Je sais : le texte qui suit est non seulement réchauffé, mais de plus infernalement long. Mais c'est de la faute à Nefisa qui, sur son blog-que-le-Péloponnèse-entier-lui-envie, a remis en lien un billet qu'elle avait fait sur les blogs de filles. Billet drôle et méchant comme on aime. Du coup, je me suis souvenu d'un exercice similaire, dans feue ma première taule Alors voilà : ça cause de blogs...
vendredi 1 juin 2007
Quand on n'a rien à dire et pas envie de parler, le plus simple est :
1) de fermer sa gueule,
2) de causer de blog.
(Maxime de La Rochefoucauld)
Je remarque que, l'habitude venant, on peut visiter de plus en plus de blogs encore inconnus en y perdant de moins en moins de temps. C'est une question de marqueurs, fonctionnant au premier ou à la rigueur deuxième coup d'oeil - chacun a les siens, je suppose. Les marqueurs négatifs (ceux qui vous font fuir) sont évidemment les plus efficaces. La liste des miens commence à s'allonger sérieusement. La première sous-catégorie, la plus évidente, est celle des marqueurs négatifs immédiats.
En ce qui me concerne, la prolifération, dans un texte de blog, de ces sortes de petites lunes jaunes, hilares (et parfois clignant de l'oeil), destinées à m'assurer que, non, je ne rêve pas, le tenancier est vraiment un type hypercool, suffit à me faire débloguer sans espoir de retour.
Même les fameux :-) ont tendance à m'irriter un peu, me faisant penser à ces lumières rouges qui, lors des émissions publiques de télévision, s'allument pour signifier au public à quel endroit il doit rire. Il me semble plus amusant - et plus courtois pour lui - de laisser au lecteur éventuel la responsabilité de déterminer seul s'il y a de l'humour ou non dans ce qu'il vient de lire - quitte à provoquer des malentendus.
N'ayant aucun goût pour les méthodes gestapistes, ceux qui prennent plaisir à torturer la langue française doivent également se résigner à la perte de ma pratique.
J'aime la gauloiserie, la paillardise, je ne dédaigne pas non plus une certaine forme de grossièreté, mais l'obscénité m'indispose. En conséquence, tout blogueur (ou plutôt blogueuse, car c'est un travers, je l'ai constaté, plus répandu chez ces dames) s'auto-proclamant poète dès le fronton de sa page s'accueil peut s'attendre à ne connaître de moi que mon dos (et je suis poli).
D'une manière générale, les blogs qui, par message, alignent des dizaines de photos sans le moindre commentaire, la plus simple mise en prespective, etc., me tombent des yeux, si je puis risquer l'expression. Même chose, mais en pire, pour les vidéos, quand elles occupent tout l'espace (sans parler du temps qu'il faut pour les charger).
J'ai dit plus haut que je n'avais rien contre les malentendus, je ne tiens pas à devenir malentendant pour autant. Par conséquent, les blogs qui, dès l'abord, vous balancent une tonitruante bouillie rockandrollesque dans les esgourdes, je les conchie dans leur totalité.
Voilà, en gros, pour les marqueurs négatifs immédiats (la liste n'est pas exhaustive et pourra être complétée). Il y a ensuite les marqueurs négatifs secondaires, ceux qui, malheureusement, nécessitent un examen un peu plus approfondi, pour aboutir finalement au même résultat : la fuite sans retour.
[Mais voilà que, tout soudain, j'en ai assez d'être ici (sans pour autant avoir envie d'être ailleurs), et que je décide unilatéralement que la suite est remise à demain...]
Samedi 2 juin 2007
Hier soir, dans le message précédent, je vous ai abandonnés au milieu du gué, sans même vous avoir demandé de prendre vos bottes en caoutchouc, ce qui est rien moins que sympatoche. On va commencer par envaser les corps de ceux d'entre vous qui ont succombé à une congestion durant la nuit - si vous me donnez un coup de main, ce sera assez vite fait - et on reviendra aux choses vraiment sérieuses.
