C'est un court dialogue que l'on trouve quelque part chez Jules Verne, qui m'a beaucoup frappé quand je l'ai lu, il doit y avoir un peu plus de cinquante ans ; il met en scène un Français et un Anglais. Le premier, pour faire l'aimable, dit : « Si je n'étais pas français, je voudrais être anglais ! » Et l'autre, imperturbable comme tout sujet britannique doit l'être dans un roman de Verne, lui répond : « Moi, si je n'étais pas anglais, je voudrais être anglais. »
Quand je dis que cet échange se rencontre quelque part chez Jules Verne, c'est que je ne parviens pas à me souvenir avec certitude de quel Anglais il s'agit – bien que je sois sûr que c'est lui le personnage principal du roman où l'on trouve ce dialogue. Je balance entre Phileas Fogg et le capitaine Hatteras. En réalité, je penche assez fortement du côté Hatteras, mais sans parvenir à une certitude qui serait pourtant bien rassurante : je ne saurais dire pourquoi, mais je vois finalement assez mal Phileas Fogg avoir ce type d'échange avec Passepartout ; ça ne cadre pas avec l'image que j'ai d'eux, mais il est vrai que cette image est bien floue, n'ayant pas lu Le Tour du monde en 80 jours depuis environ un demi-siècle. Car je dois vous avouer une chose : Jules Verne m'emmerde profondément.
La réponse est au bout de ce lien.
RépondreSupprimerVotre lien est inopérant, très cher (en tout cas de chez moi).
SupprimerCapitaine Hatteras(son lien marche chez moi)
Supprimer1) Rendez-vous sur Google Books : https://books.google.fr/
Supprimer2) Lancez une recherche avec le mot-clef "atteras" (sans "h")
3) Cliquez sur le premier lien dans les résultats
4) Allez jusqu'à la page 88
5) Et voilà ("Enjoy !" comme disent les rosbifs)
Excellent billet. La chute est même franchement sublime.
RépondreSupprimerSublime me paraît même un peu tiède…
Supprimergoogle donne comme réponse:
RépondreSupprimerLa revue indépendante,
publiée par Pierre Leroux, George Sand, Louis Viardot: ici
Je ne m'interrogeais pas sur l'origine de la réplique (qui d'ailleurs demeure bien floue dans la dite revue), mais de savoir dans quel roman de Verne je l'avais trouvée.
SupprimerLes Aventures du capitaine Hatteras. 1re partie. Chapitre XII. Merci Google...
RépondreSupprimerOui, moi aussi je trouvais Jules Verne assommant mais je me disais que c'était parce que c'était des livres pour les garçons.
RépondreSupprimerJe précise que j'ai adoré Jules Verne étant enfant. C'est quand j'ai voulu le relire adulte (il n'y a d'ailleurs pas si longtemps, peut-être 12 ou 15 ans) que je me suis aperçu qu'il m'assommait ; ce qui m'a d'ailleurs bien déçu de sa part…
SupprimerEn y réfléchissant, je me disais que si l'Éduc.Nat. se servait des Jules Verne pour ses cours d'éducation sexuelle, cela pourrait calmer le jeu !
SupprimerAlors, c'est ici
RépondreSupprimerJ'ai une crise tous les dix ans et je relis les principaux machins de JV (sauf le tour du monde qui m'emmerde). Et vous me connaissez, je ne suis pas du genre à lire beaucoup...
RépondreSupprimerMoi, c'est Dumas qui m'a longtemps fait cet effet, et en particulier Le Comte de Monte-Cristo. Mais la dernière lecture, il y a trois ou quatre ans, a été celle de trop sans doute : soudain, je n'en ai plus vu que les faiblesses et les balourdises.
SupprimerMoins d'une minute d'enquête avec Qwant pour retrouver votre source oubliée parce qu'oubliable : _Les aventures du capitaine Hatteras_, au chapitre XII (via Wikisource).
