Le petit livre de Paul Veyne portant ce titre est en tous points passionnant. J'aurais également eu tendance à le qualifier de dérangeant si ce mot n'avait été à ce point et aussi bassement prostitué par Modernœud et sa troupe de cirque.
Parvenu à la moitié de l'ouvrage, le lecteur comprend déjà que la réponse à la question posée sera in fine quelque chose comme : oui et non. Ou bien encore : oui, mais pas comme nous l'entendrions. En tout cas, il sent bien que ce ne sera ni un oui massif ni un non univoque.
Car ce qui excite dès l'abord les papilles cérébrales, dans ce livre, c'est le problème des vérités concurrentielles et de leur faculté de cohabiter dans un même espace physique, historique et mental : on peut croire aux mythes ET savoir qu'ils relèvent du merveilleux, en tout cas pour partie. On peut tenir pour avérée l'existence d'Ulysse ET savoir qu'aucun humain, jamais, n'a rencontré de cyclopes. Veyne donne en exemple cette peuplade de l'Éthiopie (dont le nom m'échappe, et je manque de courage pour tourner les pages à rebours) qui tenait pour assuré que le léopard était un vrai chrétien et que, à ce titre, il respectait les jours de jeûne prescrits par l'église copte, soit les mardis et vendredis ; cela n'empêchait nullement les gardiens, ces mêmes jours, de protéger et surveiller leurs troupeaux exactement comme durant le reste de la semaine. Parce qu'ils savaient que le léopard était chrétien, mais il savaient aussi, en même temps et sur un autre plan, qu'il pouvait néanmoins décider de se tortorer un agneau.
La cohabitation pacifique (mais pas toujours...) de ces vérités “concurrentes” est difficile à concevoir pour un entendement formaté au modernisme. Pourtant, il ne me semble pas que nous soyons totalement détachés de ce mode de pensée. Après tout, un chrétien tenant pour assurées l'existence de Dieu, la vie éternelle, la résurrection des corps, n'en aura pas moins, face à l'idée de sa propre mort, de celles de ses parents, enfants, amis, etc., une attitude très semblable à celle de l'athée en acier trempé : les deux vérités coexistent, celle de la vie éternelle et celle de la disparition irrémédiable.
J'entends mon athée qui commence à ricaner, lui qui, tout dégoulinant d'esprit scientiste, se croit indemne de ces momeries. Pour lui, pas de Dieu, pas de création du monde, pas de repos le septième jour, etc. Mais il croit dur comme fer qu'un jour, il y a quinze milliards d'années, un point d'une énergie et d'une densité infinies a explosé, donnant naissance au temps, à l'espace, à l'univers. D'un côté : un univers créé ; de l'autre : une absence de créateur – les deux vérités cohabitent sans problème.
Restons un instant sur ce fameux Big Bang, d'ailleurs. Qu'est-ce donc que ce noyau initial d'où tout est sorti ? Que signifie une énergie et une densité infinies ? Et ce noyau, où était-il puisqu'il n'y avait rien ? On voit bien que la théorie du Big Bang est totalement absurde (je n'ai pas dit fausse, j'ai dit absurde...) et que, logiquement, personne n'aurait dû y accorder le moindre crédit, hormis deux ou trois paysans attardés s'il restaient des paysans attardés au milieu de tous nos exploitants agricoles. Or, tout le monde y croit très facilement, sans la moindre preuve bien entendu, uniquement parce que la théorie a été proférée par nos producteurs de vérité les moins discutables : les scientifiques. À partir du moment où la source ne saurait être remise en cause, tout ce qu'elle charrie devient vérité, mais une vérité qui ne chasse pas les anciennes, qui prend place parmi elles. C'est ainsi que Modernœud peut révérer le Big Bang tout en continuant de dauber sur Dieu et sa création, sans percevoir là la moindre contradiction.
Alors que, tout de même, ce point d'énergie infinie qui, en explosant, en se révélant, crée à la fois l'espace, la matière et le temps...
