Nous sommes cette fois encore dans le Salon doré, le 29 juillet 1964 ; de Gaulle s'apprête à un grand voyage dans divers pays d'Amérique latine ; Peyrefitte a une requête à lui présenter :
J'indique au Général que plusieurs grands magazines d'Amérique du Sud souhaiteraient, avant son arrivée, faire un numéro spécial sur lui, avec un reportage photographique. Ils se sont mis en pool. Un seul photographe suffirait. Ils souhaiteraient que ce ne soit pas à l'Élysée, mais à Colombey. Le Général refuse net. Pas de photographes à Colombey ! J'insiste.
GdG : « Non, vraiment ! J'en fais une question de principe. Ma famille, c'est ma famille. On ne mélange pas. C'est une espèce de toxique, cette manie de la presse de s'infiltrer partout ! Ils prendront toutes les photos de moi qu'ils voudront au cours du voyage. Et il y a déjà tellement de photos prises sur moi ! Qu'ils s'adressent aux agences !
AP. – Justement, c'est trop facile… Ils voudraient un scoop, ils titreraient : “De Gaulle intime.”
GdG. – Oui, c'est ça ! Mais moi, je n'aime pas ça. C'est leur jeu, ce n'est pas le mien. Et ça ne sert à rien.
AP. – Vous l'aviez admis pour Match, à la veille du lancement de vos Mémoires.
GdG. – À ce moment-là, je n'étais pas aux affaires. Un chef doit s'entourer de mystère. Je me suis toujours conformé à ce principe et je m'en suis toujours bien trouvé. »
Demain, nous resterons probablement dans le Salon doré, mais, reculant d'un an moins deux jours, nous y introduirons Robert Brasillach.
Autre homme, autre temps, autre mœurs et c'est tout.
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