« Il y eut des degrés dans la renonciation de Joë Bousquet à la lumière du jour au seul profit de celle des mots et de celle de la conscience, qui dans son esprit n'en faisaient qu'un, même si l'auteur de Traduit du silence paraît bien avoir aspiré, lui qui en a tant produit et justement dans ce dessein, à un au-delà des mots ou peut-être à un en deçà, à un silence qui néanmoins fût présence et lien, avec les êtres et les choses, avec les lieux et le flux toujours plus immatériel de la vie. La date fondamentale, bien sûr, est celle de la blessure, celle de la première mort, inachevée mais que n'acclimatera qu'un consentement à elle, bien éloigné de la résignation : une descente volontaire au sépulcre, un voyage de Lazare à l'envers, une entrée dans la pyramide telle qu'on en voit aux plus fastueuses sépultures des cathédrales, sous le ciseau d'un Pigalle ou d'un Canova. Bousquet en cela n'est en rien moderne, et son exemple n'est pas à suivre : il n'est pas comme ces aveugles déchus en non-voyants qui veulent à toute force devenir critiques d'art, ou ces culs-de-jatte qui n'ont de cesse qu'ils n'aient triomphé de l'Everest, prmi les bonbonnes d'oxygène abandonnées et les papiers gras. Lui, au contraire, ne fera qu'habiter toujours plus profond sa blessure, qu'adhérer toujours mieux à sa paralysie, que rejoindre plus étroitement son immobilité, pour y être Joë Bousquet - un personnage créé, et d'ailleurs dès son prénom, qui a d'abord été Joseph, tout simplement, et qui, devenu Joë, restera comme un reflet cruel de la lointaine période anglophile et des mois d'adolescence en Angleterre, indéfiniment revécus dans la chambre aux fumigations, au même titre que les jeux à Marseillens ou les nuits de Paris. »
Renaud Camus, Demeures de l'esprit - France I Sud-Ouest, Fayard, p. 282-283.
Renaud Camus, Demeures de l'esprit - France I Sud-Ouest, Fayard, p. 282-283.
La maison des mémoires est certainement le lieu d'expo le plus empreint du patrimoine culturel carcassonnais.
RépondreSupprimerEt c'est vraiment pas loin de chez Robert Rodriguez en plus, vous en souvient-il?
J'aime la moutarde de Charroux ET Joë Bousquet.
RépondreSupprimerSi je me souviens de Robert ? A moi, elle pme demande si je me souviens de Robert ? (A dire avec l'accent d'un autre Robert : Castel...)
RépondreSupprimerMarie-Georges : pas ensemble, tout de même. Ou alors, pour Bousquet, la moutarde sous forme de gaz (humour noir)...
C'est quoi, la moutarde de Charroux, M'dame, au fait ?
RépondreSupprimerJe dis ça parce que moi, y a quelques petits détails qui m'échappent, surtout après la 2nde boutanche de blanc.
RépondreSupprimerL’homme paraîtrait moins atroce si, au lieu de le craindre ou de le blâmer, on était jaloux de le connaître. On a tort de ne voir en lui que l’image des saisons qu’il a suivies et des châteaux qu’il a rêvés. Un homme n’est jamais le complice de ses propres actions. Sa vie est faite de ce qu’il n’est pas. Quand un médisant invente des escroqueries, c’est qu’il a besoin de se sentir honnête.
RépondreSupprimerJoë Bousquet (Le médisant par bonté)
Suzanne
Tu m'étonnes qu'il s'en souvient...
RépondreSupprimerMouhahaha !
[don't feed the troll, bien que apte à apprécier la bonne cuisine, à ce prix-là il bouffera les restes.]
:D