Nous nous sommes un peu éloignés de Paul Veyne, de ses Grecs et de leurs mythes, pour le coup – mais c'est que l'univers est bien vaste et le temps incertain. On tâchera d'y revenir, une fois la lecture achevée, si on a l'impression d'y avoir compris quelque chose.
Parvenu à la moitié de l'ouvrage, le lecteur comprend déjà que la réponse à la question posée sera in fine quelque chose comme : oui et non. Ou bien encore : oui, mais pas comme nous l'entendrions. En tout cas, il sent bien que ce ne sera ni un oui massif ni un non univoque.
Car ce qui excite dès l'abord les papilles cérébrales, dans ce livre, c'est le problème des vérités concurrentielles et de leur faculté de cohabiter dans un même espace physique, historique et mental : on peut croire aux mythes ET savoir qu'ils relèvent du merveilleux, en tout cas pour partie. On peut tenir pour avérée l'existence d'Ulysse ET savoir qu'aucun humain, jamais, n'a rencontré de cyclopes. Veyne donne en exemple cette peuplade de l'Éthiopie (dont le nom m'échappe, et je manque de courage pour tourner les pages à rebours) qui tenait pour assuré que le léopard était un vrai chrétien et que, à ce titre, il respectait les jours de jeûne prescrits par l'église copte, soit les mardis et vendredis ; cela n'empêchait nullement les gardiens, ces mêmes jours, de protéger et surveiller leurs troupeaux exactement comme durant le reste de la semaine. Parce qu'ils savaient que le léopard était chrétien, mais il savaient aussi, en même temps et sur un autre plan, qu'il pouvait néanmoins décider de se tortorer un agneau.
La cohabitation pacifique (mais pas toujours...) de ces vérités “concurrentes” est difficile à concevoir pour un entendement formaté au modernisme. Pourtant, il ne me semble pas que nous soyons totalement détachés de ce mode de pensée. Après tout, un chrétien tenant pour assurées l'existence de Dieu, la vie éternelle, la résurrection des corps, n'en aura pas moins, face à l'idée de sa propre mort, de celles de ses parents, enfants, amis, etc., une attitude très semblable à celle de l'athée en acier trempé : les deux vérités coexistent, celle de la vie éternelle et celle de la disparition irrémédiable.
J'entends mon athée qui commence à ricaner, lui qui, tout dégoulinant d'esprit scientiste, se croit indemne de ces momeries. Pour lui, pas de Dieu, pas de création du monde, pas de repos le septième jour, etc. Mais il croit dur comme fer qu'un jour, il y a quinze milliards d'années, un point d'une énergie et d'une densité infinies a explosé, donnant naissance au temps, à l'espace, à l'univers. D'un côté : un univers créé ; de l'autre : une absence de créateur – les deux vérités cohabitent sans problème.
Restons un instant sur ce fameux Big Bang, d'ailleurs. Qu'est-ce donc que ce noyau initial d'où tout est sorti ? Que signifie une énergie et une densité infinies ? Et ce noyau, où était-il puisqu'il n'y avait rien ? On voit bien que la théorie du Big Bang est totalement absurde (je n'ai pas dit fausse, j'ai dit absurde...) et que, logiquement, personne n'aurait dû y accorder le moindre crédit, hormis deux ou trois paysans attardés s'il restaient des paysans attardés au milieu de tous nos exploitants agricoles. Or, tout le monde y croit très facilement, sans la moindre preuve bien entendu, uniquement parce que la théorie a été proférée par nos producteurs de vérité les moins discutables : les scientifiques. À partir du moment où la source ne saurait être remise en cause, tout ce qu'elle charrie devient vérité, mais une vérité qui ne chasse pas les anciennes, qui prend place parmi elles. C'est ainsi que Modernœud peut révérer le Big Bang tout en continuant de dauber sur Dieu et sa création, sans percevoir là la moindre contradiction.
