Donc, il convient de tenir compte de ce que ces connards se voient dans le miroir. Ils sont nombreux, mais, en même temps, pas trop. Une faucille, un marteau. Le genre de chose dont on aurait tendance à s'excuser, un peu comme la croix gammée. Mais en fait, non. On ne s'excuse jamais d'avoir plongé dans les plus atroces cloaques du XXe siècle – au contraire, on s'en glorifie. Vous ne me croyez pas ? Tenez, prenez l'exemple de ce crétin septuagénaire. Il s'appelle Rémi Bégouen. Et il raconte ça. Bref, il avoue qu'il est un con, qu'il s'est agenouillé devant tous les dictateurs du XXe siècle, et il en est fier, et il trouve que toutes les manifs sont bonnes à prendre, mais il n'y va pas parce que, ce petit vieillard, son arthrose l'en empêche.
Ils en sont là, nos vieillards d'extrême-gauche : ils pensent que la révolution est à nos portes, mais enfin leurs muscles les trahissent. Ils sont ridicules, certes, mais ce n'est pas une raison pour se foutre de leurs gueules. Ils ont passé quarante ans à attendre le grand soir, et ils s'imaginent que le grand soir est là, pour une affaire de retraite. Ils sont drôles, mes ruminants.
Rajout du 22 octobre, dix heures du matin : Précisons que ma diatribe d'hier soir n'a rien à voir avec un quelconque clivage gauche/droite : mon indignation eût été exactement la même face à un nazillon cacochyme se vantant de son engagement passé dans la légion Charlemagne. Du reste, avoir soutenu le PC soviétique dans les années cinquante et soixante, puis la dictature de Mao les décennies suivantes, ce n'est pas être de gauche, c'est être simplement nuisible. S'en vanter revient à cracher sur les fosses communes des millions de victimes et à insulter les familles de ces morts. La honte devrait être leur seul sentiment, à ces suppôts de tyrannie. Mais comment être accessible à la honte, lorsqu'on est installé depuis toujours dans le camp du Bien éternel ?
Ils en sont là, nos vieillards d'extrême-gauche : ils pensent que la révolution est à nos portes, mais enfin leurs muscles les trahissent. Ils sont ridicules, certes, mais ce n'est pas une raison pour se foutre de leurs gueules. Ils ont passé quarante ans à attendre le grand soir, et ils s'imaginent que le grand soir est là, pour une affaire de retraite. Ils sont drôles, mes ruminants.
Rajout du 22 octobre, dix heures du matin : Précisons que ma diatribe d'hier soir n'a rien à voir avec un quelconque clivage gauche/droite : mon indignation eût été exactement la même face à un nazillon cacochyme se vantant de son engagement passé dans la légion Charlemagne. Du reste, avoir soutenu le PC soviétique dans les années cinquante et soixante, puis la dictature de Mao les décennies suivantes, ce n'est pas être de gauche, c'est être simplement nuisible. S'en vanter revient à cracher sur les fosses communes des millions de victimes et à insulter les familles de ces morts. La honte devrait être leur seul sentiment, à ces suppôts de tyrannie. Mais comment être accessible à la honte, lorsqu'on est installé depuis toujours dans le camp du Bien éternel ?
Retour de manif. Beaucoup, beaucoup de monde à Lannion. De loin la plus importante des manifs en nombre. 12 000 manifestants ? Peut-être un peu plus. Belle ambiance.
RépondreSupprimerMais à l'inverse du natif réservé et circonspect qui rumine sa hargne sans en montrer la moindre trace, enfonçant le flegme anglois dans un doux euphémisme, lui, le latin, s'il aime cultiver son jardin et ausssi y ruminer ses humeurs, tient le plus souvent à exploser en des diatribres matinées de jurons espagnols sonores et détonnants. Invariablement il en assène les variantes à ceux qui ont l'étonnement d'être présent à l'heur de l'affront, le déshonneur apportés par la télé, les journaux … Il faut dire qu'en ce moment le choix ne manque pas .
RépondreSupprimer« L’homme ne doit plus exister en tant qu’homme. Mais en tant qu’atome de la communauté. S’il était absolument nécessaire de trouver un nom pour définir le régime de Lénine, ce ne serait ni empire ni royauté ni république, mais internat (pas internationale). »
RépondreSupprimerMerci à Madame Mnouchkine… et respect ! Enfin la culture qui s’exprime par une autre bouche dégoût que celle de cet enfoiré de Depardieu qui soutient Sarko et répète à l’envi son mépris pour “la rue”.
RépondreSupprimerSainte napolitaine aux mains pleines de feux,
RépondreSupprimerRose au coeur violet, fleur de sainte Gudule,
As-tu trouvé ta Croix dans le désert des cieux ?
Roses blanches, tombez ! vous insultez nos Dieux,
Tombez, fantômes blancs, de votre ciel qui brûle :
- La sainte de l'abîme est plus sainte à mes yeux !
L'ordre de la cagoule ou pas loin. Abject !
RépondreSupprimerAh oui, ce ruminant est remarquable dans son illumination. Je me permets néanmoins, mon très cher Didier, de vous rappeler que votre Bonnet d'âne, journaliste, a une rubrique "ferme ta gueule", ce qui pour un journaliste est tout autant singulier.
RépondreSupprimerVotre asile de fous est une belle brochette....
que ne laissez vous donc pas cet illuminé avec ses illusions perdues...
RépondreSupprimerFaut bien que vieillesse se passe, non?
Ceci dit c'est affligeant.
