Je sais bien. Je sais que je devrais m'abstenir de parler de la musique (de “parler musique”, en français d'après). je sais que je vais probablement dire des conneries et que, à raison, Georges va se foutre de moi.
Néanmoins, je vais le faire tout de même – tenter de. J'ai découvert l'existence d'Olivier Greif au travers d'une interview de Philippe Hersant, dans laquelle il disait toute son admiration pour ce musicien, mort à 50 ans – soit plus vieux que Mozart mais plus jeune que Beethoven. J'avais commandé ce disque de confiance et étais bien “tombé”.
La Sonate de requiem est une œuvre d'environ une demi-heure, quatre mouvements, pour violoncelle et piano ; lesquels, en dehors de la clarinette, sont les deux instruments qui m'atteignent le plus facilement – non : le plus directement. Pièce grave, austère et parfois coléreuse, fantomatique et habitée par les morts. Les morts de qui ? À chacun les siens. Il y a là des relents de Primo Levi, des arrière-plans de camps, et aussi, sans doute, des morts plus intimes. Des violences du piano, presque toujours dans les graves, et des stridences au violoncelle – des cris.
Et puis, rapidement, comme s'excusant d'être là, dans le premier mouvement, cette courte mélodie de boîte à musique, avec sa danseuse mécanique tournant sur elle-même. Et, plus loin, cet écho rapidement étouffé de fête foraine, des flons-flons égorgés. Et encore d'autres choses, beaucoup, que je me sens bien incapable de traduire en mots, ici.
Néanmoins, je vais le faire tout de même – tenter de. J'ai découvert l'existence d'Olivier Greif au travers d'une interview de Philippe Hersant, dans laquelle il disait toute son admiration pour ce musicien, mort à 50 ans – soit plus vieux que Mozart mais plus jeune que Beethoven. J'avais commandé ce disque de confiance et étais bien “tombé”.
La Sonate de requiem est une œuvre d'environ une demi-heure, quatre mouvements, pour violoncelle et piano ; lesquels, en dehors de la clarinette, sont les deux instruments qui m'atteignent le plus facilement – non : le plus directement. Pièce grave, austère et parfois coléreuse, fantomatique et habitée par les morts. Les morts de qui ? À chacun les siens. Il y a là des relents de Primo Levi, des arrière-plans de camps, et aussi, sans doute, des morts plus intimes. Des violences du piano, presque toujours dans les graves, et des stridences au violoncelle – des cris.
Et puis, rapidement, comme s'excusant d'être là, dans le premier mouvement, cette courte mélodie de boîte à musique, avec sa danseuse mécanique tournant sur elle-même. Et, plus loin, cet écho rapidement étouffé de fête foraine, des flons-flons égorgés. Et encore d'autres choses, beaucoup, que je me sens bien incapable de traduire en mots, ici.
"je sais que je vais probablement dire des conneries et que, à raison, Georges va se foutre de moi."
RépondreSupprimerJ'aimerais bien connaître la raison de cette humilité...
Parce que Georges, quoi ! Parce que Georges ! Vous vous rendez compte, Marine ? Georges, quoi, merde !
RépondreSupprimerbin non justement. Je ne le connais pas moi, Georges. Alors je ne me rends pas compte de l'importance de son avis pour Didier. Il semble très impressionné ^^
RépondreSupprimerMarine, c'est tout simple : Georges EST musicien, donc il connaît la musique. Et moi, non. Donc, si je dis des conneries (ce qui est probable), lui va s'en apercevoir tout de suite.
RépondreSupprimerIl n'y a, là-dedans, aucune humilité de mauvais aloi, je crois : juste la reconnaissance d'un savoir que je ne possède pas et ne possèderai jamais.
Impressionné ? Oui, évidemment. Les gens qui savent des choses que j'ignore m'impressionnent toujours. et ils sont nombreux...
