Depuis trois jours, l'affichette est placardée dans les ascenseurs de la digne entreprise qui me fait survivre. Elle émane d'une “mission handicap”, elle-même dépendant de la DRH. Elle commence comme suit :
Parce que l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap est l'affaire de tous...
On constate, dès l'abord, que le mot handicapé est lui-même devenu trop lourd à porter pour nos frêles épaules de bisounours. Plus de handicapés, donc : juste des personnes en situation de handicap. (On suppose qu'il s'agit de handicapés physiques car, pour ce qui est des handicapés mentaux, nous sommes déjà largement pourvus.) Arrive ensuite LE slogan, pour lequel ç'a dû brainstormer à donf :
... devenez un correspondant qui dit “cap” à l'handicap !
Nous vivons donc dans un monde où, pour tenter d'attirer notre attention sur une question quelconque, il est devenu obligé de s'adresser à nous comme à des mômes débiles, à coups de slogans dénués du plus petit commencement de sens. Et l'on notera au passage que, d'une ligne à la suivante, ce malheureux handicap a perdu son h aspiré. Je suppose que les débiles prétentieux et festifs qui torchonnent ce genre de proclamations doivent servir des z'haricots aux z'handicapés. Et leur faire payer le tout vingt z'euros, pendant qu'on y est.. La fin est à la hauteur du reste :
Jeudi 14 mai 2009, nous organisons une première journée de formation des “correspondants handicap”.
Je pense que je vais y aller : on va sûrement évoluer dans le grandiose.
Parce que l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap est l'affaire de tous...
On constate, dès l'abord, que le mot handicapé est lui-même devenu trop lourd à porter pour nos frêles épaules de bisounours. Plus de handicapés, donc : juste des personnes en situation de handicap. (On suppose qu'il s'agit de handicapés physiques car, pour ce qui est des handicapés mentaux, nous sommes déjà largement pourvus.) Arrive ensuite LE slogan, pour lequel ç'a dû brainstormer à donf :
... devenez un correspondant qui dit “cap” à l'handicap !
Nous vivons donc dans un monde où, pour tenter d'attirer notre attention sur une question quelconque, il est devenu obligé de s'adresser à nous comme à des mômes débiles, à coups de slogans dénués du plus petit commencement de sens. Et l'on notera au passage que, d'une ligne à la suivante, ce malheureux handicap a perdu son h aspiré. Je suppose que les débiles prétentieux et festifs qui torchonnent ce genre de proclamations doivent servir des z'haricots aux z'handicapés. Et leur faire payer le tout vingt z'euros, pendant qu'on y est.. La fin est à la hauteur du reste :
Jeudi 14 mai 2009, nous organisons une première journée de formation des “correspondants handicap”.
Je pense que je vais y aller : on va sûrement évoluer dans le grandiose.
Comme cobaye ?
RépondreSupprimerA écouter l'excellente chanson de Didier Super, qui effleure ce thème à la fin: "Dis-moi, Didier Super" ^^
RépondreSupprimeroh oui allez-y et racontez-nous ;)
RépondreSupprimerou alors, contre-invitez Catherine Malabou à venir parler de son ouvrage
http://comment7.wordpress.com/2009/04/08/penser-laccident-laccidente/
(excusez-moi de citer un ouvrage que je n'ai pas lu, mais je me doute que vos zozos capants en ignorent totalement l'existence)
Nicolas : en fait, je ne vais pas y aller, j'aurais trop peur qu'ils me gardent...
RépondreSupprimerMarine : je refuse d'écouter un type qui prétend s'appeler Didier...
Tilly : "penser l'accident", c'est déjà très beau ! Je suggère plutôt : "panser les accidentés".
Eh oui, il faudra vous y faire.
RépondreSupprimerfini le temps des "gueules cassées" ou les panneaux "priorité aux invalides." Pourtant, les personnes en fauteuil appellent les personnes qui ne sont pas en fauteuil "les valides". Allez comprendre.
J'ai vu récemment, lors d'une manifestation, un homme dans un fauteuil roulant type fauteuil de compétition, surmonté d'un écriteau "Je suis cul-de-jatte mais pas crétin, et je voudrais bien trouver du boulot."
On dit pas de cul de jatte. On dit "personne à mobilité réduite". Ca veut dire que son mobil home n'était pas accroché à son fauteuil roulant.
RépondreSupprimerSuzanne : ce n'est pas tellement le mot handicapé qui me gêne (je m'y suis fait...), que l'obligation de supporter ces slogans imbéciles, infantilisant.
RépondreSupprimerNicolas : on ne dit pas cul-de-jatte, mis fond-de-bouteille...
D'un autre côté, si vous aviez fait l'IUFM vous devriez appeler un ballon "référant rebondissant"...
RépondreSupprimerJe crois qu'à mon époque, les instituteurs étaient encore (et pour peu de temps) formés à peu près normalement...
RépondreSupprimer...et une image un "document iconographique"... un élève "un apprenant" (des fois qu'on le confonde avec l'enseignant) et un chat je sais pas.
RépondreSupprimerAu Québec, on ne dit plus un malade, ni un patient mais un bébéficiaire !
RépondreSupprimer...et un bénéficiaire? un "ayant droit"...
RépondreSupprimerCatherine : lol ! Chaque fois qu'on me parle d'un préposé aux bénéficiaires, ça me perturbe. S'agit-il de la personne qui gère les gains d'un gros gagnant au Loto ? Naon.
RépondreSupprimerIl y a eu déjà dans le temps, il me semble, une campagne de ce genre: «les handicapés physiques sont des hommes comme les autres», et qui avait donné lieu à des caricatures…, dures, disons.
RépondreSupprimerLe Coucou : encore une fois, ce n'est pas la campagne qui me gêne, mais les termes dans lesquels elle est formulée et les allures qu'elle se donne.
RépondreSupprimerMarine, bénéficiaire de soins. Il me semble que ça a été instauré dans les années 80. J'avais une copine médecin qui a eu bien du mal à le dire...
RépondreSupprimerYanka, je me demandais s'il n'y avait pas eu un changement, mais on dirait bien que non !
@Marine : un référentiel bondissant, même. Notez-le avec votre outil scripteur ;)
RépondreSupprimerDidier, je suis vraiment d'accord avec votre révolte, ces slogans sont ridicules.
On dit cap au handicap, on dit chic au paraplégique, "c'est l'éclate" au cul-de-jatte, "ramène ta fraise" à l'obèse... Ah c'est sûr, ça va booster à donf les mentalités !