« (…) une des autres cibles du gouvernement Allende fut la presse et la liberté d’expression : attaques contre les journaux El Mercurio, La Segunda, Tribuna, Mañana, etc. ; nationalisation de la maison d’édition Zig-Zag
; tentative de prise de contrôle de la Compagnie Manufacturière de
Papiers et de Cartons afin de s’assurer du monopole de la production de
papier pour censurer la presse d’opposition ; tracasseries multiples
contre la chaîne de télévision Canal 13 ; harcèlements et
agressions sans fin à l’encontre de journalistes d’opposition jusqu’à
des cas de tortures ou d’enlèvements. Les derniers mois du régime
marxiste virent s’installer une répression généralisée et des
assassinats fréquents d’opposants, mais aussi de travailleurs et de
défavorisés (comme le dénoncera d’ailleurs l’extrême-gauche chilienne).
En novembre 1972, se trouvant dans l’incapacité de mater des
soulèvements d’ouvriers et de mineurs dans différentes provinces du
pays, Allende appela l’armée à participer à son gouvernement et intégra
trois militaires de haut rang à son cabinet pour donner l’illusion à la
population de la recherche d’un apaisement social. (…) »
Je ne découvre qu'aujourd'hui ce long, fourni et remarquable article, publié le 11 septembre dernier sur un site dont j'ignorais encore l'existence il y a une demi-heure. L'ironie de l'affaire est que j'ai pu le découvrir grâce à l'obligeance de mon schtroumpf rouge préféré, j'ai nommé le camarade CSP, qui l'a mis en lien dans son dernier billet. Bien entendu, notre zébulon en-pointe-dans-les-luttes feint de croire qu'il s'agit là d'une justification des exactions commises par la junte de Pinochet, alors que tout est centré sur les méfaits du gouvernement Allende.
Enfin, bref, j'encourage vivement chacun, mis en humeur par l'extrait que j'ai donné plus haut, à aller le lire in extenso. Ou ne varietur. Ou nihil obstat. Enfin, un truc en latin.
J'ai moi aussi découvert cet article grâce à CSP. J'adore ce garçon, mais ne le répétez pas...
RépondreSupprimerAinsi donc la légende dorée de Salvador Allende a comme du plomb dans l'aile (pardonnez-moi l'expression). Pourquoi n'en suis-je pas vraiment étonnée? Je n'ai pas attendu cet article pour ne pas être dupe, mais il est vrai qu'il est bien ficelé.
Juliette : nous sommes nombreux à aimer CSP : c'est tout de même lui le plus divertissant de toute la gauchosphère.
RépondreSupprimerPour Allende, j'avais déjà des articles fort critiques sur ses agissement à la tête du Chili, mais celui-ci est vraiment bien construit et très fourni.
L'extrême bonne foi du journaliste lui fait mettre au débit d'Allende, les tueries de Pinochet qu'il n'omet pas toutefois de citer
RépondreSupprimer"33.221 arrestations, 2.008 personnes tuées et 1.183 autres disparues. Essentiellement, la répression militaire connut une phase aiguë durant les premiers mois (y compris des affrontements armés avec des membres de l’Unité populaire), dont la virulence diminua dès lors que le contrôle sur le pays fut bien établi par la junte au pouvoir"
Il conclut:
"Ainsi s’achevèrent lamentablement et tragiquement ces trois années de socialisme à la chilienne, cette route de la servitude tracée par Allende",
Le tour est joué.
Au fond les bolcheviks, en 1917,(responsabilité morale ou pas) mirent tous leurs massacres sur le compte du tsar.
Va-t-on débaptiser les rues et stades Allende, comme on a fait des rues Staline?
RépondreSupprimerJuste une remarque sur ce "remarquable" article : les journaux d'opposition qui y sont cités paraissaient tous régulièrement pendant le mandat d'Allende, et leurs titres étaient tous très virulents contre le pouvoir, et contre la personne d'Allende. En revanche, à partir du 12 septembre 73, il est devenu impossible dans les kiosques chiliens de se procurer le moindre journal d'"opposition"...
RépondreSupprimerD'autre part, si Allende avait accumulé les milices privées, les infiltrations dans l'armée et les stocks d'armes venus de Cuba, on se demande bien pourquoi le coup d'état de l'armée a été si facile à réussir sans qu'il y ait de véritable riposte de la part des terribles milices gouvernementales. Rappelons également que c'est Allende lui-même qui avait nommé Pinochet commandant en chef des armées, ce qui prouve plutôt sa grande naïveté que son machiavélisme exacerbé.
De plus, à propos de l'assassinat de Pérez Zujovic, les auteurs de l'article auraient pu préciser que les assassins avaient été retrouvés et que trois d'entre eux avaient été tués dans un affrontement avec la police chilienne (sous le gouvernement d'Allende).
Finalement, quand on lit cet article partial et plein de non-dits (sur la grève des camionneurs, par exemple, et son impact sur l'économie chilienne), on se demande quel intérêt il peut y avoir à remplacer une propagande (celle qui a sanctifié Allende) par une autre (celle qui le diabolise)...
Emmanuel F : il me semble que l'auteur de cet article ne nie aucunement que le gouvernement de Pinochet fut une dictature !
RépondreSupprimerQuant aux “milices”, il semble plutôt s'agit d'une sorte de garde rapprochée (et encore très nouvellement formée), dont on voit mal comment elle aurait pu s'opposer à des forces militaires aguerries.
