L'Europe, cette vieille aristocrate recrue de siècles et de fatigue, n'en pouvait plus d'avoir son âge, frappée de plein fouet par ce que les psycho-historiens nomment la crise du millénaire et demi. En conséquence, elle se fit botoxer les lèvres, piercer la chatte et la langue, se maquilla comme un continent oublié et s'offrit un jeune amant, vigoureux et savanicole, espérant qu'il lui injecterait le fluide essentiel d'une seconde jeunesse, connu de lui seul, ainsi que le laissait présager son éclatant sourire.
C'est ce qu'il accomplit, en effet, nuit après nuit - et parfois même en plein jour, devant les yeux de tous. La flétrissure mit au monde des enfants qui ne lui ressemblaient plus et qu'elle feignit de trouver prometteurs d'avenir. Lorsqu'ils s'avisèrent de cracher à sa vieille gueule ridée, lézardant le savant échafaudage des onguents de nuit et des crèmes diurnes, elle se consola en invoquant la crise d'adolescence et continua de sourire - pas trop, pour ne pas faire éclater son masque facial tout neuf.
Quand cette multitude bruyante atteignit à l'âge adulte, on signifia à la vieille pute immobile et maternelle, qu'elle serait tolérée encore quelque temps, à condition de continuer à nourrir la nichée, en évitant de faire du bruit, et surtout sans pleurnicher sur sa jeunesse, comme elle avait un peu trop tendance à la faire.
Elle retint fort bien la leçon, et on ne l'entendit plus.
C'est ce qu'il accomplit, en effet, nuit après nuit - et parfois même en plein jour, devant les yeux de tous. La flétrissure mit au monde des enfants qui ne lui ressemblaient plus et qu'elle feignit de trouver prometteurs d'avenir. Lorsqu'ils s'avisèrent de cracher à sa vieille gueule ridée, lézardant le savant échafaudage des onguents de nuit et des crèmes diurnes, elle se consola en invoquant la crise d'adolescence et continua de sourire - pas trop, pour ne pas faire éclater son masque facial tout neuf.
Quand cette multitude bruyante atteignit à l'âge adulte, on signifia à la vieille pute immobile et maternelle, qu'elle serait tolérée encore quelque temps, à condition de continuer à nourrir la nichée, en évitant de faire du bruit, et surtout sans pleurnicher sur sa jeunesse, comme elle avait un peu trop tendance à la faire.
Elle retint fort bien la leçon, et on ne l'entendit plus.
Tiens, à propos de lifting, on dirait que vous êtes mûr pour relooker Raspail !!!
RépondreSupprimerA moins que Le troll ne soigne son image...
Dom : c'est un patronage que j'accepte volontiers.
RépondreSupprimerMerci de nous casser définitivement le moral.
RépondreSupprimerEt en plus, sur CE billet, le meilleur des Marchenégrosiens vous commente, dingue !!!
RépondreSupprimerQue quatre commentaires sur cette note d'évangile ? Didier, prophète et désert...
RépondreSupprimerEffectivement, Martin-Lothar, ça ne vigile pas des masses sur ce coup-là...
RépondreSupprimerPour ce qui est, sinon, de Raspail, on me permettra quant à moi de préférer très nettement François à Jean.
Martin-Lothar et Chieuvrou : c'est normal. J'ai remarqué que quand je faisais un billet dans ce style, mes visiteurs progressistes préféraient faire semblant de n'avoir pas lu plutôt que de me rentrer dans le chou. La peur d'être pris pour un troll, peut-être ?
RépondreSupprimerSinon, à propos de Jean Raspail, je conseille ce superbe roman qui a pour titre Septentrion, réédité il y a peu.
Didier, c'est bien vous qui avez écrit récemment (hé t'as vu, je te vouvoie), que vous ne vouliez pas débattre, connaissant déjà la conclusion ?
RépondreSupprimerOn respecte tes dernières volontés.
Ceci était la réponse au commentaire. Voici le commentaire (Ce n'est pas dans l'ordre, mais ça n'est pas grave):
Ce billet était très joli. Si.
Franssoit : touché ! C'est vrai que je ne suis pas toujours d'une exemplaire cohérence...
RépondreSupprimerLe dernier Septentrion qu'on m'a vanté était celui de Louis Calaferte. Or, à l'époque, ce livre m'était, comme on dit, tombé des mains au bout de quelques pages.
RépondreSupprimerAussi, malgré moi, je me méfie un peu désormais de tout ouvrage portant ce titre, surtout lorsqu'il émane d'un royco (anciennement ?) habitué des pages du Fig-Mag et natif, pour couronner le tout, d'Épeigné-sur-Dême... (private joke, plus praïvite que djouke, d'ailleurs, puisqu'elle n'amusera sans doute que moi, et encore, si je suis d'humeur)
Vérification faite, je me suis un peu gouré : Jean Raspail est né à Chemillé-sur-Dême, ce qui change tout et rend du même coup sans objet ma parenthèse.
RépondreSupprimerÀ part ça, je ne doute pas de la bonne foi de Franssoit quand il dit respecter votre volonté de ne pas débattre sur un tel sujet, mais votre explication du silence des Vigilants-vertueux-mais-attention-pas-bronsoniens-du-tout n'en reste pas moins valable à mes yeux.