Depuis mon retour de vacances, j'étais titillé par l'envie d'exposer ici mon point de vue sur ce qui se passe actuellement à Gaza – ne serait-ce que pour me démarquer aussi complètement que possible de l'hystérie pro-palestinienne qui se vomit presque chaque jour dans les capitales européennes. Finalement, ce ne sera pas nécessaire. J'ai trouvé ailleurs exposées les quelques idées que je puis avoir sur le sujet, bien plus complètement et intelligemment que je n'aurais sans doute su le faire. C'est par ici...
À mon avis, ça, ça va vous attirer des commentaires.
RépondreSupprimerJe sais. On n'est pas nombreux à se poser ces questions là. Il faut aussi dire qu'on ne nous aide pas vraiment.
RépondreSupprimerOn lit tellement de conneries que ça défrise tout ce qui se trouve raide.
Cela dit, je ne suis pas d'accord avec tout ce qui est dit là où vous nous dites d'aller. On voudrait nous faire passer l'armée israëlienne pour la plus gentille armée du monde. S'il n'y avait que des terroristes tués dans ce conflit, bigre, ça se saurait (l'ONU remercie l'armée israëlienne), mais ce soutien indefectible, uniforme à la Palestine me dérange.
Non, en fait, ce qui me dérange le plus, c'est bien cette diabolisation d'Israël. Je me suis longtemps interrogé sur la corrélation qui pouvait lier anti-sionisme et antisémitisme et lentement, j'ai compris.
Etre antisioniste, c'est réclamer l'errance éternelle du juif. Rien d'autre. C'est aussi, nécessairement, nier l'exception absolue constituée par la Shoah.
L'Histoire de ces deux peuples et complexe et absolument déchirante. Il faudrait plus souvent noter que le peuple palestinien est l'otage permanent de ces groupuscules terroristes, de certains de ses dirigeants et même de la communauté internationale qui peut se servir d'eux pour se polariser ou se situer sur l'échiquier mondial. En réalité, personne (ou presque) n'en a rien à foutre de la Palestine et des palestiniens.
Néanmoins, étant de gauche, indefectiblement comme vous le savez, je déplore qu'Israël ait souvent refusé toute discussion avec Arafat. Maintenant, ils ont le HAMAS.
Et qui se souvient aujourd'hui de Rabbin ? Il est finalement mort pour rien.
se servir d'eux (de lui)...
RépondreSupprimerbien sûr...
Nous sommes bien sur la même longueur d'onde. Merci pour le lien.
RépondreSupprimerChieuvrou : vous avez été rapidement servi !
RépondreSupprimerDorham : mon titre est évidemment un peu provocateur, mais il reflète néanmoins ce que je pense. Vous avez raison pour ce qui concerne la "gentillesse" de Tsahal. Vous avez m^me raison dans l'absolu, dans la mesure où une armée n'a pas vocation à être gentille, surtout en temps de guerre, si j'ose dire.
Quant à l'antisémitisme, il a toujours eu partie liée avec la gauche (et bien entendu avec la droite, mais ça, tout le monde le sait). À l'époque où les juifs représentaient le fameux "mur de l'argent", les exploiteurs de la classe ouvrière (ce qu'ils pouvaient être, naturellement), puis, de nouveau, à partir des années soixante-dix, lorsque le "peuple" palestinien est devenu une sorte de nouvelle figure christique pour nos tiers-mondiste. Je mets "peuple" entre guillemets, car je ne suis pas certain qu'il soit toujours pertinent de parler d'UN peuple palestinien, mais je ne m'avancerai pas plus avant sur ce terrain, pour cause de connaissances historiques vraiment trop incertaines.
Pour le lien entre l'antisionisme et l'errance, vous avez aussi raison : c'est le statut particulier du peuple juif qui est souvent invoqué par George Steiner pour réfuter l'état d'Israël.
Il faudrait aussi noter que, depuis soixante ans, ces malheureux Palestiniens n'ont au fond jamais été rien d'autre que des pions dans les mains des dictateurs arabes qui tiennent la région.
Quant à Arafat, il a lui aussi très longtemps prôné la destruction d'Israël et a été le responsable de nombre d'attaques terroriste contre l'Etat juif : cela peut expliquer une certaine tiédeur à son égard...
