La nuit tombe ici comme nulle part ailleurs. Pas plus lentement, mais avec une sorte de majesté dédaigneuse. Elle connaît nos fenêtres et sait qu'elle va s'y déployer toute à son aise, avec lenteur, flamboiement de couleurs, distinction de lumières, etc. (“Etc.” par impuissance ou découragement à dire ce que l'on voit en effet.)
Elle, la nuit, ne tombe pas, en vérité : elle s'étend, s'éploie, se dépose, s'apaise ; et prétendrait sans doute nous endormir si l'on se laissait faire.
C'est alors qu'elles sortent, ou plutôt entrent. Par cette fenêtre, ou cette autre ; virevoltent en saccades à peine saisissables, découragent la vigilance des chiens couchés, et même celle des humains sirotant. Elles tracent des signes dans l'air lourd, aussitôt effacés, mettent de la netteté et de la vibration dans ce magma. Par elles, nous devenons encore plus immobiles et pesants. Elle repassent encore, amies des fenêtres, des ouvertures, de l'air noir, des trouées invisibles dans la muraille. Elle nous vérifient mammifères, elles disparaissent oiseaux – les chauves-souris.
Elle, la nuit, ne tombe pas, en vérité : elle s'étend, s'éploie, se dépose, s'apaise ; et prétendrait sans doute nous endormir si l'on se laissait faire.
C'est alors qu'elles sortent, ou plutôt entrent. Par cette fenêtre, ou cette autre ; virevoltent en saccades à peine saisissables, découragent la vigilance des chiens couchés, et même celle des humains sirotant. Elles tracent des signes dans l'air lourd, aussitôt effacés, mettent de la netteté et de la vibration dans ce magma. Par elles, nous devenons encore plus immobiles et pesants. Elle repassent encore, amies des fenêtres, des ouvertures, de l'air noir, des trouées invisibles dans la muraille. Elle nous vérifient mammifères, elles disparaissent oiseaux – les chauves-souris.
Profitons-en, au cas où certains d'entre eux viendraient à s'égarer en ces lieux, pour rappeler à nos braves amis qui exterminent régulièrement les chauves-souris suspendues aux poutres de leur grenier, au motif que ce sont là animaux diaboliques, que ces bestioles d'aspect certes assez peu ragoûtant dévorent cependant chaque nuit près de trois mille moustiques et moucherons.
RépondreSupprimerOr, combien semble léger, quand on y pense, le petit désagrément d'être tansformé en vampire si cela évite dans le même temps de se faire emmerder la moitié de la nuit par une saloperie de moustique et de se réveiller bouffé de partout au petit matin.
artificielle avec un éclairage très faible qui permet d'accomoder la vue et de les regarder pendues, par une patte, par deux, avec une ou deux ailes repliées, adorables !
RépondreSupprimerAppel aux animaux bizarres : si quelqu'un connait un moyen légal de se procurer un hérisson pour le jardin ?
RépondreSupprimerFaut aller chez un marchand d'hérissons. Y'en a pas à Bicêtre. Mais la question n'est pas là.
RépondreSupprimerJe tiens juste à signaler à M. Goux, honorable taulier de ce blog, qu'il est totalement interdit de finir un billet de blog, si brillant soit-il, par les mots "chauve-souris". En effet, imaginez que le Vieux Jacques le lise, il ne pourra pas ne pas dire "ah ! si tu es chauve, souris".
Certes, le vieux Jacques ne lit pas les billets de blogs. Mais pensez à vos lecteur, bordel, qui passent leurs soirées avec le vieux et qui lisent vos billets le matin.
La magie est rompue.
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RépondreSupprimerPour attraper une chauve souris : Disposez des hannetons à bonne hauteur.
RépondreSupprimerPrenez un escabeau.
Un pack de purée de tomate.
Enfilez vous une paire de bonnes bouteilles (couleur du vin en accord avec ce que vous mangez, y'a pas de restriction particulière)
Quand la nuit est bien tombée, titubez au sommet de l'escabeau, à proximité des hannetons, brandissez les packs de sauce tomate en hurlant "Ketchup". Les chauves-souris devraient docilement se poser sur votre épaule.
(Je vous raconte même pas les barbecues d'enfer quand j'étais petite et qu'on vivait au bord de la Meuse)
l'autre soir ai trouvé un bébé pipistrelle à terre, en perdition sur une pelouse, je n'osais pas la relever ça semble si fragile et étrange ces ailes de peau, la tête grosse comme l'ongle de mon pouce (taille gant 6), les mignonnes petites oreilles...
RépondreSupprimerà Franssoit qui veut des hérissons :
RépondreSupprimerà défaut de se les procurer par un moyen légal, on peut touours essayer de les attirer : laissez dans votre jardin des croquettes pour chat ; le couple de hérissons qui vit dans mon quartier en raffole et vient toutes les nuits vers dix ou onze heures pour s'en régaler... Il faut avouer aussi que mon jardin regorge d'escargots, ce qui n'est pas pour leur déplaire !
France-Hélène
France-Hélène: justement mon jardi est col avec des murs, peu de chance que le hasard m'en amène un en traversant la maison ...
RépondreSupprimerFrance-Hélène,
RépondreSupprimerC'est pas possible, vous vivez chez mes parents ou quoi ? ils font pareil...
Franssoit : Déménagez au Québec, tous les éleveurs de hérissons semblent être par là. En france il est en voie de disparition et son commerce est interdit. (et n'achetez pas un hérisson africain sous le manteau, vous allez niquer l'éco-système de votre jardin ! Et vous savez bien ce que mon oncle pense de l'immigration !)
RépondreSupprimerNefisa, mes recherches sur le web m'avaient amené aux mêmes conclusions !
RépondreSupprimerPar contre, un truc, j' ai du rater un épisode, votre oncle c'est qui ? Le vouvoiement que tu emploies me fait craindre le pire ?
Hé ho, pas de connerie. L'oncle est Didier Goux.
RépondreSupprimerEt il mettait de la gnôle dans le biberon, ou les parents évitaient de les laisser seuls ?
RépondreSupprimerNon ! Ils sont oncles et tantes uniquement depuis une cuite chez Balmeyer. Faudrait que je retrouve la date sur mon blog.
RépondreSupprimerFranssoit, un autre bon truc, c'est de faire un abri pour hérisson l'hiver. La Hulotte explique très bien comment le mettre en place. Ne pas mettre de produits chimiques dans le potager, c'est lui qui viendra manger les escargots.
RépondreSupprimerPourriez venir par chez moi. Y'en a beaucoup. certes écrasés sur les routes mais il doit bien rester quelques uns planqués, j'en ai même vu et des souris chauves aussi et des pas chauves beaucoup
RépondreSupprimerTiens, j'aime beaucoup ce texte. Et j'ai de l'affection pour les chauve-souris.
RépondreSupprimerBien, bien : journée et soirée précédente très occupées par Emma et Pluton : pas le temps de repondre à chacun.
RépondreSupprimerDemain, en principe, relation dans le journal de Plieux qui sera publié samedi ou dimanche.
Voilà.