Alors que, tout de même, ce point d'énergie infinie qui, en explosant, en se révélant, crée à la fois l'espace, la matière et le temps...
Nous nous sommes un peu éloignés de Paul Veyne, de ses Grecs et de leurs mythes, pour le coup – mais c'est que l'univers est bien vaste et le temps incertain. On tâchera d'y revenir, une fois la lecture achevée, si on a l'impression d'y avoir compris quelque chose.
Didier, pour information, les scientifiques ne "produisent" aucune vérité. Ils préfèrent démolir leurs propres théories en les poussant à leurs limites. Un jeu d'enfant.
RépondreSupprimerL'étiquette "scientifique" portée sur le revers du veston ne transmute pas un charlatan, même médiatisé, en scientifique.
Gas : je pensais non aux scientifiques eux-mêmes mais à l'image qui est la leur à l'époque moderne.
RépondreSupprimerLe titre de votre billet me fait rire.
RépondreSupprimerDemain, je lirai la suite.
Très bon billet !
RépondreSupprimerLe plus important dans les mythes, légendes et autres scientifismes, ce n'est pas affirmer leur véracité (qui relève de la croyance), mais savoir de quelle façon ils influencent les actions individuelles et donc le mouvement de la société.
Je crois que vous amalgamez un peu vite les faits et les personnes. Compte tenu de l'état actuel de nos connaissances et de nos observations, le Big Bang est la théorie (avec tout ce que ce mot contient de relatif) la plus vraisemblable et la plus communément acceptée, de la transformation et de l'évolution de l'univers, partant d'une énergie infinie contenue en un espace ponctuel et se transformant en une énergie basse contenue dans un espace évoluant dans des dimensions infinies. Au passage, l'énergie se transforme en matière selon un principe d'équivalence théorisé par Einstein (E=Mc). Pas plus, pas moins. Pour le temps, c'est une autre histoire si j'ose dire. Pour de nombreux physiciens, le temps n'existerait pas en tant que dimension.
RépondreSupprimerLe Big Bang ne décrit donc pas comment a été établi l'état de départ de ce processus, encore moins s'il y a ou pas un démiurge bricoleur qui l'a mis au point. Compte tenu de la barrière d'observation qui nous empêche d'observer l'état de l'univers à ce moment là et compte tenu des limites théoriques de la physique qui nous empêchent de théoriser cet état là, on a tendance à confondre "Début du processus" avec "Création du monde ex nihilo". Le Big Bang est une fluctuation quantique du vide. Mais le vide n'est pas le NEANT. Entre l'instant du Big Bang et aujourd'hui, c'est une période de la vie de l'univers. Il y en a peut-être eu d'autres avant, il y en aura peut-être d'autres après, sous une autre forme.
Personne ne le sait, sauf les croyants qui ont réponse à tout et n'hésitent pas à inventer des légendes pour combler les trous de nos connaissances. Commodément, ils appellent cela la foi. Symétriquement, les athées sont à mettre dans le même sac, au sens où ils nient l'hypothèse démiurgique sans plus de preuves que les croyants pour le contenu de leurs fables. Les agnostiques sont les seuls à être conscients que rien n'est vraiment prouvé, que la connaissance de la nature est fortement limitée par nos capacités de perception et d'interprétation. Bref que l'on ne sait rien ou si peu et qu'il est outrecuidant d'inventer des histoires à dormir debout ou de tout nier en bloc.
De là à affirmer que ceux qui n'adhèrent pas à l'explication métaphysique soient qualifiables de "Modernoeuds", il y a un pas difficile à franchir. D'autant plus que je ne vois pas bien le rapport avec ceux que vous qualifiez ordinairement de "Modernoeuds" – des neuneu de gauche si j'ai bien compris- que je suis aussi enclin que vous à stigmatiser..
