Les proverbes ne disent que très rarement la vérité ; le plus souvent, ils disent même n'importe quoi, comme tout bas-du-front pourrait s'en aviser s'il prenait la peine de réfléchir à leur contenu. Prenons-en deux (presque) au hasard.
L'HABIT NE FAIT PAS LE MOINE. Je suis tout à fait désolé d'avoir à le dire, mais lorsque par hasard vous croisez un homme vêtu d'une robe brune ceinte d'une cordelette à la taille, et surtout si vous êtes à moins de cinq kilomètres de Cluny ou de Saint-Benoît-sur-Loire, eh bien il y a de très fortes chances qu'il s'agisse effectivement d'un moine. De même, si dans le métro vous voyez monter trois mâles de 20 à 25 ans vêtus de survêtements à faire dégobiller n'importe quel semi-esthète et la tête enfoncée dans des capuches, vous ne penserez sans doute pas spontanément qu'ils sont cadres dans une boîte de conseil informatique et qu'ils s'habillent comme ça uniquement pour tromper leur monde. En revanche, il est exact que, sur le nombre de filles habillées comme des pierreuses que l'on peut croiser chaque jour, très peu finalement vous feront payer leurs prestations en numéraire.
IL N'Y A PAS DE SOTS MÉTIERS. Un rapide examen de votre propre boulot et de ceux de vos proches connaissances vous montrera immédiatement l'inanité criante de ce proverbe. Vous serez même obligé d'admettre qu'en réalité il n'y a presque que des sots métiers – et qu'ils sont de plus en plus nombreux à mesure que le monde devient davantage modernœud. C'est au point que les anciens métiers nobles qui perdurent trouvent le moyen de se parer d'une auréole de sottise afin de ne pas trop jurer sur l'ensemble. Ainsi le paysan s'est-il dans un premier temps scindé en cultivateur et éleveur, avant de se muer en exploitant agricole. Statut provisoire, on peut en être sûr : il sera demain un entrepreneur terrien voire un manager de sols nourriciers. Ce jour-là, il n'y aura vraiment plus que des sots métiers.
En revanche, les clichés et autres lieux communs, trop souvent décriés, recèlent souvent, eux, une grande et précieuse part de vérité – mais c'est généralement une vérité désagréable. Ils seront l'objet d'un prochain billet. Ou peut-être pas. Car, comme dit le proverbe : souvent blogueur varie.
L'HABIT NE FAIT PAS LE MOINE. Je suis tout à fait désolé d'avoir à le dire, mais lorsque par hasard vous croisez un homme vêtu d'une robe brune ceinte d'une cordelette à la taille, et surtout si vous êtes à moins de cinq kilomètres de Cluny ou de Saint-Benoît-sur-Loire, eh bien il y a de très fortes chances qu'il s'agisse effectivement d'un moine. De même, si dans le métro vous voyez monter trois mâles de 20 à 25 ans vêtus de survêtements à faire dégobiller n'importe quel semi-esthète et la tête enfoncée dans des capuches, vous ne penserez sans doute pas spontanément qu'ils sont cadres dans une boîte de conseil informatique et qu'ils s'habillent comme ça uniquement pour tromper leur monde. En revanche, il est exact que, sur le nombre de filles habillées comme des pierreuses que l'on peut croiser chaque jour, très peu finalement vous feront payer leurs prestations en numéraire.
IL N'Y A PAS DE SOTS MÉTIERS. Un rapide examen de votre propre boulot et de ceux de vos proches connaissances vous montrera immédiatement l'inanité criante de ce proverbe. Vous serez même obligé d'admettre qu'en réalité il n'y a presque que des sots métiers – et qu'ils sont de plus en plus nombreux à mesure que le monde devient davantage modernœud. C'est au point que les anciens métiers nobles qui perdurent trouvent le moyen de se parer d'une auréole de sottise afin de ne pas trop jurer sur l'ensemble. Ainsi le paysan s'est-il dans un premier temps scindé en cultivateur et éleveur, avant de se muer en exploitant agricole. Statut provisoire, on peut en être sûr : il sera demain un entrepreneur terrien voire un manager de sols nourriciers. Ce jour-là, il n'y aura vraiment plus que des sots métiers.
En revanche, les clichés et autres lieux communs, trop souvent décriés, recèlent souvent, eux, une grande et précieuse part de vérité – mais c'est généralement une vérité désagréable. Ils seront l'objet d'un prochain billet. Ou peut-être pas. Car, comme dit le proverbe : souvent blogueur varie.
Hé ho ! J'ai été pendant 20 ans cadre dans une société de conseil informatique, j'étais habillé d'une cravate à chier pas "de survêtements à faire dégobiller n'importe quel semi-esthète".
RépondreSupprimerValidation totale. Nique les proverbes !
RépondreSupprimerQuant aux clichés, ils font tellement peur que les écrivains en viennent à écrire n'importe quoi. Leurs personnages agissent désormais en dépit du bon sens. Ils nous semblent morts, alors.