Cela étant, que l'article soit partial, c'est fort possible. Je le trouve remarquable en ce qu'il tente de briser un peu la légende dorée d'un socialisme idyllique, et qu'il le fait sans pour autant blanchir la clique de Pinochet des crimes commis à partir du 11 septembre.
Merci de me l'apprendre. J'ignorais que Pinochet fut le commanditaire de la destruction des twins. On en apprend tous les jours ici. Quel bonheur quotidien de lire un blog si abscons à souhait !
RépondreSupprimerLe triste Lucilio écrit :
RépondreSupprimer"Très loin d’un projet « progressiste »...... le programme politique de l’Unité Populaire mené par Allende relevait de la classique ligne bolchévique."
Le mot est lâché : les bolcheviques !
Ce rigolo est aussi con que ceux qui traitent les réacs de nazis.
Notre plaisantin chante par ailleurs les louanges du désastreux système de santé des USA (une véritable horreur)avec des arguments bidonnés et plastronne à tout va pour défendre une idéologie qui se casse la gueule avec fracas.
Ce type est aussi borné et étroit d'esprit dans le domaine du néo-libéralisme qu'un apparatchik communiste militarisé du Soviet Suprême sous Staline.
Au lieu d'écrire des textes débiles de propagande Pinocheto-franquiste, monsieur Lucilio devrait s'occuper de ce qu'il sait probablement faire de mieux : barman sur le Princess II, navire de "la croisière s'amuse".
je suggère qu'après Pinochet, vous fassiez le panégyrique du colonel Videla, des colonels grecs et tous ces généraux fantoches qui furent, comme chacun sait, les ardents défenseurs de l'ordre et de la liberté d'entreprendre.
Inutile de compter les victimes n'est ce pas ? Un bolchevique mort est plus calme qu'un communiste protestataire...
Le fanatisme est un naufrage intellectuel.
Oui, les choses paraissent toujours très vite absconses, quand on est dénué de toute culture historique. Mais c'est pas grave, rendormez-vous, tout va bien se passer.
RépondreSupprimerCui-cui, il semble vous avoir échappé que ce texte n'avait pas pour sujet le général Pinochet mais le président Allende.
RépondreSupprimerGoux, un peu de modestie, morbleu. Tout le monde sait bien que le 11 septembre évoqué ici fait référence au coup d'état chilien. C'est évoqué dans tous les blogs gauchistes que vous adulez. Un peu d'humour ne vous ferait pas de mal au faciès. Si vérolé soit-il.
RépondreSupprimer"Cela étant, que l'article soit partial, c'est fort possible. Je le trouve remarquable en ce qu'il tente de briser un peu la légende dorée d'un socialisme idyllique, et qu'il le fait sans pour autant blanchir la clique de Pinochet des crimes commis à partir du 11 septembre."
RépondreSupprimerMais cette légende dorée a été bien souvent contestée, et même par certains marxistes purs et durs qui ont souvent reproché à Allende sa naïveté et son obstination à jouer le jeu de la démocratie, dans ce qui était pour eux de toute évidence une partie truquée !
Il me semble que l'on pourrait peut-être faire un vrai travail historique sur cette période, plutôt que de se contenter (comme le fait cet article) d'inverser la propagande, en transformant la légende "rose" en légende noire...
ça tabasse dur, on dirait.
RépondreSupprimerVisiblement, faut pas toucher à l'icône Allende.
Cui-cui : vous pensez sérieusement que les colonels et généraux d'extrême droite ont tué plus de communistes que les communistes d'ennemis de la Révolution ?
Cobol, la prochaine fois que vous faites de l'humour, mettez un smiley, sinon je comprends pas (trop limité, sans doute).
Marco polo, de l'humour aussi gras double que les propos de ce blog. Limité dîtes-vous ? quelle lucidité. Sinon, je n'emploie pas de petits signes à la con pour me faire comprendre, désolé.
RépondreSupprimerEt bien, vous déboulonnez, via cet article, Allende . C'est bien, j'avais une plutot bonne opinion du bonhomme. comme quoi, on en apprend tous les jours
RépondreSupprimerTrop méchant, Cobol. J'te cause plus.
RépondreSupprimer@Christophe "gérard" Collomb Bouh !
RépondreSupprimer.. c'est pas une nouveauté que l'accumulation des erreurs d'Allende a culminé avec la nomination de Pinochet à la tête des armées... je crois que toutes les discussions sur ce sujet à ce moment là (73/74) se terminait par là sur le ton de "mais qu'allait il faire dans cette galère".. Geargies
RépondreSupprimerA propos de soulèvements ouvriers : " La meilleure place pour un gréviste, ce moustique jaune et nuisible, c’est le camp de concentration ! "
RépondreSupprimerLéon Trotski, dans La Pravda du 12 Février 1920
Pourquoi Allende aurait été différent de ses camarades d'autres régions du globe.
RépondreSupprimerLe fait d'être un gauchiste pardonne des meurtres de masse à l'interdiction de toutes oppositions.
Allende possédait ses brigades de la mort entraînées chez son grand camarade Castro.
On peut dire aussi un grand merci à Régis Debray,de sa rencontre avec Salvador Allende émergeront le livre Entretiens avec Allende sur la situation au Chili, ainsi qu'un entretien vidéo : Ce que disait Allende .
Sur Ernesto Guevara, il y aurait aussi beaucoup à dire notamment sur son pseudonyme durant son passage en tant que responsable des geôles cubaines, "El Buchito"; mais cette icône du socialisme international est intouchable.Je me suis souvent brûlé les ailes en osant remettre en cause son "Immaculée Conception".