Donc, comme je le disais très brièvement en ouverture du billet précédent, j'avais rendez-vous ce matin avec Gérard de V. pour un entretien au sommet (il vit au dernier étage d'un immeuble de l'avenue Foch). Mais pas du tout pour y parler des Brigade. Ça, c'est fait depuis une semaine : j'ai accepté, avec une bonne volonté qui me laisse moi-même pantois, de voir mon à-valoir amputé de près d'un tiers à compter (à compter plus juste, donc) du prochain contrat. Encore un coup de ce genre et je vote à gauche.
Non, nous devions nous voir pour une série de six doubles pages que je dois écrire pour FD, sur le thème : les points chauds du globe vus par le père de SAS, quelque chose dans ce goût, voyez. Ce qui fait que je me suis éveillé ce matin avec un moral dans les chaussettes que je n'avais pas encore enfilées.
Car cette "série" (on appelle ça ainsi) s'annonce différente de celles que j'ai coutume d'écrire, et aussi plus délicate, plus compliquée. Donc, dès l'éveil, m'est retombée dessus la certitude que je connais bien et depuis toujours : celle de n'être pas capable de mener le travail à son terme ; la certitude que, cette fois-ci, enfin, l'imposteur que j'ai la certitude d'être va être démasqué pour de bon.
C'est une affection mentale un peu ridicule, qui vous fait de plus régulièrement soupçonner de coquetterie, voire de fausseté, mais qui ne perd jamais de sa force. Je suis un peu dans le cas de l'hypocondriaque qui, après avoir sans difficulté triomphé de 50 maladies parfaitement imaginaires, n'en est pas moins terrorisé quand se présente à son esprit la 51e. Du reste, je suis également hypocondriaque – mais moins.
Je suis donc parti pour Paris avec l'enthousiasme d'un militant socialiste allant voter Chirac en 2002. Dès que GdV et moi avons commencé de réfléchir à la manière dont nous allions conduire les différents articles, de déterminer les pays auxquels nous nous intéresserions, l'entrain m'est revenu. Et, même, si je ne m'étais pas étroitement surveillé, il n'est pas dit qu'un soupçon d'enthousiasme n'aurait pas affleuré. Une heure après, je repartais vers la porte Dauphine totalement guéri – merci, Dr Gérard.
Cela dit, tout de même... et si j'allais, cette fois-ci, ne pas y arriver ?
Non, nous devions nous voir pour une série de six doubles pages que je dois écrire pour FD, sur le thème : les points chauds du globe vus par le père de SAS, quelque chose dans ce goût, voyez. Ce qui fait que je me suis éveillé ce matin avec un moral dans les chaussettes que je n'avais pas encore enfilées.
Car cette "série" (on appelle ça ainsi) s'annonce différente de celles que j'ai coutume d'écrire, et aussi plus délicate, plus compliquée. Donc, dès l'éveil, m'est retombée dessus la certitude que je connais bien et depuis toujours : celle de n'être pas capable de mener le travail à son terme ; la certitude que, cette fois-ci, enfin, l'imposteur que j'ai la certitude d'être va être démasqué pour de bon.
C'est une affection mentale un peu ridicule, qui vous fait de plus régulièrement soupçonner de coquetterie, voire de fausseté, mais qui ne perd jamais de sa force. Je suis un peu dans le cas de l'hypocondriaque qui, après avoir sans difficulté triomphé de 50 maladies parfaitement imaginaires, n'en est pas moins terrorisé quand se présente à son esprit la 51e. Du reste, je suis également hypocondriaque – mais moins.
Je suis donc parti pour Paris avec l'enthousiasme d'un militant socialiste allant voter Chirac en 2002. Dès que GdV et moi avons commencé de réfléchir à la manière dont nous allions conduire les différents articles, de déterminer les pays auxquels nous nous intéresserions, l'entrain m'est revenu. Et, même, si je ne m'étais pas étroitement surveillé, il n'est pas dit qu'un soupçon d'enthousiasme n'aurait pas affleuré. Une heure après, je repartais vers la porte Dauphine totalement guéri – merci, Dr Gérard.
Cela dit, tout de même... et si j'allais, cette fois-ci, ne pas y arriver ?
c'est quoi FD ? un magazine ?
RépondreSupprimerA Gaël : paraît que c'est France-Dimanche ... je savais même pas que ça existait encore ...
RépondreSupprimer@ Didier : la dernière phrase, Didier, la dernière phrase ... vous voulez qu'on vous encourage et qu'on vous dise que vous êtes le plus fort, c'est ça ? Mais voui, vous allez y arriver, comme d'hab ! et, promis, un jour j'achète un Brigade pour vous découvrir sous ce jour-là ...
