Le Diable amoureux, Éditions Athéna, 1950. Sur papier Velin avec des illustrations rehaussées de pochoirs, bandeaux, cadres et culs-de-lampe d'après les originaux d'André Michel. |
Dans la nouvelle (Le Dernier Dîner de Cazotte) qu'il consacre à l'auteur du Diable amoureux, Paul Morand met en scène une conversation entre Grégoire Mathieu Lewis, à qui l'on doit Le Moine, et Jacques Cazotte lui-même, au cœur du vignoble d'Épernay. Il y est fait allusion à un souper donné en 1788 par l'écrivain champenois à quelques beaux esprits, tels que La Harpe, Condorcet, Malesherbes, Vicq d'Azyr, la duchesse de Grammont et quelques autres. À tous ces convives, il aurait annoncé la révolution imminente (c'est La Harpe qui l'affirme dans ses Prédictions de Cazotte) et prédit à certains d'entre eux, qui y sont effectivement montés, leur mort sur l'échafaud. Dans son dialogue imaginaire, après avoir évoqué cet événement, Morand fait conclure à Cazotte : « Naturellement je fus, comme tout homme en avance de son temps, traité de réactionnaire. » Si, en effet, les réactionnaire sont des visionnaires, alors il va falloir trouver, pour désigner les progressistes, une épithète un peu moins biensonnante.
“Si, en effet, les réactionnaire sont des visionnaires, alors il va falloir trouver, pour désigner les progressistes, une épithète un peu moins biensonnante.”
RépondreSupprimerJe propose :
“Andouille” qui assurément ferait bien ; ou alors, “Nez de bœuf”, qui n'est pas mal, ou encore “Fesses d'huitres” qui sonne assez juste mais qui est quelque peu discriminante envers nos égaux les huitres.
Si aucune de ces propositions ne sied, l'on pourrait se contenter de “Phallus de baleine”…
je proposerais bien : chaotistes
RépondreSupprimerAlors je suis déçu pour Finkielkraut qui a encore aujourd'hui répèté à plusieurs reprises qu'il n'était pas réactionnaire. Donc il n'est pas visionnaire ?
RépondreSupprimerFaire l'éloge du passé, par respect, s'appuyer sur ce qui est passé, c'est la définition de la culture et non de la réaction
Vicq d'Azyr, un fasciste notoire.
RépondreSupprimerCazotte, un type dont les derniers mots, au moment d'être guillotiné ont été : "Je meurs comme j'ai vécu, fidèle à mon Dieu et à mon Roi", ne méritait décidément pas mieux !
RépondreSupprimerLe blogue "L'esprit d'escalier" avait parlé du texte de La Harpe il y a quelques années :
RépondreSupprimerhttp://lescalier.wordpress.com/anthologie/la-prophetie-de-cazotte/
Il avait d'ailleurs publié une série de billets intéressants sur La Harpe :
http://lescalier.wordpress.com/tag/la-harpe/
Si vous envisagez votre futur à l'aune de la lucidité politique de Paul Morand, votre avenir est tout tracé.
RépondreSupprimerEmily
Ah c'est malin ! Après que vous eûtes mentionné Vicq d'Azyr, j'ai voulu me renseigner sur cet illustre inconnu. De fil en aiguille, j'ai lu les biographies de ses contemporains qui étaient de l'Académie Française. Résultat: j'ai passé l'essentiel de mon après-midi à lire les biographies de ses 39 collègues, dont bien des obscurs, pensum dont je ne garderai que peu ou pas de souvenirs.
RépondreSupprimerL'illustration du livre est abominable.
RépondreSupprimerMea culpa, mea culpa, mea maxima culpa : j'avais consulté le site Amazon américain. Pour me faire pardonner, j'en ai commandé deux...
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