« Il y a en effet une passion mâle et légitime pour l'égalité qui excite les hommes à vouloir être tous forts et estimés. Cette passion tend à élever les petits au rang des grands ; mais il se rencontre aussi dans le cœur humain un goût dépravé pour l'égalité, qui porte les faibles à vouloir attirer les forts à leur niveau, et qui réduit les hommes à préférer l'égalité dans la servitude à l'inégalité dans la liberté. Ce n'est pas que les peuples dont l'état social est démocratique méprisent naturellement le liberté : ils ont au contraire un goût instinctif pour elle. Mais la liberté n'est pas l'objet principal et continu de leur désir ; ce qu'ils aiment d'un amour éternel, c'est l'égalité ; ils s'élancent vers la liberté par impulsion rapide et par efforts soudains, et, s'ils manquent le but, ils se résignent ; mais rien ne saurait les satisfaire sans l'égalité, et ils consentiraient plutôt à périr qu'à la perdre. »
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, I, Folio, p. 104.
Je ne ressens aucunement de passion pour une égalité qui me paraît une visée totalement chimérique, quel que soit le domaine où on souhaiterait l'instaurer.
RépondreSupprimerRelativisme et égalitarisme s'accordent à merveille pour anéantir le brillant et la grandeur de la civilisation occidentale, pour dénoncer les hiérarchisations prétendument arbitraires, pour coucher l'humanité entière sur un lit de Procuste.
SupprimerNul doute que dans la cervelle du moineau Najat Vallaud-Belkacem, la case du cafre doit trouver sa place, à égalité, avec les plus remarquables réalisations architecturales de l'Occident médiéval, par exemple. La gueuse s'y emploie avec une constance qui frise l'obsession. Disons crûment qu'elle fait le job, elle est très bien dans son rôle d'entrepreneur en démolition.
Mettre en perspective « Le vagin de la reine » – provocation nihiliste et horreur absolue à reléguer dans les entrepôts obscurs du port de Saint-Nazaire, sa vraie place – face au château de Versailles relève somme toute de la même stratégie des maîtres concasseurs de la « communication ».
À les entendre, toute comparaison devient inacceptable, il est même devenu intolérable de les nommer. Les odieuses catégories hiérarchiques sociales, culturelles, voire biologiques doivent toutes être éradiquées au nom de l'idéologie «pourtoussiste ».
"mais rien ne s:aurait les satisfaire sans l'égalité, et ils consentiraient plutôt à périr qu'à la perdre"
RépondreSupprimerPour moi, et depuis toujours, rien ne saurait me satisfaire sans la liberté, et je consentirais plutôt à périr qu'à la perdre.
Et j'ose espérer que nous sommes quand même très nombreux à penser ainsi !
Geneviève
Si je peux me permettre Geneviève, il me semble que Spinoza a écrit qu'on est libre quand on sait qu'on ne l'est pas. Personnellement je ne me sens guère libre en France (bien sûr, si on compare à bien d'autres pays, nous avons une certaine "marge de manoeuvre"..mais je n'appellerais pas ça liberté).
SupprimerJe suis quand même prête à me battre avec vous pour préserver ce que nous avons , reconquérir ce que nous avons perdu et obtenir plus.
Tout à fait d'accord avec vous !
SupprimerGeneviève
Il y a un lien entre libéralisme et passion de l'égalité. Les inégalités, ce n'est pas très bon pour la croissance.
RépondreSupprimerhttp://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021164182767-les-inegalites-meilleures-ennemies-de-la-croissance-1131887.php
Oui, enfin, ça, c'est selon le FMI, qui, par ailleurs, a fourni de larges preuves de son impéritie.
