Ayant refermé le roman de Houellebecq sur sa dernière phrase – laquelle me sert de titre –, j'en suis arrivé à me persuader que le personnage le plus important en était le chauffe-eau : même Robbe-Grillet dans ses plus mornes productions n'avait su accomplir un tel exploit.
Dans l'épilogue d'une cinquantaine de pages, qui, tout comme dans Les Particules élémentaires, s'échappe dans le futur, la lacération maniaque, l'éparpillement subi par le cadavre de Michel Houellebecq apparaît comme une préfiguration du sort de l'humanité dans son ensemble, et encore davantage de ce qu'on appelle les œuvres humaines.
Que dire de plus, à propos de La carte et le territoire ? Rien pour le moment. Laissons du temps au temps, comme balbutiait la vieille momie, et offrons-nous le luxe d'une seconde lecture d'ici quelques mois. Rien sinon ceci, que ce roman n'étend pas le champ de son auteur, qu'il serait même plutôt un retour “sur ses bases”, celles des Particules justement, une variation. C'est dire que les lecteurs de Houellebecq vont très probablement l'aimer, et que les réfractaires le demeureront. – Et maintenant, revenons à Alexandre Zinoviev.
Dans l'épilogue d'une cinquantaine de pages, qui, tout comme dans Les Particules élémentaires, s'échappe dans le futur, la lacération maniaque, l'éparpillement subi par le cadavre de Michel Houellebecq apparaît comme une préfiguration du sort de l'humanité dans son ensemble, et encore davantage de ce qu'on appelle les œuvres humaines.
Que dire de plus, à propos de La carte et le territoire ? Rien pour le moment. Laissons du temps au temps, comme balbutiait la vieille momie, et offrons-nous le luxe d'une seconde lecture d'ici quelques mois. Rien sinon ceci, que ce roman n'étend pas le champ de son auteur, qu'il serait même plutôt un retour “sur ses bases”, celles des Particules justement, une variation. C'est dire que les lecteurs de Houellebecq vont très probablement l'aimer, et que les réfractaires le demeureront. – Et maintenant, revenons à Alexandre Zinoviev.
Finalement il est bon ou pas ce Houellebecq? Je vous sens dubitatif sur ce coup là. Laissons du temps au temps, comme balbutiait la vieille momie, et offrons-nous le luxe d'une seconde lecture d'ici quelques mois. sonne un peu comme une déception.
RépondreSupprimerIl est bon si on a aimé les précédents. Mais il ne va pas au-delà. Or, depuis ses deux premiers, j'ai la faiblesse de penser que Houellebecq a en lui la possibilité non d'une île mais d'un grand roman "balzacien", un de ces romans qui met à nu non seulement l'époque mais aussi celle qui va suivre. Peut-être me gouré-je, comme le pense M. Yanka.
RépondreSupprimerDidier : MH/Balzac ! Peut-on foutre un peu la paix aux morts SVP.
RépondreSupprimerAttention, ça commence bientôt (ici).
RépondreSupprimerEn espérant que, cette fois, Houellebecq ne fera pas faux bond à Finkielkraut.
Martin Lothar : on vous a fait croire que Balzac était mort ?
RépondreSupprimerChieuvrou : décidément vous êtes irremplaçable (vous aussi) ! J'avais totalement oublié cette émission et, grâce à vous, je n'ai manqué que les cinq premières minutes.
Merci Chieuvrou, je récouterai avec beaucoup de plaisir cette dernière émission de Finky.
RépondreSupprimerMerci Chieuvrou, je récouterai avec beaucoup de plaisir cette dernière émission de Finky.
RépondreSupprimerNon, il est mauvais, ce Houellebecq ; c'est même le plus mauvais des Houellebecq. Je viens de le terminer, consterné. Un minable patchwork de différents pastiches de son propre style. Je lisais l'homme depuis 1994, je crois que je vais arrêter.
RépondreSupprimerArrêtez de lire l'homme, commencez à lire ses livres.
RépondreSupprimer"Il est bon si on a aimé les précédents. Mais il ne va pas au-delà."
RépondreSupprimerJe n'aime pas beaucoup Houellebec, mais je ne le déteste pas non plus. J'ai du mal à comprendre qu'on l'encense et qu'on le dézingue autant. Je n'ai pas réussi à finir "La possibilité d'une île" et 'ai failli flancher à la moitié de celui-ci, mais je suis allée jusqu'au bout à cause de la dernière phrase (en titre de ce billet), qui aurait pu aussi bien être le titre du livre. Je crois que Didier peut attendre longtemps un roman balzacien, c'est fichu, il y a de moins en moins de Balzac, de polar, de roman, dans les romans de M.H. Ils sont envahis par la végétation, les flaques de Wikipedia et les paragraphes qui viennent peut-être de nouvelles publiées dans "Nous deux" ou de romans Harlequin. Va savoir, on s'en rendra peut-être compte au fil du temps. C'est curieux qu'on parle de plagiat à cet effet, comme si le lierre qui grimpe sur le poteau et le masque plagiait le poteau. Je vois assez bien un prochain roman de Houellebec encore plus englouti, avec des passages recopiés ci et là tout aussi banals, de plus en plus nombreux, et de moins en moins d'écriture.
Et, évidemment, j'oublie toujours une lettre à Houellebecq.
RépondreSupprimerWelbek.
Nitch.
Chopenoheur.
Bonjour, je ne suis pas totalement d'accord avec Didier Goux (surtout pas sur le personnage du chauffe-eau).
RépondreSupprimerOui, je suis un fan de MH, mais je prétend garder mon esprit critique... Ici le personnage de Jed EST MH, plus que le personnage MH, et les deux ensamble font comprendre très bien la dernière idée de MH sur la vie, la vieillesse, l'oeuvre, l'art et la mort. Et sur l'amour aussi, qui existe brièvement et ne sauve personne car cela se termine comme il a commencé: sans raisons compréhensibles.
C'est un roman moins fort que d'autres de MH (selon moi meilleure que Platoform) mais ce texte étend la pensée de MH à propos du vieillessement: à co^té de l'espoir dans la clonation et de l'euthanasie, il y a aussi la simple acceptation de la vieillesse, de sa solitude et ses maladies, et enfin de la mort, rendue juste en peu plus supportable par les médicaments anti-douleur.
Et il y a l'idée de l'art: pas de vitalisme, mais une tentative de "décrire la rèalité". L'hyperbolisme que MH employe comme son chiffre styilistique empèche à bien de critiques d'en apprécier le réalisme foncièr.
C'est quand me^eme un grand roman philosophique.
Michel Houellebecq vieillit avec una grande dignité et une éxtraordinaire intelligence des limites que la vie nous impose.