Avec mon grand chien qui aboie
Des cailloux pleins ma gibecière
Et à mon côté gauche le droit
Je vais tuer sa majesté
Qui dit m’attendre qui dit m’aimer
Cent fois par jour elle me trahit
On doit mourir quand on trahit
Je suis seul de mon équipage
Les gens d’ici sont peu violents
Parce qu’ils ont viande sous la dent
Et ventre plein n’a pas de rage
J’ai dans mon sac 45 tours
Chansons lacets magie vautour
Je me prépare à cette guerre
Depuis l’esclavage de mon père
Mes généraux sont des rivières
Et mon état-major le vent
C’est lui qui me tient au courant
Des mauvais coups qu’on va me faire
Majesté je suis devant vous
Sujet sans terre et sans abris
Vos étrangers nous ont tout pris
J’ai l’arme au poing défendez-vous
Avant d’atteindre la colline
Avant de crier feu vas-y
On m’aura fait plier l’échine
Je suis un pou dans ce pays
En même temps suis un géant
Qui a bâti géants soumis
Qui a dormi et dort encore
Pourtant pourtant il est midi
Et si demain mains dans les fers
Vous me rejetez à l’exil
Quelqu’un viendra finir ma guerre
Peut-être votre fils ainsi soit-il
Quelqu’un viendra gagner ma guerre
Peut-être votre fils ainsi faut-il
Félix Leclerc, 1974.
Souvenirs, souvenirs... Merci Didier pour ce rappel !
RépondreSupprimerJe sais, je pinaille : n'aurait-il pas plutôt l'arme au poing ? Sacré Félix !
RépondreSupprimerJe préfère, du même, "en attendant l'enfant".
RépondreSupprimerIl chantait l'indépendance du Québec, là... et j'ai comme le sentiment qu'il aurait, lui aussi, prêché l'hyper tolérance, l'hospitalité, et tout et tout.
Pluton : Ravi que vous aimiez !
RépondreSupprimerFrancis : ah, tiens, ça m'apprendra à aller chercher les textes sur internet au lieu de les transcrire de mémoire : je n'aurais alors pas fait la faute !
Suzanne : très belle chanson, en effet. J'aime aussi énormément Le tour de l'île, et beaucoup d'autres.
Pour le reste, vous avez probablement raison. D'où mon "multifonctions"...
Evidemment, si vous sortez les meilleurs, il devient compliqué de ne pas vous lire. Je vais penser que vous le faites exprès. Compliments pour la référence.
RépondreSupprimer« ... j'ai comme le sentiment qu'il aurait, lui aussi, prêché l'hyper tolérance, l'hospitalité, et tout et tout. »
RépondreSupprimerSentiment partagé. Ce qui n'ôte rien au talent du grand Félix.
Ygor et Suzanne : je partage votre sentiment, mais tout de même avec un bémol sérieux : mort en 1989 (si ma mémoire est bonne), et surtout très présent dans les années 70, Félix Leclerc ne pouvait avoir aucune idée de ce que serait le Canada, ou le Québec aujourd'hui. comment aurait-il pu avoir le soupçon, le simple soupçon de ces grotesques et répugnants "accommodements raisonnables", par exemple ?
RépondreSupprimer"Accomodemments raisonnables" : l'expression me fait penser à ce que les Européens de l'Est disaient de leurs "démocraties populaires" (auxquelles nos progressistes faisaient quotidiennement leurs dévotions, alors) : deux mots, deux mensonges.
"Quelqu’un viendra gagner ma guerre
RépondreSupprimerPeut-être votre fils ainsi faut-il"
J'aimerais bien pouvoir lui épargner ça.
C'est notre guerre à nous, pour les générations futures. Ce n'est pas à nos enfants de la faire.
Entièrement en accord avec vous Didier... pour votre information Félix est décédé en 1988, le 18 aout.
RépondreSupprimerSuzanne
maisonfélixleclercdevaudreuil.com
Au moins, avec Felix, on va du grand au "Petit Bonheur" et inversement...
RépondreSupprimerMon ex-femme et quelques barbus de son entourage, néo-résidents ardéchois, aimaient ça.
RépondreSupprimerVous l'avez deviné, cela m'a poussé au divorce. Depuis, je me porte toujours très bien.