Donc, les blogs. On en était aux marqueurs négatifs médiats (que j'ai dû appeler autrement hier, mais j'ai la flemme d'aller voir). Parmi ceux-là, le plus évident est le fameux "profil de l'auteur", mais il n'existe pas toujours - c'est bien dommage. En tout cas, souvent, il accomplit très vaillamment sa fonction purgative, au moins en ce qui me concerne.
Ainsi, il y a quelques jours, j'atterris par hasard (un lien de lien de lien de...) chez une dame qui, pour se caractériser, donner une image d'elle comptant à ses yeux, j'imagine, écrit : Maman de deux enfants.
Je ne nourris aucun a priori négatif contre la parturition multiple (encore que... il faudrait voir...), j'ai moi-même d'excellentes amies mères de famille (comme disent les racistes à propos des Arabes), mais que cette dame ait choisi de mettre ce haut fait en avant, à l'exclusion de tout autre, et qu'elle se voie non comme une mère mais comme une maman, m'a fait comprendre qu'elle et moi ne vieillirions pas ensemble.
Outrepas, donc.
Un autre excellent test, mais il n'est que provisoire, est d'aller directement lire les réactions du blogomane au soir ou au lendemain de la dernière élection présidentielle. Vous pouvez, d'un coup d'un seul, éliminer à la fois les sarkozystes triomphants et les pleurnicheuses ségolénardes : ça fait du monde.
En fait, je me rends compte qu'il y a au moins trois grandes catégories de blogs avec lesquelles je n'ai pas d'affinités - ou pas assez pour y revenir régulièrement. Ce sont les :
1) blogs-de-femme,
2) blogs-de-fille,
3) blogs-de-pédé.
Je m'empresse tout de suite d'attirer votre attention sur l'extrême importance des traits d'union - avant qu'on ne lâche contre moi je ne sais quelles meutes associatives pour qu'elles me traînent jusqu'au tribunal le plus proche par la peau des roubes. Je précise donc, avec énergie et détermination, que je n'ai évidemment rien contre les blogs dont l'auteur se trouve être une femme, ou une jeune fille, ou un homosexuel mâle. Du reste, si je devais éliminer ces trois catégories, il ne resterait plus grand monde dans la liste de mes "favoris"...
Les traits d'union sont là pour marquer le stéréotype figé, le côté attendu de ce qu'on va lire, l'impression de tourner en rond en ayant éliminé tout risque d'être un jour agréablement surpris.
Quand je tombe sur l'une de ces trois catégories, pour vérifier que je ne suis pas en train de commettre une erreur, et donc une injustice, je clique sur trois ou quatre des "favoris" de la personne en question : en principe, ils se ressemblent tous et s'intercongratulent à qui mieux mieux - ou plutôt, en l'occurrence, à qui pire pire.
Mais comment les identifier à coup sûr ? C'est assez simple, oyez plutôt.
1) Le blog-de-femme
La première chose est qu'un blog-de-femme possède une auteure et non un auteur. C'est une citadine qui a entre 35 et 42 ans. Elle a un enfant qu'elle élève seule par la force des choses, le géniteur s'étant généralement barré (pour aller partager un blog-de-fille, le plus souvent - oui, je sais : on est des salauds).
L'auteure d'un blog-de-femme est surchargée de travail, passe ses journées à courir, n'a jamais le temps de tout faire, et prend néanmoins une heure par jour pour le dire sur son blog, alors qu'elle ferait mieux de faire son repassage en retard - sinon, elle va coller la honte à son Gilou, son Pierrot, sa Vany, qui va être obligé d'aller au collège avec ses fringues de la veille. Et, forcément, elle va culpabiliser encore un peu plus.
[On passera charitablement sur le fait que, ayant parfaitement compris les points faibles de sa génitrice esseulée, le Gilou s'est rapidement mué en un petit connard imbuvable et tyrannique : n'accablons pas les mères aimantes.]
