Il descend fumer, comme nous tous, à intervalles plus ou moins longs. Il a trente ans, à peu près - c'est de toute façon sans importance, mais il ne le sait pas encore. Il s'est fait un look : cheveux en brosse sur le dessus du crâne, nuque rasée, visage imberbe mais avec un petit bouc sous le menton, grosse boucle d'oreille à une seule oreille.
Il fume seul, en s'appliquant à un air dégagé. Lorsque des filles sortent de l'immeuble, il leur jette malgré lui un regard rapide (elles, non), avant de détourner les yeux avec ce qu'il croit être une nonchalance étudiée, et qui porte tout le poids de sa propre invisibilité. Je suis certain, l'observant, que sa boucle d'oreille doit alors tinter douloureusement à son tympan.
Il ne le sait pas encore, mais il se dépouillera très bientôt de ses attributs de carnaval. Il gravira trois échelons dans la hiérarchie qui est la sienne actuellement, terminera sa vie dans un deux-pièces "bien situé", sans se rendre compte que sa braguette luisante, lorsqu'il sort de chez lui, déclenche une amorce de grimace mi-dégoûtée, mi-apitoyée sur le faciès des jeunes filles qui ne sont pas encore nées - mais attendent leur heure.
Il fume seul, en s'appliquant à un air dégagé. Lorsque des filles sortent de l'immeuble, il leur jette malgré lui un regard rapide (elles, non), avant de détourner les yeux avec ce qu'il croit être une nonchalance étudiée, et qui porte tout le poids de sa propre invisibilité. Je suis certain, l'observant, que sa boucle d'oreille doit alors tinter douloureusement à son tympan.
Il ne le sait pas encore, mais il se dépouillera très bientôt de ses attributs de carnaval. Il gravira trois échelons dans la hiérarchie qui est la sienne actuellement, terminera sa vie dans un deux-pièces "bien situé", sans se rendre compte que sa braguette luisante, lorsqu'il sort de chez lui, déclenche une amorce de grimace mi-dégoûtée, mi-apitoyée sur le faciès des jeunes filles qui ne sont pas encore nées - mais attendent leur heure.
C'est un petit nouveau tout intimidé, je le plains, ce sont les moments les plus pénibles. Perdu est le bon terme.
RépondreSupprimerCela ne fait pas très longtemps que je le vois, en effet.
RépondreSupprimerPourquoi vous ne le terminez pas tout de suite ? P'être même qu'il s'appelle Jason ou Jessica ?
RépondreSupprimerQu'on a r'trouvé pendu..."
RépondreSupprimer(chantée par une Frehel enfant!)
le pathétique c'est le tragique qui se répète, on en rigole, c'est évident. Mais les nouvelles recrues ne sont elles pas celles que l'on a au télèphone chez noos?...
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