Très amusant cher Didier, je vous remercie de me donner des nouvelles de quelqu'un de ma famille qui est bien discret ...avec nous ...
RépondreSupprimeret depuis si longtemps..
grâce a vous j'ai lu son billet ......sa cécité politique cache peut être une terrible culpabillité ..allez fureter du côté de la Maison de l'Armateur du Havre!! Ah! Ah
Une seule chose me parle dans les extraits piqués par Georges. Celui-ci:
RépondreSupprimerL’homme ne doit plus exister en tant qu’homme. Mais en tant qu’atome de la communauté.
C'est exactement le rêve de Margaret Thatcher qui niait les sociétés et ne reconnaissait que les individus.
Ca laisse assez pantois non?
Je n'ai pas très bien compris votre commentaire, cher Lediazec. Mais si vous voulez signifier que le grand Nerval et l'ordre de la cagoule, en vérité, ne font qu'un, vous vous fourvoyez, d'autant que le poète, après qu'on l'a retrouvé pendu, au petit matin, dans une rue de Paris, ne portait qu'un chapeau - suprême élégance, n'est-ce pas ?
RépondreSupprimerSinon je salue à son juste mérite le travail d'archiviste auquel s'est livré Georges, qui m'y a obligé aussi n'y comprenant plus rien...
RépondreSupprimer"Faut bien que vieillesse se passe, non?"
RépondreSupprimerJe n'en suis pas totalement convaincu : même septuagénaire, c'est le genre à vous signer des ordres d'exécution comme qui rigole, pour peu que ses petits copains s'en viennent au pouvoir… Et à assister aux fusillades le cigare cubain à la bouche, même…
Le drame de notre pays c'est que nous avons des Bogdanov pour nous parler de science, des Sarkozy pour nous parler de nous, et des Mélanchon pour nous parler du communisme.
RépondreSupprimerEt vous autres pour "illuminer le monde de votre intelligence" non ?
RépondreSupprimerC'est très lâche de vous attaquer ainsi à un de vos "aliénés"préféré Monsieur Goux, à votre manque de finesse vous alliez votre manque de ... mais passons.
Alors ces vapeur pré-nuptiales sont passées ? La prochaine fois, prenez une camomille avant de vous mettre au lit. C'est plus de votre âge que le Whisky, pensez à vos artères et à votre petit coeur ... si tendre encore !
Christophe B.:
RépondreSupprimerOn l' r'trouvé au petit jour
Pendu comme un drapeau en berne
d'vant l'tapis franc de nos amours
Dans la rue de Mortefontaine...
(Mac Orlan)
Didier: vous êtes jaloux des vieux révolutionnaires heureux... (Moi aussi, hein)
C'est la retraite des sûris.
Je l'avais lu (c'est rare car je ne lis pas vraiment ce blog mais le titre de ce billet m'avait intrigué dans votre blogroll sous tranxene).
RépondreSupprimerCette lecture m'avait bien étourdi et je m'étais dit (en ricanant) : "voilà une saine lecture pour Didier".
Je suis heureux de constater que cela n'a pas manqué. Je me demande même si ce billet n'a pas été rédigé spécialement pour vous...
Comme d'habitude, tout le monde bavarde pendant que je dors !
RépondreSupprimerJuste ça, pour la Pecnaude : en quoi est-ce lâche d'attaquer quelqu'un frontalement et en signant de son vrai nom ? Vous pouvez trouver cela mal venu, ou exagéré (ce l'est : on appelle ça une charge), mais lâche, franchement, je ne vois pas.
"Devant le Propriétaire suprême, nous devenons tous des — gueux égaux ; jusqu'à
RépondreSupprimerprésent on pouvait n'être, à côté de son voisin, qu'un « gueux », un « pauvre diable »:
désormais toute distinction s'efface, tous étant des gueux, et la Société communiste se
résume dans ce qu'on peut appeler la « gueuserie » générale.
Quand le prolétaire aura réussi à réaliser la « Société » qu'il a en vue, et dans
laquelle doit disparaître toute différence entre riche et pauvre, il sera un gueux ; mais
être un gueux est pour lui être quelque chose, et il pourrait faire de ce mot « gueux »
un titre aussi honorable qu'est devenu le titre de « bourgeois » grâce à la Révolution.
Le gueux est son idéal, et nous devons devenir tous des gueux."
(Stirner, 1844)
Didier: je crois que La Pecnaude place la lâcheté dans le fait que vous avez la charge lourde contre de doux inoffensifs qui ne font de mal à personne. Je ne sais plus où, dans les commentaires de Ruminances, l'un d'eux demande aux communistes libertaires de se rassembler. Ils sont deux en Loire-Atlantique, un seul dans un autre département. Le nôtre, celui de Ruminances, se décrit comme un petit cheval fringant qui galope dans entraves dans les vignes illuminées. Il ne faut pas attaquer trop fort les rêveurs et les poètes.
RépondreSupprimerSans entraves, pardon.
RépondreSupprimerEt la Pecnaude vous place très haut, et vous dit lâche comme on dit d'un grand qui attaque un petit.
"Alors ces vapeur pré-nuptiales sont passées ? La prochaine fois, prenez une camomille avant de vous mettre au lit."
RépondreSupprimerCa doit probablement s'appeler le contraire de la lâcheté. Courage? Bravitude? Bravour?
Fredi, je n'ai pas envie de faire une exégèse de la pensée de Thatcher, mais le communisme et elle sont un peu aux antipodes.
RépondreSupprimerRespecter l'individu c'est précisément le rempart contre le totalitarisme.
Je ne connais pas l'âge de M. Goux.
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