Malgré cela, notre auteure est terrassée par l'ennui de vivre, ce qui la pousse, en les rares moments où elle pourrait souffler un peu, à se lancer dans des activités aussi inutiles que sottes : peinture sur soie, initiation au slam, danse africaine, atelier d'écriture - des conneries comme ça, voyez. Elle est profondément blessée, meurtrie, déçue par les hommes, ce qui ne l'empêche nullement d'en parler tout le temps et de les guetter du coin de l'oeil, des fois que. Ses copines sont généralement dans le même état, et ça se compassionne tant que ça peut.
2) Le blog-de-fille
S'exprimer sur son blog, c'est trop génial, tu vois. L'auteur d'un blog-de-fille est une sorte de jolie fée ricaneuse qui a l'âge de son acné, ou à peine plus.
Par rapport à cet axe central et fixe qu'est le phallus, son problème est symétrique à celui de l'auteure de blog-de-femme : celle-ci a perdu un homme, celle-là aimerait bien en trouver un - ou, à défaut, plusieurs. Si par hasard elle en a un durant plus de deux semaines, il devient son chéri - c'est le terme consacré : impossible d'ouvrir un blog-de-fille sérieux et crédible si vous négligez ce vocable fondamental.
L'essentiel de l'activité, sur un blog-de-fille, consiste à réviser pour le prochain partiel et à demander, sur les blogs-de-fille voisins, si c'est vrai que Jessica n'est plus avec Kevin, parce que ce serait trop galère pour elle. Il est de bon ton, aussi, de donner régulièrement des nouvelles de son doudou. Et de prendre des nouvelles des doudous des autres.
Si vous ignorez tout de la cuvée 2007 de La Nouvelle Star, et si vous ne sanglotez pas, étendue sur votre lit à une place, en repensant à la mort trop injuste de Grégory Lemarchal, inutile de seulement songer à ouvrir un blog-de-fille : c'est la blogosphère tout entière qui vous sauterait à la gueule.
3) Le blog-de-pédé
Si vous ouvrez un blog-de-pédé, c'est que la grande affaire de votre existence humaine, celle que vous placez en avant et au-dessus de toutes les autres, est précisément votre homosexualité. Il convient de la rappeler quasiment à chaque message, sans jamais omettre de souligner à quel point vous êtes heureux, voire fier, de cette amusante particularité sexuelle, dans laquelle vous n'êtes absolument pour rien.
Le rappel peut s'opérer de deux manières. Soit il forme le fond du message, son objet principal : une belle "sortie de placard" (ou son rappel, même dix ans après les faits) fera par exemple très bien l'affaire. Soit votre appartenance est signalée comme en passant, presque distraitement : " Ce matin, en allant au kiosque de la rue de Charonne pour acheter le nouveau Têtu, voilà-t'y pas que... " - hop ! le tour est joué.
L'auteur d'un blog-de-pédé aime parler de lui au féminin et évoquer les copines pour désigner les autres homosexuels qu'il fréquente. Mais bizarrement, il se se qualifie jamais d'auteure - c'est un petit mystère.
Si vous avez la chance d'avoir des parents rétrogrades qui n'acceptent pas votre différence, c'est très bien : vous pourrez irriguer votre blog, après chaque visite dominicale au pavillon d'Aulnay-sous-Bois, de "séquences émotion" à peu de frais.
Si, au contraire, vous avez une mère "géniale", qui a tout de suite compris que seul comptait votre bonheur, et qui accepte même votre chéri sous le toit familial, c'est bien aussi : ça vous permettra de susciter admiration et envie chez les copines.
Pour être tout à fait complet, il faudrait maintenant examiner une quatrième catégorie de blogs : le blog-du-gros-con-pénible. Mais je préfère laisser cette étude à d'autres : concerné de trop près par le sujet, je risquerais de perdre un peu de ma belle et saine objectivité.
À vos marqueurs... Prêts ? Partez !
Quand on n'a rien à dire et pas envie de parler, le plus simple est :
1) de fermer sa gueule,
2) de causer de blog.
