Faites l'expérience vous-mêmes, si vous ne me croyez pas. Annoncez sur votre blog, ou au café, à la cantine d'entreprise, chez vos amis bobos voire dans le clandé de Lulu la Nantaise, annoncez disais-je que vous venez d'arrêter de fumer. Aussitôt, vous allez voir sortir de terre, tels des zombis romériens, une moisson de commentateurs et d'interlocutrices, tous anciens fumeurs bien entendu, qui vont avoir à cœur de vous soutenir le moral et vous raffermir dans votre résolution. Comprenez qu'en pratique il ne leur faudra pas quarante-huit heures pour vous cisailler la volonté et vous précipiter dans la première tabagie venue.
Ce que vous souhaitiez, vous, en faisant votre coming out, c'était que survienne un bon gars, une brave fille, qui vous tienne à peu près ce langage : « Félicitations ! Tu vas voir, ça se fait quasiment tout seul. Moi, j'ai arrêté il y a quatre ans. Eh bien, je peux te dire qu'au bout de trois semaines je n'y pensais déjà plus. Et après trois mois, je n'étais plus sûr du tout d'avoir déjà fumé. Dingue, je te dis ! Je t'envie presque d'en être seulement au début et d'avoir encore devant toi toute cette merveilleuse délivrance... » Vous pouviez toujours rêver.
Au lieu de ce charmant compagnon des jours gris, vous allez attirer celui qui se fera un devoir de vous expliquer comment il a failli devenir fou de frustration, cet autre qui s'est brouillé à mort avec tous ses amis demeurés fumeurs, un troisième qui vous dressera un portrait fort pittoresque du légume trémulant que vous vous apprêtez à devenir, sans compter tous ceux qui vous déclareront doctement qu'après un an de tortures inimaginables ils ont fini par replonger, “parce que c'est la seule issue possible, à part la défenestration ou la corde”. Et si malgré tout vous espérez vous raccrocher à un qui n'a pas craqué, celui-là vous révélera, avec une sorte de fierté malsaine, qu'après huit ans de sevrage il éclate encore en sanglots tous les matins à l'idée d'avoir à traverser une nouvelle journée semblable aux précédentes.
Le plus étrange est que tous ces témoignages apocalyptiques mis bout à bout produiront bientôt un effet comique d'une incroyable puissance de feu, lequel vous confortera dans votre résolution hygiéniste et vous donnera une chance de mener le petit au bout.
Mon conseil en plus, comme on dit à la télé : ne perdez jamais une occasion de vous vanter de votre sevrage auprès des médicastres que vous pouvez être amenés à fréquenter, afin de recueillir leurs félicitations, mécaniques mais toujours bonnes à prendre. C'est ce que je comptais faire à midi, mais je me suis rendu compte juste à temps que, de tous les spécialistes diplômés par la faculté, l'oculiste (ophtalmo, en langage modernœud) était sans doute le seul à se moquer absolument que vous fumiez ou non. Avec peut-être le podologue, lequel n'est même pas médecin – ce con.
Ce que vous souhaitiez, vous, en faisant votre coming out, c'était que survienne un bon gars, une brave fille, qui vous tienne à peu près ce langage : « Félicitations ! Tu vas voir, ça se fait quasiment tout seul. Moi, j'ai arrêté il y a quatre ans. Eh bien, je peux te dire qu'au bout de trois semaines je n'y pensais déjà plus. Et après trois mois, je n'étais plus sûr du tout d'avoir déjà fumé. Dingue, je te dis ! Je t'envie presque d'en être seulement au début et d'avoir encore devant toi toute cette merveilleuse délivrance... » Vous pouviez toujours rêver.
Au lieu de ce charmant compagnon des jours gris, vous allez attirer celui qui se fera un devoir de vous expliquer comment il a failli devenir fou de frustration, cet autre qui s'est brouillé à mort avec tous ses amis demeurés fumeurs, un troisième qui vous dressera un portrait fort pittoresque du légume trémulant que vous vous apprêtez à devenir, sans compter tous ceux qui vous déclareront doctement qu'après un an de tortures inimaginables ils ont fini par replonger, “parce que c'est la seule issue possible, à part la défenestration ou la corde”. Et si malgré tout vous espérez vous raccrocher à un qui n'a pas craqué, celui-là vous révélera, avec une sorte de fierté malsaine, qu'après huit ans de sevrage il éclate encore en sanglots tous les matins à l'idée d'avoir à traverser une nouvelle journée semblable aux précédentes.