RépondreSupprimer<>
Dans le même registre, on a mieux et plus cinglant chez Schnitzler et Kraus.
Si Verne était cinglant, ça se saurait !
SupprimerSi vous vous posez en core la question :
RépondreSupprimer« Si je n'étais Français, je voudrais être Anglais.
— Si je n'étais Anglais, moi, répondit Hatteras, je voudrais être Anglais. »1
↑ Les Aventures du capitaine Hatteras. 1re partie. Chapitre XII.
Vu de chez moi, le lien proposé par M. Cretinus Alpestris nous envoie sur une page du livre "Voyages et aventures du capitaine Hatteras (Entièrement Illustré)" dont l'illustration de la premiere page est celle de votre billet. Si le lien reste inopérant, vous pouvez ouvrir cet ouvrage au chapitre XII et souffrir les quelques em... qui semblent vous indisposer à la lecture de Jules Verne pour retrouver la citation que votre memoire a conservé in extenso pendant 50 ans. Bravo
RépondreSupprimerTout est dit, citation, personnage et illustration sur le lien suivant:https://fr.m.wikipedia.org/wiki/John_Hatteras
RépondreSupprimerJ'en ai profité, suite au visionnage du documentaire sur Marcel Proust, pour consulter la notice de Daniel Halevy.
Je connaissais le nom mais ne savais pas du tout qui il était.
Personnage et parcours étonnants ..
You
Ils sont d'ailleurs assez nombreux, les Halévy intéressants. Mais arrêtons de les glorifier : on risquerait d'énerver M. Jazzman…
SupprimerNe vous gênez pas, vous risqueriez plutôt de me faire rire...
SupprimerCe Halevy là était protestant et pétainiste mais dreyfusard dans sa jeunesse.
SupprimerYou
C'est bien dans Voyages et aventures du capitaine Hatteras, page 186.
RépondreSupprimerEn revanche, si le capitaine Hatteras est bien celui à qui Jules Verne attribue cette sentence, le français n'est pas identifié dans le récit.
Extrait :
John Hatteras portait haut la fierté anglaise, et ce fut lui qui fit un jour à un Français cette orgueilleuse réponse.
Le Français disait devant lui, avec ce qu’il supposait être de la politesse, et même de l’amabilité :
– Si je n’étais Français, je voudrais être anglais.
– Si je n’étais Anglais, moi,répondit Hatteras, je voudrais être Anglais!
On peut juger l’homme par la réponse.
Eh bien voilà : c'est à la dernière phrase de votre citation que l'on voit à quel point Verne ne sera jamais un véritable écrivain ! Quel besoin de souligner ce que tout le monde a déjà compris ?
Supprimer(D'un autre côté, Balzac avait tendance à faire la même chose, alors…)
"Moi, si je n'étais pas anglais, je voudrais être anglais. »
RépondreSupprimer... et même avoir écrit Moby Dick ou encore Oliver Twist na!
😜
Hélène dici
Moby Dick fait partie de ces romans que j'ai essayé dix fois de lire (j'exagère évidemment) sans jamais y parvenir. Ce qui ne prouve strictement rien contre lui, d'ailleurs.
SupprimerJ'avais trouvé "le docteur Ox" et "César Cascabel" très drôles quand je les avais lus ; en lisant Michel Strogoff j'avais appris un peu de géographie... Je pense qu'une fois adultes on s'aperçoit que son style était un peu ampoulé ; quant aux romans de science-fiction, difficile de les apprécier au 21ème siècle
RépondreSupprimerJ'avais adoré Michel Strogoff, vers huit ou neuf ans.
Supprimeret dans Michel Strogoff, les deux journalistes, l’Anglais et le Français sont assez délectables
SupprimerC'est intéressant, mais pourquoi cet échange, typique (la flexibilité courtoise du Français, prêt à toutes les contorsions, son désir de plaire, l'imperturbable fierté de l'Anglais impérieux), vous a-t-il marqué ?