Pluton : j'en suis ravi !
RépondreSupprimerTrès bien, ce billet en lien.
RépondreSupprimerTiens, je suis d'accord avec ce qu'écrit Dorham.
RépondreSupprimerSauf que pour moi le mot gauche, c'est comme le père Noël.
Anna
Emma,
RépondreSupprimerJe me doutais que vous aviez plus de goût pour le Père Fouettard.
Coquine !
"Quant à Arafat, il a lui aussi très longtemps prôné la destruction d'Israël et a été le responsable de nombre d'attaques terroriste contre l'Etat juif : cela peut expliquer une certaine tiédeur à son égard..."
RépondreSupprimerJe ne dis pas que ce n'est pas compréhensible, je ne me permets que de regretter qu'au moment historique où tout le monde voyait la paix comme seule issue possible, les israëliens n'aient réussi ou voulu saisir cette chance.
Emma,
RépondreSupprimerJe reviens pour vous dire que votre remarque est amusante : moi qui pense que tout enfant nait de droite :)
Voir aussi le communiqué n°797 du parti de l'in-nocence
RépondreSupprimerOrage : très juste ! on peut le lire ici.
RépondreSupprimerJe n'aime pas trop l'expression "anti-sioniste", anti quelque chose, cela ne me plaît pas. J'ai manifesté contre des dictatures sans être catalogué comme "anti-junte chilienne" par exemple.
RépondreSupprimer"Etre antisioniste, c'est réclamer l'errance éternelle du juif", Dorham, ta formulation me laisse perplexe. On peut parfaitement accepter un Etat et critiquer telle ou telle dérive (coloniale, identitaire, sécuritaire...) sans être mis dans le même sac que d'autres qui réclament sa destruction. C'est une certaine politique d'Israël que de considérer qu'il est La terre des Juifs du monde entier, que chaque Juif a un droit à être citoyen d'Israël. Perspective étonnante au moment même où certains en Israël aspireraient à être tout simplement citoyens.
L'histoire du peuple juif est longue, je me sens assez marrane moi-même et condamné à une certaine errance qui n'incombe à aucun anti-sioniste mais à des accommodements que mes ancêtres ont sans doute trouvé pour survivre tout en conservant quelque chose de leur foi.
Le chemin d'une solution politique est étroit, trop souvent l'intérêt manifesté s'estompe, on passe à autre chose. Les politiques israéliens ne sont pas responsables seuls de l'impasse, certes.
Je ne suis pas satisfait de l'attitude du président de la Rép., dont certains analysent la médiation comme ayant comme objectif d'éviter une condamnation à Israël.
Pour le reste, j'ai frissonné un instant avant de cliquer sur le lien après avoir lu le titre du billet de Didier... Mais je comprends. Je n'aime pas qu'on m'agace non plus ! Je soutiens donc onditionnellement Didier au degré qu'il lui plaira.
Mtislav : pour la junte de Pinochet (contre laquelle j'ai moi-même manifesté plus d'une fois dans ma fougueuse jeunesse orléanaise), reconnaissez que les choses ne sont pas tout à fait sur le même plan ! Car enfin, si nos manifestation d'alors n'étaient pas anti-chiliennes, bien évidemment, je me souviens très bien, en revanche, que, quelques années plus tard, j'identifiais ma présence devant l'ambassade d'URSS en soutien à Solidarnosc comme clairement anti-communiste.
RépondreSupprimerQuant à parler de "dérive sécuritaire", concernant un pays assiégé de toute part par des pays qui affirment vouloir le rayer de la carte, il faudra que vous m'expliquiez ce que vous entendez par là.
Pour le soutien, votre degré sera le mien.
Mtislav,
RépondreSupprimerquand je dis "antisioniste", c'est volontairement fort parce que restrictif, ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien à questionner, ni qu'aucune critique n'est possible.
Pour être clair, l'antisioniste concerne uniquement l'individu qui souhaite la dissolution de l'état d'Israël. Uniquement.
RépondreSupprimerC'était marginal il y a dix, vingt ans, c'est une idée qui a tendance à s'étendre. Lentement mais relativement efficacement. Bientôt, si nous n'y prenons garde, elle deviendra banale.