Le plus étrange est que tous ces témoignages apocalyptiques mis bout à bout produiront bientôt un effet comique d'une incroyable puissance de feu, lequel vous confortera dans votre résolution hygiéniste et vous donnera une chance de mener le petit au bout.
Mon conseil en plus, comme on dit à la télé : ne perdez jamais une occasion de vous vanter de votre sevrage auprès des médicastres que vous pouvez être amenés à fréquenter, afin de recueillir leurs félicitations, mécaniques mais toujours bonnes à prendre. C'est ce que je comptais faire à midi, mais je me suis rendu compte juste à temps que, de tous les spécialistes diplômés par la faculté, l'oculiste (ophtalmo, en langage modernœud) était sans doute le seul à se moquer absolument que vous fumiez ou non. Avec peut-être le podologue, lequel n'est même pas médecin – ce con.
Didier, je tenais à féliciter! Vous verrez, ça se fait quasiment tout seul. Moi, j'ai arrêté il y a quatre ans. Eh bien, je peux vous dire qu'au bout de trois semaines je n'y pensais déjà plus. Et après trois mois, je n'étais plus sûr du tout d'avoir déjà fumé. Dingue, je vous dis ! Je vous envie presque d'en être seulement au début et d'avoir encore devant moi toute cette merveilleuse délivrance".
RépondreSupprimerCe n'est pas original mais si ça peut aider. :=)
Franchement, si c'est la première fois que vous essayez et que vous fumez beaucoup, dès que vous aurez passé trois jours, vous aurez franchi une étape décisive. Le reste n'est plus qu'une question de désaccoutumance non de la cigarette, mais de situations où vous preniez une cigarette et qu'il faut réinventer.
RépondreSupprimerSecond cap dans trois semaines, dernier cap dans trois mois, une fois que la désaccoutumance est effective pour les habitudes occasionnelles.
En revanche, un point central : ne pas toucher, ne plus jamais toucher le moindre brin de tabac. Pas même une latte.
Vous avez en revanche le droit de humer si quelqu'un fume à côté de vous. Mais cela vous écoeurera d'ici relativement peu de temps.
J'ai arrêté de fumer abruptement il y a presque 15 ans (je fumais alors un paquet par jour) et n'y ai plus jamais retouché depuis.
La première année, avec l'argent économisé sur la clope, j'ai acheté l'encyclopedia universalis + deux suppléments : l'architecture et la religion.
Voilà voilà, bonne chance...
Farr : ah c'est malin, tiens !
RépondreSupprimerL'Hérétique : j'ai déjà vaguement (très vaguement...) arrêté deux fois, mais sans y croire du tout. Mais cela me permets de valider tout ce que vous dites et d'y souscrire pleinement.
et vous avez arrêté de boire comme vous l'envisagiez ?
RépondreSupprimerfaites gaffe, tout ça n'est pas raisonnable. vous allez finir par mourir d'ennui et de frustrations
Olympe : mais oui, le 25 octobre, comme j'avais dit ! Ce qu'il y a, avec l'alcool, c'est que n'ayant jamais développé de dépendance, je peux me permettre une "rechute" par-ci, par-là sans le moindre dommage. Alors qu'avec le tabac, non.
RépondreSupprimerLa prochaine étape, sur la voie de libération, ce va être d'arrêter les blogs...
Wouarf !!
RépondreSupprimerHavanies...
La prochaine étape, sur la voie de libération, ce va être d'arrêter les blogs
Sauf le votre j'espère.
Fredi Maque : évidemment, sauf le mien ! Je vais arrêter les blogs nocifs, ceux qui donnent le cancer de la connerie.