@Didier
RépondreSupprimerMais sauf erreur de ma part, il ne nous a pas beaucoup fait profité de son savoir jusqu'à ce soir. J'ai peut-être loupé des épisodes.
Et il n'est aucunement besoin d'être musicien pro pour sentir la musique, comme vous le faites d'ailleurs. Ou d'autres.
RépondreSupprimerMarine : non, Georges ne fait pas profiter de son savoir. en tout cas, il ne donne pas de cours magistraux, mais on peut aussi lire entre les lignes et tenter de saisir un truc ou deux : c'est excitant.
RépondreSupprimerPour le reste, je crois que vous avez tort. c'est comme si vous me disiez qu'il n'est pas besoin de comprendre l'italien pour apprécier la langue italienne. Ce matin, précisément, ces gens qui parlaient de la Grande fugue et illustraient leurs propos de courtes phrases au piano, eh bien... je ne comprenais à peu près rien et m'en suis senti très frustré.
Je ne vois vraiment pas pourquoi je devrais me foutre de vous, en l'occurrence. Je n'ai jamais interdit à quiconque de "parler musique", il me semble, pas plus que de "parler littérature" ou de "parler peinture". Je suis seulement comme vous, je supporte mal qu'on dise trop de conneries, et ça n'a vraiment rien d'original.
RépondreSupprimerMarine, pardonnez-moi, mais je n'ai aucune envie de "vous faire profiter de mon savoir", ni ce soir ni aucun autre soir.
Didier, je vous entends.
RépondreSupprimerEt je suis d'accord avec vous sur l'agacement que produit un cours magistral dans ces colonnes de commentaires. Je ne le lis pas, d'ailleurs, lorsque j'en rencontre.
Mais si je vous suis bien, je pense que Georges a très peu de respect pour nous, les autres commentateurs. Je ne vois rien d'intense "entre" les lignes dont il nous gratifie. Mais je n'ai pas le code ou peut-être devrais-je changer de lunettes.
Ou sans doute ne sommes-nous pas dignes d'avoir autre chose, nous, les gens d'en-bas.
Moi je dis ça...vous savez.
Mais je ne vous demande rien, Georges. Voyez comme la vie est bien faite!
RépondreSupprimer(Nos comms se sont croisés.)
En outre, un "savoir", le mot était mal choisi. J'aurais dû dire son vécu musical.
Symboliquement... j'ai pas trouvé mieux.
RépondreSupprimerPiano, violoncelle, clarinette et camps de la mort, ça me fait penser au Quatuor pour la fin du temps de Olivier Messiaen (qui est très bien).
RépondreSupprimerIl y a du Greif sur jiwa.fr, je m'en vais l'écouter.
l'Hoegaarden c'est pas mal non plus.
RépondreSupprimerSans citron.
Ca me rappelle une soirée à Bruxelles dans un troquet que j'aurai volontiers classé au patrimoine mondial de l'humanité: A La Mort Subite. Je n'étais déjà plus un nourisson et en suis sorti vivant. Mais un peu moins quand même.
J'irai écouter votre disque quelque part dès que je le pourrais. Vous en parlez bien.
Visiblement Marine vous n'avez jamais vécu avec un musicien. Qui ne partage rien. Qui donne sa musique quand il la joue en public. Mais c'est tout. Je dirais qu'on a donc de la chance qu'il ne soit pas mutique - j'en connais. Et qu'on ne soit pas obligé de deviner TOUT ce qu'il pense. J'en connais aussi.
RépondreSupprimer@ Didier , il devrait y avoir bientôt des nouvelles sur le front de la musique - sinon des camps...
Aujourd'hui, journée “mondaine” chez des blogueurs des Yvelines, avec tout un tas de guest stars réactionnaires !
RépondreSupprimerPas de billet ni de commentaires avant ce soir, donc. Au plus tôt.
« J'aurais dû dire son vécu musical. »
RépondreSupprimerOuais, OK, c'est ça, on va dire, AMHASICLOL.
