dimanche 27 octobre 2019

GdC, réveille-toi, les hordes sont là !


Voilà maintenant plus d'une semaine que le blog de l'irremplaçable camarade Gauche de combat est “en sommeil jusqu'à nouvel ordre”. Je commence à m'en alarmer sérieusement : en l'absence de cet infatigable traqueur de nazis, ce blogo-Klarsfeld, ce Wiesenthal de banlieue nancéenne, les hordes hitlériennes vont évidemment s'empresser de proliférer méchamment. Cet automne déjà gris va rapidement virer au vert-de-, et je ne serais qu'à moitié surpris de voir, ces jours prochains, une quelconque division Das Reich déferler dans ma rue pour aller prendre ses positions d'assaut dans celles des Courts Sillons ou de la Mare du Four. (En tout cas, s'il est question de rassembler tous les villageois dans l'église, sous prétexte de vide-sacristie annuelle ou de choucroute des anciens, moi je me casse illico.) 

Bref, si l'on veut conserver une chance de repousser ces nouvelles heures-les-plus-sombres qui se profilent, il faut à tout prix et urgemment réveiller notre flambeau antifasciste, probablement victime d'un maléfice auprès duquel celui subi par la Belle au bois dormant ferait figure d'anodine tisane vespérale. Seul un véritable électrochoc, je le crains, pourra tirer notre héros de cette ornière soporiforme. 

Un baiser de Marion Maréchal par exemple. Avé la langue.

mardi 22 octobre 2019

Les aventures de Gabriel, le méchant philopède


Bien sûr, je pourrais prendre la défense de Gabriel Matzneff, ce fut d'ailleurs mon premier mouvement, tant l'affaire dont il est le centre depuis quelques jours éclate de ridicule, avec ses minuscules haines maquillées en grands principes et ses bigoteries sous-jacentes. La “pédophilie” a ceci de commun avec le “racisme” – les guillemets sont là pour marquer l'égale et complète impropriété de ces deux termes – qu'elle autorise, dès que le mot est prononcé, ses pourfendeurs à dire absolument n'importe quoi, à proférer les énormités les plus saugrenues d'un ton n'admettant aucune réplique, ni même la moindre nuance.

Sur Causeur, une demoiselle Pélaprat écrit notamment ceci (c'est moi qui souligne), à propos de l'homme qu'elle a pris pour cible : « […] il revendique fièrement des rapports pédophiles qui, par définition, ne sont jamais librement consentis par les mineurs de moins de quinze ans. » Par définition, vraiment ? Définition de quoi ? Établie par qui ? En fonction de quelles prémisses ? À quel usage ? Et quelle puissance divinatoire êtes-vous donc, Mademoiselle, pour savoir aussi sûrement ce qui se passe dans le cerveau de tous les adolescents de moins de 15 ans, au moment où une main adulte se glisse dans leur culotte ? À quelle expérience mystérieuse vous adossez-vous pour écarter avec tant d'assurance toute possibilité de plaisir, voire de fierté, dans quelques-uns de ces cerveaux-là ?

Personnellement, j'ai horreur des enfants, en particulier de ceux des autres. Et, lorsque j'en étais un moi-même, jamais la moindre grande personne n'a eu l'idée d'attenter à mon innocence sacrée. En revanche, j'ai connu trois ou quatre personnes – dont une femme – à qui c'était arrivé et qui, par-delà les années, n'en conservait qu'un souvenir plutôt amusé ; ou disons : indulgent. Je n'en tire évidemment aucune conclusion générale, ni le moindre par-définition. Et je sais bien que, placés dans les mêmes circonstances, d'autres ont pu en souffrir terriblement.

Je ne tire pas de conclusion, mais je m'étonne que l'on puisse tranquillement, sereinement, avec la belle conscience du devoir accompli, appeler au lynchage d'un homme qui prétend avoir eu des rapports sexuels avec des enfants. Car, tout de même, on parle ici d'un écrivain qui, sous couvert d'autobiographie, peut bien raconter ce qu'il veut, vrai ou non, exagéré ou minimisé. Que savons-nous de la réalité ? Y a-t-il eu plaintes de ses nombreuses “victimes” ? Vous avez des dossiers à charge pour justifier vos appels au meurtre citoyens ?

Oui, décidément, j'aurais eu de quoi prendre la défense de Gabriel Matzneff, même sans compter les trois ou quatre arguments supplémentaires que je me garde dans la manche pour ne pas lasser les patiences. Mais j'ai choisi de renoncer. Simplement parce qu'il m'est apparu avec une quasi certitude que M. Matzneff lui-même devait, vis-à-vis de ses procureurs vociférants, n'éprouver autre chose que le plus insouciant mépris.

Car le philopède est toujours assez hautain. Par définition.

lundi 21 octobre 2019

Je n'y suis pour personne


Qu'on ne me cherche pas au Plessis-Hébert et environ, qu'on ne s'attende plus, avant un joli moment, à me rencontrer dans les allées lugubrement hilares du XXIe siècle : parti sans trop de hâte de mes domaines, passant par Ivry puis doublant Pontchartrain, me voici à Versailles, accueilli au château comme un plénipotentiaire arrivant en grand arroi de ses marches normandes. Je suis un peu en avance, c'est vrai : le jeune roi, à peine désendeuillé de son mentor cardinal, vient seulement de se débarrasser de l'encombrant Foucquet, et le dit château n'est encore que le pavillon de chasse qu'aimait feu le roi son père. La cour est encore déserte de Cour. Mais je compte bien assister à toute la suite, aux magnificences comme aux fracas du règne, avec les guides assermentés que je me suis choisis : 

Louis XIV de François Bluche (incessamment attendu, si le coursier ne verse pas dans quelque fondrière),

La France de Louis XIV, de Pierre Gaxotte,

Le Siècle de Louis XIV de Voltaire,

et aussi, en guise de récréation entre deux chapitres denses, les lettres de la princesse Palatine, savoureuses, à la fois fondantes et acidulées comme des bonbons de haute époque.

