mardi 13 novembre 2012

De l'apocalypse en entreprise


Depuis deux heures de l'après-midi, devant l'immeuble où j'ai l'avantage de venir gagner ma pénible existence, à Levallois-Perret, les personnes qui entrent ou sortent se font courtoisement aborder par trois jeunes filles, dont deux sont accoutrées exactement comme les créatures de la photographie ci-dessus. Elles les invitent à venir visiter leur abri anti-atomique, en prévision de la fin du monde, exactement sur le ton où elles proposeraient des petits fours ou une seconde coupe de champagne. Et, de fait, juché sur un énorme camion à remorque stationné de l'autre côté de la rue, on aperçoit l'abri en question.

J'ai répondu à ces demoiselles – qui ne portaient pas leur masques devant leurs visages – que si toutes les survivantes à la fin du monde étaient aussi jolies qu'elles-mêmes je me laisserais bien tenter, mais que si elles devaient être vêtues à leur ressemblance je préférais tout compte fait me ranger au nombre des victimes ; elles ont eu la gentillesse, ou le tact commercial, d'en sourire. 

J'aurais pu aussi leur expliquer que le concept de “survivant” et celui de “fin du monde” étaient parfaitement antinomiques, mais cela nous aurait sans doute emmenés trop loin – d'autant que, pendant ce temps, mon café refroidissait dans son gobelet.

16 commentaires:

  1. Fais gaffe, ça ressemble plutôt à un enlèvement par des martiennes, et après tu te retrouve à copuler avec un gros lézard !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En fait, c'est plutôt moi qui fais le gros lézard, depuis le début de l'après-midi…

      Supprimer
    2. L4Irrempe est tout de même assez bien placée pour savoir qui (quel ?) est le gros lézard, Didier !

      -)

      Supprimer
  2. Ah parce qu'en plus vous ne croyez pas au 21 decembre !!??
    Plus sérieusement avez-vous lu ceci ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce qui me rassure, c'est qu'on est entrain d'envoyer des signaux de fumée
      pour prévenir tous ceux en quête d'un avenir meilleur, que nous sommes
      un des rares nids douillets dans le monde à bichonner nos citoyens.

      "Alors, si c'est la merde dans ton pays, viens par chez nous, l'humain
      est au centre de tout, et puis après tout, nous sommes tous citoyens
      de la même planète".
      "We are the world, we are the children".
      "Des salles de shoot pour les écoles".

      Supprimer
  3. Cher Didier Goux, je me marre bien car, regardant la photo, je m'aperçoit que nous travaillons dans le même immeuble!
    Je me sens moins seul d'un coup. Eheeheheh

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, pardon : j'ai trouvé cette photo sur le net, et elle n'a pas été prise devant MON immeuble !

      Supprimer
    2. Mais qui a posté une photo de MON immeuble? Ehehehe

      Supprimer
  4. Ouais, le coup du "viens visiter mon abri" sent la grosse ficelle...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Est-ce à dire que ça relève du registre « Je vais te montrer mes estampes de Fukushima » ?

      Supprimer
  5. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  6. Mais qu'est-ce qui vous empêchait de finir votre café en continuant l'explication ?

    RépondreSupprimer
  7. Ce serait y pas des Hare krisna version 3eme millenaire,

    RépondreSupprimer
  8. décidement ,j'ai publié cet après midi un article intitulé : " apocalypse au petit déjeuner " .
    Sinon le dénomé Ludo n'est pas revenu vous chercher du racisme quelque part en cette journée de la gentillesse ?

    RépondreSupprimer
  9. Voici, parait-il, l'endroit où il faudrait être ce jour là.

    Et, mine de rien, pour les autorités du coin, c'est un véritable problème.

    RépondreSupprimer
  10. Ouais ben si vous voulez survivre ne suivez pas les trois abrutis de la photo.
    Le masque est le premier truc que l'on met en nrbc pas AU DESSUS de la combi qui met 10 bonnes minutes a être enfilée, bien étanchéifiée. Là non plus pas comme sur le cliché.
    J'ai pas fini de compter les cadavres en cas de fin du monde locale, moi...
    A.g.

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.