Samedi soir, vers sept heures et demie, un vent violent s'est levé avec une soudaineté presque surnaturelle. Nous étions, l'Irremplaçable et moi, installés dans la salle dite “des pierres”, au premier étage du château de Plieux, attendant un hypothétique visiteur qui n'est jamais venu. Peu après, le ciel s'est couvert de gros nuages gris, avant de se faire si parfaitement lactescent que j'eus soudain l'impression d'être devenu l'un des aveugles dont parle José Saramago dans son roman, L'Aveuglement.
Car si les fenêtres permettent très souvent de voir le ciel, elles nous donnent rarement l'occasion de ne voir que lui. Or, c'est ce qui se produit lorsque l'on est assis dans le canapé de la Salle des Pierres. Si bien que, d'un coup, la fenêtre photographiée par Catherine s'est transformée en une sorte de rideau de scène, d'une extraordinaire densité lumineuse, mais dont on sentait bien qu'il ne pouvait s'ouvrir sur rien d'autre que lui-même, sur toujours plus de lui-même.
Quelques minutes plus tard, cette lumière presque métallique s'est nuancée de gris pâle, mais uniquement dans l'un des petits carreaux supérieurs, si bien que la fenêtre parut se faire tableau, s'offrant comme une reproduction inversée de la Stèle noire, ce quasi monochrome de Marcheschi dans lequel elle se reflétait – et où s'agitaient aussi les tentacules pétrifiés de l'invisible arbre mort.
Durant ce temps assez bref, le Calme bloc, sur son socle, nous observait de son sourire incertain, à demi dissimulé derrière son énigmatique et inquiétant masque lovecraftien, changeant et puis encore que sais-je.
(ça y est, il va se mettre à écrire comme Renaud Camus. On est foutus)
RépondreSupprimerJe lisais votre billet en écoutant cela : http://www.youtube.com/watch?v=yGYQtNAHbX4
RépondreSupprimerC'est terrible, votre fenêtre se transporta dans mon bureau et le masque avec son regard inquisiteur, je le sentis derrière mon dos. Brrr
Suzanne,
RépondreSupprimerTant qu'il n'écrit pas comme Didier Goux.
Suzanne : ce doit être les émanations du bureau...
RépondreSupprimerPRR : la sculpture en question est vraiment très étrange. Je vais en faire un petit billet avec photo, très bientôt.
Nicolas : feriez mieux de pondre un billet pour nous raconter votre soirée à Sauve !
PRR votre lien est tout pourri ! Je le refais...
RépondreSupprimerA votre avis, Suzanne, Nicolas...
RépondreSupprimervous qui savez tout... tout...et tout sur tout !!!!quel style lui conviendrait le mieux... afin que je puisse comprendre ???
Didier,
RépondreSupprimerJe ne vais pas faire un billet pour raconter toutes mes soirées. Celle là a été calme (Fidel travaillait le lendemain et moi-même j'étais un peu naze) mais très sympathique.
Je crois que je vais prendre un abonnement annuel pour Sauve.
Beau texte et superbe photo. Merci Didier de nous faire partager vos impressions !
RépondreSupprimer@Suzanne, en fait vous ne l'avez pas reconnu dans la pénombre de la "salle de pierres" car R.C. s'est rasé la moustache et porte des lunettes... ;))
Nicolas a bien dormi au château Castor, c'est lui même qui l'a dit, malgré la vue roturière et l'absence totale de fantôme lovecraftien, on fait ce qu'on peut.
RépondreSupprimerDidier, je vous imagine arpentant le château en ghostbuster, avec la musique et le truc dans le dos. Mais je dois me tromper, z'êtes beaucoup trop sérieux.
Mais quel vantard ce châtelain intérimaire. :p
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