Il commence par affirmer que “si la soif des applaudissements me pressait beaucoup, […] je me serais attaché à commenter quelque auteur célèbre et difficile”, avant d'expliquer la manière dont il aurait expédié son affaire. rien de plus aisé :
« Une douzaine de notes de ma façon mêlées avec toutes celles des commentateurs précédents qui appartiennent de droit à celui qui commente le dernier, m'auraient fourni de temps en temps de gros volumes ; j'aurais eu la gloire d'être cité par ces savants, et de leur entendre dire du bien des notes que je leur aurais données ; j'aurais encore eu le plaisir de dire mon Perse, mon Juvénal, mon Horace ; car on peut s'approprier tout auteur qu'on fait réimprimer avec des notes, quelques inutiles que soient les notes qu'on y ajoute. »
Croirait-on pas voir à l'œuvre, suant sur l'établi, ces modernes parasites universitaires et pléiadiformes qui s'entreglosent à perte de vue et d'ouïe, ces boules de gui pompant la sève des chênes et qui finissent par se croire aussi grands qu'eux sous prétexte qu'ils sont accrochés à leurs branches faîtières ? Ces savants ossifiés, Perrault ne tentera même pas de les amener à ses vues, il sait que ce serait peine et temps perdus :
« Quand ils seraient en état de goûter mes raisons, ce qui n'arrivera jamais, ils perdraient trop à changer d'avis […] : que deviendraient leurs trésors de lieux communs et de remarques ? Toutes ces richesses n'auraient plus de cours en l'état qu'elles sont ; il faudrait les refondre, et leur donner une nouvelle forme et une nouvelle empreinte, ce qu'il n'y a que le génie seul qui puisse faire, et ce génie-là, ils ne l'ont pas. »
Et puis, qu'importe ? Perrault reste serein, et on devine son sourire, face à de telles centuries de docteurs cousus de thèses et de diplômes : « Le moindre homme d'esprit et de bon sens serait comparable à ces savants illustres, et même leur passerait sur le ventre malgré tout le latin et le grec dont ils sont hérissés. »
Charles Perrault, un homme qui ne s'en laissait pas conter.
Je suis d'accord, d'autant que ça me gonfle pour des raisons pratiques (quand on lit un truc sur un iPhone, les notes de bas de page se trouvent en fin de chapitre, c'est très chiant) mais j'ai pris un bouquin (roman policier contemporain traduit de l'anglais) pour vérifier des notes de bas de page qui m'apparaissaient bienvenues.
RépondreSupprimerLa première était la traduction d'un nom d'un groupe (en parlant des Rolling Stones, vous n'allez pas écrire "Pierre qui roulent", autant mettre une note de bas de page qui donne la traduction. La deuxième du même tonneau : notre enquêtrice chantonnait un air passant à la radio. Il eut été ridicule de traduire l'air directement dans le texte...
Par contre, effectivement, le traducteur qui explique ce que voulait dire l'auteur ou rappelle un contexte que n'a pas voulu décrire l'auteur, par exemple, mérite sans doute des baffes.
Je dis ça...
Oui, ce sont des gens qui font les malins au détriment du texte qu'ils sont censés servir. Et en interrompant grossièrement notre lecture.
SupprimerDe plus, juchés sur leur pile de diplômes, beaucoup nous prennent manifestement pour d'incultes crétins, à qui il est nécessaire de tout expliquer, et notamment l'évidence.
Mais je n'ai jamais dit que TOUTES les notes étaient inutiles ! Mais je voudrais qu'elles fussent peu nombreuses et strictement informatives. Qu'elles ne soient pas l'occasion pour le "noteur" de venir parader et exhiber son pseudo-savoir.
SupprimerL'expression exacte (j'ignore laquelle utilise Balzac) semble être " se marier à la mairie du XIII ème" ... et j'ai été d'autant plus heureux d'en apprendre la signification que je l'ai fait 2 fois ( mais au sens propre et honorable ).
SupprimerCher Fredi, merci pour "se marier dans le 13e arrondissement" ; je ne la connaissais pas et, sans Goux Gueule et vous, n'aurais eu aucun moyen d'y remédier -je prendrai un plaisir coupable à la ressortir à la première occasion, et, même si le plaisir n'est que pour moi (après tout, l'onanisme c'est pas que pour les chiens), c'est toujours plus élégant qu'à la colle.
SupprimerEn revanche, les nombreuses premières occurrences chez glouglou pour votre second exemple ne font que me proposer des lignes de bus et des sites d'orientation. Il doit y avoir un autre sens (d'autant que je commente depuis Nantes !)
J'en profite néanmoins pour présenter mes meilleurs vœux au taulier, à Catherine et aux commentateurs.
@Al West
SupprimerEt rien pour les tateuses ?
Chère Mildred, puisque j'ai horreur des toutes-z-et-tous et de l'écriture incluse, les tâteuses sont comprises dans les tâteurs. Mais puisque vous semblez y tenir, je vous présente mes meilleurs vœux. :)
SupprimerLa chute de la maison Goux est illustre dans le monde entier…
RépondreSupprimerLire un bouquin est trouvable sous n'importe quel sabot et n'est pas gage d'intelligence. Les lecteurs ont parfois des exigences étranges.
RépondreSupprimerVous voulez dire quoi, exactement ?
Supprimerheu... essayons voir : un lecteur peut avoir de drôles de lubies comme demander davantage de "notes de bas de pages" ou bien moins. Des glossaires ou pas, parfois une liste de personnages quand c'est trop le bordel... pour dire que d'accord ces conneries c'est des tue-l'amour, le meilleur moyen de débander de sa lecture. Me suis-fais-je pigé ce coup-ci ou bien ?
SupprimerC'est bon, vous pouvez passer dans la classe supérieure… mais c'est de justesse, hein ?
SupprimerDu reste, je n'ai absolument rien, au contraire, pour les glossaire, les index, les listes, etc., car ce sont des choses qui n'interrompent pas la lecture quasiment de force.
Conseil aux lecteurs : laissez Perrault à ses contes et allez voir ce qui se passait ici :
RépondreSupprimerhttp://didiergouxbis.blogspot.com/2014/08/les-parasites-universitaires-cette.html#comment-form
En effet, il était fort roide, ce mien billet !
SupprimerEt les commentaires n'étaient pas mal non plus, notamment celui de Messire Polo.
On dirait que le lien précédent était tout pourri…
SupprimerEt mention spéciale pour jazzman dont on doit admettre qu'il est mort lui aussi :
Supprimerjazzman8 août 2014 à 16:50
L'imitation de Georges dans le rôle de l'auditeur attentif au Festival de Marlboro ça a déjà été fait par K2R.
Donc Marco pourrait nous faire Georges dans le rôle de l'anti-antisémite trisomicophile qui se tire une balle dans le pied et rentre au chenil partager une boîte de canigou kasher avec Goux, car ils ont oublié que c'est la période du Festival de Gaza et que ce n'est pas le moment de chasser à courre.
Pas la peine : il les y mettait lui-même !
RépondreSupprimerEt quand plus personne n'accepte de se "mettre en avant" on quitte les contes de fées pour le Désert des Tartares" !
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