Cher Didier,
RépondreSupprimerEn parlant de métiers, j'ai en face de moi des légions d'étudiants qui disent vouloir, je cite, "bosser / taffer dans l'événementiel". Vous qui parlez couramment le modernœud, pourriez-vous m'expliquer en quoi cela consiste ?
P.S. : Merci de m'avoir fait découvrir le mot "pierreuse", qu'à ma grande honte je ne connaissais pas. Décidément, mon vocabulaire laisse à désirer...
Je doute qu'il existe des sots métiers. En revanche, que des métiers rendent sots, ça, je le crois sans peine.
RépondreSupprimerLa Gerbille,
RépondreSupprimerLa prééminence des métiers du tertiaire a totalement vidé le Travail de sa substance. Nos emplois n'ont plus de réelle importance.
Nous faisons de la communication, du management robotisé, du marketing pour débiles, nous rédigeons des articles qui ne veulent rien dire et qui ne contiennent rien de véritablement important, qui ne contribuent en rien à la société dans laquelle nous vivons et nous sommes de plus en plus nombreux dans ce cas. Une nuée d'inutiles mutlipliant les taches inutiles.
Responsable de la communication dans une grosse boîte, c'est un sot métier. Plus sot que balayeur, carriste, fraiseur, mineur, pompiste, agriculteur...
C'est ainsi, c'est la société telle que nous l'avons voulue.
(Il faut bien gagner sa vie toutefois, je ne blâme personne)
"habillées comme des pierreuses"
RépondreSupprimerOh, le vieux mot qui revient en roulant comme un petit caillou sur le pavé mouillé.
http://www.la-borne.org/
RépondreSupprimer(Désolée, Didier, décidément. Sais pas faire fonctionner les liens, rhâ.)
RépondreSupprimerDe grâce, un peu d’ indulgence pour les proverbes. Celui de l’ habit de moine nous met en garde sur le fait que les gens ne sont pas toujours ce qu' ils paraissent être.
RépondreSupprimerLe paraître ne dit pas obligatoirement l’ être. On n’ est jamais sûr avec qui on a affaire si on s’ en tient uniquement à l’ apparence. Le moine peut pour divers raisons revêtir un autre habit.
J’ ai toujours adoré dans la Recherche la scène dans laquelle le narrateur dans le petit train de Balbec se trompe au sujet d’ une dame solitaire lisant la Revue des deux mondes. Comme elle est laide et vulgaire ce dernier la prend pour une tenancière de maison close puis il découvre ( le petit clan Verdurin ayant envahi le train,) que cette dame est la princesse Sherbatoff, femme de grande naissance, la perle du salon Verdurin.
Notez Didier, on peut toujours renverser les proverbes, ce qui aboutit au pertinent Le moine ne fait pas l'habit...
RépondreSupprimerEn tout cas, l'un de vos commentateurs émérites a écrit dans la soute à commentaires, il n'y a pas si longtemps, ceci : "Pour vivre cachés vivons heureux."
Je crois que c'est vrai.
Et celui-là:
RépondreSupprimer"les corbeaux volent le bec en avant, l'hiver sera froid!"
@Bab
RépondreSupprimerJe sais ce que signifie "bosser dans l'évènementiel", si, si! C'est le boulot de ma nièce, métier que je viens de découvrir.
Si ça vous intéresse, je pourrais expliquer les attributions de ces salariés. Je précise que ce ne sont pas des branleurs/euses, catégorie réservée à leurs chefs.
D'accord avec vous mais pourquoi vous adressez-vous particulièrement aux travailleurs ?
RépondreSupprimer@ Dorham:
RépondreSupprimer"Responsable de la communication dans une grosse boîte, c'est un sot métier. Plus sot que balayeur, carriste, fraiseur, mineur, pompiste, agriculteur..."
Ce n'est pas vrai: c'est un métier à plus forte valeur ajoutée. On s'en tape la coquillard, que "l'activité" que l'on fait ait une importance ou pas DANS L'ABSOLU. Ce qui compte, c'est ce que votre travail procure à ceux qui en ont besoin, ou qui pensent en avoir besoin. Et responsable de la com, quand c'est bien fait, ça crée autrement plus de valeur que de balayer la rue, même quand c'est bien fait...
Et je me joins à Bab. Le mot "pierreuse" est superbe. Je n'utiliserai plus que celui-ci désormais.
Moi, ce que j'aime, c'est le tableau de Bosch... en plus du texte, bien entendu!
RépondreSupprimerOn dirait du Maester ou du Gotlib... pas le texte, le tableau.
Laurent l'Anonyme
Heimdal,
RépondreSupprimer(...) Enfin...
(...) Sans vouloir être désagréable...
(...) Vous avez déjà travaillé dans la communication ? Vous savez vraiment ce que c'est et quelles sont les techniques (des techniques répondant absurdement aux tendances) employées ?
(...)
Vous faites un éloge de la vacuité en l'espèce...
