Mais qu'est-ce qu'on s'amuse, dites ! Il aura suffi d'une belle et grande manifestation pour que tout ce que la blogosphère compte de progressistes neuneus se mette à courir en zigzags, comme une volée de canards cou coupé dans la cour de la ferme natale. On a commencé soft, en feignant sérieusement de croire que les défilants de dimanche n'étaient bien que trois cent mille (mais pourquoi une telle timidité ? Pourquoi pas cent mille ? Ou trente mille ?). On s'est aperçu que ça ne suffirait pas. Alors, vite, on a dégotté une photo où cinq abrutis tonsurés lèvent le bras droit, et hop ! la menace néo-nazie est resservie toute chaude, comme au bon vieux temps ! La République en danger, la peste brune, et toutes ces sortes de choses. En plus – danger nouveau – les gestapistes aux étoiles sont désormais armés de poussettes et d'enfants qu'ils lancent à l'assaut des tirs ennemis comme de vulgaires Palestiniens, c'est dire le péril. On a même vu la brave Élodie-pleine-d'o ressortir février 34 de son bocal à formol et les neuneus lyonnais affronter un raz-de-marée vert-de-gris hier soir, lorsque des “indignés” pas du bon bord sont venir dire à Mme Taubira ce qu'ils pensaient exactement d'elle et de son action. D'après Le Progrès – dont on ignorait qu'il eût été racheté par les Identitaires –, ils étaient cinq cents. Le bon Juan Sarkofrance, qui n'était pas là, n'en a compté qu'une “petite centaine” : c'est toujours aussi grandiose, les maths-à-neuneu.
Et tout ce petit monde de s'inquiéter des compromissions (oui, ils parlent comme ça) de la droite “institutionnelle” avec ces hordes de zombis à croix gammée toutes prêtes à déclencher une nouvelle nuit de cristal, ou des longs couteaux, ou un Élysée-sur-Glane, on ne sait plus trop bien ce qu'il convient de craindre, mais ça craint. En plus, voilà que ces zozos se sont avisés de chanter la Marseillaise, dites donc ! Là, c'est Mamie Rosa qui est montée au front : désormais, c'est elle la gardienne du chant sacrée, elle qui distribuera les permis de chanter, selon que vous aurez le bon profil ou non. Elle aura son stand à l'entrée des manifs, comme autrefois on attribuait aux rombières nécessiteuses un bureau de loterie.
Bref, les canards ont les foies, il va falloir songer à faire griller les toasts.
"les canards ont les foies, il va falloir songer à faire griller les toasts."
RépondreSupprimerJean Sallive d'Avance.
Dites-donc Didier Goux, vous n'êtes pas en train de déformer mes propos, rassurez-moi?
RépondreSupprimerJ'ai parlé de relents (autrement dit une espèce de résidu olfactif qui persiste)... Faudrait voir à pas me faire cancaner ce que je n'ai pas cancané hein.
Vous avez évoqué février 34, oui ou non ? Bon, alors !
SupprimerÉvoquer n'est pas "ressortir". A vous lire on croirait que j'en ai fait tout un laïus. Mais bon bref.
SupprimerVoilà ce qui s'appelle jouer sur les mots ou je ne m'y connais pas !
SupprimerOui. Je suis très joueuse. Que voulez-vous...
SupprimerC'est probablement ce qui fait votre charme…
SupprimerCQFD
SupprimerQuel dragueur ce Didier Goux!
SupprimerEn période de crise, il convient, comme le disait Maurice Barrès, de se replier sur ses minima…
SupprimerAaahhh... Maurice...
SupprimerMoquez-vous, ironisez à votre aise ! Mais si vous aviez pris le temps de le lire, vous auriez vu qu'il s'agit d'un superbe écrivain (pas tout le temps, certes…).
SupprimerJe ne me moque pas... Je vous fais tout confiance sur ce coup-là.
Supprimer"... se mette à courir en zigzags, comme une volée de canards cou coupé dans la cour de la ferme natale". Roh la formule hé, géniale!
RépondreSupprimerVous avez été bien inspiré sur ce coup-là. Sacré coup de pinceau. Un mélange d'hyper-réalisme et de caricature.
J'ai préféré ne pas répéter le début de votre phrase, pas besoin d'en rajouter une couche.
En effet, pas besoin…
SupprimerDidier, vous devriez lire les blogs "équivalents" à droite, vous auriez les moyens de faire des billets bien plus drôles...