RépondreSupprimerUn témoignage encourageant: je n'ai jamais joué au tiercé ni au loto. Aussi, avec l'argent ainsi économisé, ai-je pu m'offrir de l'alcool et du tabac sans modération.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si cet exemple vous aidera. Je ne puis qu'espérer que sa sincérité saura vous émouvoir.
En fait, face à l'abstinence de ceci ou de cela, on est, comme pour tout le reste, face à soi-même et on se débrouille comme on peut tandis que s'élèvent, venus de partout,le chant de sirènes bien contradictoires.
En fait pareil. j'avais arrêté une première fois, et j'avais fait la bêtise de fumer une cigarette parce que je croyais que c'était gagné.
RépondreSupprimerDès lors que vous êtes motivé, c'est jouable.
Le proctologue aussi s'en fout relativement grave.
RépondreSupprimerQuant à arrêter, c'est facile, et c'est pas de moi, je l'ai fait plus de 50 fois.
Le secret, c'est non, absolument non, à tout tabac. Jamais. Suffit de se dire que c'est haram, et hop.
Moi j'ai arrêté il y a 10 ans et au bout d'un mois... Ok, je sors..
RépondreSupprimerHavanie avec le H aspiré, te rendra t elle la volute de fumet ?
RépondreSupprimerPas de jeux de mots je sais mais tu vas retrouver le gout.
... je me souviens de ces arômes retrouvés de mon enfance, celui de la salade, alors que je roulais mon germe de soja dans une feuille d'endive avant de l'allumer avec une brindille...
Je souriais j'étais heureux.
Pour l'instant, c'est l'odorat qui revient. Je m'en suis bien aperçu, ce matin, en pénétrant dans les toilettes pour hommes, à Levallois...
RépondreSupprimerC'est vrai tout cela mais nom d'une pipe en bois qu'il est bon de s'en griller une après un bon repas... ok je sors
RépondreSupprimeret comme le dit le dicton: "qui ose gagne " vous avez osé, vous y arriverez !
Ahhh, je m'inscris en faux, Didier.
RépondreSupprimerMoi j'ai juste dit:
"Bon courage, tenez bon."
Sobre !
Faut dire que je n'ai jamais fumé. Ca doit venir de là.
Je n'ai jamais mangé de boudin blanc non plus. Ya quelqu'un d'accro au boudin blanc?
Carine, oui moi, au boudin blanc de Rethel : )
RépondreSupprimerComme Carine, je n'ai toujours pas goûté à ma première cigarette, mais cela ne m'empêche pas de vous souhaiter bien du courage pour décrocher.
RépondreSupprimer(Au fait, comment on y vient, à cette première cigarette ?)
Carine,
RépondreSupprimerMême la moquette ?
Tous les ophtalmos ne se ressemblent pas. J'ai arreté le 24 janvier 2006 parce que le mien m'a annoncé que mon artère rétinienne n'était pas OK et que le tabac pouvait aggraver les choses.Et la motivation qui m'avait toujours manqué a été totale en quelques secondes. Avoir un cancer du poumon ou un infarctus? bof il faut bien mourir...
RépondreSupprimerDevenir aveugle ? NON.
Courage, c'est plus facile que ce qu'on imagine..
Lisez bien cette histoire véridique dont je viens d'ëtre le témoin. La loi qui interdit la consommation de tabac dans les lieux publics fermés entre en vigueur en Espagne le 2 janvier. je vais donc acheter mes cigarettes chez le buraliste du coin, une habituée devant moi explique à la tôlière, donc la commerçante, qu'elle a largement diminué sa consommation et qu'elle compte donc profiter de la loi pour définitivement arrêter tout en achetant son tabac. la patronne du tabac dans un accès d'hypocrisie rarement atteinte lui dit "félicitations, mais c'est génial". Première fois que j'entends un commerçant se réjouir de la perte d'un client...mais bon...
RépondreSupprimerCatherine:
RépondreSupprimerCourage, tenez bon !
Ayant arrêté la clope il y a 15 ans et, après des mois ou des années sans fumée, j'ai découvert les délicieuses volutes du cigare que je m'autorise à peu près une fois par mois - quand des amis m'en offrent- et ça, c'est le bonheur!