(Maxime de La Rochefoucauld)
Je remarque que, l'habitude venant, on peut visiter de plus en plus de blogs encore inconnus en y perdant de moins en moins de temps. C'est une question de marqueurs, fonctionnant au premier ou à la rigueur deuxième coup d'oeil - chacun a les siens, je suppose. Les marqueurs négatifs (ceux qui vous font fuir) sont évidemment les plus efficaces. La liste des miens commence à s'allonger sérieusement. La première sous-catégorie, la plus évidente, est celle des marqueurs négatifs immédiats.
En ce qui me concerne, la prolifération, dans un texte de blog, de ces sortes de petites lunes jaunes, hilares (et parfois clignant de l'oeil), destinées à m'assurer que, non, je ne rêve pas, le tenancier est vraiment un type hypercool, suffit à me faire débloguer sans espoir de retour.
Même les fameux :-) ont tendance à m'irriter un peu, me faisant penser à ces lumières rouges qui, lors des émissions publiques de télévision, s'allument pour signifier au public à quel endroit il doit rire. Il me semble plus amusant - et plus courtois pour lui - de laisser au lecteur éventuel la responsabilité de déterminer seul s'il y a de l'humour ou non dans ce qu'il vient de lire - quitte à provoquer des malentendus.
N'ayant aucun goût pour les méthodes gestapistes, ceux qui prennent plaisir à torturer la langue française doivent également se résigner à la perte de ma pratique.
J'aime la gauloiserie, la paillardise, je ne dédaigne pas non plus une certaine forme de grossièreté, mais l'obscénité m'indispose. En conséquence, tout blogueur (ou plutôt blogueuse, car c'est un travers, je l'ai constaté, plus répandu chez ces dames) s'auto-proclamant poète dès le fronton de sa page s'accueil peut s'attendre à ne connaître de moi que mon dos (et je suis poli).
D'une manière générale, les blogs qui, par message, alignent des dizaines de photos sans le moindre commentaire, la plus simple mise en prespective, etc., me tombent des yeux, si je puis risquer l'expression. Même chose, mais en pire, pour les vidéos, quand elles occupent tout l'espace (sans parler du temps qu'il faut pour les charger).
J'ai dit plus haut que je n'avais rien contre les malentendus, je ne tiens pas à devenir malentendant pour autant. Par conséquent, les blogs qui, dès l'abord, vous balancent une tonitruante bouillie rockandrollesque dans les esgourdes, je les conchie dans leur totalité.
Voilà, en gros, pour les marqueurs négatifs immédiats (la liste n'est pas exhaustive et pourra être complétée). Il y a ensuite les marqueurs négatifs secondaires, ceux qui, malheureusement, nécessitent un examen un peu plus approfondi, pour aboutir finalement au même résultat : la fuite sans retour.
[Mais voilà que, tout soudain, j'en ai assez d'être ici (sans pour autant avoir envie d'être ailleurs), et que je décide unilatéralement que la suite est remise à demain...]
Samedi 2 juin 2007
Priez Bourdieu
que tous nous veuille absoudre
que tous nous veuille absoudre
Hier soir, dans le message précédent, je vous ai abandonnés au milieu du gué, sans même vous avoir demandé de prendre vos bottes en caoutchouc, ce qui est rien moins que sympatoche. On va commencer par envaser les corps de ceux d'entre vous qui ont succombé à une congestion durant la nuit - si vous me donnez un coup de main, ce sera assez vite fait - et on reviendra aux choses vraiment sérieuses.
Donc, les blogs. On en était aux marqueurs négatifs médiats (que j'ai dû appeler autrement hier, mais j'ai la flemme d'aller voir). Parmi ceux-là, le plus évident est le fameux "profil de l'auteur", mais il n'existe pas toujours - c'est bien dommage. En tout cas, souvent, il accomplit très vaillamment sa fonction purgative, au moins en ce qui me concerne.
Ainsi, il y a quelques jours, j'atterris par hasard (un lien de lien de lien de...) chez une dame qui, pour se caractériser, donner une image d'elle comptant à ses yeux, j'imagine, écrit : Maman de deux enfants.
