Le camarade CSP, qui semble se prénommer Thierry dans le civil, est obsédé par les étrangers basanés. Par les hordes fascistes qui s'apprêtent à déferler sur la France, aussi, mais ça c'est normal, c'est son fond de commerce de petit besanceniste appliqué. Pour les étrangers, c'est un peu plus surprenant, mais enfin chacun ses obsessions, et je serais mal venu, sur ce sujet, de lui jeter la pierre. Ce qui est surtout amusant, ce sont les contorsions auxquelles il se sent obligé pour aborder le thème. Son billet de vendredi commençait ainsi :
Hier soir, j'ai pris le métro. Oui, je sais : il m'arrive des choses exceptionnelles, parfois. Pour aller voir Mamour qui vit dans un "quartier sensible", on dit comme ça je crois. À la quasi-fin de la ligne, je me suis rendu compte que j'étais le seul Blanc dans toute la rame. Et là, je me suis dis in petto...
Je vous laisse aller lire la suite si ça vous chante. Pour résumer très brièvement, s'ensuivait un exercice assez piteux (il arrive au camarade d'être bien meilleur, dans ce registre) où il feignait de se mettre dans la peau d'un gros-beauf-facho-raciste-etc. crevant de trouille devant tous ces “bougnoules” et ces “nègres” (les termes sont de CSP lui-même, comme on peut aller vérifier : il les aime beaucoup et les emploie souvent) et s'imaginant qu'il est en train de vivre la fin du monde occidental. Et le billet se concluait comme suit :
Hier soir, j'ai pris le métro. Oui, je sais : il m'arrive des choses exceptionnelles, parfois. Pour aller voir Mamour qui vit dans un "quartier sensible", on dit comme ça je crois. À la quasi-fin de la ligne, je me suis rendu compte que j'étais le seul Blanc dans toute la rame. Et là, je me suis dis in petto...
Je vous laisse aller lire la suite si ça vous chante. Pour résumer très brièvement, s'ensuivait un exercice assez piteux (il arrive au camarade d'être bien meilleur, dans ce registre) où il feignait de se mettre dans la peau d'un gros-beauf-facho-raciste-etc. crevant de trouille devant tous ces “bougnoules” et ces “nègres” (les termes sont de CSP lui-même, comme on peut aller vérifier : il les aime beaucoup et les emploie souvent) et s'imaginant qu'il est en train de vivre la fin du monde occidental. Et le billet se concluait comme suit :
Bon, non, évidemment. Je ne me suis pas dit ça. J'ai un cerveau en étant de marche, moi. Je me suis contenté de constater que ah oui, tiens, je suis le seul Blanc dans la rame. Et c'est tout, il ne s'est rien passé d'autre. Comme les 364 autres jours où ça m'arrive, quoi. Et après, j'ai continué d'écouter Nine Inch Nails sur le MP3. Tout de même, on dirait pas, mais il se passe de drôles de choses, dans certaines cervelles, parfois...
Donc, il ne s'est pas dit ça, notre camarade. On est tenu de croire qu'il ne se l'est pas dit. Sauf que, pour l'écrire en rentrant chez lui, il a bien fallu peu ou prou qu'il se le dise tout de même. Il a au moins été nécessaire qu'il remarque cette incongruité : que l'on peut se trouver être le seul blanc dans une rame du métro toulousain ; que c'est même devenu une banalité de la vie quotidienne. Qu'il la remarque et qu'elle le frappe suffisamment pour qu'il éprouve le besoin de la chasser de sa tête, parce que c'est mal de voir la réalité, en la faisant endosser sous forme de caricature assez poussive au facho fantasmé qui lui sert de monstre-étalon à toute heure du jour et, on l'imagine, surtout de la nuit. Ce billet, c'est une sorte de On purge bébé, dans lequel Feydeau cède la place à Fedayin – ne demeure que le vaudeville. On les perçoit à peu près, les réflexions qui se sont formées dans ce cerveau à peine moins bodybuildé que l'enveloppe chargée de le promener dans les quartiers “sensibles” ; on la voit assez bien, l'espèce d'auto-exorcisme qui s'est jouée là, entre les stations Capitole et Bamako. Expulsion violente du démon, lequel a bien dû se défendre un moment, d'où le recours aux purgatifs les plus musclés, tels que “nègres” et “bougnoules”, ces mots dont CSP se pourlèche plus souvent qu'à son tour, mais toujours bien entendu sous forme de fascisto-citation, si je puis dire.
En fait, ce qu'on entend le plus clairement résonner, dans ce billet, c'est la chansonnette que se fredonne le petit Thierry pour y trouver le courage de considérer tout ce qui lui arrive comme parfaitement naturel. Courage, mon Thierry : Mamour est au bout de la ligne. Bientôt, tout cela ne sera plus qu'un mauvais rêve…
Waciste.