RépondreSupprimerMême chose pour l'alcool... le moins en quantité, le plus en qualité, pas forcément dans le produit, mais tout dans l'occasion dont s'autorise alors le larron en foire!
Bon, ceci dit, je vais à rebours vis à vis de certains commentaires. Mais bon, je suppose que vous êtes assez grand pour trouver votre voie, mais comme vous avez bien des fées à votre chevet, je vous laisse avec vos bisounours... Ne réveillez pas Didier Goux, il dort.
Mon très Cher, à l'instar de l'oculiste, le réanimateur médical vous salue ! Chapeau bas ! Et à mon humble avis, le tabac est plus mortifère et addictif que la bibine mais bon, ça m'arrange...
RépondreSupprimer@Nicolas : pour ma part , une rousse moquette ne me déplaît pas... du tout du tout...
@ Fidel et Mère Castor : bon bout d'an !
Havanies et framboise ....
RépondreSupprimerJe dirais que Le Nain a largement piqué le style de La Tour. Mais c'est un point de vue de chandelle.
rien d'autre ?
RépondreSupprimertiens, un qui pense comme moi :1 seule résolution
http://www.revolutionpersonnelle.com/
C'est aussi difficile d'arrêter. Après mes trois tentatives de suicide je me suis fait une idée!
RépondreSupprimerAccent Grave
Pauvre Olympe qui croit que sans clope et sans picole, on meurt d'ennui et de frustration.. Haha .. Tiens un nouveau proverbe: Rigolade du matin, enlève les rides au teint ! Bonne journée !!!
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerLa personne qu'il vous faut pour vous encourager de la sorte, je le sais d'expérience, c'est Audine, qui était une très grande fumeuse et s'est arrêtée il y a plus de dix ans. C'est pour elle une véritable félicité, encore aujourd'hui. Elle thésaurise du reste tout cela très bien.
Dommage qu'elle ne soit pas passée par là...
Quant à moi, j'aurais eu beau jeu de vous dire tout ce que vous auriez voulu, je n'ai arrêté que 8 mois. Cela dit, depuis que j'ai repris, je suis infoutu de fumer plus de 8 clopes par jour et encore, c'est déjà beaucoup. Au-delà de cette dose, j'ai la nausée...
(ah, le retour de l'odorat et du goût, c'est fabuleux, on a l'impression de redécouvrir les aliments, oui, c'est proprement fabuleux)
Carine, c'est moins dur avec le boudin, je sais que j'en mangerai à mon prochain passage dans les Ardennes. Pour la cigarette, ça va, ma motivation est double : solidarité avec Didier et ma santé, accessoirement : )
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerAucune femme ne l'ayant écrit: j'ai abandonné le tabac la première fois que j'étais enceinte. C'est passé sans patch, sans douleur, grâce aux nausées de la grossesse, et tout et tout. L'abandon de la dépendance était ce qu'il y avait de meilleur. Ne pas se demander par quelle rue passer pour trouver un tabac ouvert, partir pour la journée en promenade sans vérifier qu'il y avait de quoi tenir.La preuve que Dieu n'existe pas, c'est que mes enfants ont commencé à fumer en cachette à onze ans.
RépondreSupprimer30 décembre 2010 11:01
Le problème de l'abstinence c'est qu'elle nous fait passer tout le reste pour secondaire. On est là à s'écouter, à guetter les améliorations, à lutter contre les tentations se regarder mieux vivre.
RépondreSupprimerC'est une autre forme d'enfermement. La preuve ? Déjà deux billets sur le sujet.
Mais enfin bonne chance tout de même et bon réveillon.
Et moi je trouve que les deux billets en question sont très beaux, très nobles et tout, et tout, ah mais !
RépondreSupprimerAh merde, dans deux mois, tu feras un jogging tous les matins !
RépondreSupprimerTu seras infréquentable !
Isabelle, tu m'as fait éclaté de rire avec ton profil : "qui êtes-vous ?".
RépondreSupprimerFinalement, c'est sous ce billet que je vous offre mes meilleurs vœux pour 2011: vous en aurez l'emploi et je suis presque sûr qu'ils vont marcher.
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