Dans ma crasse ignorance, je n'avais jamais entendu parler de Roberto Bolaño. Pourtant, il existe. En tout cas, existait, puisqu'il est mort - ce con. À cinquante ans tout ronds, je ne sais pas de quoi. Juste avant de replier son ombrelle, il a écrit un roman (parmi d'autres, avant), qu'il a à peine eu le temps de finir. Cela s'appelle 2666. Comme Pascal avait dit, ici même , en commentaire, je ne sais plus où, qu'il s'agissait du plus grand roman paru en 2008 en ce pays, et que je fais bêtement confiance à ce garçon, je l'ai acheté et ai commencé, aujourd'hui, à le lire.
39 pages lues (sur plus de 1000) : belle excitation. Et, d'abord, dès le départ, le lien avec le roman de Renaud Camus, Voyageur en automne : Exégèse d'un écrivain inconnu, insaisissable, à peine existant, imaginaire, mais peut-être pas, dont l'oeuvre, elle, est minutieusement décrite. Non, pas décrite : énumérée, cataloguée, recensée. Tentative de le trouver, cet auteur, de lui donner un corps, une vie, une figure. Je ne peux en dire plus après si peu, bien entendu. Mais cette correspondance m'excite. Et cet énorme fleuve compact qui m'attend (ou va me rejeter, c'est possible) j'ai plus que hâte de m'y plonger encore, forcément.
Hier, je lisais la nouvelle traduction française du Huckleberry Finn de Twain : on peut changer de radeau, on n'échappe pas au Mississipi.
[Rajout de vendredi, 10 h 30 : en commentaire, mon ami Carlos me signale qu'il m'avait parlé de Bolaño, la dernière fois qu'il est venu passer un week-end à la maison. Mais Carlos n'est pas un garçon raisonnable : il s'obstine à essayer de me faire découvrir de nouveaux écrivains après l'apéro ! Comment veut-il que je m'en souvienne ?]
39 pages lues (sur plus de 1000) : belle excitation. Et, d'abord, dès le départ, le lien avec le roman de Renaud Camus, Voyageur en automne : Exégèse d'un écrivain inconnu, insaisissable, à peine existant, imaginaire, mais peut-être pas, dont l'oeuvre, elle, est minutieusement décrite. Non, pas décrite : énumérée, cataloguée, recensée. Tentative de le trouver, cet auteur, de lui donner un corps, une vie, une figure. Je ne peux en dire plus après si peu, bien entendu. Mais cette correspondance m'excite. Et cet énorme fleuve compact qui m'attend (ou va me rejeter, c'est possible) j'ai plus que hâte de m'y plonger encore, forcément.
Hier, je lisais la nouvelle traduction française du Huckleberry Finn de Twain : on peut changer de radeau, on n'échappe pas au Mississipi.
[Rajout de vendredi, 10 h 30 : en commentaire, mon ami Carlos me signale qu'il m'avait parlé de Bolaño, la dernière fois qu'il est venu passer un week-end à la maison. Mais Carlos n'est pas un garçon raisonnable : il s'obstine à essayer de me faire découvrir de nouveaux écrivains après l'apéro ! Comment veut-il que je m'en souvienne ?]
Après 2666, il faut absolument lire "les détectives sauvages". Bolano est le plus grand écrivain des 50 dernières années, après Thomas Bernhardt évidemment.
RépondreSupprimerMême Renaud Camus... Enfin bon...
Oui, bon : Thomas Bernhardt, j'ai lu ça il y a très longtemps (il était encore vivant, z'avez qu'à voir...), donc, après mes 39 pages de Bolaño, j'ai un peu de mal à établir la connexion. Mais je note votre rapprochement.
RépondreSupprimerPour le reste, je vais demander son avis à mon ami Carlos : ma référence, en matière d'hispagnoleries...
Tiens je l'ai acheté aussi la nouvelle traduction de Huckleberry Finn.
RépondreSupprimerBolano a, me semble-t-il, cette extraordinaire capacité à créer de nouvelles métaphores.
Merci pour votre confiance.
Je pense aussi que 2666 est l'un des plus grands romans en langue espagnole.( je t'en avais parlé lors de notre dernière rencontre). "Les détectives sauvages" en est une sorte de long brouillon préparatoire, mais néanmoins passionnant.Je ne vois pas vraiment le rapport avec T. Bernhardt, je le sens plutôt dans la lignée de Ernesto Sabato et un contemporain de Vila-Matas. Et sûrement un modèle pour l'écrivain cubain Somoza, en particulier son dernier "polar métaphysico-littéraire" traduit chez Acte Sud.
RépondreSupprimerC.H.
précision supplémentaire : Bolano est mort à Barcelone d'un problème rénal. il était en attente d'un don de rein qui n'est jamais arrivé.
RépondreSupprimerC.H.
Il avait commandé son rein à la Redoute?
RépondreSupprimerCarlos : oui, en effet, cette histoire de rein me dit quelque chose. Mais tu sais bien qu'il ne faut pas me parler d'écrivains inconnus de moi APRÈS l'apéro !
RépondreSupprimerPascal : pour le peu que j'en ai lu jusqu'à maintenant, ma confiance me semble excellemment placée.
Homer, vous êtes odieux !!!
Je ne sais s'il existe un seul "plus grand écrivain" qui surplomberait de sa hauteur la plèbe des plumitifs mais franchement, votre insatiable appétit de livre fait toujours plaisir à lire...
RépondreSupprimer:-))
[Mais quoi, c'est très bien La Redoute, non ?].
Et Thomas Bernhard sans t ?
RépondreSupprimerAh oui, tiens, M. Chartrain a raison...
RépondreSupprimerSanté, donc !
Didier, je compte sur vous pour nous faire part de vos impressions sur 2666.
RépondreSupprimerOk pour la faute d'orthographe, chartrain. Je suis impardonnable.
RépondreSupprimerOù ai-je écrit qu'il y a un "rapport" entre Bolano et Bernhard ? (en fait je pense qu'il y en a un, dans l'effet de houle que provoque le style... mais ce n'était pas mon propos).
Et à lui ?
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