Sur son blog, Mademoiselle S publie un billet par lequel elle exprime son refus de collaborer à ce pseudo journal appelé Vendredi, et elle donne ses raisons. J'en ai été assez vivement frappé, on va comprendre pourquoi (enfin, j'espère...). Voici, entre autre, ce qu'elle écrit :
« Si "Vendredi" affirme que "l’info sur le Net est différente, plus irrévérencieuse, avec un ton souvent plus libre", nous ne partageons pas cette croyance. Nous la pensons au contraire dans sa grande majorité conforme à son expression dominante. Nous ne voulons donc toujours pas coopérer à l'entreprise de ce journal. »
Je pourrais contresigner chaque ligne de ce paragraphe. La seule et unique fois où j'ai été repris dans cette gazette (oui, je sais, je suis désuet), cela fut sans mon consentement, mais à mon mécontentement, comme je l'avais d'ailleurs dit ici même. Désormais, si l'on me demande d'y reprendre l'un de mes billets, je dirai franchement non. Je suis également d'accord avec Mademoiselle S pour dire que le ton général, on pourrait presque dire "l'odeur globale", de cette publication est parfaitement conforme à la pensée dominante.
Comment pouvons-nous arriver, elle et moi, à une telle communauté de vue alors qu'en réalité nous sommes radicalement en désaccord sur tout sujet ? (Nuançons : nous sommes en désaccord radical sur les quelques sujets où il y eut examen. Il est possible que nous puissions nous découvrir de véritables communions par ailleurs. Après tout, qui me dit que Mademoiselle S n'est pas gourmande de Chablis, amoureuse de Proust, nostalgique du Dorsoduro, voire dingue de rillette ? Bref...)
Donc, comment est-ce possible ? Je m'en suis étonné, et je crois avoir trouvé : c'est que nous ne plaçons pas la pensée dominante au même endroit, nous ne la voyons pas sous les même traits, peut-être justement parce que nous la contemplons de deux places radicalement opposées dans «l'espace idéologico-culturel», si l'on veut bien me passer ce répugnant barbarisme. De même que, si vous asseyez deux observateurs chacun à une extrémité du diamètre d'un cercle et que vous plantez un piquet au centre de ce cercle, chacun des deux aura la certitude qu'il est tout proche de l'autre et fort éloigné de lui-même.
Mademoiselle S, je suis donc en mesure de vous annoncer cette excellente nouvelle : il n'y a plus d'aporie entre nous.
« Si "Vendredi" affirme que "l’info sur le Net est différente, plus irrévérencieuse, avec un ton souvent plus libre", nous ne partageons pas cette croyance. Nous la pensons au contraire dans sa grande majorité conforme à son expression dominante. Nous ne voulons donc toujours pas coopérer à l'entreprise de ce journal. »
Je pourrais contresigner chaque ligne de ce paragraphe. La seule et unique fois où j'ai été repris dans cette gazette (oui, je sais, je suis désuet), cela fut sans mon consentement, mais à mon mécontentement, comme je l'avais d'ailleurs dit ici même. Désormais, si l'on me demande d'y reprendre l'un de mes billets, je dirai franchement non. Je suis également d'accord avec Mademoiselle S pour dire que le ton général, on pourrait presque dire "l'odeur globale", de cette publication est parfaitement conforme à la pensée dominante.
Comment pouvons-nous arriver, elle et moi, à une telle communauté de vue alors qu'en réalité nous sommes radicalement en désaccord sur tout sujet ? (Nuançons : nous sommes en désaccord radical sur les quelques sujets où il y eut examen. Il est possible que nous puissions nous découvrir de véritables communions par ailleurs. Après tout, qui me dit que Mademoiselle S n'est pas gourmande de Chablis, amoureuse de Proust, nostalgique du Dorsoduro, voire dingue de rillette ? Bref...)
Donc, comment est-ce possible ? Je m'en suis étonné, et je crois avoir trouvé : c'est que nous ne plaçons pas la pensée dominante au même endroit, nous ne la voyons pas sous les même traits, peut-être justement parce que nous la contemplons de deux places radicalement opposées dans «l'espace idéologico-culturel», si l'on veut bien me passer ce répugnant barbarisme. De même que, si vous asseyez deux observateurs chacun à une extrémité du diamètre d'un cercle et que vous plantez un piquet au centre de ce cercle, chacun des deux aura la certitude qu'il est tout proche de l'autre et fort éloigné de lui-même.
Mademoiselle S, je suis donc en mesure de vous annoncer cette excellente nouvelle : il n'y a plus d'aporie entre nous.
Hum ! Rillettes et Chablis, molto bene !!
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJe perds le sens, je confonds Mlle S. (dont je ne sais rien) et Suzanne (dont je redoute jusqu'à la première lettre de chacun de ses commentaires)...
RépondreSupprimerQuant à votre billet, votre nostalgie du Dorsoduro me fait sombrer au fond de la gondole.
j'étais loin de me douter que vous lisiez Mademoiselle S.
RépondreSupprimermtislav: allons bon ! Mais je ne vous ai encore rien, ou quasiment rien dit ! (on vous aura rapporté des inexactitudes, sans doute).