Duga
Duga : vous avez sans doute raison pour Modernœud : le terme n'est peut-être pas tout à fait adapté ici. Mais c'est que je cafouille encore un peu, car le mot est tout frais, il faut que j'apprenne à le connaître, à le manier...
RépondreSupprimerSinon, loin de moi l'idée de “stigmatiser” ceux qui, comme vous dites, n'adhèrent pas à l'option métaphysique, dans la mesure où je n'y adhère pas moi-même.
Cela étant, si j'étais croyant et avais envie de vous titiller, je vous glisserais que votre "barrière d'observation", elle n'est pas venue là toute seule...
En tout cas, merci de vos précisions, même si mon propos n'étais évidemment pas de discuter de la réalité du Big Bang, ce qui aurait été parfaitement fat de ma part.
Il y a deux barrières d'observation. La première est d'ordre purement physique. Vous savez sûrement que, lorsqu'on observe l'univers, plus on voit loin, plus on "remonte le temps" au sens où l'on peut observer ce qui s'est passé il y a longtemps. Or, pour voir, il faut de la lumière. Et, pour faire simple, la lumière n'a pu se "libérer " qu'au bout de 300 millions d'années. Autrement dit, on aura beau faire, on ne verra jamais (au sens oculaire du terme) ce qui s'est passé avant, c'est à dire dérrière cette barrière infranchissable..
RépondreSupprimerL'autre barrière est physiologique. Nos moyens de perception et d'interprétation (nos yeux et notre cerveau avec ses capacités intellectuelles) sont limités et dérisoires par rapport à la nécessité d'observer tout ce qui fait la réalité de la matière, c'est à dire la nature et le comportement des particules élémentaires. On a recours à des artefacts tels que les accélérateurs de particules, eux mêmes limités par l'énergie à mettre en jeu. La question est donc de savoir si la nature ressemble vraiment à ce que nous en percevons. Très humblement et très subjectivement, je pense que non.
Effectivement, une des bonnes questions est de se demander si ces limites ont été imposées par la nature de la physique dont nous faisons partie à notre manière et de la matière dont nous sommes faits
Ou bien s'il y a un dessein, un frein une limite sciemment posée par un démiurge égoïste et calculateur, visant à faire en sorte que nous ne sachions jamais ce que nous sommes et ce dans quoi nous évoluons.
Ces veinards de croyants ont déjà lu les réponses dans quelques ouvrages de circonstance. Pour les autres, reste le fructueux questionnement et le doute qui va avec.
Permettez moi à l'occasion de vous faire part d'une réflexion personnelle. J'ai l'impression que vous mourez (c'est une formule) d'envie d' être croyant. A tout le moins, vous regrettez de ne pas réussir à l'être. Il va de soi que rien ne vous oblige à me répondre sur ces assertions qui touchent l'intime et la profondeur de l'être.
Duga
Bingo Duga ! j'ai rarement vu un commentaire (ou plutôt 2) aussi percutant et pertinent à la fois !
RépondreSupprimerJe ne traiterai que du premier sujet car en tant que paysan attardé, j'ai à la fois la faiblesse de croire au big-bang et à un Dieu créateur sans savoir exactement où se termine l'action du second et quand démarre l'énergie du premier...
L'Eglise catholique n'a jamais nié la théorie de la construction évolutive du monde, sachant parfaitement que la description biblique contient à la fois une vérité profonde et sa description mythologique dont les images ne sont que des images justement ! Vouloir faire adhérer les catholiques (et autres tenant de la bible) à une lecture littérale de cet ouvrage, c'est de l'escroquerie intellectuelle pure et simple, comme savent si bien le faire les simplificateurs contemporains qui croient encore que Galilée aurait été condamné simplement pour avoir affirmé la rotation de la terre !
Bref, le texte fondateur sur le sujet est l'encyclique de Pie XII Humani generis qui va jusqu'à estimer possible que l'homme ait été créé, corporellement, à partir de matières préexistantes (la formule est vague et autorise toutes les hypothèses de la science), tout en maintenant que son âme lui a été directement insufflée par Dieu.
