Le livre de Charles Maurras, Au signe de Flore, qui relate la genèse et la création de l'Action française, se termine par le récit de sa toute première rencontre avec Jacques Bainville, un soir d'avril 1900, au café de Flore précisément (on voit donc qu'avant d'être empuanti par la racaille sartreuse cet établissement était très-honorablement fréquenté). Je ne pouvais pas faire moins, ensuite, que de commander ce livre-ci, dont les esprits ironiques souligneront que, à mon âge avancé, il aurait dû être lu depuis longtemps : je plaide coupable sur ce point.
Rajout de mardi matin : Pour épargner un peu les yeux délicats de M. Marchenoir, j'ai changé l'illustration…
C'est vrai qu'à cette époque, la racaille antisémite tenait le haut du pavé.
RépondreSupprimerEmily
Ah non ! La racaille, c'est une nuisance moderne.
SupprimerL'une des maquettes de collections les plus laides de l'édition française -- ce qui n'est pas peu dire.
RépondreSupprimerJ'avoue que ça m'a fait hésiter ! Mais, apparemment, une nouvelle édition sort dans quelques semaines. Ce qui m'a fait rejeter cette dernière est qu'elle est préfacée par Franz-Olivier Giesbert…
SupprimerBon, j'ai eu pitié de vous, j'ai changé la photo…
SupprimerMarchenoir a raison. Celle-ci est beaucoup plus belle.
SupprimerPourriez remettre l'ancienne, celle-là est vraiment moche !
SupprimerAh !.... Merci !... C'est beaucoup mieux ! En plus, Tempus est une excellente collection, avec plein d'auteurs réacs et de titres intéressants, et bien imprimée, avec ça : beau papier bien blanc, typographie convenable, couverture pas en papier cul contrairement aux "livres" Folio -- je ne sais pas si on peut encore appeler ça des livres.
SupprimerEt c'est écrit droit. Ne rigolez pas. Maintenant, avant d'acheter un livre, il faut vérifier que le texte n'est pas penché, et qu'une éléphant n'a pas marché dessus pour corner la couverture.
Est bien fou du cerveau / Qui prétend contenter tout le monde et son père…
SupprimerCela dit, c'est tout de même la première version que je vais recevoir, n'en déplaise aux uns et aux autres.
Malgré mes scrupules à tomber dans l'archétype du gars de droite qui ne jurerait que par les livres des anciennes gloires de la réaction (Barrès, Bloy, Nimier, etc), je dois avouer mon admiration sans borne pour l'Histoire de France de Bainville. Je n'ai pas les connaissances historiques nécessaires pour pouvoir le juger sur le fond, mais je tiens cet ouvrage, sur le plan stylistique, pour un chef-d'oeuvre de simplicité et d'élégance. Amateurs de Taine s'abstenir.
RépondreSupprimerQu'avez-vous contre Taine ?
SupprimerSon bavardage.
SupprimerBainville ? Vu votre billet de ce matin, ça aurait dû être doucheville
RépondreSupprimerAndouille.
SupprimerJe trouve que vos jeux de mots empirent. Je n'aurais pas cru la chose possible. Ressaisissez-vous, que diantre !
SupprimerEn outre, même si ça ne se reflète pas tellement dans l'Histoire de France, Bainville était plutôt libéral. Il avait écrit un article relativement favorable à Ludwig von Mises, un économiste libertarien, à une époque (1932) où ce dernier était encore peu connu. Les grands esprits se rencontrent.
RépondreSupprimer(A vrai dire, l'article n'est pas très intéressant, mais il a le mérite d'exister. Voir ci-après, pp. 307-309, "L'Etat-Dieu" : http://classiques.uqac.ca/classiques/bainville_jacques/fortune_de_la_France/fortune_de_la_France.pdf)
"Ce qu'on a pris, en réalité, au socialisme, c'est le pire, c'est le socialisme lui-même, l'habitude de compter sur l'État sauveur, ou au moins « infirmier », selon une expression aussi juste que spirituelle [...]. Pourquoi les pays qui ont mis leurs finances à mal n'auraient-ils pas droit à des secours périodiques comme ceux que la patrie du professeur von Mises a pris la douce habitude de solliciter de ceux qui ont encore quelque argent ? Les industries elles-mêmes, après les soutiens nationaux, rêvent de soutiens internationaux. Et après ?..." - Bainville.