RépondreSupprimerTenez, chez Corto :
" Que restera-t-il de cette manifestation, en dehors de son succès évident ? Le souvenir d'un gros, très gros mensonge d'Etat. L'expérience prouve, l'histoire aussi, que la vérité finit toujours par éclater.
Je constate qu'à ce jour aucun grand média ne s'est donné la peine d'enquêter de manière indépendante sur le nombre réel de participants à cette manifestation.
Je demande qu'une enquête parlementaire soit diligentée afin de connaître de façon objective la vérité sur le nombre de manifestants présents dimanche 24 mars à Paris."
Il aurait pu : "Nous, blogueurs de droite, demandons qu'une enquête parlementaire soit diligentée pour vérifier le fonctionnement de la préfecture de police aux ordres de l'état et donc ne répondant pas aux exigences du vrai peuple".
Bref, "Donnez-leur du bromure!", comme disait De Gaulle. Lequel avait un tout petit peu plus les moyens d'asseoir son autorité en 1968 que François Hollande en 2013... Vous avez tort de sous-estimer ce mouvement qui va vous péter à la gueule.
SupprimerL'Etat, nom de Dieu!
Supprimer"comme autrefois on attribuait aux rombières nécessiteuses un bureau de loterie."
SupprimerJe l'ignorais, mais la formule me plaît!
C'était aux mutilés et autres invalides de la guerre 14-18 ! Pas aux femmes...
Supprimer"Je demande qu'une enquête parlementaire soit diligentée afin de connaître de façon objective la vérité sur le nombre de manifestants présents dimanche 24 mars à Paris."
SupprimerAh, ça, c'est vraiment merveilleux !
Suzanne : même en 1905, 1910 ?
SupprimerNicolas : mais il n'y a pas, à ma connaissance, d'équivalent à droite ! En tout cas, s'il y en a, il n'est pas question que je les lise.
SupprimerRupert : la formule n'est pas de de Gaulle mais d'Alain Peyrefitte.
Orage : et même l'État, pendant qu'on y est.
Emmanuel : le camarade s'est peut-être laissé un peu emporter…
J'ai trouvé un billet riche en images, sur la loterie Nationale (plus jeune qu'on ne le pense) et les Gueules Cassées. En fait, j'avais tort.
SupprimerTant que ce n'est pas "Auradour-sur-Glane" !...........
RépondreSupprimerhttp://www.francetvinfo.fr/quand-bartolone-ecrit-auradour-dans-le-livre-d-or-d-oradour-sur-glane_290059.html
Geneviève
Ne jetons pas la pierre à M. Barteaulaune…
Supprimeril est comique le jegoun quand il fait ce qu il nous reproche trop souvent: n'extraire d un texte que ce qui peut nuire à l'auteur.
RépondreSupprimerCeci dit, votre billet est parfait.
J'aurais pu tout mettre c
SupprimerPersonnellement, j'ai trouvé la dernière phrase excessive : la démission d'un ministre pour une affaire de comptage ?
SupprimerPour le comptage peut-être pas, mais pour avoir sciemment sous-estimé une manifestation (100 000 annoncés), oui. Et aussi pour avoir balancé des aérosols incapacitants (marque déposée) sur des gosses et des papys.
SupprimerTout ça pour une loi que tout le monde (à commencer par les homosexuels) aura oubliée dès qu'elle aura été votée...
RépondreSupprimerVous pouvez y croire.
SupprimerA propos de l'Elysée-sur-Glane, le locataire du perchoir a fait fort : http://www.lepopulaire.fr/limousin/actualite/2013/03/24/puisse-aucun-auradour-sic-se-reproduire-jamais-1489234.html
RépondreSupprimerGestapistes aux étoiles, joli.
Mais il faut, hélas, avoir un âge déjà bien avancé pour la comprendre, celle-là…
SupprimerOui, tout comme "gestapette".
SupprimerÇa ne nous rajeunit pas tout ça !
CPEF
SupprimerQuand je lis des articles comme ça, je ne regrette pas que ma mère, qui hésitait entre Didier et Christian pour mon prénom, ait choisi le second...
RépondreSupprimerje dis ça, je dis rien....
En effet, vous ne dites rien.
SupprimerEt la palme revient à Didier Goux pour sa métaphore sur les canards!
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