RépondreSupprimerExcellent, Didier!
RépondreSupprimerJ'espère que "Mamour" est noire ou un petit peu colorée pour le moins. A moins que sa présence chez les "sensibles" ne soit un acte de résistance ou une tentative de reconquête, je ne vois pas comment il pourrait en aller autrement.
Quoi qu'il en soit, je souhaite à Thierry "bonne bourre" ça rime, pour l'oreille, avec "Mamour".
Du grand art cette vivisection !
RépondreSupprimerMoi il m'arrive d'être la seule blonde dans une rame.
RépondreSupprimerEt là je m'interroge. Est-ce que mon vernis est bien assorti à mon pull ?
Nicolas : twa-même !
RépondreSupprimerJacques Étienne : Ou bien encore, elle loge là parce qu'elle vit avec trois thunes. Dès qu'elle sera un peu plus à son aise financièrement, elle fera comme les autres, elle changera de quartier.
PRR : Oh, un petit sourire en coin, sans plus...
C'est normale, puisque vous êtes blonde ! Soyons cohérents avec nous-mêmes, quoi, merde...
RépondreSupprimerC'est curieux mais j'aurais vu Mamour au masculin? Non? Geargies
RépondreSupprimerAh mais non ! Il est très “hétéro-centré”, le camarade ! Attaché à une vision très occidentalo-bourgeoise de la sexualité, j'veux dire.
RépondreSupprimer(À moins qu'un détail m'ait échappé, ce qui est possible...)
"Je ne me suis pas dit ça. J'ai un cerveau en étant de marche, moi. Je me suis contenté de constater que ah oui, tiens, je suis le seul Blanc dans la rame. Et c'est tout, il ne s'est rien passé d'autre. Comme les 364 autres jours où ça m'arrive, quoi. Et après, j'ai continué d'écouter Nine Inch Nails sur le MP3."
RépondreSupprimerExcellente démonstration du fait qu'ils savent ; qu'aussitôt enregistrée la réalité dans leur tête, ils débranchent leur cerveau (à l'évidence, "J'ai un cerveau en état de marche" est un symptôme freudien qui signifie exactement le contraire) ; et, pour finir, crotte de nez sur l'étron, qu'ils se flattent d'être des gros boeufs ("Et après, j'ai continué d'écouter Nine Inch Nails sur le MP3").
Les mêmes qui se vantent de "continuer à écouter Nine Inch Nails sur le MP3" vont vous agonir d'insultes parce que vous n'êtes pas assez "cultivé" et que vous défendez le "matérialisme ultra-libéral".
Noir c'est blanc, et blanc c'est noir.
Si j'ose dire.
Ah, oui, je voulais glisser une petite remarque ironique sur ce que notre pousseur de fonte appelle de la musique, et puis ça m'est sorti de l'idée.
RépondreSupprimerDe toute façon, je ne sais même pas ce que c'est, mais vu les goûts du gamin, je vois à peu près le genre.
C'est bien beau tout ça, mais le 2 janvier, je fais combien de portion de foie gras au lave-vaisselle ?
RépondreSupprimerT'es givrée, Mamou-ou-our ! Tu vas faire fuir tout le monde, avec tes recettes de cauchemar !
RépondreSupprimer« Les mêmes qui se vantent de "continuer à écouter Nine Inch Nails sur le MP3" vont vous agonir d'insultes parce que vous n'êtes pas assez "cultivé" et que vous défendez le "matérialisme ultra-libéral". »
RépondreSupprimerLà, les gars, vous me permettrez de faire le carême, hein, j'ai assez donné dans le genre onvadir. Déjà que Didier Goux élitise à donf et qu'il fait cuire son foie gras au lave-vaisselle, je ne vais pas en plus en rajouter sur la bathmologique démence au cube que CSP dévide à plein régime comme d'autres font des décasyllabes.
Georges, je vous autorise à faire relâche pour cette fois. Si vous voulez, vous pouvez même reprendre une tranche de gigot découpé à la tondeuse à gazon.
RépondreSupprimerSuperbe dissection. "Comment je me suis dédoublé ou ma vie gauchiste".
RépondreSupprimer"je fais combien de portion de foie gras au lave-vaisselle ?"
RépondreSupprimerQuelqu'un peut-il me dire si le temps de cuisson est moindre au sèche-linge?
Georges:
RépondreSupprimer"Là, les gars, vous me permettrez de faire le carême, hein,"
Si vous voulez, je prends le relais. Vous voulez?
Carine, vous avez les pleins pouvoirs. Je vous laisse même une caisse de Pauillac pour les débriefings après vous être tapée Nicolas, Suzon et Dorham.
RépondreSupprimerEn cas d'urgence, contactez l'adjudant Maque, il saura où me trouver.