« c'est un métier à plus forte valeur ajoutée »
RépondreSupprimerQu'est-ce qu'on se marre…
Et coach aussi, c'est un metier sans sucres ajoutés...
RépondreSupprimerEn fait, ces interrogations sur la vacuité de certains métiers réveillent en moi les interrogations que j'ai eues sur la crise qui a commencé en 2008.
RépondreSupprimerQu'est ce que cette crise?
Pourquoi, alors que des salopard ricanoïdes spéculent de et à l'autre bout du monde, je peux me retrouver au chômage du jour au lendemain?
En fait... qu'est ce que la richesse? Pourquoi un pays est-il riche ou pauvre?
La richesse, c'est avoir ce dont on a besoin. Etre plus riche que les autres, c'est avoir ce dont les autres ont besoin, mais qu'ils n'ont pas.
En dehors de cela, je ne vois pas...
A la lumière bienfaisante de ma réflexion, je me dis qu'effectivement, un responsable com ne produit pas de richesse, puisqu'il n'a rien dont on ait besoin et en tous cas, rien que les autres nous envieraient...
Mais est-ce un sot métier...? Peut-on condamner, dans une époque individualiste, celui qui a le talent de faire prendre des vessies pour des lanternes, l'illusioniste qui réussit à vendre du vent, le batteleur, le tricheur, l'hypnotiseur, qui a le talent de s'en mettre plein les fouilles en faisant croire qu'il thaumaturgise...?
Non!
Par contre, je suis sûr que je ne suis pas né trop tôt, mais trop tard!
Qu'est ce que je fais en ce monde?
O vous tous, ma peine est profonde
Priez pour le pauvre Laurent... fût-il anonyme!
Laurent, le Sus-cité
Laurent,
RépondreSupprimerC'est un métier malin ? c'est cela que vous voulez dire ? Une bonne planque ?
Assurément.
(et puis ça laisse beaucoup de temps pour discuter sur internet)
"Ce n'est pas vrai: c'est un métier à plus forte valeur ajoutée. On s'en tape la coquillard, que "l'activité" que l'on fait ait une importance ou pas DANS L'ABSOLU. Ce qui compte, c'est ce que votre travail procure à ceux qui en ont besoin, ou qui pensent en avoir besoin. Et responsable de la com, quand c'est bien fait, ça crée autrement plus de valeur que de balayer la rue, même quand c'est bien fait..."
RépondreSupprimerOn va demander aux éboueurs de laisser vos ordures devant chez vous.
(trois jours sans essence et c'est Armageddon, non, mais de qui se moque-t-on ?)
Planque? Je ne pense pas! Ce sont de gens qui travaillent, probablement même beaucoup... ou disons qui bougent beaucoup.
RépondreSupprimerPar contre, ils sont à peu près inutiles, excepté probablement pour ceux qui en vivent.
Néanmoins... ils sont un repère cardinale dans notre société... et c'est là que je trouve ça triste, car c'est un reflet d'une dénaturation évidente des valeurs sociales.
Laurent l'Anonyme
On confond Bosch et Bruegel, par ici.
RépondreSupprimerPenser que la communication, la publicité sont des métiers inutiles c'est méconnaître grandement le fonctionnement de notre société.
RépondreSupprimerC'est ce qu'on appelle un lapsus... une lacune, voulais-je écrire! Honte sur moi!
RépondreSupprimerOui! Brueghel... bien sûr, Brueghel... évidemment Brueghel... idiot que je suis!
Laurent l'Anonyme
Qu'essaie-t-il de récupérer le mec sur le toit?
RépondreSupprimerdes crêpes?
et on remarque que dans les Flandres anciennes flottait déjà le drapeau turc. Cauchemar?
RépondreSupprimerTzatza,
RépondreSupprimerOu au contraire, savoir de quoi on parle. Vous pouvez créer des utilités vous savez. Par exemple, vous créez l'écran plasma, vous créez l'utilité du poste de celui qui les fabrique...
Pourtant...
"pierreuse" ... on retourne à Balzac ?
RépondreSupprimerÀ tous : incapable de me connecter à vos sottises, ni aux miennes, ni à rien...
RépondreSupprimerCa va, Didier?
RépondreSupprimerJe ne sais pas où tu veux en venir Dorham.
RépondreSupprimerCarine, je crois que ce sont des camemberts sur le toit. Il n'y a pas un proverbe arabe qui dit "Tirer ses flèches contre les fromages" ?
je ne parle pas espagnol..mais "ça" me parle depuis quelque temps :"Cría cuervos y verás cómo te sacan los ojos"
RépondreSupprimerJe me suis parfois demandé qui pouvait inventer ces conneries pittoresques ? J'imagine une espèce de rebouteux de la langue, siégeant sur la place du village avec le Gille. On n'invente plus de proverbes aujourd'hui, personne n'ose?
RépondreSupprimerTzatza,
RépondreSupprimerNulle part, cela n'a pas d'importance en fait...