RépondreSupprimerFormidable Bainville!
RépondreSupprimerJe me souviens de son Frédéric II, et d'un formidable passage où il analyse les avantages d'un dirigeant "de droit divin". Il avait quand même de "mauvaises" fréquentations...
Pour Frédéric II, comme je me suis déjà appuyé celui de Kantorowicz et celui de Benoist-Méchin, je vais peut-être attendre un peu…
SupprimerEncore une brève de comptoir (de Flore, et germanopratine par dessus le marché aux fleurs...)
RépondreSupprimerTiens, Didier, me direz-vous s'il vous plait, à quand Bainville fait remonter la France ?
C'est un sondage (perso).
Bien à vous
Je vous dirai ça.
Supprimer« Il fallait encore que Clovis se convertît. Sa conversion fut admirablement amenée. Ce Barbare savait tout : il recommença la conversion de l'empereur Constantin sur le champ de bataille. Seulement lorsque, à Tolbiac (496), il fit vœu de recevoir le baptême s'il était vainqueur, l'ennemi était l'Allemand. Non seulement Clovis était devenu chrétien, mais il avait mis en fuite l'envahisseur éternel, il avait chassé au delà du Rhin l'ennemi héréditaire. Dès lors, il était irrésistible pour la Gaule romanisée.
SupprimerOn peut dire que la France commence à ce moment-là. »
Jacques Bainville, Histoire de France, p.28. Les Grandes Études Historiques, Librairie Arthème Fayard, 1941.
Ben voilà…
SupprimerLe socialisme en France
Supprimer« – Quoi ! l'État, un budget énorme, une influence immense sont mis à la disposition du premier qui saura se faire distinguer aux yeux de l'électeur, et vous ne voudriez pas que tous les aigrefins, tous les bandits, tous les pillards de France et de Navarre se jetassent ensemble sur le magnifique morceau ? Le socialisme est rejeté par la nature du sol français, du peuple français. Un seul excitant du socialisme en France : le régime électif. patrons acculés à la ruine, honnêtes travailleurs menacés dans votre gagne-pain, voulez-vous en finir avec le socialisme ? Frappez le régime électif : votre mal vient de lui et finira par lui.
Balzac prévoyait que la France reviendrait de « l'élection appliquée à tout ». L'intérêt privé, l'intérêt public le commandent. au scandale de ce socialisme électoral, il n'y a qu'un remède : la substitution de l'hérédité à l'élection, de la royauté à la république. je l'ai écrit souvent, et je le récrirai, de la même manière que Caton répétait au Sénat de Rome qu'il fallait détruire Carthage. Il faut casser la République. »
Charles Maurras. Extrait d'Une campagne royaliste au Figaro, in La Dentelle du Rempart, choix de pages civiques en prose et en vers (1886 - 1936), Grasset, 1937.
http://www.royaliste.org/
Je me sens d'humeur royaliste en cette matinée pluvieuse. Il est vrai qu'il y a toujours un Royco qui sommeille dans l'âme du Français.
Mon père m'a mis ce bouquin dans les mains quand j'étais en terminale ; je suis surprise qu'il intéresse FOG ; il y a donc du bon dans cet homme
RépondreSupprimerQuand je consulte le profil de tes buveurs de bière royalistes polytraumatisés et habités, je comprend l'utilité incontestable de ton blog : la rivière en crue charrie mais elle canalise aussi.
RépondreSupprimerNon monsieur, ici c'est parfaitement habitable et viabilisé.
SupprimerIl y a même le tout à les Goux et vous trouverez le gaz dans toutes les chambres.