Je ne nourris aucun a priori négatif contre la parturition multiple (encore que... il faudrait voir...), j'ai moi-même d'excellentes amies mères de famille (comme disent les racistes à propos des Arabes), mais que cette dame ait choisi de mettre ce haut fait en avant, à l'exclusion de tout autre, et qu'elle se voie non comme une mère mais comme une maman, m'a fait comprendre qu'elle et moi ne vieillirions pas ensemble.
Outrepas, donc.
Un autre excellent test, mais il n'est que provisoire, est d'aller directement lire les réactions du blogomane au soir ou au lendemain de la dernière élection présidentielle. Vous pouvez, d'un coup d'un seul, éliminer à la fois les sarkozystes triomphants et les pleurnicheuses ségolénardes : ça fait du monde.
En fait, je me rends compte qu'il y a au moins trois grandes catégories de blogs avec lesquelles je n'ai pas d'affinités - ou pas assez pour y revenir régulièrement. Ce sont les :
1) blogs-de-femme,
2) blogs-de-fille,
3) blogs-de-pédé.
Je m'empresse tout de suite d'attirer votre attention sur l'extrême importance des traits d'union - avant qu'on ne lâche contre moi je ne sais quelles meutes associatives pour qu'elles me traînent jusqu'au tribunal le plus proche par la peau des roubes. Je précise donc, avec énergie et détermination, que je n'ai évidemment rien contre les blogs dont l'auteur se trouve être une femme, ou une jeune fille, ou un homosexuel mâle. Du reste, si je devais éliminer ces trois catégories, il ne resterait plus grand monde dans la liste de mes "favoris"...
Les traits d'union sont là pour marquer le stéréotype figé, le côté attendu de ce qu'on va lire, l'impression de tourner en rond en ayant éliminé tout risque d'être un jour agréablement surpris.
Quand je tombe sur l'une de ces trois catégories, pour vérifier que je ne suis pas en train de commettre une erreur, et donc une injustice, je clique sur trois ou quatre des "favoris" de la personne en question : en principe, ils se ressemblent tous et s'intercongratulent à qui mieux mieux - ou plutôt, en l'occurrence, à qui pire pire.
Mais comment les identifier à coup sûr ? C'est assez simple, oyez plutôt.
1) Le blog-de-femme
La première chose est qu'un blog-de-femme possède une auteure et non un auteur. C'est une citadine qui a entre 35 et 42 ans. Elle a un enfant qu'elle élève seule par la force des choses, le géniteur s'étant généralement barré (pour aller partager un blog-de-fille, le plus souvent - oui, je sais : on est des salauds).
L'auteure d'un blog-de-femme est surchargée de travail, passe ses journées à courir, n'a jamais le temps de tout faire, et prend néanmoins une heure par jour pour le dire sur son blog, alors qu'elle ferait mieux de faire son repassage en retard - sinon, elle va coller la honte à son Gilou, son Pierrot, sa Vany, qui va être obligé d'aller au collège avec ses fringues de la veille. Et, forcément, elle va culpabiliser encore un peu plus.
[On passera charitablement sur le fait que, ayant parfaitement compris les points faibles de sa génitrice esseulée, le Gilou s'est rapidement mué en un petit connard imbuvable et tyrannique : n'accablons pas les mères aimantes.]
Malgré cela, notre auteure est terrassée par l'ennui de vivre, ce qui la pousse, en les rares moments où elle pourrait souffler un peu, à se lancer dans des activités aussi inutiles que sottes : peinture sur soie, initiation au slam, danse africaine, atelier d'écriture - des conneries comme ça, voyez. Elle est profondément blessée, meurtrie, déçue par les hommes, ce qui ne l'empêche nullement d'en parler tout le temps et de les guetter du coin de l'oeil, des fois que. Ses copines sont généralement dans le même état, et ça se compassionne tant que ça peut.
