L'un des principaux credos de la modernité ravageuse est : il n'y a pas de raison ; on peut le compléter comme suit : il n'y a pas de raison de s'arrêter en si bon chemin – quel que soit le chemin bien entendu, même si celui emprunté conduit droit au portail de l'asile le plus proche. Ainsi de notions réjouissantes comme la parité, la discrimination et sa sœur jumelle quoique ennemi : l'égalité. Dans ces domaines, à force de ne pas s'arrêter en si bon chemin, on va rapidement aboutir à des situations fort curieuses à observer.
Prenons, au hasard, le cas d'un vieillard vivant chez lui, mais devenu à demi impotent et ayant cependant les moyens financiers de s'offrir les services d'une aide à domicile. Que se passera-t-il s'il refuse d'engager autre chose qu'un homme, sous prétexte qu'il se sentirait humilié d'être lavé et changé par une femme ? Ou l'inverse ? On va le poursuivre pour discrimination à l'embauche ?
Et les gynécologues, tiens. Je connais beaucoup de femmes qui n'envisageraient jamais d'être suivies par un homme, en ce domaine. À l'inverse, une amie me confiait l'autre jour n'avoir jamais été consulter une gynécologue, simplement parce que l'idée d'être touchée, à cet endroit-là, par une femme lui a toujours profondément répugné. On les traînera devant les tribunaux, ces salopes discriminatrices ?
On va me répondre évidemment (mais au fond je n'en suis pas sûr…) que non, que ce serait idiot, que les femmes sont bien libres de choisir qui elles veulent pour les tripoter médicalement, et les vieillards de même pour leur toilette intime. Fort bien, mais dans ce cas pourquoi n'en irait-il pas de même pour un patron ou un propriétaire d'immeuble ? Au nom de quoi le premier se verrait interdire de préférer travailler avec des hommes (ou des femmes) ? Pourquoi le second n'aurait pas le droit de louer exclusivement ses appartements à des Français “de souche” (ou à des Africains dessouchés) si cela lui agrée davantage ?
Là encore, on va me répondre par un autre axiome de la modernité censé tout régler : « C'est pas pareil ! », ou par son corollaire obligé : « Comparons ce qui est comparable ! » (Piteuse tautologie, soit dit en passant.). D'où ma dernière question : qui a décrété que “c'est pas pareil” ? Quel est ce mystérieux personnage qui, son gros pinceau à la main, a pris sur lui de tracer la fameuse “ligne jaune” que nul n'est censé franchir sous peine d'infamie ? Bref : qui parle, qui édicte, qui condamne ?
Bref : qui parle, qui édicte, qui condamne ?
RépondreSupprimerLes bigots… comme toujours.
Ah ! La fameuse ligne jaune...
RépondreSupprimerEn général, le client choisit, et le vendeur se contente de choisir celui qui est capable de payer la somme nécessaire.
RépondreSupprimerEnfin, ça, c'est dans un monde normal, ce qui se passe dans la tête d'un écrivain en bâtiment, ou dans celle de Bertrand Blier, c'est sans doute autre chose.
Très belle bibliothèque chromée, typique des années 70.
RépondreSupprimerOui, c'est un peu hors sujet, mais nous sommes sur un blog littéraire, après tout.
Tiens, puisque vous abordez la question, pourquoi empêche-t-on certaines femmes à voile de choisir leur praticien, nécessairement de sexe féminin, dans nos hôpitaux ? Ne serait-ce pas là comme une forme de discrimination d'Etat ?
RépondreSupprimerLa ligne jaune en péril... bientôt.
RépondreSupprimerJe ne commente plus tant qu'il y aura cette image sur la page d'accueil.
RépondreSupprimerElle me donne des crampes.
( et 2 964 blogueurs de la choisir aussitôt comme bannière, comme logo, en mode prophylactique suzannicide...)
Moi, en revanche, elle me donne envie de manger de la terrine, comme Marielle dans le film.
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