(Ce que c'est, quand même lorsqu'on abuse de la boisson, on dit n'importe quoi ... Manue, faut arrêter le cidre avec les crêpes ... !)
Si j'osais, je vous dirais: "vous voyez, la régression sociale se glisse partout. Voilà qu'on vous ampute votre à-valoir et…"
RépondreSupprimerMais bon, je n'oserai pas. Vous finirez bien par (re)voter à gauche quand on vous sucrera le reste…
Cela dit, tout de même, pourquoi accepter l'amputation?
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerEst-ce que vous irez dans ces points chauds du globe?
RépondreSupprimerSuzanne
Gaël : vous avez la réponse, donc. Si j'écris FD, c'est pour faire rapide et non par crainte de mesures coercitives, pensant que tout le monde (ici) était au courant.
RépondreSupprimerManue : Voilà, c'est ce que je dis : on pense que je dis ça pour qu'on me dise le contraire !Or, pas du tout : j'éprouve réellement ce sentiment...
Le Coucou : je trouverais vraiment indigne de voter à gauche uniquement parce que je gagne moins d'argent. Pas vous ?
Orage : si les ventes sont divisées par trois en 10 ans (mettons), il me semble normal que la part allouée à l'auteur baisse également.
Suzanne : ah non, certainement pas !
J'admets que ce ne serait guère glorieux de se déterminer politiquement sur le seul critère de ses revenus. D'autant plus que dans le cas présent, l'à valoir est censé anticiper des ventes indépendantes de la volonté du patron.
RépondreSupprimerVous avez néanmoins écrit: «voir mon à-valoir amputé de près d'un tiers à compter (à compter plus juste, donc) du prochain contrat. Encore un coup de ce genre et je vote à gauche». ;-)
C'est le syndrome du Monopoly: c'est l'Avenue Foch qui vous fait cet effet.
RépondreSupprimerQuand vous serez vraiment à gauche (je me demande si vous ne l'êtes pas déjà), vous vous contenterez des gares ou de la rue Lecourbe.
Didier, amputer d'un tiers vos revenus, c'est franchement dégueulasse. Pour le reste, je ne crois pas du tout à votre histoire d'imposture !
RépondreSupprimerAu fait, j'ai vu que RC propose 3 types de livres, lequel avez-vous choisi ?
Pourquoi j'aime bien vous lire sur votre blog alors que euh, France-Dimanche...?
RépondreSupprimerSuzanne
Pluton: un à-valoir, ce n'est qu'une avance(vite avalée), mais en diminuer le montant n'ampute pas les revenus...
RépondreSupprimerSuzanne
"c'est quoi FD ? un magazine ?" (Gaël)
RépondreSupprimerAïe aïe aïe... Un jour, Gaël demandera: "C'est quoi BM?" et là, il ne faudra SURTOUT pas lui répondre.
Suzanne
@Suzanne ah ben non BM je sais que c'est une grosse cylindrée allemande, j'suis pas complètement inculte non plus !
RépondreSupprimer:)
Le Coucou : c'était une blague...
RépondreSupprimerHenri : à mon âge, je n'espère plus que dans les cartes "Chance"...
Pluton : j'ai pris le plus cher, évidemment.
Suzanne : dans le cas des BM, l'à-valoir est une somme fixe déconnectée des droits d'auteur... qui sont, eux, inexistants.
Gaël : vous avez raison, ne vous laissez pas faire !
Merci Didier ! Je pensais aussi au même.
RépondreSupprimerDidier: oh ben Zut alors. Je compatis.
RépondreSupprimerSuzanne
Suzanne : mais non, voyons, pas de compassion ! D'après Nicolas, un jour où nous parlions de ça, je fais partie des 5 % de revenus supérieurs de ce pays. Je vais donc repasser (provisoirement, je le crains) dans les 10 % : il n'y a vraiment pas de quoi de me plaindre, je reste un "privilégié".
RépondreSupprimer(Les guillemets ne sont pas pour mettre en doute le fait que je sois avantagé par rapport à la plupart de mes compatriotes, mais pour désigner les pincettes que je prends avec ce mot de "privilège".)
Didier: je retire le voile de compassion, alors, je le réserve pour un nécessiteux.
RépondreSupprimerDéjà que vous écrivez des BM sexistes, que vous collaborez à FD, si en plus avez de plus grosses montres que Julien Dray et un château plus beau que celui du maïtre de Plieux, alors là... Je vais relire Marx.
Suzanne