2) Le blog-de-fille
S'exprimer sur son blog, c'est trop génial, tu vois. L'auteur d'un blog-de-fille est une sorte de jolie fée ricaneuse qui a l'âge de son acné, ou à peine plus.
Par rapport à cet axe central et fixe qu'est le phallus, son problème est symétrique à celui de l'auteure de blog-de-femme : celle-ci a perdu un homme, celle-là aimerait bien en trouver un - ou, à défaut, plusieurs. Si par hasard elle en a un durant plus de deux semaines, il devient son chéri - c'est le terme consacré : impossible d'ouvrir un blog-de-fille sérieux et crédible si vous négligez ce vocable fondamental.
L'essentiel de l'activité, sur un blog-de-fille, consiste à réviser pour le prochain partiel et à demander, sur les blogs-de-fille voisins, si c'est vrai que Jessica n'est plus avec Kevin, parce que ce serait trop galère pour elle. Il est de bon ton, aussi, de donner régulièrement des nouvelles de son doudou. Et de prendre des nouvelles des doudous des autres.
Si vous ignorez tout de la cuvée 2007 de La Nouvelle Star, et si vous ne sanglotez pas, étendue sur votre lit à une place, en repensant à la mort trop injuste de Grégory Lemarchal, inutile de seulement songer à ouvrir un blog-de-fille : c'est la blogosphère tout entière qui vous sauterait à la gueule.
3) Le blog-de-pédé
Si vous ouvrez un blog-de-pédé, c'est que la grande affaire de votre existence humaine, celle que vous placez en avant et au-dessus de toutes les autres, est précisément votre homosexualité. Il convient de la rappeler quasiment à chaque message, sans jamais omettre de souligner à quel point vous êtes heureux, voire fier, de cette amusante particularité sexuelle, dans laquelle vous n'êtes absolument pour rien.
Le rappel peut s'opérer de deux manières. Soit il forme le fond du message, son objet principal : une belle "sortie de placard" (ou son rappel, même dix ans après les faits) fera par exemple très bien l'affaire. Soit votre appartenance est signalée comme en passant, presque distraitement : " Ce matin, en allant au kiosque de la rue de Charonne pour acheter le nouveau Têtu, voilà-t'y pas que... " - hop ! le tour est joué.
L'auteur d'un blog-de-pédé aime parler de lui au féminin et évoquer les copines pour désigner les autres homosexuels qu'il fréquente. Mais bizarrement, il se se qualifie jamais d'auteure - c'est un petit mystère.
Si vous avez la chance d'avoir des parents rétrogrades qui n'acceptent pas votre différence, c'est très bien : vous pourrez irriguer votre blog, après chaque visite dominicale au pavillon d'Aulnay-sous-Bois, de "séquences émotion" à peu de frais.
Si, au contraire, vous avez une mère "géniale", qui a tout de suite compris que seul comptait votre bonheur, et qui accepte même votre chéri sous le toit familial, c'est bien aussi : ça vous permettra de susciter admiration et envie chez les copines.
Pour être tout à fait complet, il faudrait maintenant examiner une quatrième catégorie de blogs : le blog-du-gros-con-pénible. Mais je préfère laisser cette étude à d'autres : concerné de trop près par le sujet, je risquerais de perdre un peu de ma belle et saine objectivité.
C'est quand même distrayant de garder dans chacune de ses catégorie, un exemplaire à portée de lecture, histoire de bien suivre les tendance du moment !
RépondreSupprimer:-))
[N'empêche, c'est dégueulasse pour Grégory Lemarchal, la vie est trop injuste...]
J'ai tout lu.
RépondreSupprimerGrégory qui ?
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerQuel explorateur vous faites.
RépondreSupprimerJe me demandais hier pourquoi malgré tout je continue à vous lire chaque jour.
Vous y répondez bien chaque jour.
Je proteste, et mon copyright sur la yaya ?
