La réception du Grand Condé à Versailles, par Gérôme. |
Le numéro daté de janvier-février de la Nouvelle Revue d'Histoire propose un dossier intitulé “Les intellectuels et la gauche dans la collaboration” : on sent tout de suite les remugles nauséabonds et sulfurisés à donf dont mes nazis naseaux palpitent déjà. Le drame de cette revue – mais elle n'est pas la seule à provoquer ce type de dommages collatéraux – est qu'elle donne furieusement envie, à chaque livraison nouvelle, de commander quelques-uns des livres qui y sont évoqués. Parfois je m'astreins à résister, à seule fin de préserver la paix financière de mon ménage et de conserver mon AAA aux yeux toujours soupçonneux de l'Irremplaçable – mais pas cette fois-ci (ni la fois précédente, du reste). Trois commandes, donc :
– Maurras. La Destinée et l'œuvre, de Pierre Boutang
– Histoire de la Collaboration, de Dominique Venner
– Condé, le héros fourvoyé, de Simone Bertière
Le dernier de ces trois livres n'est là, le lecteur sagace l'aura déjà deviné, que pour tenter piteusement de faire croire que mes préoccupations historiques ne seraient pas exclusivement gestapistes – ce qui bien entendu ne trompera personne. Bref, tout cela va encore me coûter un bras (tendu à l'oblique, comme il se doit) – et encore ai-je résisté à la biographie de Christine de Pizan, qui ne demandait elle aussi qu'à être achetée. D'ailleurs, maintenant que j'y pense sérieusement…
Sinon, vous auriez pu acheter le livre de Christine Boutin.
RépondreSupprimerChristine de PISAN, plutôt, non ? S'il s'agit de la merveilleuse poétesse, bien sûr.
RépondreSupprimerVous auriez tout de même pu nous livrer un extrait de ce dossier sur cette fameuse Nouvelle Revue du nouvel an ..
RépondreSupprimerVous êtes radin tout de même hein..
Nicolas : je pensais que vous me le prêteriez dès que vous auriez fini de l'apprendre par cœur.
RépondreSupprimerYanka : oui, moi aussi je l'ai toujours vu écrit avec un s, ce nom. Mais apparemment la biographe a choisi de l'écrire avec un z : je suppose qu'elle a ses raisons…
Sand : eh ! oh ! je fais pas petite sœur des pauvres, moi, hein !
Parlez- moi plutôt d'une œuvre qui véhicule sournoisement mais efficacement le message nazi: "Quick et Flupke". L'agent N° 27 incarne l'Ordre nouveau.
RépondreSupprimerMoi ce sont certains billets qui me donnent envie de lire. Ainsi Patrick Besson dans le Point vient de me proposer à son insu un nouveau challenge: trouver un petit bouquin réputé rare d'un certain Cécil Saint Laurent (ou Jacques Laurent): Prénom Clotilde.
RépondreSupprimerJe le cite:
L'ouverture de Prénom Clotilde (1957) : la grâce pure d'une marche de Mozart. L'intensité, la fièvre, la lucidité, l'humour. Un français ample, précis, familier. La fraîcheur de Clotilde. Son teint de rose non socialiste mais très sociable. Je n'ai rien trouvé, parmi les nouveautés romanesques de 2011, qui arrive à la cheville de ce roman.
Après deux bouquinistes de mon quartier, l'affaire s'annonce plus compliquée qu'il n'y parait. En vaut-il la peine ? L'avez vous lu un peu ce Cécil Saint Laurent ?
Jacques Laurent est un auteur tout à fait recommandable, et même plus que ça. L'un des Hussards avec Nimier, Déon, etc.
RépondreSupprimerMerci de votre avis Yanka.
RépondreSupprimerFinalement on trouve tout sur Internet: tant pis pour mon bouquiniste à qui j'ai laissé à tout hasard mon tél.; je viens de passer commande et y ai ajouté "Les bêtises".
fredi.m
RépondreSupprimerPour ne pas tout à fait laisser tomber votre bouquiniste...
//www.marelibri.com/ ce sont des libraires indépendants.
Eviter Chapitre.com où vous paierez les mêmes exemplaires de 20 à 100% plus cher.
Chapitre est gratuit pour les catalogues des libraires et décide seul du prix demandé.
Majeur
Et Hannah Reitsch, elle ne vous intéresse pas?
RépondreSupprimerSuperbe tableau!