Ouhlà! Attention à ce que vous dites naïfs humoristes, le dernier qui s'est moqué de "Mamour" s'est aussitôt vu promettre une vengeance rien moins que policière!
RépondreSupprimerMeuh oui! Le Gros Trotsk se vantait d'avoir un Joli Pôpa Flic! Mamour est fille de policier! En "bleu marine" précisait il l'idiot, avec la dévotion dû au fonctionnaire chéri.
Et le susdit Beau Père allait mettre en
branle tous ses réseaux, tous les moyens de l'Adminstration pour châtier l'impudent moqueur!
Le communiste adore le népotisme et le lynchage!
Jean Marcheur : ouh la, j'ai vachement peur tout d'un coup ! D'autant que je vois très bien le pandore en question décrocher son téléphone pour appeler ses potes d'Évreux :
RépondreSupprimer« Allô, les gars ? Oui, c'est le Brigadier Mamour, là... le père de Philomène Mamour, la fiancée du p'tit gars Comité. Il faudrait que vous alliez exploser sa race à un gros fachiste du Plessis-Hébert qu'a mal causé de l'héritière Mamour. Je compte sur vous, hein ? Et vive la révolution prolétarienne mondiale, les gars ! »
J'ai hâte d'y être...
Je peux venir filmer ? J'ai un trou dans mon planning, vers la fin janvier ?
RépondreSupprimerj'vois déjà bien le truc : on met les Maîtres chanteurs à plein tube, je fais un traveling sur la case. Une main frappe…
RépondreSupprimerDans un coin du jardin, près de la niche de Swann, Suzon cueille du cresson, à quatre pattes, en sifflant la Marseillaise.
RépondreSupprimer(…)
Je n'y tiens plus : j'appelle Laure Adler pour qu'elle nous obtienne des subventions de la région Poitou-Charentes. Pour le casting, j'ai des idées qui déchirent, mais j'peux pas en parler ici.
RépondreSupprimerCatherine : tout plein de portions!!!
RépondreSupprimerChère Catherine, vous n'auriez pas une recette pour machine à laver le linge, genre "foie gras au torchon" quoi...
RépondreSupprimerPluton, moi j'en ai une :
RépondreSupprimerC'est ma grand-mère Nicole qui me l'a transmise : L'andouille au torchon.
Vous invitez Nicolas à déguster des ortolans, et, au moment où il se met la tête sous le torchon, vous faites un nœud (ça en fait deux d'un coup) et vous serrez très fort. Ensuite, vous placez le tout dans le lave-linge, cycle essorage long à 12000 tours minutes.
D'accord, il faut recracher les quelques neurones rances (il y en a très peu), mais je vous assure : le reste, avec un bon Sauternes, ça le fait.
Je peux pas manger de nicolas, ma religionme l'interdit. Par contre le foi gras à la machine à laver..... Geargies
RépondreSupprimerPluton, si bien sûr mais j'aime les expériences !
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerGeorges,
RépondreSupprimernon, une caisse entière, là ça fait beaucoup.
Je garde juste Nicolas. Une bouteille suffira.
Quoiqu'il en dise le camarade CSP, j'ai l'impression qu'il a du mal à l'endosser son costume de citoyen du monde. On le sent gêné aux entournures. Cet hypocrite n'avouera jamais qu'il se sent soulagé quand il prend le métro en sens inverse.
RépondreSupprimerIl est jeune semble-t-il. Plus tard il fondera une famille, cherchera un appart en centre-ville au prix prohibitif, mettra ses mômes dans le privé et, qui sait, se répandra sur les blogs pour dénoncer l'arnaque.
Je viens de m'apercevoir que ce billet était le 2000e de ce blog. N'est-ce pas trop d'honneur pour le camarade CSP ?
RépondreSupprimerRien n'est trop beau pour la Patrie !
RépondreSupprimerAh ! Mais ce qu'on peut rigoler sur ce blog! Inouï !!!! Merci à tous !
RépondreSupprimerKeski sont vulgaires dans les comments, j'ai pas osé mettre un mot... Il ferait bien de modérer, il a l'air de confondre dialogue et poubelle....
RépondreSupprimerMeuh non Geargies !!! Ne le prenez pas côomme ça, vous finiriez par confondre une andouille au torchon et un con en suaire ! M'enfin!!!! Wouarff ;))
RépondreSupprimerBravo pour ce billet, et pour cette exploration en règle du mode de fonctionnement de cet abruti. J'ai fréquenté un peu son blog à un moment, mais j'ai du me rendre à l'évidence : ce n'est pas la réalité qui intéresse CSP, c'est l'idéologie.
RépondreSupprimerIl semble qu'il évolue un peu cependant, car comme le souligne très finement ton billet, même si c'est pour caricaturer ses soi-disants ennemis politiques, il a du néanmoins considérer la réalité en face.
Aïe.