Et si on gardait le blog ouvert, simplement pour que personne ne s'aperçoive de rien ? Il resterait là, identique, familier, rassurant, mais il ne s'y passerait plus rien. Les habitués continueraient d'y venir, au début tous les jours, puis moins, et de plus en plus rapidement. Ils se diraient : « Il doit avoir un petit coup de fatigue. » Ou : « Il est peut-être malade. » Voire, pour les venimeux à sourire : « Il n'a plus rien à dire. » Ce ne serait rien de tout cela. Il écrirait ailleurs, il conserverait pour soi ses petites broderies malhabiles, il alignerait les mini-Word comme des soldats de plomb, armée secrète. Il aurait tapé du poing sur le clavier (il s'en fiche, il en a deux ou trois autres en réserve, c'est un homme prévoyant, thésauriseur) : ça suffit comme ça ! Il se mettrait à la mosaïque : un petit éclat à la fois, tranquillement pas vite, mais sans le montrer à personne, désormais. Jusqu'à ce qu'on puisse décorer le dôme de Sainte-Sophie ou qu'on foute tout à la poubelle. Ça demande de la patience, un peu de talent et beaucoup de silence.
Je n'ai lu que les premières lignes, imbécile (si je puis me permettre, hein) mais vous savez très bien que si vous ne publiez pas on sera inquiet. Vous faites ce billet pour qu'on dise qu'on vous aime. Je lis la suite...
RépondreSupprimerMais non, vous ne seriez nullement inquiet. Ne serait-ce que parce que le journal continuerait, lui.
Supprimer"Il se mettrait à la mosaïque"
RépondreSupprimerremplacez "m" et "s" par "c"
et "qu" par "n"..
et vous m'en direz des nouvelles..
comme dirait Clapton (Eric de son prénom)
Pas mon genre.
SupprimerVous nous préparez quoi, là ?
RépondreSupprimerJe ne sais pas trop encore.
SupprimerLe résultat du passage dans le magnifique cloître où frère Didier des Amalgameurs déambule et médite ?
RépondreSupprimerNon, ce serait plutôt le cloître qui serait le résultat.
SupprimerUn petit coup de fatigue à la fin de l'hiver, c'est classique...
RépondreSupprimerPas la moindre fatigue, non.
SupprimerPersonne ne souffrirais, je vous le garantis : nul ne s'oublie plus vite qu'un blogueur, l'expérience le prouve tous les jours.
RépondreSupprimer"Personne ne souffrirais". Heu... puis-je compatir un peu, tout de même ?
RépondreSupprimerAmbiance fin du monde, où juste retrait du monde?
RépondreSupprimerSebVer
Faire la promotion de ce qu'on a pas encore écrit. Chapeau l'artiste !
RépondreSupprimerMonsieur,
RépondreSupprimerJe suppose que vous souhaitez consacrer votre temps et votre énergie à l’écriture de votre roman. Je comprends cela très bien. Mais très égoïstement, je regretterais que ne s’ouvrent plus ces petites fenêtres que sont pour moi vos billets de blog. Bon, c’est vous le boss. Quoi qu’il en soit, j’attendrai de vous lire, une page ou un livre entier à la fois.
J'ai souvent pensé à laisser tomber mes blogs, je l'ai annoncé plusieurs fois, et j'y suis toujours revenu. La prochaine fois que je déciderai d'arrêter de bloguer, je crois que je le ferai sans prévenir.
RépondreSupprimerÉgoïste ! Vous finirez en enfer (et encore si tout se passe bien !).
RépondreSupprimerSi même Proust et Balzac ont (à peu près) terminé leurs œuvres, pourquoi les blogueurs seraient-ils éternels ?
RépondreSupprimerUn peu fatigué quand même: "souffrirait" s'accommoderait d'un "t" final.
RépondreSupprimerA moins que "personne", ce ne soit vous et non pas vos fidèles lecteurs.
La question est de savoir si vos billets usent votre talent ou s'ils le stimulent.
RépondreSupprimerVous seul avait la réponse, cher maître.
Et paf !
RépondreSupprimerTout le monde sait que le silence peut être assourdissant.
RépondreSupprimerVos lecteurs-auditeurs en souffriraient sûrement.