Sur le big-bang, il faut sans doute lire le dernier Bogdanov qui voient dans cet instant "le visage de Dieu" en quelque sorte...
En résumé, ce serait dommage de faire passer les catholiques pour des gens manquant de subtilité et d'intelligence ou directement pour de dangereux fondamentalistes !
Duga : je ne suis pas un scientifique de formation, mais je savais tout de même cela, bien sûr. Il n'empêche que je trouve l'idée de cette "lumière captive" très titillante pour l'esprit (tout en n'étant pas croyant, je vous le rappelle) – sur un plan "poétique" si vous voulez.
RépondreSupprimerEt il me semble qu'Antoine (que je salue au passage) a raison de souligner que la position de l'Église est plus subtile et nuancée que l'image que vous en donnez et qui, pardonnez-moi de vous le dire, aurait plutôt tendance à réduire la portée de ce que vous dites plutôt que de renforcer votre exposé.
Vous aviez lu ça ? http://www.yankay.net/opusxvii/index.php/et-cest-pourquoi-allah-est-grand/
RépondreSupprimerNon seulement je l'avais lu mais j'avais même laissé un commentaire (idiot, cela va de soi) ! Cela dit, je l'avais oublié, donc vous avez bien fait de me le re-signaler.
RépondreSupprimerÀ propos, je me demande bien ce qu'il fout, notre Ygor Yanka, à ne plus publier ni commenter nulle part. J'espère qu'il est occupé à nous écrire un vrai beau livre : ce serait vraiment sa seule excuse valable...
Le lien de Pakounta...
RépondreSupprimer@ Antoine
RépondreSupprimerMerci pour la qualité et la modération de votre commentaire.
J'ose penser que la préoccupation la plus profonde de chaque être humain est de savoir : Pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien ? J'irai jusqu'à dire que tout le reste n'est qu'affaire de détails au sujet desquels on peut se chamailler à l'infini. Et parmi ces détails, il y a les points de vue religieux. Vous remarquerez que je n' ai cité aucune religion en particulier. En fait, je prends le fait religieux dans sa globalité au sens où il émane totalement d'une démarche strictement humaine visant à combler les vides interrogatifs de l'espèce…humaine (Qu'est ce que la vie ?, Quoi après la mort ? etc…) De ce point de vue là, c'est très bien fait, j'oserais presque dire, très bien markété. Il est juste nécessaire de réactualiser de temps en temps le dogme en fonction de l'air du temps afin qu'il ne paraisse pas trop "décalé". Pour faire référence au texte de Mr Goux, texte qui est à l'origine de cet échange, nos chers amis grecs qui se demandaient ce qu'était le vent, avaient "inventé" le dieu Eole pour combler ce vide.
Cette mythologie est tombée en désuétude au fur et à mesure que l'on a pris conscience que ce phénomène était plus naturel que surnaturel. Qui sait si les religions auxquelles une grande majorité de l'humanité adhère ne subiront pas le même sort ? Même si l'hypothèse démiurgique reste une hypothèse, faute de mieux.
Je n'ai rien lu des 2 pitres Bogdanov. Je sais seulement qu'ils considèrent que l'image radioélectrique du "bruit de fonds" de l'univers* représenterait le visage de dieu. Ben voyons ! Ces messieurs auraient réussi l'exploit inédit de concilier irrévocablement le fait religieux et le fait scientifique. Trop forts les frangins.
Cette image est l'ultime image "détectable" de ce qu'était l'univers à l'age de 300 millions d'années, age en deça duquel la lumière était retenue par la gravitation extrême prévalant depuis le Big Bang. (Voir mes posts précédents)
Duga
@ Mr Goux
RépondreSupprimerEn fait, toute la physique, et particulièrement la physique quantique a une dimension poétique. Comme vous le savez sûrement, le fait que les particules peuvent être à la fois, onde immatérielle et matière, être à la fois ici et ailleurs, être corrélées de telle manière que la vitesse indépassable de la lumière puisse être dépassée etc…Vu de loin, on pourrait considérer que cela relève de la pensée magique, au même titre que….la pensée religieuse.