RépondreSupprimerL'aimable propos du Français, c'est presque de l'esprit. La répartie de l'Anglais, c'est presque de l'humour.
Est-ce qu'on sait pourquoi une chose vous marque plutôt qu'une autre, à neuf ou dix ans ?
SupprimerJuste. Est-ce que moi je sais pourquoi, quand je travaillais pour l'industrie pharmaceutique, au déblistérage (tâche qui consiste à ôter les médicaments de toutes les couleurs de leur cosse plastifiée), à l'été 2015, à chaque fois que je me levais pour entreposer un pot, j'entendais « Chiquita », d'Abba... Peut-être les poussières ou les vapeurs pharmaceutiques.
SupprimerBen moi, si je n'étais pas Anglais ( ce qui, heureusement, est le cas), je ne voudrais surtout pas être Anglais.
RépondreSupprimerOtez -moi d'un doute horrible: ne faudrait-il pas écrire " Si je n'étais pas Anglais" ( c'est une nationalité, pas un adjectif), et non pas " Si je n'étais pas anglais" ?
RépondreSupprimerNon. On dit certes : un Anglais (ou encore un.e Anglais.e) parce que c'est un nom, mais, là, il s'agit bien d'un adjectif : je suis anglais, je suis grand, je suis vieux, etc.
SupprimerZut,j'ai failli mourir en étant persuadé du contraire : une vie ratée, ça tient finalement à peu dechose.
SupprimerAh, merdum ! J'ai complètement oublié, dites donc ! Bon, je vous programme ça pour demain matin sept heures tapantes…
RépondreSupprimerEt dans quel roman peut-on trouver cette phrase admirable?
RépondreSupprimer"Moi si je n'étais pas français je voudrai être congolais"
Des promesses, toujours des promesses...
RépondreSupprimerIndia dreams, je crois premier album :
RépondreSupprimer"J'ai dû me conduire bien mal dans une vie antérieure pour avoir été réincarné en Anglais"
La neige qui virevolte sévère depuis un bon moment vous aura sans doute empêché d'aller quérir le précieux objet ?
RépondreSupprimerLa rotative s'est coincée
RépondreSupprimerJe ne voudrais pas être désobligeante, maladroite ou quoi que ce soit d'autre, mais, à Lomé, chez le marchand de livre d'occasion (très peu nombreuses et bien plus chères que n'importe quoi d'autre au marché) quand j'ai eu à choisir entre Jules Verne et un Brigade Mondaine, les deux dans un état qui les auraient rendus invendables même dans le plus piteux des vide-grenier (le pluriel de vide-grenier ? Je ne sais pas, à l'aide ) j'ai choisi Jules Verne qui m'a distraite tout en me rafraîchissant puisqu'il s'agissait du Pays des Fourrures qui se passe dans le grand Nord alors que nous frôlions l'équateur. Ceci dit, je ne vais pas me précipiter sur ses oeuvres complètes.
RépondreSupprimerVous auriez quand même pu noter le titre du BM, qu'on sache si c'était un des "miens" ou pas !
Supprimerle bouquin etait en très mauvais état, un bon coup sur la tranche et N illisible , on a pu lire une partie du titre avec les mots Notre Dame ...et dechar ???
SupprimerUne chance sur 3 qu 'il soit écrit par toi
Bises
le mari de la mère
Notre dame de Chartres ! C'est en effet un des miens. Il se passait presque entièrement à l'intérieur de la cathédrale de la dite ville. Je me souviens que, par jeu, j'avais recopié des paragraphes de descriptions entiers dans le Notre-Dame de Paris de Hugo, pour voir si quelques lecteurs s'en apercevraient : personne n'a moufté.
SupprimerPutain j 'aurai du choisir ton bouquin plutôt que la daube de J Verne
RépondreSupprimerTant pis j 'y retourne pas