RépondreSupprimerA fredi m: "Prénom Clotilde" que j'ai lu il y a longtemps est un bouquin qui paraissait en feuilleton dans un hebdomadaire érotico-humoristique il y a longtemps. Du genre "Caroline chérie" du même auteur: aventures et coucheries. Caroline sous la Révolution et Clotilde sous l'Occupation.
Pour ce genre de littérature Jacques Laurent signait Cecil Saint-Laurent: un pseudo de coiffeur pour dames.
@Pangloss
RépondreSupprimerAh oui ?
J'ai toujours eu mauvais gout. Et Patrick Besson aussi donc.
@Majeur
Merci.
Rien à voir mais décidément l'époque sème ses crottes.
RépondreSupprimerLa Nouvelle Revue d'Histoire ? N'est-ce pas cette publication qui, il y a quelque temps, essayait de nous revendre (enfin, je dis « nous »... disons plutôt aux plus convaincus de ses lecteurs) cette vieille rengaine du bon maréchal faisant un bouclier de sa vieille et héroïque personne – et manifestant en cela un esprit de sacrifice bien plus grand que tel colonel de ses protégés qui, de l'autre côté de la Manche, se serait plus ou moins contenté d'agiter le glaive en bois qu'avaient bien voulu lui prêter les Anglais ?
RépondreSupprimerDommage qu'au même moment de cet émouvant recadrage historique, L'Express, sans doute intoxiqué de basse politique et de louches rancunes, sortait un document montrant que le grand homme à la petite moustache blanche tenait visiblement à faire partager à d'autres que lui son noble sacrifice. En l'occurrence, à ceux des juifs qui devaient à l'origine échapper au statut quelque peu contraignant que le régime à la tête de laquelle il se trouvait avait concocté pour leurs coreligionnaires étrangers.
(Pour les deux publications qui, par une coïncidence malheureuse, se sont retrouvées à la même époque en kiosques, c'est ici et là.)
Chieuvrou : en effet, les gens de la NRH ont un peu trop tendance à nous resservir l'image d'un Pétain “bouclier”, ceci, je suppose, étant une conséquence latérale de leur anti-gaullisme, lequel proviendrait plutôt de l'affaire algérienne…
RépondreSupprimerNéanmoins, cela ne les a pas empêchés de faire la promotion du livre de Michèle Cointet, à propos de Vichy, qui est, lui, remarquablement équilibré et peu indulgent avec le Maréchal.
nous gagnerions du temps, Monsieur Goux, a commander Mein Kempf. Je sais, c'est facile, mais vous ne pouvez pas dire que vous ne m'avez pas tendu la perche...
RépondreSupprimerVous voulez parler de ce magnifique pianiste que fut Willhelm Kempf (je vous le recommande dans les dernières sonates de Beethoven…) ou du Mein Kampf du camarade Adolf ?
RépondreSupprimerVous êtes bien taquin, Didier.
RépondreSupprimerQui donc, déjà, Proust et ses petits camarades avaient-ils surnommé Taquin le Superbe ?
SupprimerLe baron de Charlus.
SupprimerC'est ce que je pensais, en effet. Plus exactement : Montesquiou-Fézensac, le principal modèle.
Supprimermouais je ne suis pas sur que cette image si compréhensive de Petain par la NRH soit uniquement due par antigaullisme.
RépondreSupprimerc'est plus large que ça. Dominique Venner qui dirige cette revue, vient plutôt d'un monde d'extrème droite ne se limitant pas à la seule OAS ou partisans de l'Algérie Française, mais bien plus idéologique, neofascisme, le GRECE tout ça, l'idée principale fondée sur un ethnicisme "européen".
il avait déja fait un dossier sur Pétain dans son ancienne revue "Enquetes sur l'Histoire"... Dossier très critiquable, mais sa revue avait l'avantage de donner quelques angles et faits que l'on ne voyait pas ailleurs.
Ca permettait de voir un autre point de vue sur tel ou tel fait et ainsi pouvait aider à avoir une vision plus objective.
Ce qui ne veut pas dire qu'il faille prendre pour argent comptant ce qu'il écrivait.
loin de là...
eh bien, bon courage, cher Didier, pour le Boutang ! Je l'avais lu lors de sa parution (1984... ça ne nous rajeunit pas...) et je ne garde pas le souvenir d'une digestion très facile de ces 700 pages qui étaient en outre bourrées de coquilles...
RépondreSupprimerVous nous direz ce que vous en pensez...