SupprimerCette passion pour l'égalité dans la servitude naît de l'envie. Les inégalités, quoi qu'on fasse, existeront toujours. Il y aura toujours des hommes intelligents, créatifs, sachant exploiter une idée, ceux-là réussiront toujours et cette réussite nourrit l'envie de ceux qui ne peuvent y accéder. Le socialisme n'est jamais rien d'autre que la rationalisation de ce sentiment, une construction idéologique dont le seul but ne consiste pas à aider les "pauvres" à améliorer leur condition, à monter dans "l'ascenseur social", car dans le fond les socialistes savent qu'ils ne le peuvent pas, mais bel et bien à dépouiller ceux qui réussissent. Le problème, c'est que cela ne fonctionne pas parce que leur vision étatiste les pousse à construire des usines à gaz administratives qui engloutissent une bonne partie de ce qu'ils ont spolié.
RépondreSupprimerNotons bien qu'il est assez rigolo d'observer les réacs réduire la gauche à l'égalitarisme comme s'ils étaient persuadés qu'on pensait réellement que nous sommes tous égalitairement gros et ivrognes.
RépondreSupprimer3 Il y a en effet une passion mâle et légitime pour l'égalité qui excite les hommes à vouloir être tous forts et estimés.................
RépondreSupprimeron a du mal à imaginer qu' à l'époque de Tocqueville les hommes jouaient déjà " à celui qui pisse le plus loin".
mais peut être la bière qui active la miction n'existait t'elle pas...et ça change tout
Stanislas
@Danny : mais pourquoi St. Nazaire ??? Bon , c ' est pas la plus belle ville de France , mais votre
RépondreSupprimeroffre ne pourrait que la rendre plus sinistre : ) Justement j ' y vais ce soir , et j ' y retourne demain
matin , pas envie d ' y voir votre cochonceté : )
Jérôme
L'extrait est trop succinct pour savoir de quelle égalité il parle ou plutôt quelle inégalité Tocqueville voudrait voir perdurer: inégalité de condition? de fortune? de naissance? de chances? de races? de moyens physiques? de moyens intellectuels? de moyens artistiques? de dons? de caractère? d'appartenance historique? géographique? d'aptitude au bien ? au mal ? à la spiritualité? de soins? d'éducation? et par quels moyens ce libéral se proposerait de favoriser ces inégalités si bénéfiques et de les imposer, que serait un peuple qui poserait comme principe, pour sa cohésion, l'inégalité des chances plutôt que la possibilité pour chacun de prétendre, à ce à quoi tout être humain peut prétendre, la sanction étant l'échec ou la réussite, ce qui est tout de même préférable, peut-être pas sur ce site au fond, à l'instauration et la légalisation de castes. Les mêmes catholiques, souvent ultras, qui hantent ce site voudraient sans doute une évangile, une parole de Dieu, annonçant que parmi ses fils, certains sont voués à être inférieurs, par nature, et d'autres par une sorte de volonté divine, supérieurs .
RépondreSupprimerCyril Michel
Il s'agit d'abord de l'égalité devant la loi - assez récente en France, et qui ne va pas de soi partout.
RépondreSupprimerDeuxième étage de la fusée : celui de l' "égalité des chances", pour en donner davantage - car il est impossible d'en donner autant- à ceux qui sont nés dans des milieux socialement défavorisés.
Troisième étage, mais déjà plus technique (j'espère que personne ne se donnera le ridicule de dire " Je vais vous expliquer pourquoi il a tort - ou raison) : les économistes, tels que Piketty, qui prétendent démontrer que, dans une société, une trop grande inégalité des revenus concentre le patrimoine entre les mains d'un nombre de plus en plus réduit d'individus et nuit à la croissance ( j'y ajouterais, pour ma part: et à la cohésion nationale.)
@Jerôme
RépondreSupprimer"St. Nazaire ??? Bon , c ' est pas la plus belle ville de France"
C'est le moins que l'on puisse dire.
J'imagine que là-bas on en fera quelque chose. Les Chantiers de l'Atlantique représentent le dernier fleuron de l'industrie en France. Ce qui la rend beaucoup plus charmante que, allez, Nice par exemple.