aphasique de la chaisière du Poitou.
C'est beau.
[Roulements de tambours de la Garde Républicaine]
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux dans la plaine ?
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé ! partisan, ouvrier et paysan, c'est l'alarme...
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes...
J'essaie d'éviter ces blogs "engagés" à deux balles
RépondreSupprimerQuand je tombe sur l'un d'eux, ça m'afflige
Et ça m'inspire (cf mes posts des 17 et 20 février)
C'est comme ça, n'importe qui, aujourd'hui, peut créer son blog pour y exhiber son ignorance satisfaite et bavarde (comme moi, par exemple)
On les aura !
Nicolas 2, je n'ai pas encore passé assez dz temps sur votre blog, mais je vais le faire !
RépondreSupprimer(Juré...)
Au lieu de parler de l'éloge moral... Fumiste!
RépondreSupprimerEn plus votre commentaire répondant à Nicolas 2 va vous attirer les foudres Gerogiennes!
Une réponse sur Camus aussi c'est vrai...
Votre ami Georges a un côté mère juive qui offre une cravate verte et une jaune à son fils puis se lamente quand le fils porte la verte: "Ah j'en étais sûre tu n'aimes pas la jaune!"
Mais revenons en au sujet: ah le sblogs vigichiants (pardon CC mais j'ai toujours trouvé ça chiant les blogs sarkocentrés!)...
Remarquez j'éprouve la même aversion pour un bog réac que j'aimais bien (maintenant arrêté) qui s'est un jour converti à l'islamophobie. Cela ne parlait que de cela, quel dommage. Ce n'est pas même une question de position: je lis des blogs réacs dont je suis parfois loin de partager les vues non seulement sans problème mais souvent avec plaisir. Mais quand ça se met en tête de ne plus aborder qu'une problématique quelle qu'elle soit c'est plus supportable.
Ah ! ces schtroumpfs de gauche et de droite tous les mêmes pas moyen de les reconnaître mais je les mange quand même car c'est bon pour un vieux édenté comme moi ! Au fait, Grossbouf, vous n'auriez pas vu mon chat Azraël ?
RépondreSupprimerGargamel ppc iPidibleue
Didier,
RépondreSupprimerJ'espère que tu classes mon blog dans les "engagés et drôles".
Par contre, tu racontes une connerie en introduction : on ne lutte pas contre le fascisme, on "vigile" (ça ferait un beau verbe, vigiler) contre Sarkozy. Libre à toi de le défendre.
A la limite ça serait bien. Trop peu de blogs défendent notre chef !
Plus personne ne défend Nicolas Sarkozy. Tu es le seul. C'est beau.
Quand est-ce qu'on boit un coup ?
J'ai été quelque peu surprise de voir associés dans la même phrase Malraux et la chaisière du Poitou, mais bon ... c'était pour la bonne cause !
RépondreSupprimerMais quand même, vous trainez vos guêtres dans de drôles d'endroits !
Nicolas Premier : "engagé et drôle", ça va de soi en ce qui vous concerne ! Qu'il s'agisse d'une charge humoristique, j'ose espérer que cela n'aura échappé à personne. Il y a cependant, à mon sens, un socle de vérité, mais dont il ne me semble pas possible de discuter intelligemment par blog interposé.
RépondreSupprimerPour ce qui est de prendre un verre, ce ne sera pas avant la semaine prochaine, pour des raisons bêtement logistiques : l'Irremplaçable étant absente, je dois rentrer tôt en Normandie pour nourrir les chiens (passionnant, non ?) ! Évidemment, vous habiteriez Asnières ou Courbevoie (je n'ai pas osé dire Neuilly...), ça faciliterait les choses, mais bon.
Et, encore une fois, je ne défends nullement Sarkozy que je méprise à peu près autant que vous le détestez !
Ils sont très drôles et très dangereux, dans les deux cas à leur insu.
RépondreSupprimerQuant à leur combat de "résistants" (entre insulte à la mémoire et clownerie) contre Sarkozy, je ne le comprends pas. Il applique exactement leurs revendications : immigration massive, métissage, disparition du terme "français de souche", parité, féminisation de la société, l'Europe, la fin de l'esprit et du langage, la pensée unique, les lois qui mettent les gens dans la différence et la revendication, le privilège des minorités, la crétinisation de la masse, la médiocratie par égalitarisme, plus de barrière entre le politique et l'électeur etc.
Ils se battent parce qu'il envoie des sms...