RépondreSupprimerVous faites très bien de rappeler le blog de Mademoiselle S.
RépondreSupprimerC'est une mine d'or ce blog.
Très décapant.
A lire absolument les derniers articles, notamment celui sur Elle et ses forums ("inventer l'eau tiède") ...
Sur Vendredi, que j'ai acheté le 8 mars, je suis plus que d'accord avec Mademoiselle S.
L'illustration est très drôle.
RépondreSupprimerJe suis étonnée par vôtre surprise Monsieur Goux. Je ne m'attendais pas à ce que vous vous sentiez honoré par une publication dans Vendredi...
Pensiez vous que le fait de me retrouver dans un numéro "spécial femme", numéro brillant par sa génitale cohérence, puisse me faire vibrer ?
Vous a-t-on rémunéré pour cette participation involontaire ?
J'ai été effarée de constater la naïveté de certain(e)s, qui participèrent gratuitement, et avec le sourire. Il ne me semble pas que "Vendredi" soit un journal associatif...
Je vais sans doute dire une bêtise mais le mieux ne serait-il pas, si l'on ne veut pas être cité ni à bon escient, ni à mauvais escient, de ne pas tenir de blog.Sinon ça fait un peu refus (assez misérabiliste celui-là) de prix Goncourt ou de prix Nobel aux fins (implicites), en général,d'acquérir plus de notoriété encore.
RépondreSupprimerPluton : comme disait Barrès, en période de crise, il convient de « se replier sur ses minima »...
RépondreSupprimerMtislav : les blogueurs intelligents n'ont rien à redouter de Suzanne...
Olympe : on a beau être un horrible macho réactionnaire, on peut néanmoins être curieux de la pensée d'autrui, non ?
Suzanne : c'est comme ça que se font les blogo-réputations ! Bienvenue au club...
Audine : Oui, on sent que chez Mlle S le féminisme n'a pas encore réussi à tuer toute forme d'intelligence.
(Smiley...)
Mlle S : pour l'illustration, j'étais également ravi comme un gamin de tomber dessus ! Pour ce qui est de Vendredi, après une protestation "officielle" de ma part auprès du directeur de la rédaction (!), j'ai reçu par retour des excuses... et un chèque de 50 €, que j'ai encaissé par pur principe. Quant aux «femmes engagées» qui ont accepté de marner gratuitement, pour la gloriole (traduction correcte : pour faire avancer la cause...), j'ai dit dans un précédent billet ce que j'en pensais. En effet, il ne s'agit pas là d'une association «loi de 1901»...
Didier et Mlle S: Je suis d'accord avec vous pour d'autres raisons aussi. Vendredi ne fait pas que donner un extrait du blog dans ses pages, il le modifie, il transforme les écritures et les aplanit, les accommode à sa sauce.Ce n'est pas méchant quand il s'agit de rafistoler une phrase un peu boiteuse ou de corriger quelques fautes, mais il change des mots, modifie les phrases, change le ton original des articles comme pour les réécrire à sa sauce. Peut-être se dit-il que ce n'est pas bien grave, puisque les lecteurs, d'un clic, retrouvent l'original. Et les gens sont tellement contents de se retrouver dans un "vrai" journal....
RépondreSupprimerSuzanne : tripatouiller les phrases des autres (sauf pour corriger une évidente faute de frappe ou de français) ne reste jamais innocent bien longtemps, et peut même devenir franchement grave, si on pousse la manipulation plus loin : vous et moi, en bons camusiens, le savons parfaitement...
RépondreSupprimerC'est bien ce blog : on apprend des mots nouveaux.
RépondreSupprimerJe pense ressortir "aporie" au bistro en présence de Jacques Le Vieux qui, même s'il a des Lettres, risque d'en rester coi.
A moins d'un jeu de mot foireux style aporie quoi ?
Aporie cantonnais ?
RépondreSupprimerAporie de me voir si belle en ce miroir ?
Aporie ra bien qui aporie ra le dernier ?
aporie gêne ?
RépondreSupprimerLe billet de Suzanne dont il est question est celui qui trône en dernière page et où elle explique qui est Victor sic "Jarra" ?
RépondreSupprimerMtislav, je ne comprends rien à votre question. Mais je me demande si vous n'êtes pas encore en train de confondre Suzanne avec Mlle S (ce qui risque de ne satisfaire ni l'une ni l'autre de ces deux envoûtantes personnes). Alors, voilà, une bonne fois pour toutes :
RépondreSupprimerSuzanne
Mademoiselle S
Tiens je profite de l'occasion pour raconter publiqement cette blague :
RépondreSupprimerVendredi prétend faire une carte du web littéraire la semaine dernière et oublie totalement les éditions Filaplomb (qui sans être essentielles sont quand même en rapport direct avec leur terreau éditorial, les blogs) et classe Zoridae non comme auteur (par deux fois chez Filaplomb) mais comme simple lectrice de blogs.
L'erreur est humaine mais je trouve que cela éclaire assez bien ce sujet…
:-))