– Nous étions à l'étude, quand le Proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois et d'un garçon de classe qui portait un grand pupitre.
– C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar.
– Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, la Ville-de-Montereau, près de partir, fumait à gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard.
– C'est dans la Thébaïde, au haut d'une montagne, sur une plate-forme arrondie en demi-lune, et qu'enferment de grosses pierres.
– Pendant un demi-siècle, les bourgeoises de Pont-l'Évêque envièrent à Mme Aubain sa servante Félicité.
– Le père et la mère de Julien habitaient un château, au milieu des bois, sur la pente d'une colline.
– La citadelle de Machærous se dressait à l'orient de la mer Morte, sur un pic de basalte ayant la forme d'un cône.
– Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.
Ah ! les débuts de roman !
RépondreSupprimerMon préféré : "C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar".
Cette phrase me fait rêver depuis mes 15 ans, c'est-à-dire depuis... longtemps :-)
Geneviève
Oui, la phrase est superbe, dans sa concision et son scintillement. Mais, entre nous, qu'est-ce que Salammbô est emmerdant…
SupprimerOui... c'est vrai, surtout quand on le relit des années plus tard !
SupprimerGeneviève
C'est précisément ce que j'ai fait il y a trois ou quatre ans, avec l'espoir de me débarrasser de mon souvenir très défavorable. Peine perdue…
Supprimer
RépondreSupprimerComme incipit, à celui de Bouvard et Pecuchet, je préfre celui-ci;
"Deux hommes paraissent au fond du boulevard
de Courcelles, en provenance de la rue de Rome.
L’un, de taille un peu plus haute que la
moyenne, ne parle pas. Sous un vaste imperméable
clair et boutonné jusqu’au cou, il porte un costume
noir ainsi qu’un noeud papillon noir, et de petits
boutons de manchette montés en quartz-onyx
ponctuent ses poignets immaculés. Bref il est très
bien habillé mais son visage livide, ses yeux fixés
sur rien de spécial dénotent une disposition
d’esprit soucieuse. Ses cheveux blancs sont brossés
en arrière. Il a peur. Il va mourir violemment dans
vingt-deux jours mais, comme il l’ignore, ce n’est
pas de cela qu’il a peur".
Cela doit bien faire une dizaine d'années que je n'ai pas lu l'Education sentimentale, votre billet m'en a donné l'envie. Reste à remettre la main dessus...
RépondreSupprimerAlors, là, je ne peux vraiment rien pour vous ! Mais tous mes encouragements vont vers vous…
SupprimerIl n'y a pas que Flaubert dans la vie.
RépondreSupprimerLe livre que je lis en ce moment, commence ainsi :
"Un technicien de Milwaukee tua sa femme ses sept enfants à coups de hachette parce qu'il ne pouvait plus supporter la radio qu'ils faisaient marcher sans arrêt."
RépondreSupprimerAyant rédigé un petit billet qui porte le même titre, il y a de cela un an, je m'ose à vous proposer le lien. Mon but était essentiellement d'en arriver à Snoopy, romancier hors pair comme chacun sait !
http://nuageneuf.over-blog.com/article-incipit-91607260.html
L'Éducation sentimentale offre le double avantage d'avoir des premières et des dernières lignes magnifiques.
RépondreSupprimerReste que le début de Bovary ne perd pas de son mystère. Qui est ce "je" qui sera rapidement abandonné.
" ça a débuté comme ça. Moi , j'avais jamais rien dit. Rien. C'est Arthur Ganate qui m'a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade...."
RépondreSupprimerAttention, Carine, si vous commencez à mettre des espaces AVANT les virgules vous risquez de vous faire tirer les oreilles aussi !
SupprimerÀ part la première phrase, toutes commencent par décrire un lieu.
RépondreSupprimerUn des plus beaux incipits que je connaisse, celui des Théologiens de Borges :
RépondreSupprimerArrasado el jardín, profanados los cálices y las aras, entraron a caballo los hunos en la biblioteca monástica y rompieron los libros incomprensibles y los vituperaron y los quemaron, acaso temerosos de que las letras encubrieran blasfemias contra su dios, que era una cimitarra de hierro.
(je crois me souvenir qu'en français aussi ça rend pas mal, mais pas trouvé la trad. sur le net)