Comme je le faisais remarquer à Antoine, je ne "vise" pas particulièrement la pensée catholique. Si je vise quelque chose, c'est la pensée religieuse et tout ce qu'elle contient, disons, de factice, d'illusion, de préfabriqué. Le simple fait qu'il y ait de multiples pensées religieuses, adaptées aux lieux, aux personnes et ré-adaptées dans le temps suffit à les décrédibiliser à mes yeux. Mais je conçois bien qu'elles aient une fonction d'utilité pour ceux qui les adoptent, sans omettre ceux qui s'en servent.
La position de l'Eglise, puisque vous la citez, sera obligatoirement de plus en plus sensible et nuancée qu'elle ne l'a été. Tant qu'il n'y avait pas d'alternative, elle pouvait se payer le luxe de forcer la pensée par tous les moyens, y compris des moyens qu'elle est censée réprouver. Si elle veut survivre, elle devra s'adapter de plus en plus souvent et de plus en plus vite à des réalités tangibles qu'elle réprouvait auparavant faute de contradicteurs crédibles. Il arrivera bien un jour ou elle devra abandonner, l'enfer, le paradis, la marche sur l'eau, le célibat des prêtres, le sang du christ, l'immortalité de l'âme et toutes ces sortes de…choses. Elle pourra toujours garder la fin du monde car physiquement, quelque chose de ressemblant peut très bien arriver.
Duga
Duga : le fait qu'un phénomène soit naturel plutôt que surnaturel n'a rien à voir avec Dieu. Car Dieu (dans l'hypothèse où il existerait) me semble devoir échapper à toute alternative de ce type, étant le créateur de toutes choses, donc du "naturel" comme du surnaturel.
RépondreSupprimerD'autre part, Dieu (toujours s'il existe) est impossible à appréhender par un cerveau humain, il est hors de tout entendement, il me semble. Par conséquent, pourquoi s'étonner si ses représentations soient différentes çà et là ? Et même de ce qu'il puisse être un ou plusieurs ?
Effectivement, vu comme ça, tout est possible.
RépondreSupprimerJe voulais simplement exprimer le fait que les mythologies avaient inventé des dieux multiples comme explications à des phénomènes dont ils ne comprenaient pas les mécanismes de fonctionnement (Le vent, la foudre, le feu etc…) Quand on a su que le vent était une circulation d'air entre des zones de haute et basse pression*, la "fonction" du dieu Eole n'avait plus lieu d'être. Cette obsolescence est peut-être le sort qui attend les derniers dieux qui sont encore au catalogue divin de l'humanité.
* Comme je ne connais pas bien la mythologie, peut-être y avait il un dieu pour la haute pression et un dieu pour la basse pression ?
Duga
Didier, je souscris des deux mains à ton commentaire de 15.15 ! sur tous les plans !
RépondreSupprimerDuga : l'Eglise n'adapte pas sa doctrine aux réalités tangibles : elle adapte sont comportement, son attitude. Quant au discours, il n'a pas franchement varié en 2000 ans... les dogmes n'ont pas bougé d'un iota même s'ils sont exprimés différemment... La discipline évolue, mais nous professons la même foi que les Apôtres.
Vous me semblez trop intelligent pour vous en tenir aux caricatures et aux simplifications et pour ne pas percevoir les subtilités et les nuances qui donnent l'impression qu'un discours change quand la forme seule est affectée...
PS, Didier : la seule différence entre le catholicisme et les autres religions, c'est que Dieu s'y est révélé, ce qui donne une perception de son Etre sans doute la plus proche de sa réalité inconnaissable...
RépondreSupprimer@ Antoine : RDV Mercredi
RépondreSupprimerDuga