Donc, inutile d'agiter la cloche de mon portail, ni de hanter les blogocouloirs en braillant mon nom à tous courants d'air : je n'y suis pour personne fors le roi, sa suite et ses armées.

jeudi 10 octobre 2019

Les cacahuètes de GdC


Il y a quelques jours, dans l'une de ses blogobavures (du verbe baver), le camarade Roland, alias Gauche de Combat, alias Adolfo Ramirez, écrivait entre autres âneries ceci : 

« Je dirais même que je sirotais volontiers, devant pareil spectacle jubilatoire, un grand lait menthe en grignotant des cacahuètes. » 

En une fraction de seconde, tout s'est remis en place, la lumière s'est faite, le voile du temple s'est déchiré : de la part d'un individu, non seulement capable d'ingurgiter du lait à la menthe sans y être réduit par la force, mais en outre éprouvant du plaisir à accompagner son breuvage démoniaque de cacahuètes, de la part d'un tel humanoïde, on peut s'attendre à tout, et il est inutile de s'indigner ou de s'esclaffer lorsqu'il a des réactions particulièrement stupides ou ignobles, voire les deux ensemble, comme c'est si souvent le cas de notre Rolandin : cet homme évolue dans le monde et l'existence d'après des critères entièrement différents de ceux de l'humanité courante. Et c'est selon les mœurs propres à sa planète, que l'on imagine lointaine, qu'il conviendrait d'apprécier par exemple son irrésistible propension à la délation de toute personne non exactement semblable à lui : dans sa galaxie, cela correspond peut-être à ce que les scouts de chez nous appellent une B. A

Délation presque mécanique, donc ; sauf, bien sûr, dès lors qu'il s'agit de ses amimusulmans, pour reprendre le syntagme figé qu'il utilise de façon parfaitement psittaciste, comme s'il tentait à toute force de s'en convaincre lui-même sans jamais y parvenir tout à fait. Il devrait quand même se renseigner – on n'est jamais trop prudent avec ses amis – pour savoir si les cacahuètes arrosées de lait à la menthe forment bien un mélange halalo-compatible. Sinon, gare à l'halalie.
 

mercredi 2 octobre 2019

Le coup du pape François


J'apprends avec une sorte de jubilation mauvaise que le consternant pontife dont sont coiffés mes amis catholiques a inauguré, dimanche dernier, sur la place Saint-Pierre, une statue en hommage aux migrants. Plus exactement, il s'agit d'un groupe statuaire, représentant, dans une barque que l'on suppose associative, 140 migrants “de différentes cultures et périodes historiques” (ben voyons…). La chose s'appelle Angels Unaware, ce qui signifie, apprends-je par ailleurs, “anges inconscients”. C'est presque trop beau pour être vrai, on aimerait avoir soi-même inventé un truc pareil. 

Mais, d'un autre côté, pourquoi faire preuve d'une telle timidité ? Pourquoi s'être arrêté au milieu du chemin en faisant de tous les pouilleux de la terre de simples “anges” ? Il faut les proclamer dieux vivants ! clones christiques ! duplicatas sacrés ! Ainsi, la boucle sera bouclée et la messe, dite : quiconque, alors, émettra la moindre réserve quant à l'opportunité de l'invasion en cours pourra être automatiquement convaincu de blasphème et traîné de suite devant les tribunaux de l'inquisition new look, laquelle fait chaque jour davantage la preuve de sa belle efficacité. Les mauvais esprits, les négateurs de la nouvelle religion en resteront sonnés comme après un coup de gourdin derrière la nuque. C'est ce qu'on pourrait appeler : le coup du pape François.

Du reste, nos migrants séraphiques ne sont pas les seuls à se voir sanctifier par le nouveau monument, le même pape, décidément en grande forme, ayant ensuite balbutié la phrase suivante (je souligne) : « Et c’est vrai, il ne s’agit pas seulement d’étrangers, il s’agit de tous les habitants des périphéries existentielles qui, avec les migrants et les réfugiés, sont des victimes de la culture du déchet ». Qui, un jour, n'a pas rêvé de quitter définitivement les grandes villes de l'âme pour aller se faire construire un modeste pavillon dans une gentille périphérie existentielle ? Là ousque le miel diversitaire coule à gros bouillons dans les caniveaux, tel le lait dans les ruisseaux de Chanaan ?

Par contre, je me demande où notre pape, tout existentiel et périphérique qu'il puisse être, a vu que nous pratiquerions la “culture du déchet”. À tout le moins, il aurait dû développer un peu, ses propos risquant d'être vicieusement interprétés par quelques antédiluviens, rétifs à la grâce des anges modern style du Vatican. Culture du déchet, culture du déchet… Ça vous a de ces relents, mon Père !

mardi 1 octobre 2019

Non, non, non, Julien Green n'est pas mort…

1900 – 1998.

Ce fut le grand choc de cette fin de septembre.