Ce matin j'ai renoué avec le plaisir de se lever avant le jour, que je pratiquais couramment il y a quelques années de cela. Les chiens en ont d'ailleurs été tout déconcertés et il a fallu le bruit de sa gamelle contre le carrelage pour qu'Elstir daigne enfin bouger son arrière-train, déclenchant du même coup l'agitation des deux autres, dormant dans la pièce voisine. Puis, ayant rapidement effectué un tour de jardin à demi symbolique, ils se sont empressés de réintégrer leurs paniers respectifs, non sans m'adresser au passage un regard de lourde incompréhension pour ce réveil intempestif.
Quant à moi, après avoir lancé la cafetière – j'ai un faible marqué pour cette expression incongrue –, je me suis installé dans mon fauteuil habituel pour la plus agréable heure de lecture que l'on puisse, à mon sens, s'accorder dans une journée : celle que l'on prend seul, dans une maison endormie, tandis que les formes du monde apparaissent lentement de l'autre côté des baies. On est averti du lever de rideau par les coups de clairon du merle qui, de même qu'il s'arroge chaque soir le monopole de l'extinction des feux, décide unilatéralement tous les matins du moment où il convient de quitter les branches nocturnes pour la cabane à graines – et tout le monde obéit, c'est une merveille.
Le lecteur, lui, poursuit sa route à travers la Fin de l'histoire de M. Fukuyama, en se disant qu'il aurait pu tout de même se choisir quelque chose d'un peu plus glamour pour renouer ainsi avec les vieilles traditions de l'aube.
Quant à moi, après avoir lancé la cafetière – j'ai un faible marqué pour cette expression incongrue –, je me suis installé dans mon fauteuil habituel pour la plus agréable heure de lecture que l'on puisse, à mon sens, s'accorder dans une journée : celle que l'on prend seul, dans une maison endormie, tandis que les formes du monde apparaissent lentement de l'autre côté des baies. On est averti du lever de rideau par les coups de clairon du merle qui, de même qu'il s'arroge chaque soir le monopole de l'extinction des feux, décide unilatéralement tous les matins du moment où il convient de quitter les branches nocturnes pour la cabane à graines – et tout le monde obéit, c'est une merveille.
Le lecteur, lui, poursuit sa route à travers la Fin de l'histoire de M. Fukuyama, en se disant qu'il aurait pu tout de même se choisir quelque chose d'un peu plus glamour pour renouer ainsi avec les vieilles traditions de l'aube.
Ah ben voilà ! Suzanne et son Merle Moqueur mène Didier à la baguette.
RépondreSupprimer(mènent)
RépondreSupprimerAh bon, longtemps vous vous êtes levé de bonne heure ?
RépondreSupprimerQuant à moi, après avoir lancé la cafetière – j'ai un faible marqué pour cette expression incongrue
RépondreSupprimerEt que pensez vous de celle-ci: éclairer sa cheminée pour allumer le feu dans sa cheminée ?
Joli texte matutinal, merci !
RépondreSupprimerà l'aube, les maisons ressemblent à des bateaux au port. L'équipage est dedans, tout est clos, tout le monde respire ensemble. C'est l'heure des matines qui sanctifient la nuit, et c'est un beau temps pour la lecture.
joli texte, apaisant, comme ces matins de calme... j'aime cette ambiance où (à part les merles, moqueurs ou pas, les chats ou les chiens, décidément ça fait du monde finalement) on a le sentiments d'être seul entre nos murs... dans le calme avant la tempête...
RépondreSupprimerPetit clin d'oeil à Marcel ??
RépondreSupprimerLe plaisir de se lever tôt amène souvent le plaisir de la sieste aussi.
Au pays du matin calme, donc. :0)
RépondreSupprimerSauf que, la sieste, à Levallois…
RépondreSupprimerTrès joli texte, et en effet, très joli moment de la journée, le meilleur sans doute.
RépondreSupprimerCinq heures du matin : merveille de la journée.
RépondreSupprimerL'après-midi le five o'clock, c'est un bon moment aussi.