RépondreSupprimerJe suis heureuse que vous précisiez pourquoi ce texte 'es dédié, les lecteurs aurait pu croire que j'appartiens à l'une des catégories décrite, avec un blog rose bonbon des cœur qui tombent partout et un mari qui m'appelle bibiche.
sinon mr poireau pour blog-de-fille/blog-de-femme je vous recommande Laurel, qui allie parfaitement les deux. pour blog-de-pédé, j'ai rien sous la main par contre.
Monsieur Poireau : c'est bien ce que je fais...
RépondreSupprimerNicolas : votre courage frôle l'héroïsme : moi-même, je me suis fait chier à tout relire avant de republier.
Mère Castor : ne vous posez pas trop ce genre de question, vous m'effrayez...
Nef : vous l'avez rendu tellement célèbre que la yaya est en train de tomber dans le domaine public. Quant à Laurel, vous auriez pu mettre un lien, qu'on aille y voir.
Ben oui Nef, si vous abandonnez la Yaya, elle va nous manquer. On l'aime, nous...
RépondreSupprimerVu l'heure à laquelle je me suis levée, pas le temps de relire tout de suite. Mais promis mon Luminaire Céleste, je reviens tout à l'heure.
Catherine, Nicolas, y a t-il quelqu'un qui puisse me résumer ce billet un peu long?
RépondreSupprimerC'est génial, vous avez bien fait de le republier ! J'ai tout trouvé extrêmement juste et fin sauf le blog-de-pédé qui ne m'a pas évoqué quoi que ce soit que je connaisse...
RépondreSupprimerMaintenant un article sur les critères positifs !
Olivier : un bref résumé est disponible, contre 10 € en timbres.
RépondreSupprimerZoridae : les critères positifs, c'est moins drôle...
olivier P : lisez le mien, il est plus court.
RépondreSupprimerZoridae :mais c'est fini stakhanoviste de l'écriture ?
Laurel
Moi je dis que j'aime bien cet article mm si je suis jaloux de votre style M. Goux
RépondreSupprimerCharco : le mot style est un peu grand pour moi, je le crains. Mais merci tout de même...
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerPfff !
Nefisa : merci pour le lien : gigot...
RépondreSupprimerMonsieur Didier, j'ai copié votre idée (sans le style)... sauté sur l'occasion... enfin... dois-je m'excuser ?
RépondreSupprimerSi je puis me permettre, pour les blogs-de-filles, vous avez oublié de mentionner le délicat langage dit "langage SMS" qui rend la lecture de ces blogs horripilante aussi bien pour le fond que pour la forme.
RépondreSupprimerMifa : les idées sont à ceux qui s'en emparent, n'est-ce pas ?
RépondreSupprimerPétronille : j'ai dit au commencement que je zappais immédiatement les blogs qui torturent la langue. Donc, je n'ai pas le temps de me rendre compte s'il s'agit d'un blog-de-fille ou non.
Tiens moi aussi je me suis levé à 6h20 ce matin...
RépondreSupprimerMerci !
RépondreSupprimerMême réchauffé, c'est un bon billet, truffé d'enseignements. Une bonne idée de le resservir aux nouveaux hôtes. Je n'ai pas encore visité assez de blogs pour juger de sa pertinence (manque de patience, mais j'aurai désormais un autre regard en pensant à vous.
RépondreSupprimerJe suis un peu déconfit de penser exactement la même chose qu'un réactionnaire assumé. Bon, allez, une fois en passant...
RépondreSupprimerJ'ai en détestation les mêmes blogs pour exactement les mêmes raisons, serais-je atteint du même désabusement ?
J'y rajouterai un truc parfaitement rédhibitoire : les blogs écrits blanc sur noir, quels qu'ils soient.
Votre billet m'avait échappé, je l'ai savouré, vraiment.
Gabian : merci ! Pour les blogs blanc sur noir, pareil a priori. Sauf que, depuis, j'en ai découvert un ou deux qui méritent tout de même d'être lus. Donc, je prends sur moi...
RépondreSupprimerJ'en tire une conclusion simple : passé 42 ans on n'est plus une femme !
RépondreSupprimer