Car entre la dissolution et la destruction, il n'y a que peu de différence finalement, le résultat est le même : Israël est rayé de la carte.
Pour être encore plus clair, je crois que l'on parfaitement reconnaître la nécessité de l'existence d'Israël et la nécessité d'une solution viable pour la Palestine, visant à la doter d'un état et des moyens qui lui permettront de s'auto-déterminer...
Encore une fois, je déplore simultanément qu'Israël, par peur de conflits dont il ne pourrait se protéger fasse systématiquement obstacle à cette obligation historique.
Je me sens assez proche de ce raisonnement (du billet), mais aussi trop "culpabilisé" par la tragédie palestinienne pour avoir envie de peser les torts et les excuses des uns et des autres.
RépondreSupprimerDorham : je pourrais être d'accord avec votre définition de l'antisionisme (je n'en suis vraiment pas très loin du tout), à ceci près qu'elle évacue les mensonges et les masques : ceux de l'antisémitisme se camouflant derrière un antisionisme réputé plus "sortable". Et, une fois encore, je ne peux être d'accord avec votre dernière phrase, qui fait il me semble beaucoup trop pencher la balance des responsabilités en défaveur d'Israël.
RépondreSupprimerCoucou : Vous mettez le doigt, avec beaucoup d'honnêteté sur ce qui paralyse les Européens : cette "culpabilité" (je reprends vos guillemets) dont on nous a farci le crâne depuis un demi-siècle et qui ne me semble pas avoir lieu d'être.
La collusion entre anti-sionisme et antisémitisme n'est pas nouvelle. C'est celle de certains mouvements d'extrême-gauche dès les années soixante-dix. On a compris qu'elle avait aussi à voir avec la culpabilité des pays qui ont du mal à porter le poids de leur passé (Allemagne, Japon) ... Et celui de la collaboration aussi sans doute, ce qui nous concerne davantage. Le vieil antisémitisme se lave dans la "pureté" révolutionnaire. Et la haine de soi : j'ai entendu parler d'un jazzman juif qui combat la politique d'Israël jusqu'à verser dans l'antisémitisme, Gilad Atzmon. Ils sont dangereux car ils discréditent les causes qu'ils prétendent soutenir.
RépondreSupprimerMais la complaisance et l'aveuglement sont aussi l'apanage des thuriféraires d'Israël, sans parler de ces sectes chrétiennes américaines débordantes d'amour pour Israël par haine de l'Islam ou pour des raisons plus tordues encore.
C'est pour ça que le "soutien entier et inconditionnel" me paraît contenir une bonne dose d'auto-dérision pour qui pourfend l'hystérie pro-palestinienne. Sinon, c'est le schizophrène qui se moque du bipolaire.
Mtislav : je pense être totalement en accord avec ce que vous venez d'écrire (mais je commence à être un peu fatigué et je sens la fièvre qui remonte !)
RépondreSupprimerPour mon titre, il était évidemment ironique (dans sa formulation en tout cas, et dans une partie de son fond) et destiné à titiller un peu. Me pensez-vous assez solennel et pompeux pour apporter mon "soutien", dans une chose qui me dépasse très largement et dans laquelle je ne compte pour rien ? Quant à "inconditionnel", je n'arrive déjà pas à l'être de moi-même ni de ce que je crois penser le plus fermement, alors...
Votre lien est en effet vertigineux !
Merci, j'ai eu peur !
RépondreSupprimerDésolé pour ce lien, c'est vrai il me fait peur moi aussi. Bonne bouillotte et bon grog !
N'ayez pas peur ! comme disait Jean-Paul. Pour le grog, il serait à l'eau claire, donc je préfère surseoir...
RépondreSupprimerIsraël über alles ! moi que je dis.
RépondreSupprimerMonsieur Goux, merci pour le lien...
RépondreSupprimerMais Dorham, si si, il y a quelques personnes qui se posent d'autres questions...
L'errance du juif : une prophétie qui prendrait un air de sentence...
bon ce que j'en dis...
PS. Dorham "meilleurs voeux" je n'ai pas dû le faire et si j'en ai oublié d'autres merci de considérer ce message pour vous aussi...