@Geargies:
RépondreSupprimerCertes! Mais j'en connais de très près, et des "intelligents" si vous voyez ce que je veux dire. Qui vivent dans et pour la musique depuis toujours. J'ai notamment un ami qui n'est que 1er Prix du CNMP de violon, 1er Prix de composition, 1er prix de direction d'orchestre.
Après quoi il est parti apprendre le violon baroque à Vienne (Il estime que c'est là-bas qu'il a appris le violon, en fait). Et a épousé une claviciniste, amie de moi. De surcroit des gens charmants, affables et courtois, qui n'écrasent pas les autres et ne crient jamais à la "connerie" des béotiens.
Des gens bien quoi. Rares. Je les aime, qu'ils le sachent s'ils lisent ici. Ils doivent bien se marrer d'ailleurs^^.
Ils ont quand même travaillé avec Jordi Savall et d'autres que je ne nommerai pas parce que ça serait trop transparent. Et je respecte leur incognito. Je peux vous dire que les musiciens, même et surtout baroqueux, sont des déconneurs de première classe, des bons vivants. Pas des tristes dans leur tour d'ivoire. Et pas des muets ni des aigris méprisants!
^^
RépondreSupprimerJe ne sais pas si vous parlez bien de musique, et d'ailleurs ça ne veut pas dire grand chose.
RépondreSupprimerMais vous en parlez ici de telle façon qu'aussitôt j'ai envie d'écouter cette musique. Que ce soit pour Primo Lévi, la boîte à musique, le violoncelle ou les flons flons. (Je connais Monpou grâce à vous, je ne suis pas sûre de l'orthographe)
CNSMP, pardon.
RépondreSupprimer"Mais vous en parlez ici de telle façon qu'aussitôt j'ai envie d'écouter cette musique"
RépondreSupprimercomplètement d'accord avec vous, Mère Castor. C'est la seule chose qui compte.
C'est toute la question de la critique: impressionniste ou savante.
Bon week-end à tous
La critique impressionniste, c'est celle qui vient avant la pointilliste ?
RépondreSupprimerBeuche, t'as rien pigé du tout. La critique impressionniste, c'est la critique sympa, quoi, tu vas arrêter de couper les poireaux en huit ou je te dénonce aux flic de Libération !
RépondreSupprimerEt le CNSMP, c'est le grand rival du TLMSB.
RépondreSupprimerTu vois ?
Écoutez, Monsieur de la Fuly : l'impressionnisme, c'était bien avant l'Occupation. Alors pouet-pouet camembert, vos menaces de me dénoncer à l'armée dépurative, hein !
RépondreSupprimerN'importe quoi, Beuchy ! Ça c'est les bas rocks, et encore, à la louche normande AMHA.
RépondreSupprimerT'as p'têt' raison Jojo, mais moi j'préfère les coustellous à la gardoise, s'tu veux.
RépondreSupprimerMais j'aime bien le baroque à la siclol aussi, alors chui open pour la Résistance aussi quoi...
Et Adrienne Flambard, Beuchy, t'en penses quoi au fait ? Je crois que Carine a la registration touffue, si tu veux mon avis, on va dire à la base, c'est ce qui fait qu'on se comprend, elle et moi…
RépondreSupprimerVous voulez tuer un blog ?
RépondreSupprimerConvoquez le méchant Georges et son troupeau d'avatars.
Et t'as besoin de te cacher pour dire ce genre de conneries, mon gros courageux ?
RépondreSupprimerA bas les anonymes, et vive Georges !
RépondreSupprimerEncore une admiratrice de choix pour Jojo !
RépondreSupprimerHilarant, cet extrait, Georges ! Merci !
RépondreSupprimerBon, Didier, qu'est-ce que vous foutez là ? Y a personne pour tenir ce bistrot ou quoi là ?!
RépondreSupprimer