En conclusion des deux mémorables articles que j'ai récemment consacrés à la cuisine française, je citais, parce qu'il m'avait servi de fond de sauce, le livre de Florent Quellier, en précisant que, malheureusement, il n'était pas d'un grand styliste ; j'aurais pu préciser : ni d'un grand humoriste.
Le Festin en paroles de Jean-François Revel, que je viens d'achever, comble ces deux manques au-delà de toute espérance. Il est en outre d'une érudition aussi riche et légère qu'une sauce de Carême. Ce sont trois cents pages dont on ne sait si l'on doit les savourer tel un grand cru de Bourgogne ou les engloutir comme une tourte fumante. Elles ont en tout cas cette vertu paradoxale de combler la faim tout en ouvrant l'appétit. C'est pourquoi, à peine sorti du banquet revellien, je me suis empressé de commander chez mon traiteur habituel une biographie de Marie Antoine Carême (dit Antonin) et la Physiologie du goût de Jean-Anthelme Brillat-Savarin. Pour faire le pont entre celui-là et ceux-ci, je vais m'avancer vers le buffet où m'attendent Anthony Rowley et son Histoire mondiale de la table. J'ai déjà la serviette autour du col.
Tout cela nous promet de savoureux billets à venir. Vous verrez que vous y viendrez aux recettes de cuisine, vous y viendrez...
RépondreSupprimerJe vais finir par vous croire, vous savez !
SupprimerMais vous ne pensez qu'à bouffer !
RépondreSupprimerNon, justement : je m'aperçois que, depuis deux ou trois ans, j'ai perdu tout intérêt pour ça. Peut-être que je compense ; comme les vieux qui se mettent au porno quand ils cessent de bander.
Supprimer"Il est en outre d'une érudition aussi riche et légère qu'une sauce de Carême." Un peu de sérieux, Didier : en temps de Carême la sauce se doit d'être légère mais pas riche !
RépondreSupprimerCela dit, s'appeler Carême pour un grand chef, c'est un coup à perdre la face (du même nom).
Carême semble être un personnage tout à fait fascinant, à en juger par les quatre ou cinq pages que lui consacre Revel. D'où la commande de sa biographie ; laquelle, je l'espère, ne sera pas trop mal écrite…
Supprimereh oui Revel, si lucide, parlez en il est tellement d'actualité.
RépondreSupprimerJe recommande souvent son petit livre de jeunesse intitulé Sur Proust.
SupprimerLe comble de la gloutonnerie est bien de dévorer des livres consacrés à la gastronomie.
RépondreSupprimerEt le comble du gaspillage chichiteux, c'est de bouffer les pages en laissant les reliures sur le bord de son assiette, comme un sale gosse de riche.
SupprimerLes reliures, c'est le meilleur !
SupprimerEt en accompagnement, "Maintenons que non rire, mais boire est le propre de l'homme...je dis boire vin bon et frais" (Rabelais, cité par jean Verdon "Boire au Moyen Age").
RépondreSupprimerJ'avais lu, entre autres parce que le sujet m'intéresse, une Histoire de l'Alimentation qui m'avait passionnée : http://www.fayard.fr/histoire-de-lalimentation-9782213594576
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