« Car il ne sert de dire : “ Nous sommes avec Dieu pour la paix des peuples, et nous ne voulons pas d'armes, de ces armes mauvaises ! ” Caïn les empoigne, les armes, avec férocité : quitte à les asséner, parfois, sur notre philanthropie. Et notre bonté, la voilà en pièces ; et nos viscères, les voilà pourfendus, tout pleins qu'ils soient de machins charitables. Alors, tant de carnage accumulé, sur les monts, dans l'infernale pierraille, nous incite à trouver les adages d'une sagesse neuve, ainsi que les paroles d'une charité neuve. Mais quand nous avions les armes pour frapper, du cœur pour les porter, là oui c'était la plus charitable des charités, la plus sage des sagesses. Parce que c'était frapper l'ennemi pour sauver nos frères, et non point sacrifier nos frères pour pardonner à des ennemis. Baste, laissons là ce chapitre. »
Carlo Emilio Gadda, Le Château d'Udine, Grasset, Les Cahiers Rouges, p. 30.
Carlo Emilio Gadda, Le Château d'Udine, Grasset, Les Cahiers Rouges, p. 30.
Extrait incompréhensible, par moi, en tout cas!
RépondreSupprimerQui pardonner sinon ses ennemis?
Il n'y aurait donc pas de pardon possible.
Que pardonner à ses amis?
N'est-il pas plutôt question ici de légitime défense?
Je crois que Gadda traite moins du pardon, ici, que du fait que l'on puisse laisser mourir ses frères uniquement pour se donner le plaisir, la "belle âme" de pardonner à ses ennemis – lesquels, comme il est dit trois lignes plus haut, ne vous pardonneront pas forcément pour autant, eux.
RépondreSupprimerD'autre part, je ne vois pas très bien le lien entre le pardon et l'ennemi. Au contraire, on pardonne à un frère, un ami, etc. Mais un ennemi n'a rien à se faire pardonner : il est l'ennemi, c'est tout.
RépondreSupprimerMes bien chers frères,
RépondreSupprimercompte tenu de la modération des commentaires mise en place ce matin, j'ai le regret de vous informer qu'aucune nouvelle intervention ne pourra être validée avant mon réveil, demain matin.
D'autre part, je tiens à préciser que la dite modération n'a été activée que pour nous débarrasser du malade mental multi-fonctions qui sévissait depuis quelques semaines. Les commentaires désagréables, idiots ou tout simplement inutiles, pour peu qu'ils soient signés, seront impertubablement acceptés. ainsi ai-je validé celui de l'autre clown, sur le billet précédent, qui a tenu à m'expliquer que mon blog ne valait pas les livres de Julien Gracq, des fois que je me serais convaincu du contraire...
Bonne nuit mon Cher et merci pour ces excellents billets ( ça c'est pour emmerder l'anonyme de mes deux... wouarf ).
RépondreSupprimerParce que c'était frapper l'ennemi pour sauver nos frères, et non point sacrifier nos frères pour pardonner à des ennemis. Baste, laissons là ce chapitre.
RépondreSupprimerDieu que cette phrase est belle.
La voilà la vrai charité non encore falsifiée.
Enfin j'crois...
Parce que c'était frapper l'ennemi pour sauver nos frères, et non point sacrifier nos frères pour pardonner à des ennemis.
RépondreSupprimerDieu que cette phrase est belle.
La voilà la charité véritable en effet, non encore falsifiée.
Enfin j'crois...
Ah ! si les commentaires idiots sont acceptés, je voudrais demander comment pardonner à l'ennemi exige de laisser mourir les frères, et pourquoi le pardon devrait être réciproque : on n'est pas sur la place du marché. S'il y a un acte gratuit, mais pas forcément facile, c'est bien celui-là. Parce que si on pardonne avec une idée derrière la tête, on revient sur la place du marché.
RépondreSupprimerPluton : désormais, avec la modération, on enverra les anonymes chez Plumeau !
RépondreSupprimerFredi Maque : je partage votre admiration. Et m'étonne qu'elle reste incompréhensible à certains. Contestable, peut-être, mais incompréhensible...
Mifa : il faut préciser que Gadda, à ce moment de son livre, avait en ligne de mire les pacifistes d'avant 1914 qui, d'après lui (et si j'ai bien compris) ont contribué à placer les combattants italiens de la Première guerre en situation difficile. Théorie sans doute contestable, mais enfin c'est la sienne.
En fait elle est païenne en Diable cette phrase. Et votre billet la face B du précédent.
RépondreSupprimerA propos de paganisme je me faisais la réflexion (qui vaut ce qu'elle vaut) que la chrétienté était en voie de paganisation. Il n'est pas loin le temps où le christ et ses apotres, les représentants de Dieu sur terre, seront perçus comme des idoles déchues. Nos cathédrales seront alors des menhirs de dentelles d'un culte oublié. Car s'il est une religion jeune (elle n'a qu'un peu plus de deux siècles) qui prospère dans le monde, c'est bien celle des "droits de l'homme", la religion sans Dieu(x), la religion de ceux qui n'en ont plus. Le Christ a dit:"tu ne tueras point, tu ne voleras point", Manès aussi a dit le bien, le mal, puis sont venus des révolutionnaires jaloux qui ont repris à leur compte tous les vieux codes de vie en société en leur otant toute forme de spiritualité. C'est pourquoi il est faux de dire que l'Islam est la seconde religion de France: elle n'en est que la troisième. Et il est peu probable que nous ayons dans l'avenir à nous poser les questions que se posaient les philosophes du 18ème siècle. Mais, dans les droits de l'homme, qu'on le veuille ou non, subsiste l'esprit chrétien. Pour le meilleur ou pour le pire.
Oui, en 1914, et aujourd'hui, pourquoi citer cette phrase ?
RépondreSupprimerSommes nous en guerre ? Qui est l'ennemi ? Qui parle de pardonner ?
Ce n'est pas tout de citer un auteur, encore faut il de l'à propos.
Auteur de vue...
RépondreSupprimerJ'adore, comme disent les précieuses ridicules de ce siècle.
Je n'ai pas bien compris ce qui vous a poussé à activer la modération, Mr Goux, mais ne craignez vous pas que celle-ci nuise au dialogue?
RépondreSupprimerLe dialogue étant ce que nous attendons tous en venant prendre nos aises chez vous.
Fredi Maque : mais bien entendu que ça nuit ! Et bien entendu que ça m'emmerde hautement ! Seulement, vous n'aurez pas été sans remarquer que, depuis quelques semaines, ce blog est squatté par un connard qui, sous divers pseudos se plaît à laisser des bouts de commentaires sans la moindre signification, sauf la seule réelle : il a envie de de me pourrir la vie. Il ne me la pourrit guère, du reste, mais, pour l'inciter à aller promener ses miasmes ailleurs, j'ai activé la modération – avec le souhait que ce ne soit que très provisoire : on verra.
RépondreSupprimerDéjà on va dire si ça nuit à Fredi, c'est cool.
RépondreSupprimerIl lit Gadda ! Gadda lu par Goux ! Je vous avais incité à lire ce bonhomme, et ce livre en particulier. Pas vrai, Jo ?
RépondreSupprimerYgor : je savais que quelqu'un, ici, m'en avait parlé, mais je ne me rappelais plus qui...
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